1-Last of The Dogmen 3.17
2-The Wilderness 1.50
3-Somebody Out There 4.02
4-The First Arrow 7.30
5-The Story of Jacko 2.59
6-War Party 3.04
7-Medecine Run 2.51
8-Cheyenne Valley 2.46
9-The County Line 1.59
10-The Truth 2.12
11-Go In A Good Way 1.57
12-Leaving Forever 3.58
13-Faith & Courage 3.55
14-The Last Arrow 1.55

Musique  composée par:

David Arnold

Editeur:

Atlantic Records
82859-2

Produit par:
David Arnold
Montage de la musique:
Laurie Higgins
Programmation synthétiseur:
Mike Barnes, David Arnold
Chargé de la musique pour
Savoy Pictures, Inc.:
Gigi Gerard

Artwork and pictures (c) 1995 Savoy Pictures, Inc. All rights reserved.

Note: ***
LAST OF THE DOGMEN
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by David Arnold
'Last of The Dogmen' (Le dernier Cheyenne) n'est rien de plus qu'un simple resucé du 'Dances with Wolves' de Kevin Costner. A la vision du film d'aventure de Tab Murphy, on se demande d'ailleurs quelles étaient les réelles intentions du réalisateur et si sa démarche était réellement sincère. 'Last of The Dogmen' nous plonge dans le Montana sauvage, où trois prisonniers viennent de s'échapper à la suite de l'accident du fourgon de police qui les transportait. Le shérif Deegan (Kurtwood Smith) décide alors de faire appel à son ex-gendre Lewis Gates (Tom Berenger), un chasseur de prime sur le déclin. Avec l'aide de son fidèle chien Zip, Gates retrouve la trace des trois prisonniers, mais avant même qu'il ait eu le temps de les approcher, les trois bagnards disparaissent, laissant derrière eux des traces de sang et une flèche indienne. Gates est persuadé qu'ils ont été tués par des indiens et décide de faire appel à l'anthropologue Lillian Sloan (Barbara Hershey) afin de l'aider à identifier et authentifier la mystérieuse flèche indienne. Pour Lillian, cette flèche appartient aux Cheyennes, mais selon elle, il est impossible qu'il reste encore des Cheyennes dans le Montana. Après avoir réussi à convaincre l'anthropologue, Gates se lance avec Sloan dans l'aventure et décide de retourner sur les lieux où il a trouvé la flèche. Ils rencontrent alors une tribu Cheyenne qui les font prisonniers et les amènent dans leur camp secret, situé derrière les hautes montagnes sauvages du Montana. Là-bas, ils découvrent le tout dernier et authentique village Cheyenne, qui se sont réfugiés dans cet endroit totalement inexploré afin d'échapper au massacre de leur tribu durant la fin du 19ème siècle. Cela fait maintenant plusieurs générations que les derniers Cheyennes habitent ici et avec un peu de temps et de patience, Lewis et Lillian finiront par s'accommoder de leur nouveau mode de vie parmi la population Cheyenne. Mais le shérif Deegan est toujours à la recherche de Lewis. Que dire de plus si ce n'est que le film de Tab Murphy, bien réalisé et bien interprété, fait vraiment trop penser à 'Dances with Wolves' pour être vraiment honnête. Reste que le réalisateur, qui signe là son tout premier long-métrage, nous livre un film d'aventure sans grande personnalité, avec une mise en scène tout à fait quelconque et peu recherchée, avec un bon duo Tom Berenger/Barbara Hershey qui fonctionne bien à l'écran, mais rien qui mérite vraiment que l'on s'attarde pendant des heures sur ce film totalement dispensable.

David Arnold avait déjà fait ses preuves avec 'The Young Americans' et le spectaculaire 'Stargate'. Un an après sa partition colossale pour le film pop-corn de Roland Emmerich, David Arnold revenait dans le domaine de l'aventure avec sa partition symphonique à l'ancienne pour 'Last of The Dogmen'. David Arnold, qui a considérablement changé de style au cours des cinq dernières années, s'orientant plus vers les synthés électro et la pop/rock/groove, s'est fait connaître à ses débuts en tant qu'excellent symphoniste capable de rivaliser avec un John Williams ou un Joel McNeely. 'Last of The Dogmen' témoigne largement de ce simple état de fait. Sa partition se structure autour de deux thèmes, un thème principal lyrique et majestueux exposé dès l'ouverture du film aux cordes et aux vents, évoquant la beauté des décors sauvages du Montana. Le thème est suivi ensuite du thème d'aventure qui sera nettement plus présent tout au long du film et sera associé aux Cheyennes, un thème que l'on reconnaîtra aisément grâce à sa cellule de 5 notes omniprésente tout au long de cette histoire. Après une ouverture pareille, un seul compositeur nous vient immédiatement à l'esprit: John Barry. La comparaison paraît inévitable, tant l'on sent à quel point le compositeur s'est fixé comme règle de suivre les traces du célèbre compositeur anglais. On pense bien évidemment à 'Dances with Wolves' mais aussi à 'Out of Africa', dont on retrouve le côté lyrique résolument hérité de John Barry (la comparaison avec 'Dances with Wolves' paraissant logique étant donné la similitude entre le film de Kevin Costner et celui de Tab Murphy!). Avec ces deux thèmes majeurs, David Arnold va construire une solide partition d'aventure qui sera teintée de lyrisme et d'action, collant de très près à l'atmosphère aventureuse du film.

'The Wilderness' évoque la grandeur des décors sauvages du Montana avec un orchestre ample (ici, le London Symphony Orchestra) dominé par les cordes, les cuivres et les percussions. On notera le développement du motif de 5 notes qui prend ici un ton plutôt déterminé, lié au début de l'aventure de Lewis et Lillian vers les montagnes, à la recherche des indiens. Puis, très vite, 'Somebody's Out There' nous permet d'entendre le premier grand morceau d'action du score, illustrant la scène de la mort des trois prisonniers évadés. Le morceau, qui annonce par moment les prémisses du style de 'Independence Day', se construit autour d'un bref crescendo de tension aboutissant à un excellent morceau d'action percussif (à noter l'importance des timbales ici) et très cuivré (le final du morceau nous permet d'entendre des trompettes virtuoses du plus bel effet) dans lequel le motif de 5 notes reste encore présent mais sous une forme plus sombre. David Arnold développe à merveille son thème très malléable, dont il ne conserve parfois que les trois premières notes comme pour nous suggérer le fait qu'il manque encore quelque chose à ce thème pour qu'il puisse obtenir sa forme complète la plus épanouie. Ce motif continue d'être lentement développé sous sa forme morcellée dans 'The First Arrow' et 'The Story of Jacko' (scène où Lewis apprend l'histoire du petit indien surnommé 'Jacko', qui a été retrouvé un jour errant près d'une voie ferrée), tandis que 'War Party' nous replonge dans l'action lors de la scène où Lewis et Lillian sont fait prisonniers par les Cheyennes. On notera ici un excellent thème de 7 notes plus ample et dramatique associé aux indiens et évoquant leurs forces et leur détermination, soutenu par des cordes/cuivres et des timbales solides, revenant dans la scène du cauchemar de Lewis dans 'Go In a Good Way', lorsqu'il rêve que les policiers exterminent les indiens (le thème étant ici associé à la fierté des indiens qui s'opposent aux forces de police avec leurs propres armes, d'où le côté dramatique du thème).

'Medicine Run' prolonge l'action lorsque Lewis fonce en ville chercher un médicament pour un Cheyenne gravement blessé. On notera ici la présence assez forte du motif de 5 notes (qui finit par devenir un peu répétitif à force d'être trop souvent répété) et des percussions toujours synonymes d'aventure et de danger (scène de la poursuite avec les hommes du shérif). C'est enfin grâce à 'Cheyenne Valley' pour la scène où Lewis et Lillian arrivent dans la vallée des indiens que le thème d'aventure est exposé dans sa version complète et lyrique aux cordes, associé aux Cheyennes. Grâce à 'Cheyenne Valley', Arnold nous fait habilement comprendre que le thème a enfin atteint sa maturité et qu'il est maintenant prêt à être exposé dans son intégralité. Il aura pour cela fallu attendre que les deux héros découvrent la vallée des Cheyennes, ce qui paraît évidemment puisque jusqu'ici, le thème d'aventure (associé aux indiens) n'était présent que sous sa forme incomplète, tant que l'histoire des Cheyennes habitant derrière les montagnes du Montana n'était qu'un mythe guère concret. Dès lors, la partition nous fera entendre quelques excellents morceaux d'action comme l'excitant 'County Line' et sa solide partie de percussions avec une superbe écriture de cordes et de cuivres amples comme Arnold les affectionne tant.

On pourra regretter le fait que le thème lyrique principal qui revient dans 'The Truth' soit guère présent tout au long du film, apparaissant surtout dans la dernière partie du film (le morceau correspond ici à la scène où Lewis et Lillian font désormais partie de la tribu Cheyenne). 'Leaving Forever' développe le thème d'aventure aux cordes/vents dans sa forme plus intimiste qui devient alors un thème romantique associé à Lewis et Lillian, dont la séparation prend une tournure plus émouvante dans cette dernière partie du film (avec le traditionnel élan orchestral très romantique pour la scène du baiser à l'ancienne). C'est finalement 'Faith and Courage' qui conclut l'aventure pour la scène où Lewis affronte le shérif et ses hommes et se prépare à boucher l'accès à la vallée des Cheyennes. On retrouve ici un dernier morceau d'action solide avec percussions omniprésentes, cuivres amples/dissonants et cordes tendues, le tout enrobé dans ce style orchestral que l'on retrouvera aussi dans 'Independence Day'. L'aventure touche alors à sa fin avec 'The Last Arrow' pour une dernière reprise plus lyrique du thème des Cheyennes, la très belle reprise du thème principal au piano lors des retrouvailles de Lewis et Lillian étant d'ailleurs honteusement absente de l'album (un oubli impardonnable, assurément!).

Vous l'aurez certainement compris, 'Last of The Dogmen' fait partie des premières grandes partitions symphoniques de David Arnold, composé après un 'Stargate' mémorable dans un style moins massif et plus lyrique. Arnold s'affirme ici en tant que successeur de John Barry et signe une partition orchestrale solide mais pas forcément inoubliable. Les thèmes, assez quelconques, sont très proches de John Barry tout en conservant la petite touche David Arnold que l'on reconnaît aisément tout au long de l'oeuvre. Malgré son manque d'originalité et son côté assez quelconque et répétitif (on entend trop souvent le le même thème, etc.), la partition de 'Last of The Dogmen' reste un bien bel effort de la part d'un musicien qui réaffirmait plus que jamais au milieu des années 90 un goût sur pour la musique de film symphonique à une époque où la tendance était de s'orienter de plus en plus vers les synthétiseurs et la musique électronique moderne. Composé la même année que le superbe 'Cutthroat Island' de John Debney (autre grande partition symphonique à l'ancienne de l995), 'Last of The Dogmen' reste une BO à recommander à tous ceux qui s'intéressent aux premiers travaux orchestraux du compositeur!


---Quentin Billard