1-Generique Assault 3.45*
2-Good Morning, Buddy 1.48
3-What's My Line-Up? 2.35
4-Masked Invaders 3.18
5-Complex Problems 2.35
6-Helicopter Delivery 1.35
7-Deadly Volunteer 1.28
8-Bishop Arrest 1.51
9-Party's Over 4.09
10-Burning Man 1.32
11-Rescue Capra 1.30
12-Hot Wire Girls 2.45
13-Your Dog Is a Dirty Pig 3.05
14-Precinct Breach 2.25
15-Duvall Showdown 4.34
16-Generique Assault
(Radio Edit) 3.07*

*Produit par Graeme Revell,
White & Spirit et
Jean-François Richet
Ecrit par Graeme Revell,
White & Spirit et L.Parker
Interprété par KRS-One.

Musique  composée par:

Graeme Revell

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-6634

Score produit par:
Graeme Revell
Producteurs exécutifs de l'album:
Robert Townson,
Jean-François Richet, Jeffrey Silver

Chargé de la musique pour
Universal Pictures:
Kathy Nelson
Superviseur de la musique:
John Houlihan
Coordinateur de la musique:
Season Kent
Coordinateur de l'album
pour Focus Features:
Jennifer Towle
Préparation de la musique:
Gregg Nestor,
Dominic Hauser

Montage de la musique:
Ashley Revell

Artwork and pictures (c) 2005 Focus Features LLC. All rights reserved.

Note: ***
ASSAULT ON PRECINCT 13
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Graeme Revell
Remake de l’un des chef-d’oeuvres de John Carpenter datant de 1976, ‘Assault on Precinct 13’ (Assaut sur le central 13) est le nouveau film d’action du ‘frenchy’ Jean-François Richet, auteur de ‘Ma 6-T va crack-er’. A l’origine, le film a put voir le jour grâce à la motivation du producteur français Pascal Caucheteux qui souhaitait depuis longtemps produire une nouvelle version du ‘Assault’ de John Carpenter. Convaincu au bout de plusieurs rencontres, Carpenter accepta de vendre les droits de son film à la société de production ‘Why Not Productions’, à la seule condition que ce soit Jean-François Richet qui réalise le film (Carpenter a déjà vu ‘Ma 6-T va crack-er’ et était convaincu que seul Richet pouvait réaliser le remake de son film). Le réalisateur français s’est finalement attaché à nous livrer un solide film d’action qui, sans atteindre les sommets du film homonyme de Carpenter, n’en demeure pas moins une production réussie, avec un script de qualité et d’excellents acteurs. La nuit du réveillon de Noël, un modeste commissariat dans lequel veillent quelques policiers dirigés par le sergent Jake Roenick (Ethan Hawke) doit accueillir temporairement une bande de dangereux malfrat incarcérés durant la nuit en attendant qu’une seconde équipe vienne les chercher le lendemain. Parmi les criminels se trouve Marion Bishop (Laurence Fishburne), un dangereux mafieux tueur de flic considéré comme l’ennemi public N°1. Quelques heures plus tard, deux mystérieux hommes cagoulés s’introduisent dans le bâtiment et tentent d’abattre Bishop et les prisonniers, avant que Jake et ses collègues n’interviennent pour repousser les intrus solidement armés. Peu de temps après, ils comprennent que le bâtiment est encerclé par des policiers corrompus qui sont venus prendre d’assaut le central 13 afin de tuer tous les occupants, et plus particulièrement Bishop. Les ripoux sont dirigés par Marcus Duvall (Gabriel Byrne), qui n’est autre que le partenaire de Bishop, qui a trahi et escroqué le ripoux. Désormais, Duvall n’a plus qu’une idée en tête: supprimer Bishop et tous les occupants du central 13, afin de ne laisser aucun témoin en vie. Pour Jake, la résistance commence, avec un seul objectif: tenir jusqu’à l’aube. Pour cela, il aura besoin de l’appui des bandits, obligé de faire équipe avec eux et de les armer pour lutter ensemble jusqu'au matin.

‘Assault on Precinct 13’ est une bien belle réussite, une sorte de western modernisé à la sauce Richet (le film de Carpenter s’inspirait déjà du ‘Rio Bravo’ d’Howard Hawks), qui abandonne ici ses banlieues françaises pour nous plonger dans un commissariat lugubre pris d’assaut par des policiers sans scrupules. La véritable surprise du film vient en fait du soin apporté à chaque personnage. Ici, tous les protagonistes principaux possèdent leur propre personnalité, chacun à son mot à dire dans l’intrigue. Ainsi, Jake est le héros hanté par l’échec d’une précédente mission qui coûta la vie à deux de ses collègues. Alex Sabian (Maria Bello) est la psy de Jake qui reste convaincu que Jake s’est muré dans un sentiment de culpabilité qui l’empêche de bien accomplir son travail. Jasper O’Shea (Brian Dennehy) est le vieux flic rouillé qui part bientôt à la retraite et fête sa dernière nuit au commissariat, et qui ne supporte pas l’idée de faire équipe avec Bishop tout au long de l’aventure. Quand au sinistre Bishop, brillamment incarné par Laurence Fishburne (dans un numéro de charisme proche du ‘Morpheus’ de ‘Matrix’ mais en plus sombre), il demeure impassible du début jusqu’à la fin, obligé d’aider les flics à combattre les assaillants même s’il précise qu’il ne changera pas pour autant et qu’il restera un redoutable criminel qui n’hésitera pas à rompre cette association de circonstance une fois la bataille finie. Chaque personnage possède ici sa propre personnalité, apportant une certaine consistance à un script astucieux. Ainsi, ‘Assault on Precinct 13’ n’est pas uniquement orienté sur l’action mais bien sur les personnages, qui sont véritablement au centre de l’histoire, avec une certaine tension qui nous renvoie par moment au ‘The Thing’ de Carpenter, lorsque les personnages comprennent qu’ils peuvent difficilement se faire mutuellement confiance, dans un climat de suspicion et de danger permanent. Une fois encore, Jean-François Richet nous prouve qu’il sait diriger des acteurs avec maestria, même si sa mise en scène tombe parfois dans les conventions hollywoodiennes plus impersonnelles et surfaites. Pour le reste, ‘Assault on Precinct 13’ est un film d’action violent, au suspense captivant (l’affrontement final dans la forêt enneigé est quasiment anthologique!) et au scénario astucieux. Sans aucun doute la bonne surprise cinématographique du moment!

Après ‘The Chronicles of Riddick’, Graeme Revell nous livre un nouveau score d’action efficace pour ‘Assault on Precinct 13’. Point d’originalité en vue ici, comme d’habitude, Revell utilise l’orchestre traditionnel avec un piano et les sempiternelles rythmiques électroniques. Le score s’articule autour d’un thème principal exposé dans ‘Good Morning, Buddy’, thème de piano/cordes plutôt mélancolique associé à Jake Roenick, et qui évoque les souvenirs de l’échec de sa présente mission qui le hante depuis des mois. Le thème est entendu dans le film alors que Jake part en voiture rejoindre le central 13. Très vite, Graeme Revell installe un suspense, une tension très forte à l’écran, associant cordes dissonantes, cuivres massifs et rythmiques électroniques frénétiques. On regrettera le fait que la production n’ait pas choisi de réutiliser le célèbre thème principal composé par John Carpenter pour son propre film de 1976, un thème qui a connu une certaine popularité dans les années 80 puisqu’il a ainsi été remixé par ‘Bomb The Bass’ dans le tube ‘Megablast’ et qu’il fut même réutilisé dans la musique d’un jeu vidéo de la fin des années 80. Le thème de Revell s’avère être bien moins mémorable, plus orienté sur le protagoniste principal incarné par Ethan Hawke. Avec ‘What’s My Line Up?’, le compositeur installe une certaine tension alors que Bishop et les criminels sont installés et enfermés dans une cellule du central 13. Les rythmiques électroniques annoncent clairement le côté ‘action’ du film ici, suggérant une menace imminente, débouchant sur l’excitant ‘Masked Invaders’ lorsque les agresseurs cagoulés s’infiltrent dans le commissariat. Revell utilise ici un motif d’action des cordes graves sur fond de synthétiseurs, de cuivres et de cordes dissonantes pour le premier morceau d’action du score de ‘Assault on Precinct 13’. On appréciera ici le travail autour des cuivres et des cordes qui suggèrent clairement le danger et la menace des assaillants, la musique apportant une tension très intense tout au long du film.

Avec ‘Complex Problems’, Revell évoque la situation extrême des occupants du central 13, bloqués à l’intérieur d’un bâtiment pris d’assaut par la police. Revell opte ici pour une approche plutôt mélancolique et introvertie, reflétant les interrogations, les doutes et les craintes de chaque personnage, par le biais de cordes, piano et quelques synthés. ‘Helicopter Delivery’ nous replonge très vite dans l’action pour la séquence de l’attaque de l’hélicoptère, Revell utilisant percussions acoustiques/électroniques, piano grave, cordes et cuivres massifs pour accentuer la frénésie et la tension extrême de l’affrontement. Même ambiance pour ‘Bishop Arrest’ lorsque Martin Bishop se fait arrêter au début du film après la scène du meurtre dans l’église (à noter ici l’apparition d’un nouveau motif de 4 notes associé à Bishop dans le film). On appréciera ici le travail autour des percussions électroniques aux sonorités tribales, illustrant la sauvagerie du personnage de Laurence Fishburne. La tension monte encore d’un cran avec le sombre ‘Party’s Over’, excellent morceau de suspense/action qui fait la part belle aux cordes dissonantes et aux rythmes électroniques, suggérant la situation critique des occupants du bâtiment alors que l’assaut progresse dangereusement et qu’il est temps pour eux de trouver une solution pour sortir de cet enfer. ‘Burning Man’ procède ainsi de la même façon (scène où Bishop fait brûler un des assaillants), sans oublier le sombre ‘Rescuing Capra’ lorsque Jake s’élance pour sauver son ami Capra (Matt Craven) pris sous un déluge de tir à l’extérieur. On pourra aussi noter le frénétique ‘Your Dog Is a Dirty Pig’ qui accompagne avec fureur la scène de l’échec de la mission de Jake au début du film, premier véritable morceau d’action du score de Graeme Revell. On appréciera des morceaux comme ‘Hot Wire Girls’ ou ‘Deadly Volunteer’ qui tentent de calmer le jeu en rappelant au passage le thème de piano mélancolique de Jake.

’Precinct Breach’ et le sombre ‘Duvall Showdown’ concluent le film avec une efficacité redoutable, le dernier morceau nous rappelant au passage le motif de Bishop avant que le morceau boucle le film sur une dernière touche plus apaisé où Revell reprend une dernière fois le thème principal de manière plus ample et majestueuse avec piano, cordes et rythmique électronique pop. A noter pour finir que Graeme Revell a co-écrit un morceau de rap pour le générique de fin du film intitulé ‘Generique Assault’ interprété par le groupe de rap U.S. Krs-One. On appréciera ici l’utilisation de l’orchestre symphonique qui apporte une certaine punch à un morceau de rap assez brutal et bruyant, qui résume finalement à merveille l’ambiance du film de Jean-François Richet. Score d’action/suspense sans surprise, ‘Assault on Precinct 13’ possède au moins l’avantage de véhiculer à merveille une tension permanente tout au long du film, intensifiant chaque scène de suspense, chaque scène d’action avec une certaine aisance. On sent que Graeme Revell a l’habitude de ce genre de partition d’action qu’il maîtrise dorénavant à merveille. Reste que, comme toujours, on regrettera le manque de personnalité et d’originalité d’un score fonctionnel et typiquement hollywoodien, qui aura certainement bien du mal à survivre hors du film – dommage que l’album publié par Varèse Sarabande omette beaucoup de morceaux d’action/suspense, alors que la musique a pourtant été enregistrée par l’orchestre de Prague, donc hors AFM! Bilan final: un score d’action solide mais sans surprise, à réserver en priorité aux fans de Graeme Revell!


---Quentin Billard