1-I Wanna Do Something
Freaky To You 4.38*
2-I Joke But I
Don't Play 4.30**
3-Roots & Culture 4.01***
4-Put The Funk
Back In The It 3.22+
5-Welcome To My Groove 4.53++
6-Quiet Passion 4.40+++
7-Domino 3.50#
8-The Shadow of Death 4.29##
9-Ya Get's None 5.09###
10-Rats Chase Cats 3.48°
11-Pick Up The Pace 3.45°°
12-Weapons Montage 2.08
13-John Crow 3.47°°°
14-Steppin' Razor 5.48"
15-No Justice 4.01""
16-Rebel In Me 4.05"""

*Interprété par Kenyatta
Ecrit par Leon Haywood
**Interprété par Tone-Loc
Ecrit par A.Smith,
F.White, O.Aguillen,
M.Ross & M.Dike
***Interprété par
Shabba Ranks
Ecrit par Rexton Gordon
+Interprété par
The Brand New Heavies
++Interprété par
Mellow Man Ace
+++Interprété par
N'Dea Davenport
#Interprété par
Masters of Reality
Ecrit par Chris Goss
et Tim Harrington
##Interprété par
Def Jef
(featuring Papa Juggy)
Ecrit par Jeffrey Fortson
et Papa Juggy
###Interprété par
Body & Soul
°Interprété par
Attic Black
°°Interprété et écrit par
Young MC
°°°Interprété par
Jimmy Cliff,
Steven Seagal &
The Oneness Band
Ecrit par Jimmy Cliff
et Steven Seagal
"Interprété par Peter Tosh
Ecrit par Joe Higgs
""Interprété et écrit par
Jimmy Cliff
"""Interprété et écrit par
Jimmy Cliff

Musique  composée par:

James Newton Howard

Editeur:

Delicious Vinyl
DV-5006-2


Artwork and pictures (c) 1990 Twentieth Century Fox Film Corp. All rights reserved.

Note: **1/2
MARKED FOR DEATH
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Newton Howard
‘Marked for Death’ (Désigné pour mourir) constitue sans aucun doute ce que l’on pourrait qualifier de ‘degré zéro du cinéma’. Découvert mystérieusement en 1988 dans le film d’Andrew Davis ‘Above The Law’ (Nico), Steven Seagal, sortant de nulle part, enchaîna les films d’action à un rythme effréné. Ainsi, la même année où il tourne dans ‘Hard To Kill’ de Bruce Malmuth, Seagal renouait avec les recettes de ses deux précédents films dans ‘Marked for Death’, réalisé par un spécialiste des séries-B d’action, Dwight H. Little. Comme d’habitude, Steven Seagal campe le héros dur à cuir qui cogne plus qu’il ne parle, rapide comme l’éclair, insensible aux coups, indestructible, expert en arts martiaux, bref, une vraie force de la nature. Le scénario tient ici sur une ligne, n’étant qu’un prétexte à une série de bastons non-stop et de violence gratuite typique des films d’action hollywoodien de cette époque. Flic spécialisé dans la répression des narco-traficants, John Hatcher (Steven Seagal) envisage sérieusement de démissionner après que sa dernière mission se soit mal passée. Un jour, alors qu’il se trouve dans un bar, un groupe de dealers jamaïcains ‘rastas’ provoquent une fusillade. Hatcher intervient et rosse l’un des criminels. Peu de temps après, en guise de représailles, ces derniers répliquent en blessant mortellement la jeune fille de sa nièce Tracey (Danielle Harris), et ce alors que le chef des jamaïcains, le redoutable Screwface (Basil Wallace), adepte de la magie noire et des rituels vaudou, a jeté un sort sur sa famille qui a été désignée pour mourir. Obligé malgré lui de reprendre du service, Hatcher applique le bon vieux adage ‘oeil pour oeil, dent pour dent’ et se lance dans une quête sanglante pour détruire la bande de Screwface avant que ce dernier s’en prenne aux autres membres de sa famille.

Steven Seagal reste donc égal à lui-même: acteur au jeu monolithique qui damnait le pion à Schwarzenegger, Van Damme et Stallone en imposant un jeu plus épuré, plus brutal et plus sec (jamais de second degré chez Seagal, ni de demi mesures d’ailleurs!), l’acteur s’imposait comme la nouvelle star de référence du film d’action de la fin des années 80, démontrant son savoir-faire dans les arts martiaux et sa maîtrise des chorégraphies de tous ses combats qu’il règle lui-même. Malgré tout son bon vouloir, Seagal rate encore une fois la marche et se plante lamentablement, choisissant des projets à chaque fois plus médiocres, stupides et méchants. Primo, lorsque l’acteur tente de montrer un flic au bout du rouleau qui décide d’adopter une certaine philosophie de la vie plus sage, un certain détachement de tout, on n’y croit pas vraiment. Steven Seagal la grosse brute qui ne rigole jamais devient pacifique et zen? Bien sur que non, car il suffit qu’un méchant lui marche sur les pieds pour qu’il se mette à redevenir le gros dur sauvage qu’il s’efforce d’être à travers tous ses films, et même si l’acteur n’arrête pas de prétendre à qui veut l’entendre qu’il est en réalité adepte de la non-violence (quand on voit ses films, on a un mal fou à le croire!), on ne peut pas s’empêcher de penser que Seagal – mythomane sur les bords – est un gros bourrin opportuniste qui a sut profiter de sa maîtrise des arts martiaux pour gagner sa croûte sur des films d’action qui n’ont été là que pour faire de lui une star occasionnelle (et ce avant sa déchéance cinématographique milieu des années 90). ‘Marked for Death’ est donc bel et bien un nouveau navet gras et stupide de Steven Seagal, un film d’action bête, sans relief, sans mise en scène, sans jeu d’acteur potable. En gros: on passe 1h30 à voir un flic massacrer une bande de jamaïcains rastas, c’est tout! Même lorsque Seagal joue la carte de l’émotion en regardant la jeune fille de sa nièce au chevet de son lit d’hôpital, faignant la tristesse, on n’y croit pas un seul instant. Ajoutons à cela des dialogues stupides d’une vulgarité exemplaire à faire pâlir Mark Lester en personne (‘j’te vendrai même pas la sueur de mes burnes!’ ou ‘j’vais te planter, j’vais t’ouvrir la gueule!’ sans oublier l’anthologique ‘soit tu me donnes ce que je veux et t’es heureux, soit j’te pète la tête et t’es malheureux!’, etc.), et l’on obtient un obscur navet d’une bêtise hallucinante, qui n’est qu’un prétexte à de la violence gratuite et à une surenchère de bagarres et de massacres non-stop. A voir, si vous avez du temps à perdre dans votre vie!

James Newton Howard sur un film de Steven Seagal? Heureusement pour le compositeur, c’est la première et la dernière fois! Le score électronique de JNH pour ‘Marked for Death’ se distingue néanmoins par son côté ‘musique de synthé cheap pour série-B d’action à petit budget’, comme l’on pouvait s’y attendre d’un film de Seagal. Néanmoins, le compositeur crée la surprise en adoptant une ligne rythmique assez excitante, mélangeant batterie pop/rock, percussions électroniques et percussions exotiques/tribales du plus bel effet. Ce sont évidemment les percussions tribales qui attirent ici toute notre attention, évoquant la bande des jamaïcains dirigés par le sinistre Screwface. A vrai dire, cette utilisation des percussions tribales rappelle beaucoup ce que Alan Silvestri faisait la même année sur ‘Predator 2’ de Stephen Hopkins (avec, curieusement, le même univers des dealers jamaïcains adeptes de la magie noire et du vaudou – est-ce un hasard si les deux films ont été tout deux produit par la 20th Century Fox?). Evitant toute formule thématique (vu la linéarité absolue du film, cela n’était même pas nécessaire!), le compositeur nous gratifie néanmoins d’une bonne surprise, un motif macabre et envoûtant associé à Screwface, qui se distingue par ses cordes de synthé dissonantes, ses percussions exotiques et son motif de 2 notes de voix samplées qui semblent surgir de l’au-delà. James Newton Howard évoque à merveille ici le côté surnaturel et maléfique de Screwface, accentuant son univers de magie noire et de sorcellerie vaudou. Le motif traverse l’ensemble du film comme s’il hantait littéralement les images du long-métrage de Dwight H. Little. Le compositeur suggère régulièrement la présence inquiétante de ce personnage maléfique tout au long du film, avec un motif qui finit par envoûter le spectateur/auditeur et nous convint amplement que nous avons à faire à un gros méchant maléfique et démoniaque à souhait.

Ceci étant dit, le reste du score s’avère être plus axé sur la rythmique et le style action typique du JNH des synthés et des rythmes pop/rock de la fin des années 80. Sur plus d’un point, sa partition pour ‘Marked for Death’ ne s’éloigne pas vraiment de scores ‘eighties’ tels que ‘Off Limits’ ou ‘8 Million Ways To Die’. On retrouve ainsi les nappes de synthé, les claviers chers au compositeur et les basses électriques avec batterie et percussions diverses pour accentuer la facette action du film. A l’image du film, le score de James Newton Howard est plat, droit, sans relief, tout juste bon à donner du rythme au film de Dwight H. Little. On appréciera quelques bons morceaux d’action comme la poursuite en voiture, accentuée par une excitante batterie pop/rock et des synthés dissonants, sans oublier les préparatifs des armes avant l’attaque finale (‘Weapons Montage’, unique morceau de score présent sur l’album de la musique du film), scène elle aussi boostée par un rythme excitant de batterie et une basse électrique ‘fun’. Idem pour la confrontation finale contre Screwface, rythmée par les percussions tribales sauvages et des sonorités électroniques sombres et menaçantes. Voilà donc un score de série-B d’action sans relief et assez daté, qui s’impose néanmoins par ses excitantes percussions tribales et par un motif de méchant particulièrement envoûtant. Rien de bien indispensable donc, même pour les aficionados de James Newton Howard!


---Quentin Billard