Fantasy Island

1-Main Theme 0.39
2-The Plane/The Tube 3.39
3-Roll Call/Hang Gliding/
What A Coincidence 3.09
4-Time Is Wasting/
The Hook/I Got One 2.52
5-Death Mountain/
Barn's Feat 1.49
6-Life and Death 2.06
7-Final Jeopardy/
Roarke's Fantasy/A Lift 2.31
8-Knowledge/Emily Appears 1.06
9-An Invitation/
Job Well Done 2.56
10-Forgiveness/
Another Customer/
End Titles 4.51

The Cable Guy

11-Main Theme 1.38
12-Finding The Sweet Spot 0.58
13-The Satellite Dish 0.55
14-Killing the Baby Sitter 3.33
15-Channel Surfing/
Messages 0.54
16-The Tower 0.52
17-Memories 1.30
18-Turn of Events 2.07
19-No New Friend 0.49
20-Spiders and Threats/
Steven's Pursuit 1.58
21-Moving On 1.36
22-Final Joust 1.15
23-The Airduct 0.22
24-Jail Threat 0.26
25-Garage Chase 1.04
26-"I'd Lock Up" 1.34
27-The Water Fight 2.02
28-"This Concludes our Broadcast" 2.43

Musique  composée par:

John Ottman

Editeur:

Super Tracks JOCD-01
Edition promotionnelle


Fantasy Island

Produit par:
John Ottman
Montage:
Amanda Goodpaster

The Cable Guy

Produit par:
John Ottman
Montage:
Lia Vollack
Album produit par:
John Ottman, Ford A. Thaxton

Artwork and pictures (c) 1996 TriStar Pictures. All rights reserved.

Note: ***
THE CABLE GUY
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Ottman
Après 'Reality Bites', le célèbre acteur Ben Stiller se lançait à nouveau dans la réalisation avec 'The Cable Guy' (Disjoncté), comédie délirante dans laquelle il place l'inénarrable Jim Carrey dans la peau d'un installateur du câble télévisée assez déjanté. Steven Kovacs (Matthew Broderick) est un jeune architecte qui vient tout juste de se séparer de sa fiancée, Robin (Leslie Mann). Il décide d'emménager dans un nouvel appartement. Suivant les conseils de son ami Rick (Jack Black), Steven fait appel à un installateur du câble (Jim Carrey) et lui demande s'il est aussi possible de lui installer les chaînes cryptées en échange de 50 dollars. Le type du câble, qui se comporte de manière très étrange, accepte d'installer les chaînes gratuitement en échange de son amitié. Steven, d'abord hésitant, se laisse convaincre et accepte de revoir l'homme qui se fait appeler Chip Douglas. Excentrique, Chip semble adorer passer du temps en compagnie de son nouvel ami, mais pour Steven, c'est une toute autre histoire. Chip finit par envahir sa vie et monopoliser tout son entourage, au grand dam de son ami Rick qu'il délaisse, et ce malgré les avertissements de ce dernier au sujet de l'honnêteté de Chip. Désormais, Steven se retrouve avec un ami dont il ne veut pas sur les bras et doit trouver une solution pour mettre fin à son calvaire alors que Chip commence à lui empoisonner l'existence.

'The Cable Guy' part d'une intrigue assez originale: que feriez-vous si un type se mettait absolument en tête de tout faire pour devenir votre ami même si vous ne le connaissez pas et que vous n'avez pas envie de le fréquenter? Partant de cette idée, Ben Stiller construit une comédie loufoque au rythme soutenu, avec un rôle fait sur mesure pour Jim Carrey dans un nouveau numéro de clown à la 'Ace Ventura' (le film qui l'a révélé au grand public). Si vous n'appréciez pas les pitreries délirantes et autres grimaces traditionnelles du célèbre acteur/comique, vous risquez fort de trouver 'The Cable Guy' assez indigeste. Au passage, le film montre aussi un côté plus dramatique avec le personnage incarné par Matthew Broderick, dont la vie se transforme en cauchemar à cause d'un type qui a perdu les pédales, traumatisé par une enfance passée entièrement devant un écran de télévision, sans parents pour s'occuper de lui. C'est donc pour le réalisateur l'occasion d'accumuler les nombreux clins d'oeil à des films/séries-TV aussi divers que 'Star Trek', 'The Silence of The Lambs', 'The Cosby Show', 'Midnight Express', 'Sleepless in Seattle', 'Bad Boys', 'Waterworld', 'Goldeneye', etc. On n'oubliera pas non plus de noter les deux scènes où Jim Carrey s'amuse à siffler a cappella la musique d'un épisode Star Trek par Gerald Field alors que la vraie musique est entendue en arrière-fond sonore pour la scène du duel médiéval, une touche humoristique assez originale et un petit clin d'oeil bien venu à la musique de film (on retrouve un clin d'oeil similaire dans la scène finale où Jim Carrey monte le long de la tour en chantant une musique de suspense). A noter aussi que le réalisateur apparaît dans les scènes du procès que l'on aperçoit à la télévision tout au long du film, un élément sans intérêt, mais qu'importe, le réalisateur semble s'être bien amusé, ce qui ne l'a pas non plus empêché d'incorporer quelques éléments dramatiques dans son film. Si vous aimez les pitreries traditionnelles et déjantées de Jim Carrey, mélangées avec un peu d'humour noir et de délires en tout genre, 'The Cable Guy' est fait pour vous!

John Ottman n'a pas eu l'occasion de mettre beaucoup de comédie en musique au début de sa carrière, lui qui se fit connaître avec un sombre score thriller pour l'inoubliable 'The Usual Suspects' en 1995. Un an après, Ottman composait la musique de 'The Cable Guy', sa toute première comédie. Ottman a eu la chance d'arriver sur le tout premier jour du tournage, ce qui lui laissa le temps de peaufiner sa partition et de la réécrire au fur et à mesure des différents montages et re-montages du film - ce qui ne signifie pas forcément que son travail a été plus facile. A ce sujet, Ottman, étrangement toujours confronté à des tas de problèmes durant les sessions d'enregistrement de ses partitions, a du réécrire constamment la musique durant toute la production du film, et ce jusqu'au dernier moment alors que le compositeur enregistrait les dernières minutes de sa partition. C'est aussi cela le travail de compositeur pour le cinéma. Le résultat, pas extraordinaire, est quand même à la hauteur du film, mélangeant comédie et humour noir avec l'inventivité orchestrale typique du compositeur. Le thème principal, exposé dès l'ouverture du film, traduit bien la folie du personnage de Jim Carrey avec cordes, vents et un choeur d'enfants chantant sur des 'la-la-la', un élément musical visiblement emprunté au 'Scrooged' de Danny Elfman (Ottman restant encore sous influence à ses débuts, lui qui nourrit une passion sure pour la musique de film). Le choeur d'enfants évoque ici le côté vieil enfant de Chip Douglas, alors que l'on entend cette musique sur fond d'émissions télévisées, ce qui semble vouloir suggérer l'enfance de Chip Douglas qui a grandit devant la télévision. Le thème n'a rien de très mémorable en soi et risque fort de passer inaperçu à la première écoute. 'Killing The Baby Sitter' évoque ainsi toute la fantaisie du personnage de Jim Carrey avec une variation autour du thème principal, le tout entouré d'orchestrations toujours assez inventives, incluant un célesta à la limite de la boîte à musique, rappelant une fois encore cet univers enfantin fantaisiste.

La plupart des morceaux sont de très courtes durées, intervenant souvent lors de scènes de transition ou entre deux chansons. Des pièces comme 'The Airduct', 'No New Friend' ou 'Jail Threat' ne dépassent jamais les 1 minutes, ce qui rend difficile l'écoute de la musique qui conserve un côté extrêmement morcelé, même si le compositeur assure pleinement l'unité thématique et stylistique de sa musique. Néanmoins, on ne pourra qu'apprécier la vivacité de la musique, qui alterne entre passages fantaisistes enfantins et moments plus sombres comme les quelques morceaux d'action entendus dans les excitants 'Garage Chase' ou 'The Water Fight' pour le combat final sur le satellite. On y retrouve ici le style action plus proche d'Ottman, avec un excellent travail autour des cordes, des cuivres et des percussions, proche ici des morceaux d'action de 'Usual Suspects'. Ottman donne une certaine intensité, un sérieux sur à ces scènes d'action, rompant alors complètement avec le côté comédie du reste de sa partition. Il évoque ainsi la folie de Chip Douglas et la descente aux enfers de Steven Kovacs, bien décidé à reprendre le contrôle de sa vie et à sortir Chip de son existence. Avec toutes les allusions/clins d'oeil à divers films/séries TV, John Ottman a eu aussi l'occasion de faire quelques clins d'oeil à différents styles, comme c'est le cas par exemple dans 'Final Joust' pour la scène délirante de la joute médiévale (là où Jim Carrey s'amuse à chanter un morceau de 'Star Trek') qui permet à Ottman de pasticher le style péplum du 'Golden Age' hollywoodien des années 50/60 avec grosses fanfares à la Alfred Newman/Miklos Rozsa. Dans 'The Airduct' (scène où Chip s'introduit dans le conduit de ventilation chez Robin), Ottman s'amuse même à faire un petit clin d'oeil à un style jazzy genre musique d'espion des années 60/70 tendance Lalo Schifrin/John Barry, sans oublier une allusion à un thème de série TV américaine dans 'Moving On'. Ottman nous glisse même une guitare électrique dans 'Turn of Events', lors de la scène où Chip contre-attaque après avoir été rejeté par Steven et prépare quelques desseins diaboliques pour lui pourrir la vie.

Tout comme le personnage de Jim Carrey (qui semble avoir complètement servi de source d'inspiration pour John Ottman), le score de 'The Cable Guy' est un véritable patchwork de différents univers, ici des atmosphères musicales empruntées à diverses sources, à commencer par la petite berceuse du choeur d'enfants, faisant office de thème principal lié à un Chip Douglas déjanté. On appréciera le relief qu'apporte Ottman tout au long de sa musique, avec une certaine inventivité qui semble en dire long sur le talent d'un compositeur qui ne fait que débuter dans le métier à l'époque où il compose 'The Cable Guy'. Evidemment, on est loin ici du statut de chef-d'oeuvre, mais on ne pourra néanmoins qu'apprécier l'inventivité et la fantaisie de ce sympathique score sans grande prétention si ce n'est de coller au mieux au film de Ben Stiller, avec tout le professionnalisme d'un jeune John Ottman qui devait encore fait ses preuves en 1996 (même si 'Usual Suspects' l'a révélé au grand public, en même temps que son complice Bryan Singer). Voilà donc un petit score sympa à découvrir grâce à l'album promotionnel édité par John Ottman lui-même!


---Quentin Billard