1-Goa 2.59
2-The Drop 3.42
3-Funeral Pyre 2.21
4-Gathering Data 1.54
5-Nach Deutschland 2.40
6-To The Roof 5.32
7-New Memories 2.48
8-Berlin Foot Chase 5.16
9-Alexander Platz/
Abbott Confesses 3.35
10-Moscow Wind Up 6.55
11-Bim Bam Smash 5.09
12-Atonement 1.32
13-Extreme Ways 3.56*

*Interprété par Moby
Ecrit par Richard Hall

Musique  composée par:

John Powell

Editeur:

Varèse Sarabande
302 066 592-2

Musique produite par:
John Powell
Producteur exécutif:
Robert Townson
Chargé de la musique pour
Universal Pictures:
Kathy Nelson, Harry Garfield
Monteur de la musique:
Tom Carlson
Montage additionnel:
Peter Myles

Artwork and pictures (c) 2004 Universal Studios. All rights reserved.

Note: ***
THE BOURNE SUPREMACY
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Powell
*Attention spoiler: certains éléments de l'histoire vont être dévoilé. Si vous n'avez pas encore vu le film, lisez cette revue avec précaution svp!


Suite de 'The Bourne Identity', 'The Bourne Supremacy' (La mort dans la peau) nous permet de retrouver le personnage de Jason Bourne (Matt Damon), ancien tueur à gage de la CIA qui cherche à mener une vie paisible, loin de son ancienne vie, auprès de sa nouvelle compagne Marie (Franka Potente). Les deux tourtereaux habitent depuis deux ans dans une petite maison en Inde, où les anciens chefs de Bourne n'ont jamais réussi à mettre les pieds. Pendant ce temps, une opération spéciale de la CIA menée à Berlin par Pamela Landy (Joan Allen) tourne à la catastrophe lorsque les deux agents qui menaient l'opération sont abattus par un tueur à gage nommé Kirill (Karl Urban). Ce dernier laisse l'empreinte de Jason Bourne sur les lieux du crime. Cette mise en scène est évidemment destinée à faire porter le chapeau à Bourne. Pamela Landy se met alors en tête de retrouver Jason Bourne et de l'éliminer en cas d'absolue nécessité. Pour cela, elle va faire appel à Ward Abbott (Brian Cox), l'ancien chef des opérations qui dirigea autrefois le projet Treadstone pour lequel travaillait Chester Conklin (Chris Cooper), celui qui forma Jason Bourne et qui fut abattu à la fin du premier opus sur ordre d'Abbott. C'est alors que Kirill retrouve la trace de Bourne et Marie et tente de les éliminer, mais il rate sa cible et n'arrive qu'à tuer Marie. Désormais, Bourne n'a plus qu'un seul objectif en tête: retrouver les responsables du projet Treadstone pour comprendre pourquoi ils ont essayé de le piéger et venger la mort de Marie. Pour cela, il va devoir mener son combat à travers Berlin, Moscou, Naples, etc.

Réalisé par Paul Greengrass (plus connu pour son fameux 'Bloody Sunday') et toujours adapté du roman de Robert Ludlum, 'The Bourne Supremacy' est un thriller d'espionnage dans la plus pure tradition du genre, et malgré le côté ambitieux des moyens techniques déployés (courses poursuites infernales, nombreux payés visités tout au long du film, etc.), le film reste tout à fait quelconque, impersonnel et assez fade, mais il arrive néanmoins à rattraper un premier épisode particulièrement passable. Comme d'habitude, Matt Damon reste fidèle au personnage de l'imprenable Jason Bourne, prêt à tout pour accomplir son objectif, face à des ennemis qui semblent omniprésent. La nouveauté vient surtout de l'affrontement permanent entre Pamela Landy et Abbott, incarnés respectivement par Joan Allen et Brian Cox qui était déjà présent dans 'The Bourne Identity'. Evidemment, le film vaut aussi par la qualité de ses scènes d'action et des ahurissantes courses-poursuites à Berlin ou à Moscou, magistralement orchestrées par un réalisateur qui maîtrise son sujet sans pour autant lui apporter de petit plus particulier. Au final, voilà un bon polar d'espionnage qui mélange action et suspense, mais sans aucune originalité particulière. Un film alimentaire, en somme.

John Powell reprend du service après un score guère mémorable pour 'The Bourne Identity'. Hélas, si vous vous attendez à quelque chose de neuf pour 'The Bourne Supremacy', vous risquez fort d'être déçu, car le score de ce second opus est sensiblement similaire à celui qu'a composé Powell pour le premier épisode. On retrouve ainsi le motif rythmique de 8 notes qui personnifie Bourne et les dangers qui le guettent, ainsi que les traditionnelles percussions électroniques/acoustiques qui étaient très présentes dans 'The Bourne Identity' et qui restent ici prédominantes. Le score de 'The Bourne Supremacy' est donc dominé par ces rythmes et ces percussions endiablées, synonymes d'action et de danger. Le suspense est aussi particulièrement présent du début jusqu'à la fin du film. Si le film commence de manière plutôt paisible avec 'Goa', évoquant la nouvelle vie paisible de Bourne et Marie avec un basson solitaire et quelques cordes, suivies d'une pièce pour percussions, guitare et cordes, 'The Drop' vient immédiatement assombrir le climat avec rythmique électronique, cordes graves et percussions brutales. Le morceau évoque l'échec de l'opération de la CIA à Berlin et la mort des deux agents tués par Kirill. On retrouve un travail rythmique des cordes typique de John Powell et repris de 'The Bourne Identity'. Inutile de préciser que l'on navigue ici en terrain connu. Dès lors, passé un 'Funeral Pyre' plus mélancolique et sombre après la mort de Marie (avec cordes, piano et synthé lorsque Bourne fait brûler les affaires de sa compagne), 'Gathering Data' nous plonge dans l'action et annonce une suite bien sombre et agitée.

Jason Bourne prépare sa vengeance et va retrouver les responsables de la CIA et du projet Treadstone. C'est ce que Powell suggère dans 'Gathering Data' et 'To The Roof', pour la séquence où le héros prend pour cible Pamela Landy avec son fusil à lunette sur le toit d'un immeuble à Berlin. Le mélange de cordes tendues et de percussions électroniques renforcent l'atmosphère de tension et de suspense du film, à l'instar de 'The Bourne Identity', où l'on retrouve un travail similaire autour de l'électronique chère à l'un des meilleurs compositeurs de Media-Ventures. Plus atmosphérique, 'New Memories' évoque la quête de mémoire de Bourne qui n'arrive plus à se souvenir de ce qu'il a pu faire auparavant, lorsqu'il travaillait pour la CIA. Mais c'est l'action qui domine ici, avec 'Berlin Foot Chase' pour la poursuite frénétique dans Berlin ou le bien-nommé 'Bim Bam Smash' pour la poursuite finale en voiture dans Moscou, largement dominée par un flot de percussions massives, de synthétiseurs et de cordes énergiques. On respire enfin grâce à 'Atonement' et son thème plus apaisé de cordes lorsque Bourne repart après avoir accompli sa mission et trouvé la rédemption.

Voilà donc une partition sans surprise de John Powell pour un second épisode qui ne vole pas très haut, mais qui confirme néanmoins que le compositeur de chez Media-Ventures continue de se maintenir, suscitant toujours l'intérêt des béophiles. Mais ce n'est hélas pas avec 'The Bourne Supremacy' qui marquera de manière définitive les esprits (on est très loin ici du brio et de la puissance émotionnelle de 'Face/Off'). 'The Bourne Supremacy' est un score d'action/suspense particulièrement rythmé et énergique dans le film mais sans inspiration particulière, un score beaucoup trop proche de 'The Bourne Identity' et qui n'évite donc pas la redondance (et ce même si ce score le dépasse totalement du point de vue de l'intérêt), même si la partie orchestrale se fait ici plus présente. A réserver essentiellement aux fans de John Powell!


---Quentin Billard