1-Go To Hell 5.45*
2-She Believes in Me 5.29**
3-Peep Show 3.53***
4-All Good Girls 5.00+
5-Lung (Bronchitis Mix) 3.08++
6-Scumgrief
(Deep Tub Trauma Mix) 6.18+++
7-Surface Patterns 5.36#
8-Reverberation Nation 5.36##
9-Nihil 5.56###
10-Cut 4.50°
11-Main Titles
'Nunc Dimitus' 3.48 (score)
12-Into The Light 6.57 (score)
13-Beyond The Shadow
of Death (score) 3.48

*Interprété par KMFDM
Ecrit par Sascha Konietzko,
En Esch et Svet Am
Produit par KMFDM
**Interprété par Oedipussy
Ecrit par Phil Parfitt
Produit par Phil Parfitt,
J.C. Concato
***Interprété par
Miranda Sex Garden
Ecrit par Miranda Sex Garden
Paroles de Katherine Blake
Produit par Hacke
+Interprété par Die Warzau
Ecrit par Van Christie
et Jim Marcus
Produit par Die Warzau
++Interprété par
Sister Machine Gun
Ecrit par Chris Randall
et Jim Marcus
Produit par Randall, Warhen
et Levy.
+++Interprété par
Fear Factory
Ecrit par Dino Cazares
et Burton C. Bell
Produit par Colin Richardson
Production additionnelle de
Bill Leeb et Rhyus Fulber
#Interprété par
Front Line Assembly
Ecrit et produit par
Bill Leeb et Rhys Fulber
##Interprété par
Peace, Love and Pitbulls
Ecrit par Joakim Thastrom
et Stry Terrarie
Produit par Nick Hell
###Interprété par Godflesh
Paroles et musique de
J.K. Broadrick et G.C. Green
Produit par
J.K. Broadrick et G.C. Green
°Interprété par
Miranda Sex Garden
Ecrit par Miranda Sex Garden
Paroles de Katherine Blake
Produit par Hacke

Musique  composée par:

Trevor Jones

Editeur:

TVT Records TVT 5610-2

Score produit par:
Trevor Jones
Coordinateur de la musique
pour CMMP Studio:
Victoria Seale
Superviseurs de la musique:
Carol Sue, William Ewart

Artwork and pictures (c) 1995 TriStar Pictures, Inc. All rights reserved.

Note: **1/2
HIDEAWAY
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Trevor Jones
Et voilà un énième thriller hollywoodien vide et sans âme, signé Brett Leonard, modeste artisan hollywoodien tombé dans l'oubli après quelques films de triste mémoire (on se souvient du médiocre 'Virtuosity' avec Denzel Washington et Russel Crowe). En s'inspirant du roman de Dean R. Koontz, 'Hideaway' (Souvenirs de l'au-delà) nous plonge dans une atmosphère sinistre et psychologique sur fond de pouvoirs psychiques et de mort. A la suite d'un accident de voiture, l'antiquaire Hatch Harrison (Jeff Goldblum), présumé mort, est ramené à la vie par le docteur Jonas Nyebern (Alfred Molina). C'est avec joie qu'Harrison, miraculé, peut enfin apprécier son retour à la vie en compagnie de sa famille. Mais son passage dans l'au-delà ne s'est pas fait sans mal, et Harrison est revenu à la vie avec quelque chose qui ne peut plus quitter son esprit. Régulièrement, l'homme souffre de terrifiantes visions qui lui permettent de voir les meurtres perpétrés par Vassago (Jeremy Sisto), un jeune psychopathe qui tue des adolescentes afin de mener à bien un sinistre rituel satanique. Après que Vassago ait fait plusieurs victimes, Harrison se retrouve dans l'incapacité de retrouver la trace des corps ou de réussir à décrire ses mystérieuses visions à la police, d'autant que son comportement finit par inquiéter sa femme Lindsey (Christine Lahti) et sa fille Regina (Alicia Silverstone). Mais tout bascule le jour où Harrison voit dans une nouvelle vision Vassago s'intéresser de très près à sa fille Regina. Désormais, il va devoir tout faire pour sauver la vie de sa fille menacée par le sanguinaire tueur psychopathe.

'Hideaway', c'est une intrigue simpliste de lutte entre le bien et le mal, doublée d'une intrigue plus fantastique avec celle de deux personnages liés l'un à l'autre par une sorte de mystérieuse connexion mentale héritée de leur résurrection, tous deux ayant été ramené à la vie par le même médecin. Cette intrigue de l'homme qui peut voir le tueur accomplir ses méfaits dans des visions est très largement emprunté au 'Eyes of Laura Mars' d'Irvin Kershner (1978). Brett Leonard ajoute ensuite une bonne dose de suspense et quelques touches gothiques, secoue le tout et obtient un cocktail de frisson plutôt ennuyeux et plat. Le problème vient ici de la platitude d'une mise en scène incroyablement peu inspirée et molle, influant malheureusement sur la qualité du jeu des acteurs. Ainsi, on a par exemple connu un Jeff Goldblum en meilleure forme, visiblement peu inspiré par son personnage dans ce film si l'on considère la qualité quelconque de son interprétation ou de ses expressions durant certaines parties du film. Reste que le film, qui nous promet un bon suspense et de l'action, reste lent et mou, et l'on s'ennuie à mourir durant près de 50 minutes d'affilée où il ne se passe rien, le héros se contentant simplement de subir chacune de ses nouvelles visions sans jamais réussir à faire avancer son enquête. C'est ce qui arrive lorsque l'on confie un film de ce genre à un réalisateur sans aucun talent, tout juste bon à faire quelques misérables séries-B sans avenir!

Trevor Jones n'aura décidément pas hérité des meilleurs projets au cours des années 90. Hélas, 'Hideaway' fait partie de ces films à la qualité douteuse. Trevor Jones tente donc de remonter un peu le niveau avec sa musique, sans vraiment réussir à y arriver. Le principal problème du score de 'Hideaway' vient simplement du fait que la musique est toute aussi ennuyeuse que le film lui-même. Et pourtant, le 'Main Titles' n'annonçait pourtant que du bon pour la suite à venir. L'ouverture du score se fait ainsi au son d'un 'Nunc Dimitus' écrit pour garçon soprano, choeur, orgue et orchestre sur des paroles latines, dans un style choral/religieux du plus bel effet, annonçant le côté gothique de ce combat contre le bien et le mal, sur un ton plutôt recueilli. C'est l'occasion pour le compositeur de dévoiler le thème principal de sa partition chanté par le choeur, sur un contrepoint vocal du plus bel effet (révélateur de la parfaite formation classique du compositeur). A noter que les paroles 'Nunc Dimitus' sont empruntées au cantique de Siméon extrait de l'Evangile selon St-Luc du Nouveau-Testament - les véritables mots sont 'Nunc dimittis servum tuum, Domine', qui signifie 'Maintenant vous pouvez congédier votre serviteur' en guise d'action de grâce, ce qui renforce bien évidemment le contexte religieux de cette magnifique ouverture qui nous plonge dans une atmosphère particulière. En ce sens, les paroles du chant ne sont guère anodines. Le thème principal est ainsi lié à Hatch Harrison, qui, par son combat incessant contre le tueur psychopathe, cherche à mener à bien 'l'oeuvre de Dieu' d'une certaine manière, un aspect que le compositeur a cherché à retranscrire dans son ouverture chorale.

Avec une introduction d'une telle qualité, on était donc en droit de s'attendre à une suite toute aussi réussie. Hélas, il faudra se contenter d'une longue suite de pièces atmosphériques sans grand relief, accumulant toutes les recettes habituelles du genre: climat de suspense avec ccordes sombres, synthétiseurs atmosphériques sinistres, utilisation traditionnelle de l'EWI - Electronic Wind Instrument - cher à Trevor Jones, qui utilise parfois aussi la frangine de cet instrument moderne, le EVI (Electronic Valve Instrument), le principe restant toujours le même: l'instrument, relié à un module électronique/synthétiseur, permet par le jeu du souffle de produire un son électronique parfaitement malléable. Quel dommage que le reste de la partition ne tienne ainsi pas la route, alors que l'on aurait par exemple pu entendre quelques morceaux d'action bien épicé qui auraient remonté le niveau. Mais à film ennuyeux, musique ennuyeuse, et c'est en ce sens le principe reproche que l'on pourrait faire à la partition de Trevor Jones, celui de ne pas avoir réussi à rendre le film plus excitant à travers sa musique. Reste que, en bon artisan de la musique de film, Trevor Jones mène sa partition tranquillement et nous réserve quelques moments plus intéressants, développant continuellement le thème principal aux cordes ou aux cuivres, suggérant le combat obsessionnel de Harrison et sa longue traque contre Vassago.

Si la majeure partie du score est dominée par le suspense atmosphérique, la partition nous permet aussi d'entendre un très joli 'Love Theme' du plus bel effet exposé à la guitare avec une rythmique légère, un thème à la fois rêveur et mélancolique qui apporte une dimension plus humaine au début du score, lors de la résurrection de Harrison ou de sa nouvelle vie avec Lindsey et Regina. Plus qu'un simple 'Love Theme', le thème romantique est aussi associé à la vie de famille de Hatch Harrison, d'où le côté chaleureux du thème, que Trevor Jones n'utilisera hélas presque plus par la suite. En dehors d'un excellent morceau d'action très cuivré et typique de Trevor Jones pour la scène de l'accident au début du film, le score évolue lentement de l'atmosphérique vers un long morceau d'action plus épique pour la confrontation finale. Cette longue séquence qui se conclut dans le sous-sol d'un parc d'attraction est entièrement accompagnée par une rythmique de batterie rock avec guitare électrique funky (comme à la fin de 'Beyond The Shadow of Death') auxquelles viennent se greffer l'orchestre et les choeurs pour une reprise du matériau religieux dans un style plus gothique et sombre, annonçant l'imminence du combat final pseudo-apocalyptique (on aura rarement vu une confrontation finale aussi nulle et ratée, avec ses images de synthèse à un euro). En ce sens, 'Into The Light' est un bel exemple de musique gothique que l'on aurait aimé entendre plus souvent durant le score (quel dommage d'attendre la fin du film pour enfin entendre le compositeur se réveiller). On pourra aussi apprécier le conclusif 'Beyond The Shadow of Death' qui laisse exploser les choeurs et l'orchestre dans une dernière reprise du thème principal avant une dernière reprise du 'Love Theme' et du 'Nunc Dimitus' introductif.

'Hideaway' constitue sans aucun doute l'un des efforts mineurs de Trevor Jones au cours des années 90, la faible représentation du score sur l'album publié TVT n'arrangeant guère les choses (il faudra se contenter d'une compilation de chansons rock/trash bourrines et d'à peine 20 minutes de score original). Le score contient quand même de bons moments, surtout lorsque le compositeur déploie l'artillerie lourde et évoque cette lutte spirituelle du bien et du mal sur fond de visions de meurtres et de rituels sataniques, le problème étant ainsi qu'entre l'ouverture et la conclusion, le score est d'une platitude assez étonnante de la part d'un compositeur que l'on a pourtant connu plus inspiré. Mais avec un film aussi médiocre, on ne pouvait pas non plus exiger de Trevor Jones qu'il fasse des miracles. Reste que, malgré tout, 'Hideaway' pourra s'apprécier pour ses quelques bons moments, l'avantage de l'album étant qu'il n'inclut que ces passages indispensables du score, passant à la trappe tous les passages de suspense atmosphériques ennuyeux entendus durant tout le film.


---Quentin Billard