1-Main Title 2.03
2-Max The Hunter 2.10
3-Max Decides
On Vengeance 2.40
4-The Final Chase 1.47
5-The Terrible Death
of Jim Goose 1.02
6-We'll Give 'Em
Back Their Heroes 1.13
7-Pain and Triumph 2.15
8-Dazed Goose 0.35
9-Foreboding In The
Vast Landscape 2.08
10-Declaration of War 1.30
11-Flight From The
Evil Toecutter 2.25
12-Pursuit and Tragedy 1.55
13-Jesse Alone,
Uneasy and Exhausted 1.40
14-The Beach House 1.55
15-The Nightriders Rave 1.20
16-Jesse Searches For
Her Child 0.55
17-Rampage of the Toecutter 1.47
18-The Crazing Of
Johnny The Boy 2.05
19-Outtakes Suite
- (in 5 parts; indexed) 6.00*

*Previously unreleased;
exclusive on CD.

Musique  composée par:

Brian May

Editeur:

Varèse Sarabande
VCD-47144

Préparation à l'édition CD:
Tom Null, Richard Kraft
Supervision de production
pour JVC Disc America:
Rico Goldomon
CD monté et préparé par:
John Acoca

Artwork and pictures (c) 1980 Varèse Sarabande Records. All rights reserved.

Note: ***
MAD MAX
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Brian May
Vous ne vous souvenez plus du titre de ce fameux film australien réputé pour sa violence et son aspect subversif qui lança définitivement la carrière de Mel Gibson à la fin des années 70? Ne cherchez plus, vous l’avez trouvé! ‘Mad Max’ est incontestablement LE film qui fit connaître l’acteur américain, alors très jeune au moment où il tourne dans le célèbre film de l’australien George Miller (23 ans!). L’histoire se déroule dans un futur proche dans une Australie désertique. La police poursuit un voleur de voiture qui parcourt comme un déjanté les routes en se faisant surnommer ‘l’aigle des routes’. Incapable de stopper ce fou dangereux, les policiers sont obligés de faire appel à l’un de leurs meilleurs éléments, Max Rockatansky, qui met brutalement fin à la poursuite en faisant se cracher la voiture du bandit. Peu de temps après, une bande de motards drogués auquel le bandit tué par Max appartenait s’en prennent à un conducteur et sa femme en la violant après avoir détruit sa voiture. La police intercepte alors l’un des jeunes motards qui se trouvait près des lieux et l’emmène au commissariat le plus proche, mais en vain. Comme aucune plainte n’a été déposé, les policiers sont obligés de le relâcher, ce qui déplaît fortement au coéquipier de Max, qui jure de tout faire pour mettre le bandit définitivement hors d’état de nuire. Peu de temps après, Toecutter (Hugh Keays-Byrne), le chef de la bande des ‘aigles de la route’, assassine le coéquipier de Max. Ce dernier, profondément choqué, décide de prendre quelques mois de congés en partant à la mer avec sa femme Jessie (Joanne Samuel) et leur jeune fils Sprog (Brendan Heath). Malheureusement pour eux, les motards les retrouvent et assassinent Jessie et son enfant en les écrasant sur une route. Bouleversé, Max n’a plus qu’une idée en tête: venger la mort de sa femme et de son enfant en décimant les ‘aigles de la route’ les uns après les autres.

Pour la petite anecdote, c’est par un étrange concours de circonstances que le jeune Mel Gibson se retrouva engagé dans ‘Mad Max’ en 1979. A l’origine, Gibson venait accompagner un ami à une audition lorsqu’un membre de l’équipe du film le remarqua, alors qu’il venait de se bagarrer dans un bar juste auparavant. On pensa immédiatement que l’acteur ferait parfaitement l’affaire pour camper le rôle du célèbre Max Rockatansky alias ‘Mad Max’ et trois semaines plus tard, Gibson décrochait le fameux rôle qui allait lui ouvrir les portes d’Hollywood. Le reste appartient désormais à l’histoire. Tourné pour un budget d’à peine 350000 dollars, le film en rapporta 100 million – ce qui valut au film de rentrer dans le Guiness des records. Hélas, le succès du film s’accompagna par une réputation sulfureuse qui fit beaucoup de tort au long-métrage de George Miller. Le film fut ainsi censuré et classé X en France sous le gouvernement de Valéry Giscard d’Estaing, ce qui lui valut d’être diffusé pendant un certain temps dans des cinémas pornos, là où il n’avait définitivement pas sa place. Les médias contribuèrent largement à démolir le film en accusant le réalisateur de faire l’apologie de la violence et l’appel au meurtre (il faudra attendre 1983 pour enfin voir une version intégrale diffusé à la télévision française). Ce n’est pas tant la violence du film qui choqua les bons penseurs (visuellement, on a déjà vu bien pire depuis!) mais plus le fait de montrer la mort d’un enfant qui fit hurler les critiques et suscita une vive polémique autour du film de George Miller. Pourtant, comme expliqué précédemment, on a beaucoup exagéré la violence du film qui, graphiquement, se limite à quelques plans comme le coup de la main arraché ou le bras de Max écrasé sur le sol (à noter aussi quelques gros plans gores de yeux exorbités avant la mort de certains méchants). George Miller montrait avec ‘Mad Max’ une société australienne à la dérive où la justice, pourtant ultra rigide (cf. les incessants discours de réglementation stricte à la radio des policiers durant la première partie du film), n’était plus capable de mettre un frein au mal grandissant. Comme le fit en son temps Clint Eastwood dans ‘Dirty Harry’, Mel Gibson incarne ici la solution finale contre le mal, un flic au comportement destructeur qui décide d’outrepasser la loi pour venger la mort de sa famille et mettre un terme aux agissements d’une bande de psychopathes, une idée typiquement américaine que l’on retrouvera par la suite dans bon nombres de productions hollywoodiennes (‘Cobra’ en 1986). Dommage cependant qu’il faille attendre les 20 dernières minutes du film pour enfin voir le personnage de Mad Max sous sa véritable apparence du flic fou et revanchard, le film ayant sérieusement tendance à traîner en longueur durant toute la première partie (le fameux prologue anthologique du film contient pas mal de longueurs inutiles). Que l’on soit partisan ou non de l’ambiance subversive et malsaine de ‘Mad Max’, nul ne peut nier qu’il se dégage une véritable ambiance assez unique dans le film de George Miller, un film dur, violent et pessimiste qui nous montre une société anarchique et déshumanisée, idée qui sera bien plus exploitée dans le second épisode, toujours réalisé par George Miller, en 1982.

La musique symphonique du compositeur australien Brian May (à ne pas confondre avec le guitariste du célèbre groupe de rock ‘Queen’!) a largement contribué à créer une ambiance particulièrement dure et sombre dans le film de George Miller, utilisant un orchestre avec des cordes, un très large pupitre de cuivres et de percussions tout en mettant de côté les vents, avec seulement un saxophone et un piccolo. Dès le générique de début du film (‘Main Title’), la musique impose une atmosphère sombre et agressive. On notera ici l’apparition des cuivres dont le caractère agressif est renforcé par un effet de redondance où les cuivres sursautent à chaque apparition d’un nom du staff du film dans le générique de début. Ce sont les percussions (caisse claire, timbales, cymbales, etc.) qui prennent ensuite le relais, suggérant la poursuite initiale entre les policiers et l’aigle de la route au début du film. Cette approche orchestrale brutale et sans concession est confirmée par ‘Max The Hunter’, avec ses cuivres massifs, ses cordes rythmées et ses percussions omniprésentes, évoquant la détermination enragée de Max, comme dans le sombre ‘Max Decides on Vengeance’, superbe morceau d’action où l’orchestre culmine dans une certaine brutalité, soutenue par des traits de cordes frénétiques et une importance accordée aux cuivre et aux percussions. La violence du film est à son tour suggérée lors de la poursuite finale dans le sombre ‘Final Chase’, où règne un certain chaos orchestral parfaitement maîtrisé (à noter l’utilisation du saxophone, lié à la femme de Max, qui devient la motivation principale de sa vengeance finale). Des morceaux comme le dissonant ‘Dazed Goose’ ou le brutal ‘Terrible Death of Jim Goose’ contiennent même une véritable noirceur, entre sursauts de cuivres dissonants, cordes staccatos à la Stravinsky (une constante dans la partition de ‘Mad Max’) et percussions (accompagnant ici la séquence de la mort du coéquipier de Max). ‘Pain and Triumph’ contient même quelques brèves envolées cuivrées héroïques évoquant l’accomplissement de la vengeance de ‘Mad’ Max à la fin du film.

La partition s’articule autour de deux thèmes majeurs, le magnifique ‘Love Theme’ évoquant avec tendresse et nostalgie la famille de Max, et un motif plus bref de cinq notes de cors associé à Max (‘We’ll Give ‘Em Back Their Heroes’). Le thème romantique, développé dans ‘We’ll Give ‘Em Back Their Heroes’, est exposé par des cordes nostalgiques avec une harpe, repris dans ‘Outtakes Suite’, apportant un peu d’humanité et de souffle à une partition somme toute particulièrement dure et sombre. C’est d’ailleurs l’action qui culmine ici, que ce soit l’écriture très rythmée des cordes dans ‘Declaration of War’ ou la brutalité orchestrale de ‘Pursuit and Tragedy’ pour la mort de la femme et de l’enfant de Max ou la noirceur de ‘Crazing of Johnny The Boy’. Incontestablement, ‘Mad Max’ est l’une des plus impressionnantes partitions symphoniques de Brian May, compositeur australien méconnu mais apprécié d’une maigre poignée de béophiles. La noirceur et la brutalité de sa musique pour le film de George Miller a sans aucun doute très largement contribué à accentuer l’atmosphère sombre et violente de ‘Mad Max’ et à accentuer le malaise constant tout au long du film. Voilà en tout cas l’une des partitions clé de Brian May qui, bien qu’il ne signe pas là un chef-d’oeuvre, nous offre néanmoins un score d’action très enlevé et maîtrisé de bout en bout.


---Quentin Billard