1-1904 1.16
2-Alien vs. Predator
Main Theme 3.29
3-Antarctica 2.19
4-Bouvetoya Island 2.09
5-Down The Tunnel 1.02
6-Hanging Bodies 1.45
7-Southern Lights 1.40
8-Predator Space Ship 1.11
9-The Pyramid 1.11
10-Temple 1.10
11-Dark World 2.56
12-History Of The World 3.20
13-Alien Fight 3.14
14-I Need This 1.45
15-Weyland's End 0.56
16-Alien Queen 1.37
17-Showdown 3.23
18-The End...Or Maybe Not 3.30

Musique  composée par:

Harald Kloser/Thomas Wanker

Editeur:

Varèse Sarabande VSD-6605

Producteur exécutif:
Robert Townson
Chargé de la musique pour
20th Century Fox:
Robert Kraft
Musique supervisée pour la
20th Century Fox:
Michael Knobloch
Fox Music Business Affairs:
Tom Cavanaugh
Musique additionnelle de:
Thomas Wanker,
Thomas Schobel,
James Brett

Coordinateur de la musique:
Karen Elliot
pour Hothouse Music Ltd.
Superviseur montage:
Andy Glen
Assistant montage:
Matt Robertson

Artwork and pictures (c) 2004 Twentieth Century Fox Film Corporation. All rights reserved.

Note: **1/2
ALIEN VS. PREDATOR
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Harald Kloser/Thomas Wanker
---Attention, spoilers ! Si vous n'avez pas encore vu le film, ne lisez la suite qu'avec précaution. Des éléments du film vont vous y être révélés!-----

Né du succès des deux plus célèbres monstres du cinéma américain contemporain, 'Alien vs. Predator' est un projet qui traînait déjà depuis longtemps à Hollywood mais qui n'avait pas encore réussi à trouver un bon scénario et un bon réalisateur. A l'origine, 'Alien vs. Predator' est né sous la plume du dessinateur Mark Verheiden qui créa une série de comics réunissant Alien et Predator dans une même histoire. Fort du succès de ce comics, ce sont les artisans des jeux vidéos qui s'emparèrent du concept et créèrent à leur tour un jeu vidéo basé sur le comics, offrant la possibilité au joueur de se mettre dans la peau d'un Alien, d'un Predator ou d'un marine. Il faudra finalement attendre 2004 pour voir enfin se concrétiser ce projet tant attendu par tous les fans des deux célèbres franchises produites par la 20th Century Fox. Hélas, à l'excitation de l'annonce du projet se succéda très vite une première déception, à savoir l'annonce de l'artisan tâcheron Paul W.S. Anderson à la réalisation. Nul besoin de revenir une fois de plus sur la filmographie lamentable de ce réalisateur hollywoodien très critiqué pour le manque de qualité et la nullité des films qu'il réalise (seul 'Event Horizon' a réussi à tirer son épingle du jeu). Celui qui avait déjà gâché 'Resident Evil' va maintenant s'occuper de faire foirer un 'Alien vs. Predator' qui aurait pu s'annoncer grandiose mais qui échoue finalement sur plus d'un point. Pourtant, le film est loin d'être foncièrement mauvais et arrive néanmoins à maintenir un certain intérêt durant toute la première partie du film, mais par la suite, les choses se corsent sérieusement.

Un satellite appartenant à la société du riche Charles Weyland (Lance Henriksen) détecte au dessus de l'Antarctique une mystérieuse source de chaleur émanant de sous la banquise. Intrigué, Weyland décide d'organiser une expédition scientifique dirigée par Alexa Woods (Sanaa Lathan). Une fois arrivée sur place, l'équipe découvre qu'il s'agit en fait d'une gigantesque pyramide enfouie à des kilomètres sous la banquise, dont les origines encore floues semblent se situer entre les temples Aztèques et les pyramides Egyptiennes. Mais personne ne se doute encore de ce qu'ils vont découvrir à l'intérieur de la pyramide. Une chambre des sacrifices contient les restes d'individus ayant été tué par des facehuggers d'aliens. Il ne faudra alors que peu de temps pour qu'un groupe de cinq jeunes predators arrivent à la pyramide et commencent à semer le chaos parmi le groupe de scientifiques. En réalité, les predators sont arrivés ici afin d'affronter les aliens au cours d'un rituel initiatique ancestral. Ils détiennent la reine des aliens qui se trouvent quelque part prisonnière dans les profondeurs de la pyramide, et qu'ils utilisent afin qu'elles mettent au monde les aliens qu'ils affronteront dans un combat à mort. Alexa Woods et ses compagnons se retrouvent en pleine guerre opposant les aliens et les predators, et comme le dit si bien la tagline du film 'qui que soit le vainqueur, nous serons tous perdants!'.

Si le film est très impressionnant techniquement (beaucoup de maquettes animées à l'ancienne, etc.), on ne peut pas en dire autant du scénario qui s'essouffle totalement dans la dernière partie du film. Si l'ambiance est plutôt bonne durant la première heure du film, c'est au cours des 20 dernières minutes que ce crossover pétaradant sombre dans le ridicule absolu, à peine digne d'une mauvaise série-B, Anderson commettant le sacrilège de montrer le predator sous un angle sympathique, courant aux côtés d'une héroïne humaine qui n'a rien trouvé de mieux que de se protéger avec une tête d'alien comme bouclier (non, ce n'est pas une plaisanterie!). Comment peut-on oser caricaturer ainsi l'univers des Predator en annihilant totalement tout le charisme et la brutalité du plus célèbre des chasseurs extraterrestres? Comment peut-on oser faire une telle chose lorsqu'on réalise un film prioritairement destiné à des fans et des puristes des ces deux mythes du cinéma fantastique/d'action des années 80? Comment peut-on se foutre ainsi de la gueule du public en promettant un spectacle mémorable et en offrant finalement une série-B qui finit lamentablement en queue de poisson, avec l'imagination d'un gosse attardé de 4 ans. Pire encore, parmi les mauvais points qu'accumule lamentablement le film, il faudra aussi évoquer le fait que c'est la première fois dans l'univers des deux célèbres franchises de la Fox qu'un de ces films obtient une classification PG-13 (interdit aux moins de 13 ans) alors que tous les Aliens et tous les Predators avaient reçu la classification R (interdit aux moins de 16 ans). Du coup, exit l'audace et l'horreur coutumière de ces deux univers, on a droit à un film d'action horrifique totalement édulcoré, sans effets gores, sans effusion de sang (donc, sans crédibilité), où les quelques scènes censées terroriser sont à peine suggérée brièvement au coin d'une caméra qui se la joue grande timide. La faute n'est pas forcément à incomber à Paul Anderson mais plus aux producteurs du film qui ont imposé un sévère remontage peu de temps avant sa sortie, ajoutant ainsi une pression supplémentaire à l'équipe du film qui devait impérativement boucler 'Alien vs. Predator' avant le mois d'août pour la sortie aux Etats-Unis. Le seul problème, c'est qu'il fallut décaler la date de sortie d'une semaine, un très gros risque financier qui prouve bien à quel point la production de ce film a été assez difficile et parsemée d'embûches. Du coup, cela s'en ressent pratiquement dans le film.

La question que tous les fans se posent donc est la suivante: 'Alien vs. Predator' est-il un bon hommage rendu aux deux fameuses sagas de la 20th Century Fox ou une trahison honteuse des deux franchises, un pied de nez à tous ceux qui attendaient un spectacle d'horreur grandiose mais qui devront hélas se contenter d'un mauvais comics édulcoré, un véritable gâchis cinématographique au résultat mitigé? Dès le début, le film s'annonçait mal avec l'arrivée du médiocre Paul W.S. Anderson à la réalisation, mais avec les mauvais choix et les faux-pas de la production (en plus d'un casting totalement inadapté - Sanaa Lathan essaie d'imiter Sigourney Weaver mais en vain - elle n'a ni son talent ni son charisme, et encore moins son expérience!), 'Alien vs. Predator' se transforme finalement en série-B horrifique sympathique et divertissante, mais qui ne se révèle en aucun cas être le vrai cadeau fait aux fans des 'Aliens' et des 'Predators'. Où est la sincérité des producteurs qui créèrent dans une ancienne décennie les géniaux 'Alien', 'Aliens', 'Predator', etc.? Où est passé la fougue créatrice des Ridley Scott, James Cameron, John McTiernan, David Fincher, etc.? Paul W.S. Anderson n'a même pas le quart du talent de ces réalisateurs, et cela, les producteurs devaient le savoir, alors pourquoi? Autant de questions qu'un fan des deux sagas pourra être en droit de se poser, comme un gamin frustré à qui l'on promet une sucette et qui ne l'obtient finalement jamais! Pour une guerre qui s'annonçait apocalyptique, il faudra hélas se contenter de quelques scènes de combats intenses mémorables mais sans plus (cf. scène où le predator combat l'alien avec toutes ses armes), quelques scènes pseudo-horrifiques timidement suggérées (séquences avec les face-huggers) et une misérable touche de suspense - ajoutons aussi de nombreux clins d'oeil et allusions diverses aux deux franchises. Une semi-déception quasi désastreuse pour un film pourtant très attendu et qui s'impose malgré tout comme l'un des plus sympathiques blockbusters du moment, à réserver néanmoins aux fans hardcore des deux franchises, les autres risquant fort de mourir d'ennui.

A l'origine, les producteurs de 'Alien vs. Predator' avaient envisagé de réengager Alan Silvestri pour écrire la musique du film, lui qui était déjà l'auteur de deux partitions quasi mythiques pour les films de John McTiernan et Stephen Hopkins. Par la suite, Marco Beltrami fut annoncé pendant un temps et c'est finalement Harald Kloser qui s'est retrouvé en tête de la musique de 'Alien vs. Predator', lui qui avait déjà écrit la musique d'une précédente grosse production de la Fox, 'The Day After Tomorrow'. 'Alien vs. Predator' représentait un véritable défi pour quiconque serait amené à composer le score du film. Effectivement, il s'agissait de succéder à des grands noms de la musique de film tels que Jerry Goldsmith, James Horner, Elliot Goldenthal ou bien encore Alan Silvestri. Des partitions inoubliables comme 'Predator', 'Alien', 'Aliens' ou 'Alien3' (excluons 'Alien Resurrection' de John Frizzell qui est un peu à part de la saga des aliens) ont suscités les passions et l'intérêt de nombreux béophiles dans le monde entier et continuent encore aujourd'hui d'émerveiller les béophiles par leurs forces incomparables, que ce soit l'inoubliable expérimentation de Goldsmith ou la géniale symphonie de l'horreur inventé par Goldenthal, sans oublier les titantesques partitions de Silvestri pour les deux 'Predator'. Autant dire que Harald Kloser allait avoir beaucoup de fil à retordre en composant sa nouvelle partition. Le compositeur s'est-il finalement montré à la hauteur de la tâche? Il semblerait bien que non, hélas, car, à l'instar du film de Paul W.S. Anderson, le résultat musical paraît une fois encore bien mitigé.

Ecrite pour un grand orchestre avec un choeur, une pléiade de percussions (acoustiques/électroniques) et de synthétiseurs ambiants, la musique se distingue par ses nombreux morceaux d'action percussifs et par ces moments plus sombres et atmosphériques. La seule et unique surprise vient ici du 'Alien vs. Predator Main Theme', thème majestueux et quasi solennel totalement inattendu étant donné le contexte du film. Le thème principal se rapproche très clairement d'un thème aux accents solennels similaires de 'The Day After Tomorrow', mais en plus inspiré. Quasiment inutilisé durant le film, le 'Main Theme' apparaît surtout dans le final auquel il apporte un certain sentiment de grandeur et un des rares éléments mélodiques du score (on notera l'utilisation d'un choeur massif aux proportions quasi épiques). Quel dommage que l'on soit obligé d'attendre la fin du film pour entendre ce sympathique thème principal, dont l'utilité est finalement moindre dans le film. Kloser pose d'emblée le ton du score avec '1904' dont apparaît immédiatement le style action/suspense du score. Le compositeur utilise ici les cordes d'une façon extrêmement dissonante avec les cuivres, les percussions et les effets électroniques, installant une ambiance sombre synonyme de danger et d'horreur. 'Antarctica' se veut plus atmosphérique mais moins intéressant, avec ses effets électroniques évoquant le mystère de la pyramide découverte sous la banquise de l'Antarctique. On notera ici l'utilisation des percussions électroniques (style tambours) lorsque l'hélicoptère de Weyland se rend sur les lieux de la pyramide. On regrettera néanmoins le fait que le compositeur se montre toujours très faiblement inspiré dans ce genre de morceau de transition sans grand intérêt en écoute isolée. Néanmoins, on pourra apprécier le ton mystérieux du morceau, qui annonce bien évidemment une suite bien sombre, 'Bouvetoya Island' restant dans le même ordre d'idée, avec un aspect ici plus orchestral et plus calme.

Puis, la tension monte légèrement dans 'Down The Tunnel' lors de la descente le long de l'immense et profond tunnel menant droit à la pyramide souterraine. Kloser base ici son morceau sur une rythmique électronique traditionnelle pour accompagner un orchestre dominé par les percussions, les cuivres et quelques glissendi de cordes. L'action commence véritablement avec l'excellent et excitant 'Hanging Bodies', où Kloser fait régner un certain chaos avec les percussions (tambours, percus électroniques, timbales, etc.), des cuivres et des cordes frénétiques. Toujours aussi à l'aise dans l'écriture des morceaux d'action, Kloser domine la scène où les predators massacrent l'équipe restée dehors, à l'extérieur du tunnel. Ce sont les percussions qui sont ici représentatives de l'immense force des predators, l'accent étant mis sur ces tambours tribaux évidemment hérités des 'Predator' de Silvestri, mais qui auraient gagnés à être plus approfondis et mieux exploités dans le score d'Harald Kloser. Après un premier morceau d'action convaincant, le compositeur poursuit son élaboration d'une trame sonore sombre et chaotique et nous réserve quelques bons moments. Ainsi, 'Predator Space Ship' évoque l'intérieur du vaisseau des predators avec un environnement électronique sinistre et des cordes synonymes de menace. Dans un autre registre, 'The Pyramid' se veut plus contemplatif lors de la séquence où l'équipe de Weyland découvre la pyramide souterraine. Kloser utilise ici les choeurs avec l'orchestre et quelques sonorités cristallines et fugaces pour évoquer la grandeur de cette découverte unique. On regrettera même le fait que le morceau soit trop bref et se conclut finalement trop vite, comme d'autres morceaux du score.

On entre alors dans la partie plus sombre du score. Ainsi, 'Temple' et 'Dark World' cherchent chacun à leur tour à installer une ambiance musicale plus sombre et pesante lorsque l'équipe se retrouve prisonnière à l'intérieur la pyramide. Cordes, piano et effets électroniques atmosphériques sont d'usage dans 'Temple' et 'Dark World' évoque l'univers gluant et visqueux des aliens avec les effets électroniques macabres et des cordes sombres, se concluant sur un nouveau déchaînement orchestral excitant. Evidemment, on est loin ci du côté organique génial de 'Alien' de Goldsmith, mais le résultat n'en demeure pas moins convaincant à l'écran, à défaut de marquer particulièrement l'attention (hélas, Kloser est très loin de posséder le talent de Jerry Goldsmith!). On pourra même regretter le fait que l'album de Varèse Sarabande n'inclut pas plus de morceaux atmosphériques liés aux aliens. Passé un 'History of The World' plus posé (on y découvre l'histoire des aliens et des rituels de sacrifice dans les anciens temples aztèques) reprenant brièvement au passage le thème principal, c'est l'excitant et massif 'Alien Fight' qui attire ici toute notre attention, illustrant l'une des meilleures scènes du film, un combat mano à mano entre un alien et un predator. Kloser redéploie ici son attirail de percussions électroniques/acoustiques déchaînées, de percussions tribales et d'effets orchestraux en tout genre, des changements constants de rythmes, de sonorités électroniques sombres, des cordes rythmées frénétiques, des cuivres dissonants massifs ou des 'fusées' stridentes de piccolos. 'Alien Fight' est sans aucun doute LE morceau d'action incontournable du score de 'Alien vs. Predator', preuve qu'Harald Kloser n'est jamais aussi efficace que lorsqu'il écrit de tels déchaînements orchestraux explosifs, rendant la scène particulièrement excitante. Evidemment, on regrettera le fait que les percussions tribales soient sous-utilisées ici et que le compositeur ne fasse absolument aucun rapprochement avec les 'Predator' d'Alan Silvestri - on aurait par exemple souhaité réentendre une partie du célèbre thème de Silvestri, ce qui était pourtant prévu à l'origine mais qui a vite été annulé à la demande des producteurs (encore eux!), sans aucun doute.

Dès lors, on entre dans la dernière partie du film, dominée par les combats et les affrontements entre aliens, humains et predators. Kloser en profite donc pour développer ses morceaux d'action et rendre le film plus accrocheur et excitant. 'Weyland's End' s'affirme ainsi en tout que nouveau déchaînement orchestral pour la mort de Weyland, Kloser évoquant par la puissance orchestrale et la brutalité des percussions la force incommensurable des predators. 'Alien Queen' illustre quant à lui la scène où la reine alien est libérée de ses liens par ses serviteurs, Kloser utilisant ici un choeur plus grandiose et massif, et c'est sans problème que l'on arrive au superbe 'Showdown' pour l'affrontement final avec la reine, superbe morceau d'action qui reprend tous les éléments de 'Alien Fight' amplifiés pour un ultime déchaînement orchestral - glissendi et gargouillis de cordes, percussions tribales/électroniques/acoustiques, piccolos frénétiques, cuivres massifs et dissonants, choeur, synthés, etc. Kloser évoque le chaos et la brutalité de l'affrontement qui prend ici des tournures quasi apocalyptiques - il serait ainsi particulièrement redondant de parler de l'efficacité totale de ces morceaux d'action à l'écran, même si une fois encore, on est très loin ici de la qualité d'un 'Predator' de Silvestri ou d'un 'Aliens' de Horner. A noter que le film se conclut sur un 'The End...Or Maybe Not' reprenant une dernière fois le thème principal pour la scène du départ des predators avec l'orchestre, les synthés et le choeur.

Les fans des deux franchises auront eux aussi particulièrement attendu la nouvelle partition d'Harald Kloser pour 'Alien vs. Predator', mais le résultat final s'avèrera être bien décevant sur plus d'un point, notamment à cause de l'absence totale d'éléments des partitions précédentes (les producteurs auraient quand même pu inclure le génial thème d'Alan Silvestri pour 'Predator'!) et surtout à cause du côté très fonctionnel de la musique de Kloser. Evidemment, la réponse à la question qu'on se posait dès le début paraît ici plus qu'évidente: Harald Kloser n'était décidément pas le compositeur idéal sur un projet d'une telle ampleur, lui qui est nettement loin de pourvoir prétendre rivaliser de talent et d'inspiration avec les sieurs Silvestri, Goldsmith, Horner ou Goldenthal. Du coup, il vaut mieux oublier ce qui a été fait précédemment et se dire que le score de 'Alien vs. Predator' est une nouvelle partition entrante dans l'univers des deux franchises et qui restera, à l'instar du long-métrage de Paul W.S. Anderson, une musique 'outsider' assez particulière et pas franchement mémorable. La déception se fait donc aussi cruellement ressentir d'un point de vue musical, le score pêchant par un manque total d'inventivité, de relief et de développement. Mais ne soyons pas trop sévère, car si la musique apporte efficacement son lot d'action et de suspense horrifique au film, elle reste aussi tout à fait représentative du style orchestral/électronique du compositeur autrichien qui mérite de mûrir, mais qui n'a décidément pas encore réussi à trouver un projet qui lui permette de faire définitivement ses preuves. On pourra néanmoins apprécier la qualité des gros morceaux d'action de ce score, l'atout majeur de la partition d'Harald Kloser! Toujours est-il que, malgré ses bons moments, 'Alien vs. Predator' n'est en aucune façon la nouvelle grande partition que tous fans des deux franchises étaient en droit d'attendre!


---Quentin Billard