1-Main Title 3.06
2-The Scam 1.13
3-Rollie's Diversion 2.51
4-DeFranco 3.13
5-Bust The Bust 2.41
6-No Loose Ends 1.09
7-My Van 0.47
8-Tap, Tap, You're Dead 1.40
9-Rollie's Scared 1.12
10-The Wrong Hit 5.23
11-Baldy Takes A Bath 3.34
12-To The Boathouse 1.17
13-All In One Night 2.08
14-He's In the Building 2.07
15-Lipton's Last Ride 2.29
16-The Bombs 3.11
17-The Chase 3.54
18-Rollie's F/X 3.25
19-He's in the House 0.57
20-Rollie and Baldy 1.48
21-Hi Rollie, I'm Leo 4.10

Bonus Track:

22-Baldy Takes a Bath
(album version) 1.05

Musique  composée par:

Bill Conti

Editeur:

Varèse Sarabande
STV 81276

Produit par:
Bill Conti
Edition Deluxe produite par:
Robert Townson
Conduit par:
Harry Rabinowitz
Montage musique:
Stephen A. Hope

Artwork and pictures (c) 1986 Orion Pictures Corporation. All rights reserved.

Note: ***
F/X
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Bill Conti
‘F/X’ est un énième thriller/film d’action hollywoodien dont l’originalité est de faire se dérouler l’intrigue dans l’univers des spécialistes des effets spéciaux pour le cinéma américain. Rollie Tyler (Bryan Brown) est un de ces spécialistes, qui vient tout juste de finir les effets spéciaux d’un film avant d’être engagé par un agent du ministère de la justice pour une mission très spéciale et inhabituelle: simuler l’assassinat d’un précieux témoin contre la mafia dont est chargé de s’occuper le département de protection et de réinsertion des témoins du ministère de la justice, cette opération ayant pour but de protéger le témoin Nicholas DeFranco (Jerry Orbach) en simulant sa mort jusqu’au procès. D’abord réticent, Tyler finit par accepter et prépare les effets spéciaux et les trucages pour que cet assassinat ait l’air le plus vrai possible. On lui demande aussi d’appuyer lui-même sur la gâchette (le pistolet étant à balles à blanc). Le moment venu, Tyler abat DeFranco en plein milieu d’un restaurant, devant une trentaine de témoins avant de s’enfuire à toute vitesse, son travail ayant été exécuté à la perfection. Peu de temps après, l’agent qui l’a recruté tente de le supprimer, mais Tyler échappe de peu à la mort et réussit à s’enfuir. Il comprend qu’on lui a alors tendu un piège et pense qu’on a mis de vraies balles dans son pistolet. Convaincu qu’il a tué DeFranco pour de vrai, Tyler s’enfuit et doit se cacher de la police et plus particulièrement du détective Leo McCarthy (Brian Dennehy) qui mène l’enquête. Mais les hommes du colonel Mason (Mason Adams) du département de la protection et de la réinsertion des témoins le recherchent aussi pour lui faire la peau. Tyler va donc devoir tout faire pour stopper les agissements de Mason en utilisant ses talents pour les effets spéciaux. La seule véritable originalité du film de Robert Mandel provient donc du concept reposant autour des effets spéciaux du cinéma mis au service d’une intrigue de polar conventionnel, le reste du film étant sans surprise, efficace, divertissant mais extrêmement quelconque, avec un scénario somme toute assez fade. A noter que le succès du film a donné naissance à deux autres suites, un second épisode réalisé par Richard Franklin en 1991 avec toujours Bryan Brown et Brian Dennehy dans les rôles-clés, et un série TV réalisé en 1996 avec des acteurs différents.

La musique de Bill Conti est à son tour sans surprise, apportant son lot de suspense et d’action au film de Robert Mandel. Confié aux soins du London Symphony Orchestra (sous la direction de Harry Rabinowitz, qui a aussi dirigé pas mal de partitions de Philippe Sarde), le score de Bill Conti s’articule autour d’un thème principal confié à des cuivres héroïques avec percussions (plus particulièrement caisse claire) et cordes à l’appui qui introduit avec force l’ouverture du film, suivi d’une seconde partie plus sombre avec un motif d’accompagnement de piano et des cordes graves. On notera d’ailleurs l’importance accordé au piano tout au long du film, qui apporte par moment un côté un ‘cheap’ dans certains morceaux d’action (on sent le côté ‘eighties’ dans cette musique). Le ‘Main Title’ dispense déjà son lot de tension et de mystère avec une atmosphère plus intrigante que réellement menaçante, mais qui annonce une aventure sombre. Conti ne tarde pas à nous dévoiler son second thème, beaucoup plus présent tout au long du film et qui n’est autre que le ‘Love Theme’ entre Tyler et Ellen, exposé pour la première fois dans le film par un piano avec une guitare, des cordes et une flûte. Le ‘Love Theme’ de ‘F/X’ est absolument typique des mélodies romantiques un peu mièvres que le compositeur a souvent écrit dans ses musiques de film, un thème intimiste sympa sans plus qui apporte néanmoins un peu de relief à ce score d’action/thriller.

On appréciera le tension que dispense la musique dans la scène où Tyler prépare les effets spéciaux avec DeFranco et Lipton (Cliff De Young). Cordes, piano, vents, percussions, tous les éléments de l’orchestre sont ici présents pour suggérer une certaine montée de tension qui annonce très clairement au spectateur que l’opération va mal tourner. L’action devient alors plus présente pour la scène où Tyler échappe à la mort. Dès lors, les morceaux d’action se multiplient, comme la scène de la bagarre dans l’appartement de Tyler avec un morceau d’action curieusement inefficace dans le film à cause d’une utilisation un peu ridicule et ‘cheap’ du piano (bizarre, ce côté cheap et pas toujours très efficace est quand même très fréquent dans la plupart des scores d’action ‘eighties’ de Bill Conti). ‘He’s in the Building’, ‘No Loose Ends’, ‘Rollie’s Diversion’ ou ‘Tap, Tap, You’re Dead’ sont autant de morceaux d’action qui font monter la tension tout au long du film avec des orchestrations toujours très soignées (Conti ne délaisse jamais aucun pupitre de l’orchestre, incluant aussi les vents même dans les morceaux d’action, avec la particularité du piano et de la caisse claire mise en avant dans les percussions). ‘The Chase’ est d’ailleurs sans aucun doute l’un des meilleurs morceaux d’action de tout le score de ‘F/X’, accompagnant la scène où Tyler se fait poursuivre en voiture par la police. On appréciera par exemple la façon dont Conti fait monter la tension en accentuant progressivement l’écriture frénétique de l’orchestre atteignant un climax virtuose et brutal assez saisissant à l’écran. A noter un bref passage plus paisible au piano lorsque Leo quitte la demeure de Mason après que tous les méchants aient été éliminés, le score se concluant sur ‘Hi Rollie, I’m Leo’.

Score d’action sans grande originalité, ‘F/X’ confirme néanmoins que Bill Conti a toujours été très à l’aise dans ce style de musique malgré quelques défauts et quelques touches de mauvais goût coutumiers au compositeur. La musique orchestrale de Conti apporte une certaine intensité au film même si l’ensemble demeure toujours très stéréotypé et résolument ‘cheap’, même si on peut s’estimer heureux que le compositeur ne nous ait pas fait ressortir ses traditionnels synthétiseurs ‘années 80’ comme dans ‘For Your Eyes Only’ dans un style très kitsch difficilement supportable aujourd’hui. Bill Conti privilégie donc l’orchestre symphonique avec des orchestrations de qualité et une écriture très soigné, y compris dans les morceaux d’action qui ne cèdent absolument jamais à la cacophonie, preuve d’un savoir-faire évident, même si l’ensemble n’a rien d’extraordinaire en soi.



---Quentin Billard