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1-Main Title 2.34
2-The Diving Bell 2.43 3-"The Very Thought of You" (Instrumental) 3.53* 4-Beckdorf's House 1.45 5-The Drowning 1.58 6-Heaven Knows 3.08** 7-"The Very Thought of You"*/ Love Scene 3.29 8-Boat Attack/Jungle Run 6.17 9-Hide and Seek 6.26 10-The Final Act Begins 1.54 11-The End of Beckdorf 1.54 12-"The Very Thought of You"*/ Finale & End Credits 4.41 *Composé par Ray Noble. Musique composée par: Jerry Goldsmith Editeur: Prometheus Records PCD 127 Musique produite par: Jerry Goldsmith Montage de la musique: Len Engel Assistant de Mr.Goldsmith: Lois Carruth Album produit par: Luc Van de Ven Artwork and pictures (c) 1981, 1993 M.V.S. Productions, LP. All rights reserved. Note: *** |
CABOBLANCO
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Jerry Goldsmith
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Le réalisateur anglais Jack Lee Thompson n'a jamais particulièrement brillé tout au long de sa carrière cinématographique. Hélas, ce n'est certainement pas 'Caboblanco' qui va venir contredire cette sévère affirmation. Réalisé en 1980, 'Caboblanco' nous plonge dans une petite ville du Pérou de 1949, située au bord de la mer, dans laquelle des explorateurs anglais se mettent à la recherche de l'épave du 'Bretagne', un navire contenant un précieux trésor qui se trouve près du village de Caboblanco. Un des explorateurs est alors assassiné dans sa capsule sous-marine. Peu de temps après, le responsable des autorités locales, le capitaine Terredo (Fernando Rey), un flic corrompu, déclare qu'il s'agit tout simplement d'un accident. Lewis Clarkson (Simon MacCorkindale), commandant du navire des explorateurs anglais, est totalement indigné par les affirmations saugrenues de Terredo et compte bien découvrir soi-même la vérité. C'est alors qu'arrive en ville une jolie française nommée Marie Claire Allesandri (Dominique Sanda). Cette dernière vient s'installer au bar-hôtel dirigé par Gifford Hoyt (Charles Bronson), un expatrié américain très influent dans le village. Elle justifie la raison de son voyage à Caboblanco pour des questions personnelles, prétextant qu'elle recherche son amant qui se serait réfugié dans ce village. C'est alors qu'intervient Terredo qui confisque le passeport de Marie sans raison apparente. Indigné, Giff décide de s'en charger et d'aider Marie à récupérer son passeport, mais en vain. Terredo est allié avec Gunther Beckdorff (Jason Robards), un ancien chef SS qui a échappé au procès anti-nazi de Nuremberg en venant se réfugier à Caboblanco, où il s'est construit une gigantesque demeure luxueuse et surprotégée au sommet d'une colline surplombant la ville et l'océan. Beckdorff s'est mis en tête de récupérer le précieux trésor du 'Bretagne', et il semble être le commanditaire du meurtre de l'explorateur anglais. Très vite, Marie commence à faire comprendre à Giff qu'elle s'intéresse à son tour au trésor, tout comme Clarkson et Terredo. Après le nouveau meurtre d'un pêcheur en pleine mer, la situation commence à se complexifier. Beckdorff découvre que Giff connaît l'emplacement précis de l'épave et va décider d'utiliser Terredo pour le faire arrêter et l'obliger à lui révéler le secret du 'Bretagne'. Marie semble à son tour bien décidée à retrouver le trésor du 'Bretagne' et va s'en mêler. Finalement, les principaux protagonistes se retrouveront en face-à-face dans le bar-hôtel de Giff, là où tout va se jouer.
'Caboblanco' part d'une bonne intrigue (celle de la quête d'un trésor secret dans une petite ville péruvienne) mais se plante en cours de route, pêchant par une mise en scène d'une banalité sans nom et d'un scénario fastidieux et plein de creuseries en tout genre. Ainsi, on ne comprend pas pourquoi J.L. Thompson a tenu à aut ant complexifier les rapports entre les différents personnages, créant des situations parfois maladroites voire ridicules (cf. scène où Giff fait parler le perroquet face à un Beckdorff menaçant ou scène de la diversion stupide avec le music-box bloqué). Passé la scène du meurtre du pêcheur, le film s'essouffle, le réalisateur n'ayant pas réussi à nous convaincre ni à nous faire adhérer à un sujet tout à fait quelconque. Finalement, on se demande s'il était réellement utile de faire un scénario aussi lourd, où chaque personnage interfère sur l'autre sans forcément avoir une raison apparente (par exemple, pourquoi centrer le film autour du voyage de Marie à Caboblanco, et pourquoi Giff décide du jour au lendemain d'aider spontanément une inconnue qu'il n'a jamais vu auparavant?). Malgré la présence d'excellents acteurs tels que Charles Bronson ou Jason Robards, le film n'arrive jamais à nous convaincre pleinement. Difficile alors d'apprécier cette énième histoire fastidieuse de chasse au trésor. Quant à Charles Bronson (acteur fétiche de Jack Lee Thompson), il est très loin ici de ses meilleurs rôles, son personnage manquant cruellement de relief, de profondeur, comme tous les autres protagonistes du film d'ailleurs. Voilà donc un film assez médiocre, une modeste série-B d'action totalement tombée dans les oubliettes et qui risque fort d'y rester encore bien longtemps. Pour Jerry Goldsmith, 'Caboblanco' est une nouvelle incursion dans l'univers hispano-mexicain qu'il avait déjà creusé dans des partitions telles que 'High Velocity' ou 'Breakout' et qu'il réexploitera par la suite dans 'Raggedy Man' et 'Under Fire'. Le score de 'Caboblanco' se compose ainsi d'un thème principal associé au village péruvien de Caboblanco. Le thème est exposé de manière traditionnelle dès l'ouverture du film aux trompettes avec cordes, vents, cuivres, castagnettes, tambourin et guitare, affirmant clairement de par son instrumentation, ses rythmes et ses harmonies le côté hispanisant du thème avec ces fameuses trompettes à la 'mariachi' que le compositeur affectionne tant. Si le thème principal de 'Caboblanco' possède un côté légèrement festif et une allure mélodique aisément mémorisable, le reste du score va nettement plus s'orienter vers une facette plus sombre, plus ancrée dans cette histoire de chasse au trésor. Confié au traditionnel National Philharmonic Orchestra (l'orchestre fétiche de Jerry Goldsmith), la musique de 'Caboblanco' nous invite à partager cette chasse au trésor sur le ton de l'action et du suspense. En ce sens, de par son mélange touches hispanisantes/morceaux d'action/suspense, 'Caboblanco' n'est guère éloigné de 'High Velocity', et ce même si ce dernier était nettement plus ancré dans de sinistres pièces de suspense atonales. Ainsi, 'The Diving Bell' rompt immédiatement avec l'ambiance festive/hispanisante du 'Main Title' pour faire appel à un premier morceau de suspense pour la séquence de la mort de l'explorateur anglais. Goldsmith crée alors une atmosphère plus glauque où la tension est suggérée par des cordes, des vents, des cuivres et des percussions. On retrouve le style thriller habituel du compositeur qui nous fait clairement comprendre que quelque chose de grave est sur le point d'arriver et que les deux plongeurs que l'on voit au début du film vont assassiner l'explorateur en faisant dynamiter sa cloche d'exploration sous-marine. Dès lors, la tension reste permanente, largement entretenue dans ses passages à suspense nous rappelant tout le goût du compositeur pour ces ambiances sombres et atonales et ces orchestrations typiques du Goldsmith de la fin des années 70. 'Beckdorff's House' nous rappelle le thème principal hispanique aux cordes et rompt à son tour avec cette ambiance plus joyeuse en rappelant le côté action/thriller du film pour un autre passage plus tendu, mettant cuivres, cordes dissonantes et percussions en avant, lors de la scène du meurtre du pêcheur. Goldsmith suggère alors le côté menaçant des méfaits de l'ancien nazi incarné à l'écran par Jason Robards, la musique délimitant ainsi les grands axes du film: une musique festive et enjouée pour le village de Caboblanco et une musique d'action et de suspense pour illustrer les méfaits de Beckdorff et ses sbires et les dangers qui guettent Giff. Le reste du score va donc osciller entre ces deux axes, avec, au milieu, un joli 'Love Theme' pour la romance entre Marie et Giff, un 'Love Theme' très rétro et inspiré d'une chanson de Ray Noble ('The Very Thought of You'), que Goldsmith a adapté ici pour les besoins du film de Jack Lee Thompson. Le 'Love Theme', confié aux vents, aux cordes et au piano, vient apporter un peu de relief au score, entre deux passages d'action et de suspense. Les quelques passages d'action plus agités concernent surtout 'Boat Attack/Jungle Run'. L'action culmine ainsi dans la dernière partie du film, lorsque Beckdorff ordonne à Terredo de faire arrêter Giff pour qu'il révèle l'emplacement de l'épave tant recherchée. 'Boat Attack/Jungle Run' est l'exemple même du Goldsmith de l'action, orienté ici vers le style de ses futures partitions d'action des années 80, où l'on retrouve déjà toute la brillance des orchestrations et le côté virtuose de son écriture orchestrale à la fois très syncopée et très rythmée (avec une nette préférence pour le pupitre des cuivres). On appréciera dans 'Boat Attack/Jungle Run' ce mélange entre action et suspense, un jeu du chat et de la souris pour la scène où Clarckson est poursuivi par les bandits dans la jungle, avant d'être sauvé in extremis par Giff. Goldsmith prolonge cette ambiance de suspense dans 'Hide and Seek', où il développe un motif de 8 notes suggérant le suspense et la menace des sbires de Beckdorff. Finalement, le film se conclura sur une dernière reprise du 'Love Theme' inspiré de la chanson de Ray Noble. Au final, sans être un Goldsmith indispensable, 'Caboblanco' se révèle être un sympathique score d'action/suspense qui évoque le talent du compositeur lorsqu'il s'agit de donner le meilleur de lui-même, même sur des films qui n'en valent pas la peine. On pourra peut-être regretter le fait que les accents hispanisantes du début ne soient pas plus présents ou mieux développés par la suite. Néanmoins, on ne pourra qu'apprécier la qualité des morceaux de suspense et d'action de la dernière partie du score, illustrant cette banale chasse au trésor sans originalité et sans relief. ---Quentin Billard |