The Last Run

1-Main Title 2.51
2-Border Crossing 2.52
3-Spanish Coast 2.39
4-Claudia Says Yes 1.59
5-Rickard Escapes 1.55
6-The Last Run 2.36
7-Double Cross 2.45
8-Yo Te Amo 2.31
9-Claudia's Stockings 2.57
10-The Trap 1.55
11-End Title 2.11
12-The Last Run (vocal) 2.13*

Wild Rovers

13-Early Morning/
The Wild Rover 4.27**
14-Wild Horses 3.48
15-Snow Country 2.01
16-Old Times 3.59
17-The Knife 3.39
18-Bronco Bustin' 2.03
19-Sleepless Night 2.57
20-Saturday Night 2.26
21-Final Destination/
Texas Rangers 6.01***
22-End Title 1.59

*Interprété par Steve Lawrence
Arrangé et produit par
Don Custas
Composé par Jerry Goldsmith
Paroles de Mack David
et Mike Curb
**Ecrit par Jerry Goldsmith
Paroles de Ernie Sheldon
Interprété par Ellen Smith
***Interprété par Ellen Smith
Arrangé par Jerry Goldsmith
(traditionnel).

Musique  composée par:

Jerry Goldsmith

Editeur:

Chapter III Records CHA 0135

Produit par:
Jerry Goldsmith

Artwork and pictures (c) 1971 Metro-Goldwyn-Mayer/2000 Chapter III Records. All rights reserved.

Note: ***
THE LAST RUN
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Jerry Goldsmith
Modeste polar sobre réalisé par Richard Fleischer en 1971, ‘The Last Run’ (Les complices de la dernière chance) met en scène le grand George C. Scott dans la peau de Harry Garmes, un ancien gangster qui était autrefois conducteur pour plusieurs grands malfrats mais qui décida de changer de vie lorsque, 10 après s’être retiré dans un petit village de pêcheur au Portugal, il décida d’effectuer une dernière mission pour se prouver à lui-même qu’il n’a rien perdu de sa forme. Dans son dernier contrat, Harry doit conduire un gangster nommé Paul Rickard (Tony Musante) et sa fiancée Claudie (Trish Van Devere) en France. Mais, alors que la police commence à rechercher Paul qui a réussit à s’échapper d’un fourgon de transport de prisonnier, le trio se retrouve poursuivi par des gangsters qui ont tendus un piège à Paul et qui vont tout faire pour tenter de l’éliminer. Harry doit donc d’urgence aider Paul et Claudie à s’échapper du pays et à rejoindre la France par un bateau. Le voyage sera rude et mouvementé. Sur un scénario maigre et une mise en scène d’une sobriété exemplaire, Richard Fleischer arrive à dresser un bon portrait d’un trio de personnages réunis autour de l’excellent George C. Scott dans un rôle mineur mais maîtrisé, où il incarne un gangster vieillissant mais qui n’a rien perdu de ses réflexes et de sa vivacité d’esprit. Harry finit par tomber amoureux de Claudia, compliquant alors la situation avec Paul lorsque les trois personnages forment un trio amoureux assez improbable. Au final, sans être un film particulièrement indispensable, ‘The Last Run’ se laisse regarder même si le film est très rapidement tombé dans les oubliettes.

La partition de Jerry Goldsmith pour ‘The Last Run’ avoisine les 26 minutes de musique dans le film. Le score de Goldsmith utilise une instrumentation éclectique typique de son style ‘seventies’, incluant un cymbalum hongrois (que le compositeur réutilisera de manière similaire dans ‘High Velocity’), un clavecin, un piano, une batterie, une basse, une guitare électrique très ’70s’ avec l’orchestre symphonique traditionnel (ici, le National Philharmonic Orchestra, l’orchestre fétiche du compositeur). Le score est traversé de bout en bout par un très joli thème principal exposé dans le ‘Main Title’, thème qui se caractérise par son côté nostalgique évoquant le héros du film interprété par George C. Scott tout en lui conférant un côté ‘vieux héros solitaire’ (cf. ‘Last Run’). Le thème est exposé au cymbalum accompagné par le clavecin et soutenu par une petite rythmique de batterie/basse/guitare pop très ‘seventies’. Evidemment, la musique sonne assez ‘datée’ ici avec son refrain d’ambiance vieille ballade/chanson de variété des années 70. On ressent presque ici une certaine influence européenne, la musique évoquant par moment le style pop/orchestral du Ennio Morricone des ‘seventies’, bien qu’on pense aussi par moment à Francis Lai voire Michel Legrand. Le thème principal apporte donc un côté émouvant et nostalgique à l’ouverture du film et deviendra très vite associé au personnage d’Harry Garmes. Dans ‘Border Crossing’, Goldsmith évoque la traversée de la frontière sur fond de rythmique/guitare funky avec guitare électrique, clavecin et l’orchestre, mettant en avant une excellente écriture de cordes, vents et cuivres (à noter l’utilisation plus percussive ici des cuivres, accentuant la tension de la scène).

Avec ‘Spanish Coast’, Goldsmith évoque les côtes espagnoles que longe le héros dans le film avec un style hispanisant qu’il apprécie particulièrement et que l’on retrouvera plus tard dans des partitions telles que ‘Caboblanco’ ou ‘Breakout’. Le compositeur met ici l’accent sur les cordes et les vents (avec guitare basse et clavecin) afin d’illustrer de manière plus paisible les décors hispanisants du film. On comprend alors la signification du thème principal lorsque ce dernier revient dans ‘Claudia Says Yes’ (scène où Harry demande à Claudia si elle veut partir vivre avec lui et qu’elle accepte, dans un premier temps). Le thème, débarrassé ici de sa rythmique pop initiale, se transforme en un véritable ‘Love Theme’ intime, tendre et nostalgie, confié au clavecin avec guitare, cordes et vents. Evidemment, Goldsmith nous réserve aussi quelques bons morceaux d’action comme le sympathique ‘Rickard Escapes’. Le morceau se distingue par sa rythmique de batterie avec la petite formation instrumentale et l’orchestre dominé par les cuivres et les cordes, intensifiant l’action à l’écran sans jamais perdre un certain aspect mélodique prédominant. ‘Double Cross’ évoque alors la scène où Paul échappe à un guet-apens grâce à l’intervention musclée d’Harry, Goldsmith maintenant ici la tension en alternant action et suspense avec une certaine habileté. On notera ici l’omniprésence des percussions avec cordes, vents, cuivres (à noter l’utilisation des pizzicati de cordes, le tout enveloppé dans une certaine inventivité orchestrale typique du Goldsmith des années 70).

Si l’on passe outre la ballade romantique très kitsch de ‘Yo Te Amo’ pour la scène d’amour entre Paul et Claudia vers le milieu du film, on pourra apprécier la reprise très intime di thème principal dans ‘Claudia’s Stockings’ et surtout l’excitant ‘Trap’ pour la scène du guet-apens final où l’action culmine au son d’un nouveau morceau d’action dominé par les percussions (batterie pop, timbales, xylophones, etc.), les cuivres et les cordes (le morceau est clairement composé dans l’esprit de ‘Escape from Planet of The Apes’) avant une ultime reprise du thème principal dans ‘End Title’, concluant le film de manière sobre et émouvante. Pour finir, on notera la traditionnelle chanson finale inspirée du thème principal et interprétée ici par Steve Lawrence qui, manifestement, tente ici de se prendre pour Frank Sinatra. Au final, bien qu’étant une BO totalement mineure, ‘The Last Run’ reste un score agréable et soigné typique du style pop/orchestral du Jerry Goldsmith des années 70. Comme souvent hélas, on pourra regretter ce recours trop souvent systématique à une musique ‘à la mode’ qui trahit manifestement l’époque à laquelle la musique a été composée et tend à faire vieillir plus vite la partition du compositeur. Voilà en tout cas un petit score sympathique à réserver aux inconditionnels du compositeur californien!


---Quentin Billard