1-Hudson Hawk Theme 5.37*
2-Swinging on a Star 2.51**
3-Side by Side 2.16***
4-Leonardo 4.53
5-Welcome to Rome 1.45
6-Stealing the Codex 1.56
7-Igg and Ook 2.19
8-Cartoon Fight 2.52
9-The Gold Room 5.55
10-Hawk Swing 3.39+
11-Hudson Hawk Theme
(Instrumental) 5.17++

*Ecrit par Bruce Willis
et Robert Kraft
Interprété par Dr. John
Produit par Robert Kraft
et Michael Kamen
**Ecrit par Johnny Burke
et Jimmy Van Heusen
Interprété par Bruce Willis
et Danny Aiello
Arrangé par Chris Boardman
***Ecrit par Harry Woods
Interprété par Bruce Willis
et Danny Aiello
Arrangé par Chris Boardman
+Ecrit et interprété par
Robert Kraft
Produit par Robert Kraft
++Ecrit par Bruce Willis
et Robert Kraft
Produit et interprété par
Robert Kraft.

Musique  composée par:

Michael Kamen/Robert Kraft

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-5323

Produit par:
Michael Kamen
pour K-Man Corporation
Produit par:
Robert Kraft
pour Overboard Music, Inc.
Soundtrack produit par:
Stephen McLaughlin,
Christopher Brooks

Superviseur de la musique:
Robert Kraft
Préparé pour l'édition à
Varèse Sarabande par:
Robert Townson

Artwork and pictures (c) 1991 TriStar Pictures. All rights reserved.

Note: ***
HUDSON HAWK
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Michael Kamen/Robert Kraft
En France, il y avait Arsène Lupin. Aux Etats-Unis, il y a dorénavant 'Hudson Hawk', gentleman cambrioleur incarné par un Bruce Willis en pleine forme dans la délirante comédie d'action signée Michael Lehmann. Voilà un des plus gros bides commerciaux de Bruce Willis, qui n'a pourtant pas hésité à s'investir pleinement sur 'Hudson Hawk' puisqu'il a co-écrit le scénario en compagnie de son ami Robert Kraft, avec qui il a aussi assuré le thème principal de la musique du film. Pour le reste, 'Hudson Hawk' n'est ni plus ni moins qu'une parodie délirante d'Arsène Lupin, sauf qu'ici, tout est sacrifié à l'humour et aux situations les plus rocambolesques et les plus saugrenues. A peine sorti de prison, Eddie Hawkins alias Hudson Hawk (Bruce Willis) se voit de nouveau obligé de faire équipe avec son ancien complice Tommy Five-Tone (Danny Aiello), pris en otage par une bande de crapules sans scrupules, les Mayflower. Eddie et Tommy doivent dans un premier temps voler un cheval en bois construit par Léonard De Vinci dans une salle des ventes. Les deux cambrioleurs s'en donnent alors à coeur joie, chronométrant leur cambriolage en utilisant le minutage de chansons célèbres, et c'est le succès assuré. Seulement voilà, Hudson Hawk découvre qu'on l'a manipulé et que l'objet en question cachait en fait un mystérieux bout de cristal convoité par le diabolique Darwin Mayflower (Richard E. Grant) et sa compagne Minerva (Sandra Bernhard). Son aventure le mène alors à Rome, où il doit dérober le second morceau de cristal qui se trouve dans le codex de Léonard de Vinci au Vatican. Le cambriolage sera nettement plus complexe et dangereux cette fois-ci, d'autant qu'un ex-agent corrompu de la CIA associé aux Mayflowers, George Kaplan (James Coburn) et sa bande de joyeux trublions, sont sur ses traces et surveillent ses moindres faits et geste. Entre temps, Hudson Hawk a fait la connaissance de la jolie Anna Baragli (Andie MacDowell), une religieuse du Vatican qui a pour mission de protéger les artefacts que cherchent à dérober Hudson Hawk. Finalement, leur voyage se terminera au château de Léonard de Vinci en Italie, où les Mayflower tenteront de remettre en marche la machine qui transforme le plomb en or. Mais ce sera sans compter sur l'héroïsme d'Hudson Hawk et de Tommy Five-Tone, bien décidés à ne pas se laisser faire.

'Hudson Hawk' contient tous les éléments pour faire de la grosse production de Michael Lehmann un véritable navet plein de charme: gros effets spéciaux, situations délirantes et impossibles, dialogues débiles, jeux de mot vaseux, personnages complètement timbrés, etc. Hélas, la mayonnaise n'a pas vraiment réussi à prendre si l'on considère le bide monumental qu'a fait le film à sa sortie en salle en 1991, et ce n'était pourtant pas faute d'y avoir mis les moyens, à commencer par un casting alléchant réunissant quelques pointures telles que Bruce Willis, Danny Aiello, Andie MacDowell, James Coburn, Richard E. Grant, Donald Burton, David Caruso, etc. Evidemment, il ne faut pas s'attendre à voir un grand moment de cinéma, juste un bon divertissement où tout est sacrifié à l'humour et à l'absurdité où le seul mot d'ordre semble avoir été: 'ne surtout pas se prendre au sérieux!' (on n'est guère loin par moment de l'humour d'un Terry Gilliam, alors c'est dire!). Bruce Willis en profitait aussi à l'occasion pour prouver qu'il n'était pas qu'un simple super-héros d'action mais qu'il savait aussi apporter de l'humour à ses films et se moquer un peu de lui-même au passage. Hélas, le film semble avoir plongé dans les oubliettes depuis fort longtemps, tout juste adulé aujourd'hui par les amateurs de navets des années 90. Triste destin pour un film pourtant très divertissant et particulièrement amusant!

Michael Kamen a écrit le score original du film, aux côtés de Robert Kraft, scénariste, producteur exécutif et superviseur de la musique du film. Le 'Hudson Hawk Theme' a donc été écrit par Robert Kraft et Bruce Willis, chanson blues/jazzy très cool qui évoque le côté charmeur et espiègle du personnage d'Hudson Hawk. De son côté, Michael Kamen nous sort l'artillerie lourde avec gros orchestre et touches humoristiques habituelles. L'introduction dans 'Leonardo' (prologue du film dans le chateau de Leonardo de Vinci) nous renvoie immédiatement au brio et à la puissance orchestrale de 'Robin Hood' (composé la même année) pour la scène de la machine de Leonardo de Vinci. Cordes, cuivres majestueux, vents, synthétiseurs, clavecin, tout est fait pour nous annoncer une ambiance d'aventure tout à fait typique de Kamen, à mi chemin entre ses travaux pour 'Robin Hood' et 'The Adventures of Baron Munchausen'. A noter que le compositeur fait déjà brièvement allusion pour l'envol de la machine volante à ce qui sera plus tard le 'Love Theme' associé à Eddie et Anna. 'Welcome to Rome' nous permet de retrouver un Kamen plus lyrique et léger pour l'arrivée d'Hudson Hawk à Rome. On notera ici le style paisible et très classique de l'écriture contrapuntique et mélodique des cordes et des vents auxquels Kamen ajoute ici une mandoline pour la couleur 'italianisante' de la musique, le compositeur en profitant à l'occasion pour nous dévoiler sa culture classique que l'on retrouve régulièrement dans la plupart de ses partitions orchestrales.

'Stealing the Codex' nous plonge à son tour dans l'action avec un style orchestral qui s'inspire des précédents travaux de Kamen sur 'Lethal Weapon' et surtout 'Die Hard' et 'Die Hard 2'. On retrouve ici le même type d'orchestration, d'écriture des cuivres, des cordes et des percussions traduisant le danger à l'écran lorsque Hudson Hawk s'échappe avec le codex dérobé au Vatican, poursuivi par les gardes sur les toits de la ville. Kamen apporte un peu d'humour à 'Igg and Ook' où il utilise quelques synthétiseurs, un clavecin, des castagnettes et l'orchestre pour évoquer les deux sbires de George Kaplan alias James Coburn (qui reprend ironiquement ici le nom du faux personnage d'agent secret dans le 'North by Northwest' d'Alfred Hitchcock). Kamen monte d'un cran dans l'humour et intitule ironiquement un de ses morceaux 'Cartoon Fight' pour une scène d'affrontement entre Eddie/Tommy et les sbires de George Kaplan. On retrouve ici le style orchestral action typique de Kamen, qui utilise ici le clavecin avec quelques touches baroques amusantes (on pense par moment à certains passages de 'The Adventures of Baron Munchausen'), Kamen montrant à son tour un souci de ne jamais trop se prendre au sérieux, à l'instar du réalisateur et des acteurs du film. 'Gold Room' évoque l'affrontement final dans la chambre de la machine qui transforme le plomb en or. On notera pour finir un sympathique et jazzy 'Hudson Swing' signé Robert Kraft et qui illustre à son tour le côté charmeur et espiègle d'Hudson Hawk, avec la formation jazz traditionnelle incluant une trompette en sourdine.

Score orchestral sans grande originalité, 'Hudson Hawk' confirme néanmoins le fait que Michael Kamen a toujours su écrire des grosses partitions d'action tout en y incorporant un certain humour à l'instar de 'Die Hard' ou de 'The Adventures of Baron Munchausen'. Entre comédie et aventure, la partition d'Hudson Hawk ne brille pas d'une originalité débordante mais nous rappelle néanmoins à quel point Michael Kamen maîtrisait son art et savait apporter une certaine fraîcheur à ses musiques. Pour 'Hudson Hawk', son score apporte son lot d'action et d'humour au film de Michael Lehmann, tout en restant indubitablement un effort mineur de la part de Michael Kamen!


---Quentin Billard