L’immortel duo Jack Lemmon/Walter Matthau rempile à nouveau pour la suite des aventures de nos deux grincheux préférés, John Gustafson et Max Goldman. ‘Grumpier Old Men’ (Les grincheux 2) reprend là où le premier opus de Donald Petrie s’était arrêté. On retrouve ainsi Max et John dans leur petit bled de Wabasha County, 6 mois après leur dernière aventure. John (Jack Lemmon) est toujours marié avec Ariel (Ann-Margret) tandis que sa fille Melanie (Daryl Hannah) projette d’épouser Jacob (Kevin Pollak), le fils de Max (Walter Matthau). Mais ce dernier est le seul qui n’ait pas encore trouvé une compagne. Il prétend d’ailleurs pouvoir s’en passer volontiers, sa seule véritable passion étant la pêche, intrigué par le fameux ‘éléphant du lac’ que tente d’attraper papa Gustafson (Burgess Meredith) depuis de nombreuses années, mais en vain. Comme toujours, John et Max continuent de se faire la guerre et de multiplier les coups bas, même si, quelque part, les deux vieux grincheux savent qu’ils sont les meilleurs amis du monde. C’est alors qu’arrive en ville Maria Ragetti (Sophia Loren), une ravissante italienne qui, avec l’aide de sa vieille mère (Ann Morgan Guilbert), envisage d’installer un restaurant italien dans l’ancienne boutique d’articles de pêche de Chuck (décédé dans le premier épisode). Evidemment, John et Max ne l’entendent pas de cette façon et comptent bien tout faire pour tenter de décourager Maria quitte à se montrer odieux avec elle. Finalement, John finit par reconnaître son erreur et part s’excuser tandis que Max, toujours aussi tête et grognon, refuse de céder. Pourtant, lorsqu’il comprend qu’il a des sentiments pour Maria et que cette dernière lui fait les yeux doux, il accepte de se réconcilier avec elle et de passer un peu de temps avec la belle italienne. Se pourrait-il enfin que le vieux Max ait réussi à trouver une femme pour de bon cette fois-ci?

On prend les mêmes et on recommence! On retrouve dans ‘Grumpier Old Men’ notre duo de comique préféré avec une nouvelle venue dans cette aventure, la sculpturale Sophia Loren qui apporte son charme à l’agréable comédie d’Howard Deutsch. Jack Lemmon et Walter Matthau s’imposent une fois de plus dans le rôle de ces deux vieux grincheux dont le quotidien se résume à s’insulter gratuitement de bon matin en signe d’affection et, comme dans le premier opus, le réalisateur insuffle au film une touche d’émotion et de bons sentiments pour l’intrigue amoureuse entre Max et Maria. Ne vous attendez donc pas à quelque chose de particulièrement original dans cette suite, qui reste dans la lignée du premier épisode, entre humour, gags, émotion et romantisme!

Alan Silvestri signe de nouveau la musique de ‘Grumpier Old Men’, une BO qui reste, à l’image du film d’Howard Deutsch, dans la lignée de son premier score pour ‘Grumpy Old Men’. On retrouve donc le joli thème principal qui n’est pas sans rappeler celui de ‘Father of the Bride’, et qui évoque dans ‘Grumpier Old Men’ le côté plus sentimental/émotionnel du film. Le score s’impose dans un premier temps par une certaine atmosphère de légèreté et de bonne humeur. Cordes et vents sautillants se partagent alors le motif léger et espiègle associé aux deux vieux grincheux du film, tandis que Silvestri continue d’évoquer avec une certaine malice leurs altercations incessantes comme pour la première scène d’affrontement puéril en barque sur le lac au début du film, affrontement illustré ici par un bref morceau rythmé où l’on retrouve le style action orchestral cher au compositeur. Quelques passages mickey-mousing sautillants permettent au compositeur de développer le motif des deux héros du film tandis que le thème principal, souvent confié à une flûte, un piano ou des cordes apparaît dans les moments plus émouvants du film, comme pour la scène poignante de la mort du père Gustafson ou pour la plupart des scènes romantiques du film, que ce soit avec John et Ariel, Melanie et Jacob ou Max et Maria. On notera l’utilisation d’un ‘Love Theme’ (‘What The Heck’) évoquant la romance entre Max et Jacob, un joli thème nostalgique en forme de valse avec cordes et accordéon, qui n’est pas sans évoquer certains thèmes romantiques à l’italienne (genre Nino Rota de ‘Romeo and Juliet’, etc.). Le thème principal est réexposé majestueusement dans le tutti orchestral du ‘End Title’, résumant l’essentiel de la partition comme dans le ‘End Title’ de ‘Grumpy Old Men’.

Alternant ainsi entre pièces de comédie espiègles et sautillantes et morceau romantique et intimiste, le score de ‘Grumpier Old Men’ n’apporte donc rien de neuf à ce second opus, Alan Silvestri confirmant néanmoins son talent dans l’écriture de musiques de comédie légères et sentimentales. Comme pour le premier opus, on regrette que le score du compositeur n’ait pas réussi à trouver la voie d’une édition discographique plus complète. En attendant, on pourra toujours se consoler avec les maigres 4 minutes 45 de score se trouvant sur l’album officiel du film. Voilà en tout cas un score comédie sympathique et agréable à réserver en priorité aux inconditionnels du compositeur et à ceux qui ont un faible pour ses scores comédie!


---Quentin Billard