1-Mambo Glamoroso 3.53
2-You're Fired
(Just Kidding) 1.39
3-I Want Celeste To Burn 1.10
4-On The Machine 0.46
5-Mr. Barnes' Cha Cha Cha 2.06*
6-America's Sweetheart
(underbelly) 2.11
7-In The Soup Kitchen 0.51
8-Makeover Mambo 2.30
9-El Sol También Se Pone
(instrumental) 3.03**
10-Mambo Incognito 2.23
11-Miss Moorhead's Tango 0.49
12-Life Is Soap Is Life Is...2.00*
13-Mambo Nervoso 0.36
14-Lori Meets The Press 1.10*
15-Sunset's Showdown 1.49
16-Brain Surgery 1.45
17-She's A Boy 2.17
18-El Sol También Se Pone 3.04**

*Version différente du film
**Ecrit et interprété par
Ludar Felsenstein.

Musique  composée par:

Alan Silvestri

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD 5322

Album produit par:
Alan Silvestri
Producteur exécutif de l'album:
Robert Townson
Montage de la musique:
Jim Harrison
Assistant direction:
Tom Null

Artwork and pictures (c) 1991 Paramount Pictures. All rights reserved.

Note: ***
SOAPDISH
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Alan Silvestri
‘Soapdish’ est une amusante comédie signée Michael Hoffman, qui nous propose une vision cynique et satirique de l’univers de la télévision et des acteurs de soap-opéra, fameux feuilletons télévisées qui ont toujours fait fureur aux USA et en Europe (genre ‘Les feux de l’amour’ par exemple). Celeste Talbert (Sally Field) est la star d’un sitcom TV à succès intitulé ‘Le soleil se couche aussi’. Après avoir remporté une nouvelle récompense en tant qu’actrice de sitcom, Celeste rentre chez elle triomphante pour finalement découvrir que son mari l’a quitté. Effondrée, l’égocentrique star se laisse aller et se montre agressive avec son entourage. Jalouse de son succès, l’actrice Montana Moorehead (Cathy Moriarty), qui a un petit rôle dans la série, complote auprès de son amant le producteur David Seton Barnes (Robert Downey Jr.) pour l’évincer de la série et prendre sa place. Peu de temps après, la jeune Lori Craven (Elisabeth Shue) débarque sur le plateau après avoir été engagée comme figurante. Il se trouve qu’elle est la nièce de Celeste, qu’elle n’avait pas revue depuis des années. Après une série de plans foireux qui échouent les uns à la suite des autres, Montana et David décident d’organiser un dernier coup pour tenter de déstabiliser Celeste et de lui faire perdre la face en public: engager le modeste acteur Jeffrey Anderson (Kevin Kline), l’ancien amant de Celeste que cette dernière avait autrefois réussi à faire virer de la série il y a une vingtaine d’années et qui n’a plus jamais redonné signe de vie. Les résultats ne tardent pas à se faire attendre: Celeste et Jeffrey ne cessent de se chamailler en public, surtout depuis que Lori s’est mise en tête de sortir avec lui, ce qui semble particulièrement irriter Celeste.

‘Soapdish’ nous propose donc une plongée hilarante dans l’univers des soap-opéras en évoquant avec une ironie grinçante la quête de la célébrité et l’égocentrisme de certains acteurs. Le film repose sur un excellent casting avec en tête de liste un duo explosif Sally Field/Kevin Kline dans le rôle des anciens amants obligés de collaborer ensemble sur un même sitcom, entourés d’autres grands acteurs tels que Robert Downey Jr., Elisabeth Shue, Whoopi Goldberg, Teri Hatcher et même le réalisateur Garry Marshall qui campe ici le directeur des programmes télévisés. Le script de Robert Harling décortique avec humour les travers du monde de la télévision et nous propose quelques situations hilarantes comme la scène où Jeffrey lit son texte sur un prompteur en accumulant les fautes alors qu’il est en direct, obligé de se lancer dans une improvisation totalement imprévue, alors que vie publique et vie fictionnelle finissent par se mélanger en plein coeur du tournage. Sally Field est excellente dans la peau de cette actrice égocentrique à la larme facile. Hélas, il faut croire que cette satire du monde de la télévision n’a pas réussi à convaincre le public si l’on en croit les mauvais résultats du film de Michael Hoffman au box-office U.S. de 1991. Voilà en tout cas une petite comédie drôle et grinçante à redécouvrir!

La musique d’Alan Silvestri apporte un humour et une énergie considérable à ‘Soapdish’, porté par des rythmes de mambo/latino et des orchestrations fines et légères, typiques du style comédie de Silvestri, déjà mis en avant à cette époque avec ‘Father of the Bride’, ‘Dutch’, ‘She’s Out of Control’, etc. Le film s’ouvre au son du très entraînant ‘Mambo Glamoroso’, premier mambo du score axé autour des percussions, des cuivres, de quelques cordes et aussi d’un piano et d’un saxophone (instrument cher au compositeur), le morceau accompagnant un générique de début particulièrement kitsch. L’idée d’accompagner la majeure partie du film sur des rythmes de mambo sied à merveille au film de Michael Hoffman, apportant un humour et une bonne humeur à ce récit délirant. Dès lors, Silvestri explore ses rythmes latino dès le second morceau du score, ‘You’re Fired (Just Kidding)’ avec sa descente harmonique hispanisante sur fond d’une rythmique mambo. A noter l’omniprésence du saxophone qui ajoute de la pêche à cette musique entraînante, évoquant les péripéties des différents protagonistes du film (ici, scène où Celeste se plaint de ses costumes, la costumière passant à deux doigts d’être renvoyé). La musique évite donc l’underscore traditionnel et se contente plus de créer une ambiance musicale entraînante par dessus les images sans jamais être de trop avec elles. On retrouve un Silvestri comédie plus traditionnel dans ‘I Want Celeste To Burn’ avec ses cordes légères et sautillantes et ces petits rythmes amusants de castagnettes évoquant le complot de David et Montana contre Celeste. Silvestri s’amuse même à pasticher durant quelques secondes son style thriller dans ‘On The Machine’ avec ses traditionnelles cordes sombres héritées de ‘Shattered’ ou ‘Ricochet’ illustrant les déboires de Celeste, un peu comme dans le tendu ‘In the Soup Kitchen’.

Puis, on repart très vite dans les rythmes latinos avec le cha-cha de ‘Mr. Barnes’ Cha Cha Cha’ associé ici au personnage cynique et hypocrite de Robert Downey Jr., la musique apportant évidemment beaucoup d’humour au film alors qu’à priori on ne voit pas vraiment le rapport entre des musiques de danse latino et l’univers des sitcoms télévisés, d’où un décalage musical assez joyeux et amusant. Même Montana a droit à sa propre musique latino dans ‘Miss Morhead’s Tango’ qui, à l’aide de quelques vents légers, évoque avec humour la fourberie du personnage. On pourra aussi se délecter des sympathiques ‘Makeover Mambo’, ‘Mambo Incognito’ (scène où Celeste part espionner Jeffrey) ou bien encore ‘Mambo Nervoso’, Silvestri dévoilant ici un goût pour les musiques latinos qu’on ne lui connaissait pas vraiment, et qu’il a eu le plaisir d’exploiter pour les besoins de la comédie de Michael Hoffman. ‘America’s Sweetheart (Underbelly)’ nous dévoile quand à lui le thème associé à la série TV, et qui s’apparente à un joli ‘Love Theme’ joué ici de façon volontairement mielleuse par un violon et un piano, Silvestri s’amusant par la même occasion à pasticher les musiques romantiques des soap-opéras, comme dans les doux ‘Life Is Soap Is Life Is…’ et ‘Lori Meets The Press’, très proche du style romantique/intimiste de ‘Father of The Bride’ ou ‘Dutch’, Silvestri s’amusant à développer son thème de soap-opéra entre cordes, vents et piano, débouchant sur une jolie reprise du thème aux cordes sur fond de rythmes de mambo dans ‘Sunset’s Showdown’ (scène finale sur le tournage de la série) qui résume finalement à lui tout seul tout l’esprit de la composition d’Alan Silvestri pour ‘Soapdish’, qui trouve sa conclusion sur les romantiques ‘Brain Surgery’ et ‘She’s a Boy’, où le thème revient une dernière fois en guise de happy-end.

Vous l’aurez donc compris, ‘Soapdish’ est une partition comédie simple, légère et pleine de fraîcheur, un petit score sans prétention et entraînant, où Alan Silvestri s’amuse avec ses rythmes latinos et sa pastiche entre musique à suspense et musique de soap-opéra conventionnel. Sans être l’une des meilleures partitions comédie du compositeur, ‘Soapdish’ n’en demeure pas moins une petite BO attachante et toute en simplicité, qui apporte une certaine bonne humeur au film de Michael Hoffman. A réserver en priorité à tout ceux qui s’intéressent de près ou de loin aux partitions comédies d’Alan Silvestri!


---Quentin Billard