1-Overture 3.36
2-Pod Scene 1.53
3-Torpedo Kilrathi 3.31
4-Pilgrims 1.50
5-Rescued 0.55
6-Into The Quasar 2.45
7-Bad Decision/Blair 1.27
8-Angel's Story 1.47
9-The Fleet 1.07
10-Briefing/Tricked 2.15
11-Hot Dogs 1.21
12-Diligent Arrives 2.34
13-The Gift/Skipper Missile 3.26
14-Kilrathi Battle 1.40
15-The Big Battle 2.27
16-Kilrathi Into Scylla 2.28
17-Big Damn Ending 2.09

Musique  composée par:

Kevin Kiner/David Arnold

Editeur:

Sonic Images SID-8905

Wing Commander Theme:
David Arnold
Score composé par:
Kevin Kiner
Score produit par:
David Arnold, Kevin Kiner
Album produit par:
Kevin Kiner, Mark Evans
Producteurs exécutifs pour
Sonic Images:
Ford A.Thaxton, Brad Pressman
Montage de la musique:
Dina Eaton

(c) 1999 Sonic Images Records. All rights reserved.

Note: ***
WING COMMANDER
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Kevin Kiner/David Arnold
A l’origine, ‘Wing Commander’ était un jeu vidéo apparu sur ordinateur en 1990, réalisé par l’américain Chris Roberts. Ce simulateur de vol spatial avait la particularité de présenter des histoires interactives, dans le sens où les choix du joueur affectaient par la suite le déroulement du récit, un principe développé plus tard dans d’autres types de jeux vidéos. Le succès de ce grand classique des jeux d'aventure issu des 'nineties' permit à Roberts de développer plusieurs suites tout au long des années 90, jusqu’à ce que des producteurs hollywoodiens s’intéressent d’un peu plus près au succès de ces jeux et décident d’en produire une adaptation cinématographique, toujours signé Chris Roberts. L’histoire nous plonge dans l’an 2654. Alors que la confédération terrienne tente d’instaurer une paix durable dans la galaxie depuis la colonisation spatiale des premiers explorateurs surnommés ‘les pèlerins’ (considérés aujourd’hui comme des pestiférés à cause de leur orgueil de colonisateur), les Kilrathi, des individus mi-hommes mi-félins, déclarent la guerre à la confédération. Au cours d’une redoutable attaque surprise sur une station terrienne, les Kilrathi s’emparent d’un Navcom, obtenant ainsi les coordonnées de navigation vers les voies d’accès à la Terre. L’amiral Tolwyn (David Warner) assiste impuissant à cette attaque surprise. Sa seule chance d’empêcher les Kilrathi d’atteindre leur objectif est d’alerter le capitaine Sansky (David Suchet) par le biais du seul appareil disponible dans les environs, le ‘Diligent’, vaisseau marchand avec à son bord le lieutenant Christopher Blair (Freddie Prinze Jr.), aventurier issu de pèlerin, qui connaît parfaitement l’espace et ses moindres recoins. Blair est chargé de transmettre un message crypté au commandant afin de l’alerter sur les dangers qui guettent l’humanité. Avec son ami le lieutenant Marshall (Matthew Lilard) et son chef James Taggart (Tchéky Karyo), il part ensuite rejoindre les unités de combat du Tiger Claw, qui se préparent à combattre les Kilrathi au cours d’une bataille finale dans laquelle va se jouer l’avenir de la Terre et de toute l’humanité.

On retrouve dans le film tout ce qui faisait l’atout majeur du jeu vidéo d’origine: de gros vaisseaux de combat, des batailles spatiales non-stop, de l’action en veux-tu en voilà, etc. Le principal défaut du film vient en fait de cette impression que l’on a d’assister à un mauvais ersatz de ‘Star Wars’ et ‘Star Trek’, avec en prime des vaisseaux de combat pas très élaboré pour une histoire se déroulant dans un futur lointain puisqu’ils font carrément penser à nos avions de chasse du 20ème siècle, mais en plus perfectionné (comme si en 2654 on en était encore là!). Niveau crédibilité, le film en prend un coup. Autre problème, le scénario qui, finalement, ne raconte pas grand chose puisqu’il n’est qu’un prétexte à une série de batailles spatiales bourrées de longueurs, les personnages étant bien souvent secondaires – on se demande par exemple quel est l’intérêt de faire disparaître vers le milieu du film le capitaine incarné par David Suchet – Niveau effets spéciaux, ‘Wing Commander’ ne déçoit pas, les combats étant toujours très spectaculaires, même si on est loin ici de la qualité des trucages de chez ILM par exemple (vu qu’il est quand même très tentant de comparer ‘Wing Commander’ à ‘Star Wars’). Au final, ‘Wing Commander’ est une modeste série-B de science-fiction divertissante mais sans grand relief, qui n’apporte finalement pas grand chose de plus par rapport aux jeux vidéos.

Comme tout bon space-opera qui se respecte, ‘Wing Commander’ peut se targuer de posséder une musique symphonique éclatante, héroïque et massive, dans la plus pure tradition hollywoodienne du genre. A l’origine, la production du film souhaitait engager David Arnold pour que ce dernier compose l’intégralité de la musique du film, mais le peu de temps et de moyens offerts au compositeur ne lui permirent pas d’accomplir sa tâche. Néanmoins, un accord avec le musicien fut très vite tourné, puisqu’Arnold composa les thèmes principaux du score tandis que la production ferait appel à Kevin Kiner pour écrire le score du film, sous la supervision de David Arnold. Pour information, Kiner est un musicien caméléon au style très proche de David Arnold, à tel point qu’il est l’auteur de la musique de la série télévisée ‘Stargate SG 1’ dont le thème principal était aussi signé David Arnold. Idem pour la série TV ‘The Visitor’ produite par le tandem Dean Devlin/Roland Emmerich, auteurs responsables de ‘Stargate’, ‘Independence Day’ ou bien encore ‘Godzilla’. Ce n’est donc pas la première fois que Kevin Kiner travaille aux côtés de David Arnold, et avec ‘Wing Commander’, les deux musiciens vont avoir tout le loisir de se donner à fond sur une partition explosive aux rythmes martiaux fortement marqués. Dès les premières minutes de la traditionnelle ouverture, la musique nous promet une grande aventure en perspective avec l’introduction d’un thème principal cuivré, une fanfare majestueuse et héroïque à souhait typiquement hollywoodienne, dans la lignée des fanfares du ‘Golden Age’ hollywoodien, quelque part entre du Newman et du Rozsa. Le thème héroïque, aisément reconnaissable à son motif de 5 notes, est suivi d’un second thème de cordes constitué d’une phrase descendante plus majestueuse et sereine. Bref, voilà une excellente ouverture mémorable typique du la ‘David Arnold’s touch’, idéal pour débuter cette grande aventure spatiale à l’ancienne (on pense aussi inévitablement par moment aux musiques des ‘Star Trek’ de Jerry Goldsmith).

Puis, dès le second morceau, ‘Pod Scene’, Kevin Kiner assure la suite de la partition et développe dès ce morceau une ambiance plus romantique/intimiste dans la scène où Blair rencontre sa supérieure, la commandant ‘Angel’ Devereaux (Saffron Burrows). Kiner insiste ici sur des orchestrations plus apaisées et chaleureuses entre vents, cordes et harpe suggérant un thème intime et serein qui rappelle beaucoup les moments plus romantiques du ‘Independence Day’ de David Arnold, preuve que le compositeur est toujours dans les parages (nous considérerons le thème de ‘Pod Scene’ comme le ‘Love Theme’ de la partition). Avec ‘Torpedo Kilrathi’, l’action est au rendez-vous pour un excellent morceau d’action reposant sur une série d’ostinati martiaux hérités de l’incontournable ‘Mars’ des ‘Planètes’ de Gustav Holst (influence quasi incontestable à 2.04 dans le morceau ‘Overture’). Le morceau évoque l’attaque des Kilrathi vers le début du film, privilégiant des cuivres massifs, des rythmes très marqués et même quelques touches d’électronique discrètes associées aux dangereux Kilrathi. Dès lors, Kevin Kiner s’amuse à alterner entre passages plus sereins et morceaux d’action explosifs. ‘Pilgrims’ apporte quand à lui un peu de calme avec le développement du thème majestueux de cordes de l’ouverture (nous l’appellerons ‘thème spatial’), associé ici à un choeur qui insuffle un parfum de magie et de mystère au morceau illustrant l’histoire des pèlerins et de la croix que porte Blair autour de son cou, ultime vestige de ses origines de pèlerin. ‘Into The Quasar’ (scène de la traversée du trou noir au début du film) prolonge quand à lui l’ambiance martiale de ‘Torpedo Kilrathi’ pour un nouveau morceau d’action aux ostinati martiaux très prononcés (orchestrations très cuivrées, toujours assurées par l’orchestrateur attitré de David Arnold, Nicholas Dodd), ‘Into The Quasar’ trahissant par moment l’influence incontestable de certains passages du ‘Stargate’ de David Arnold. Le morceau fait aussi appel à des éléments synthétiques et plus particulièrement un bref effet de battements de coeur, le tout toujours accompagné de multiples variations du thème principal, associé aux héros du film qui livrent une bataille sans merci contre les Kilrathi.

‘Bad Decision – Blair’ nous permet de retrouver le thème romantique de ‘Pod Scene’ confié ici à une clarinette sur fond de cordes chaleureuses, et qui évoque les passages plus intimistes du film. ‘Angel’s Story’ prolonge cette atmosphère plus douce et intime avec une brève variation du thème spatial aux vents et un développement apaisé du ‘Love Theme’. Evidemment, le morceau n’est là que pour mieux rebondir sur un nouveau morceau d’action massif, ‘The Fleet’, soutenu par des ostinati martiaux et des cuivres imposants (il est assez amusant de constater à quel point Kevin Kiner a su digérer tous les ‘tics’ orchestraux de David Arnold à tel point que l’on jurerait entendre des passages de ‘Stargate’ ou ‘Independence Day’!). Idem pour ‘Briefing – Tricked’ avec son ouverture héroïque et sa rythmique électronique qui apporte une pulsation excitante lors d’une nouvelle scène d’action du film, faisant monter la pression avant la bataille contre les Kilrathi. Les rythmiques électroniques sont beaucoup plus présentes dans ‘Hot Dogs’ où Kiner introduit carrément des sonorités techno et une guitare électrique qui jure un peu avec le reste de la partition (on pense par moment à certains passages du ‘Tomorrow Never Dies’ de David Arnold). ‘Diligent Arrives’ repart quand à lui dans un style beaucoup plus orchestral avec un rythme toujours très soutenu et un orchestre énergique à souhait, comme dans ‘The Gift – Skipper Missile’ où l’on retrouve quelques sympathiques envolées héroïques du thème principal et la rythmique électronique toujours présente dans la plupart des morceaux d’action de la dernière partie du film, le morceau accompagnant ici l’une des scènes de bataille spatiale contre les Kilrathi à grand renfort de rythmes martiaux et de trompettes éclatantes. Idem pour l’excitant mais trop bref ‘Kilrathi Battle’ avec des cuivres toujours très impressionnants, aboutissant aux massifs et excitants ‘The Big Battle’ et l’héroïque ‘Kilrathi Into Scylla’ illustrant la bataille finale contre les maléfiques Kilrathi, avant le traditionnel happy-end, ‘Big Damn Ending’, où le thème principal est repris une dernière fois de façon lente, solennelle et majestueuse. A noter pour finir que l'album du score s'avère particulièrement particulièrement court puisqu'il ne dure qu'à peine 38 minutes, mettant ainsi de côté une bonne partie des morceaux atmosphériques et de quelques passages d'action mémorables. Dommage!

Amateurs de finesse, passez votre chemin! ‘Wing Commander’ est une partition d’action/aventure pure et dure qui oscille entre passages calmes et déchaînements orchestraux aux rythmes martiaux très soutenus. En outre la très grande ressemblance de cette partition avec maints passages de ‘Independence Day’ ou ‘Stargate’, la musique de ‘Wing Commander’ évoque aussi par moment le style du ‘Cutthroat Island’ de John Debney, en nettement moins inspiré. Effectivement, si les thèmes de David Arnold s’avèrent être de qualité, le reste de la partition de Kevin Kiner tombe très vite dans une certaine banalité hollywoodienne qui sent la routine à plein nez, le compositeur n’apportant effectivement aucune originalité, aucune surprise particulière à un score somme toute très conventionnel, dont l’efficacité dans le film reste malgré tout indiscutable. Kiner nous livre donc une musique fonctionnelle particulièrement énergique et entraînante mais sans surprise. Pour un space-opera de cette envergure, on aurait pu s’attendre à quelque chose d’un peu plus ambitieux, d’un peu plus mémorable, mais force est de constater que n’est pas John Williams qui veut! Voilà donc un sympathique score d’action/aventure sans grande prétention, à réserver en priorité aux inconditionnels de David Arnold, les autres risquant fort de s’en lasser très vite!


---Quentin Billard