1-Opening Titles/Jungle Floor 2.12
2-Elixir Perrinia Immortalis 1.40
3-Kong Attacks Gail 2.04
4-Stealing The Fruit/
Kong Terrified 3.06
5-Almost a Kiss 1.20
6-Predator in the Water 3.53
7-Enter the Jungle 0.56
8-Foreboding Path 2.22
9-Crossing the Bog 3.29
10-Spider of Anaesthesia 2.58
11-Livingston's Death 1.05
12-All Hope is Gone 1.58
13-Lopaks 1.36
14-It's Mating Season 3.15
15-Totem 1.34
16-Jack's Devious Deal
Uncovered 1.23
17-Betrayal of Trust 2.28
18-The Cavern 6.31
19-Climbing to the Light 6.02
20-Discovering the Orchids/
Face Off 11.14

Musique  composée par:

Nerida Tyson-Chew

Editeur:

Varèse Sarabande 302 066 607 2

Producteur exécutif pour
Varèse Sarabande Records:
Robert Townson
Directeur de la musique pour
Sony Pictures:
Lia Vollack
Programmation additionnelle de:
Rajan Kamahl
Support musical technique:
Paul Chew
Montage de la musique:
Rajan Kamahl

(c) 2004 Screen Gems, Inc. All rights reserved.

Note: ***
ANACONDAS: THE HUNT FOR
THE BLOOD ORCHID
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Nerida Tyson-Chew
Et voilà une énième suite dont on se serait passé volontiers! Sept ans après ‘Anaconda’ de Luis Llosa, voici un second épisode qui renoue avec les recettes du premier opus, à savoir de gros serpents visqueux, des hommes pris au piège dans une jungle dense et des scènes horrifiques en veux-tu en voilà. Réalisé par un spécialiste des séries-B d’action/suspense Dwight H. Little, ‘Anacondas’ est typique de ces films d’horreur mollassons comme on en voit des tonnes aujourd’hui à Hollywood: totalement édulcoré, sans scène choc, sans une seule goutte de sang, une sorte de film d’épouvante pour grand public en somme. Le scénario, toujours aussi pauvre, n’est qu’un prétexte à quelques scènes d’aventure spectaculaires et un soupçon de suspense. Un groupe de scientifiques organisent un voyage à Bornéo afin de trouver et de récolter une précieuse et très rare orchidée sauvage qui posséderait selon eux un sérum capable de préserver la jeunesse. Après avoir loué les services d’un navigateur du coin, les scientifiques remontent la rivière en direction de l’orchidée, mais tout ne se passe pas aussi bien que prévu et l’expédition ne tarde pas à tourner à la catastrophe lorsque les aventuriers sont victimes d’énormes anacondas affamés qui pullulent dans la faune autour de l’orchidée. Avec des effets spéciaux et des serpents bien plus évolués que dans le premier opus, on aurait pu s’attendre à un film qui surenchérisse au moins dans le frisson et l’horreur, mais ‘Anacondas’ n’a rien de tout ça et s’avère être une très ennuyeuse série-B conventionnelle pourvue d’un casting un peu faiblard (genre casting de téléfilm sans grosses têtes d’affiche), d’une mise en scène ultra banale et de quelques serpents sympas sans plus. Pour les amateurs du genre uniquement, ou ceux qui ont envie de se laver le cerveau pendant plus de 90 minutes!

On se souvient que Randy Edelman avait écrit un sympathique score horrifique pour le premier opus de Luis Llosa en 1997. C’est au tour de la compositrice Nerida Tyson-Chew d’écrire la musique de cette suite, optant pour une approche 100% orchestrale traditionnelle, avec une pointe d’éléments ethniques, des percussions exotiques et quelques synthétiseurs discrets (la compositrice utilise une série de loops et de samples en tout genre parfaitement intégrés à sa partition). Dès la sempiternelle ouverture (‘Opening Titles/Jungle Floor’), Tyson-Chew pose les bases de sa partition à l’aide d’une flûte shakuhachi et des percussions exotiques évoquant les décors de la jungle de Bornéo, le tout combiné à un orchestre dominé ici par les cordes et des cuivres massifs, qui décrivent ici un thème ample et solide annonçant le côté aventureux du film, à grand renfort de flûte et de percussions, ambiance d’aventure qui se prolonge dans ‘Elicir Perrinia Immortalis’ annonçant le départ imminent de l’expédition. Dès lors, la musicienne s’attache à installer une ambiance sombre et glauque où l’aventure côtoie le danger et un certain sentiment de menace omniprésent tout au long du film et de sa musique, comme en témoigne déjà les cordes stridentes et tendues de ‘Kong Attacks Gail’, pour un bref premier sursaut orchestral pour la rencontre avec le petit singe de Bill (Johnny Messner), le pilote du bateau de l’expédition. La tension monte d’un cran en suggérant les premiers méfaits des anacondas dans ‘Stealing The Fruit/Kong Terrified’ pour la scène où le singe est menacé par un des monstrueux serpents. On retrouve ici tous les éléments exotiques/ethniques couplés à un orchestre dominé par les sonorités graves et les traditionnels effets ‘suspense’ des cordes. Rien de bien neuf, en somme!

L’action pointe le bout de son nez pour la scène de l’attaque du crocodile dans ‘Predator In The Water’ accompagné par un excellent contrepoint de cordes/cuivres frénétiques et percussions. On pourra apprécier au passage la qualité de l’écriture orchestrale de la compositrice, qui renoue clairement avec l’esprit des grandes partitions symphoniques horrifiques des années 80/90 pour un résultat certes conventionnel mais d’une efficacité redoutable, même sur l’album de la musique. Les passages atmosphériques sont quand à eux un peu moins inspirés, des morceaux comme ‘Enter The Jungle’, ‘Totem’, ‘Lopaks’ ou ‘Foreboding Path’ n’apportant finalement pas grand chose à la partition, en dehors de renforcer de façon plus fonctionnelle l’atmosphère sombre du film de Dwight Little. On pourra néanmoins apprécier la montée de tension du sinistre ‘Crossing The Bog’ qui respire le danger à plein nez et représente l’échec de l’expédition qui se retrouve bloquée en pleine jungle à la suite de la destruction du bateau dans une immense chute d’eau. Idem pour ‘Spider of Anaesthesia’ avec ses effets orchestraux dissonants évoquant la peur et le danger. La terreur qu’inspirent les méfaits des serpents est à nouveau présente dans ‘Livingston Death’ pour la scène de la mort de Livingston, l’ami de Bill. Dès lors, la partition monte d’un cran dans la tension et le suspense, alors que les percussions tribales de ‘All Hope Is Gone’ annonce une aventure bien plus sombre et dangereuse que prévue. It’s Mating Season’ – évoquant la saisons de la reproduction des anacondas – nous plonge dans une atmosphère quasi macabre avec ses cordes dissonantes et extrêmement tendues.

Avec ‘The Cavern’, on entre enfin dans la meilleure partie du score, celle où la compositrice lâche enfin son orchestre dans des morceaux d’action/terreur particulièrement prenants, mais qui semblent arriver un peu tard dans la musique. ‘The Cavern’, c’est 6 minutes 30 de tension pure et dure, avec des effets orchestraux sinistres, des percussions omniprésentes, des sursauts de terreur pure et autres cordes dissonantes, tout cela pour la scène de la traversée de la caverne, débouchant sur le frénétique ‘Climbing To The Light’ où l’on assiste à un impressionnant crescendo de terreur pour une nouvelle confrontation avec un anaconda à la sortie de la caverne. On notera ici l’effet d’accélération qui intensifie la terreur de la scène, avec un jeu orchestral massif et frénétique à souhait (l’ombre de Christopher Young semble même planer sur une partie de ce morceau). La partition atteint son climax final dans ‘Discovering The Orchids/Face Off’ où la compositrice nous fait entendre son thème serein et majestueux associé aux orchidées, à l’aide de la shakuhachi et de cuivres plus apaisés, bientôt suivi d’un dernier morceau d’action massif à souhait à grand renfort de percussions, de montées de cordes stridentes et de cuivres dissonants et agressifs.

Nerida Tyson-Chew joue donc sur les recettes habituelles des partitions de film d’horreur sans vraiment renouveler le genre, mais avec une efficacité assez redoutable autant dans le film que sur l’album (qui s'avère néanmoins posséder pas mal de longueurs). Dommage que le score soit plombé par des passages atmosphériques plats, fonctionnels et ennuyeux, qui n’apportent pas grand chose à la partition. En revanche, on pourra aisément se rabattre sur des morceaux d’action frénétiques à souhait qui témoignent d’un certain potentiel même si l’on sent bien que la musique de Nerida Tyson-Chew manque encore cruellement d’originalité, de personnalité. Voilà en tout cas une sympathique partition horrifique archi conventionnelle et sans grande prétention, à réserver en priorité aux amateurs d’atmosphères à suspense et de déchaînements orchestraux!



---Quentin Billard