The Towering Inferno

1-Main Title 5.01
2-Something for Susan 2.42
3-Lisolette and Harlee 2.35
4-The Flame Ignites 1.01
5-More for Susan 1.55
6-Harlee Dressing 1.37
7-Let There Be Light 0.37
8-Alone at Last 0.51
9-We May Never Love
Like This Again (film version) 2.04*
10-The First Victims 3.24
11-Not a Cigarette 1.18
12-Trapped Lovers 4.44
13-Doug's Fall/Piggy Back Ride 2.18
14-Lisolette's Descent 3.07
15-Down the Pipes/
The Door Opens 2.59
16-Couples 3.38
17-Short Goodbyes 2.26
18-Helicopter Rescue 3.07
19-Passing the Word 1.12
20-Planting the Charges 9.04
21-Finale 3.57
22-An Architect's Dream 3.28

Bonus Material

23-We May Never Love
Like This Again (album version) 2.13*
24-The Morning After
(instrumental) 2.07**
25-Susan and Doug (album track) 2.33
26-Departmental Pride and
The Cat (damaged) 1.03
27-Helicopter Explosion
(damaged) 2.34
28-Waking Up (damaged) 2.39

*Ecrit par Al Kasha
et Joel Hirschhorn
Interprété par Maureen McGovern.
**Ecrit par Al Kasha
et Joel Hirschhorn.

Musique  composée par:

John Williams

Editeur:

Film Score Monthly
Silver Age Classics Vol.

Produit par:
Lukas Kendall, Nick Redman
Coordinateur du projet
pour Warner Bros:
Keith Zajic
Coordinateur du projet pour
Twentieth Century Fox:
Tom Cavanaugh

Artwork and pictures (c) 1974 Warner Bros/20th Century Fox. All rights reserved.

Note: ***
THE TOWERING INFERNO
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Williams
Avec le succès de ‘The Poseidon Adventure’ en 1972, la Warner comprit très vite que la mode était désormais aux films catastrophes, un genre qui connut son heure de gloire tout au long des années 70. Mais à ce jour, aucun film n’a encore réussi à égaler ‘The Towering Inferno’ (La tour infernale), super-production totalement démesurée sur un terrifiant incendie qui ravage un immeuble de 135étages, produit par la réunion exceptionnelle à l’époque de deux grands studios hollywoodiens, la Warner Bros et la 20th Century Fox (il faut dire qu’ils n’avaient pas vraiment le choix, étant donné que les deux studios comptaient à l’origine se concurrencer mutuellement sur un même projet de film catastrophe et on préféré opter pour une solution exceptionnelle, unir leurs talents sur un même projet commun – l’union fait la force comme on dit!), le tout placé sous l’égide d’Irwin Allen, grand parrain du film catastrophe ‘seventies’, qui signe une partie de la réalisation du film (pour les scènes d’action principalement) aux côtés de John Guillermin. Première particularité de cette énorme production massive: le scénario est adapté de la réunion de deux romans différents, ‘The Tower’ de Richard Martin Stern et ‘The Glass Inferno’ de Thomas N. Scortia, la réunion des deux titres ayant finalement donné le titre du film, ‘The Towering Inferno’. Avec un budget conséquent de 14 millions de dollars (énorme pour l’époque, quand on pense que ‘The Poseidon Adventure’, tourné deux ans auparavant, n’a coûté que 5 millions de dollars), ‘The Towering Inferno’ est une production gigantesque où il est question d’une énorme opération de sauvetage qui durera tout au long des 165 minutes du film (ce qui fait beaucoup pour un long-métrage de ce genre!). Vous l’aurez donc compris, les concepteurs de ce film ont voulu voir en grand et frapper un bon coup histoire de se mettre à nouveau le public qui avait plébiscité ‘The Poseidon Adventure’ dans la poche. Comme toujours dans ce type de superproduction U.S., le casting n’est pas en reste et nous propose une pléiade de stars réunissant Steve McQueen, Paul Newman, William Holden, Faye Dunaway, Fred Astaire, Richard Chamberlain, O.J. Simpson, Robert Vaughn, Robert Wagner, etc. A noter que le scénario, comme dans ‘The Poseidon Adventure’, fait la part belle aux intrigues secondaires et aux romances, bien que le sujet principal du film reste l’incendie qui ravage cet immense immeuble le jour de son inauguration avec, quasiment à son sommet, une fête contenant pas moins de 300 personnes. L’architecte responsable de la construction de l’immeuble, Doug Roberts (Paul Newman), découvre dans la journée qui précède la fête que certaines installations électriques ne sont pas conformes et qu’un cours circuit risque de tout ravager. Il n’en faut pas plus pour qu’un feu se déclare dans une pièce et commence à se répandre à une vitesse alarmante alors que la fête vient déjà de commencer. La police et les pompiers arrivent alors en urgence, avec à leur tête le colonel Michael O’Hallorhan (Steve McQueen), qui va tout faire pour tenter de sauver le maximum de personnes, le feu devenant de plus en plus incontrôlable. Mais un grave problème persiste: comment faire évacuer les 300 personnes restées prisonnières tout eu haut de l’immeuble alors que le feu ne cesse de grimper d’étage en étage jusqu’au sommet? Dès lors, le film nous propose quelques grands morceaux de bravoure comme la scène où Paul Newman traverse un escalier à moitié détruit suspendu au dessus du vide ou celle où Steve McQueen aide l’ascenseur extérieur à être évacué, suspendu par le câble accroché à un hélicoptère - à noter que le film est dédié à la bravoure et au courage des pompiers, qui luttent chaque jour pour sauver des vies. Les effets spéciaux sont absolument époustouflants pour l’époque et le suspense est à son comble à de nombreuses reprises. On avait encore jamais vu au cinéma un incendie filmé d’une façon aussi gigantesque, spectaculaire et démesurée, les flammes dévastant absolument tout sur leur passage dans une véritable atmosphère d’enfer quasi apoc
alyptique extrêmement intense. Le film nous propose même une petite morale piquante sur l’orgueil humain et son envie de toujours construire des immeubles plus hauts et plus imposants, sans parfois respecter toutes les consignes de sécurité pour des questions financières (l’immeuble du film pourrait d’ailleurs aisément s’apparenter au World Trade Center à New York). En bref, ‘The Towering Inferno’ reste sans aucun doute le film de référence dans l’univers des films-catastrophe, un très grand classique qui a incontestablement influencé toutes les futures productions du même genre dans les années 80 et 90!

Après avoir écrit la musique de ‘The Poseidon Adventure’, il paraissait plus qu’évident qu’Irwin Allen et son équipe ferait de nouveau appel à John Williams pour écrire la musique de ‘The Towering Inferno’. Considéré à l’époque comme un maître des musiques de film catastrophe, John Williams (qui n’avait pourtant pas particulièrement brillé sur ‘The Poseidon Adventure’) nous livre pour ‘The Towering Inferno’ une solide partition symphonique sombre et massive, toute à l’image du film de John Guillermin et Irwin Allen. A l’instar de l’ouverture de ‘The Poseidon Adventure’, celle de ‘The Towering Inferno’ permet à John Williams de nous offrir un solide thème principal exposé de façon mémorable durant les 5 minutes qui accompagnent le générique de début entièrement filmé sur l’hélicoptère qui transporte le personnage de Paul Newman jusqu’à l’immeuble. Thème d’aventure à l’ancienne avec un côté un peu ‘seventies’, le thème principal de ‘The Towering Inferno’ se distingue par son motif mélodique de 4 notes (baptisé ‘rescue motif’) qui sert de structure à une mélodie tour à tour ample et rythmée, synonyme d’aventure et de danger, et qui évoquera par la suite l’opération de sauvetage des personnes prisonnières de la tour infernale par les vaillants pompiers. Williams construit son thème autour du pupitre des cuivres soutenus par un excellent contrepoint rythmique des cordes et de quelques percussions (à noter par exemple une utilisation de rythmes syncopés aux xylophones typiques du compositeur). Il faut dire que le générique de début du film a été une véritable aubaine pour John Williams puisque le compositeur avait tout le loisir de développer tranquillement son thème pendant près de 5 minutes sans être envahi par des effets sonores ou des dialogues. Evidemment, cela aide plus particulièrement le spectateur a ressentir d’entrée de jeu le côté spectaculaire et aventureux du film. On change alors radicalement d’ambiance avec ‘Something for Susan’, ‘Lisolette and Harlee’, ‘More for Susan’ et ‘Harlee Dressing’, qui se distinguent tous par un côté jazzy/lounge très à la mode à l’époque et un certain goût pour du sentimentalisme musical un brin kitsch, très connoté ‘70’s’. Ces morceaux accompagnent les scènes plus romantiques comme pour le tête à tête amoureux entre Doug (Paul Newman) et Susan (Faye Dunaway) au début du film ou entre Lisolette (Jennifer Jones) et Harlee (Fred Astaire) par la suite. Williams utilise trompette jazzy, piano rhodes, flûtes, cordes et rythmique légère pour ces petits passages intimistes qui dévoilent un sympathique ‘Love Theme’ associé aux intrigues sentimentales du film, et qui nous permettent de respirer agréablement entre deux moments de tension et de suspense.

La musique dévoile alors très vite sa facette plus noire avec ‘The Flame Ignites’, alors que l’incendie commence à se déclencher dans une pièce de l’immeuble. Williams nous fait ressentir la menace des flammes avec cordes, vents et cuivres graves, dans un style qui rappelle les parties atmosphériques claustrophobiques de ‘The Poseidon Adventure’. La fanfare de ‘Let There Be Light’ accompagne alors fièrement l’inauguration de la tour par le maire de San Francisco vers le début du film, une fanfare typique du John Williams des années 70. A noter que ‘The Poseidon Adventure’ semble avoir définitivement marqué les esprits, du moins ceux de l’équipe du film puisqu’il a été décidé de réutiliser la chanson ‘The Morning After’ utilisé ici en source music instrumental lors d’une scène de fête au début du film. A noter que les deux auteurs de cette chanson, Al Kasha et Joel Hirschhorn, ont aussi écrit la chanson ‘We May Never Love Like This Again’, interprété par Maureen McGovern durant une autre scène de festivité au début du film (on sent donc les studios recycler ici des formules toutes prêtes!). Mais avec ‘The First Victims’, la musique prend une tournure soudainement plus chaotique, plus massive. La menace se fait alors grandement ressentir, Williams utilisant le pupitre des cuivres et des cordes avec un côté plus imposant, plus sombre (scène de l’explosion dans l’ascenseur). On notera une très intéressante utilisation du piano ‘thriller’ dans le chaotique ‘Not a Cigarette’ qui flirte fièrement avec une atonalité très clairement mise ici en évidence, dans la lignée des passages atmosphériques de ‘The Poseidon Adventure’. Le danger se fait ici grandement ressentir, de même que ‘Trapped Lovers’ évoque de façon quasi désespéré la scène où les deux amants sont piégés dans une pièce cernée par les flammes, le morceau oscillant efficacement entre action et suspense. Dès lors, la musique ne cesse de faire monter la tension et d’osciller entre action et suspense avec une efficacité toujours constante, bien que l’on regrette parfois le fait que le thème ait tendance à se faire plus discret vers le milieu du film.

Un morceau comme ‘Down The Pipes/The Door Opens’ est plus représentatif du côté menaçant/massif de la partition de ‘The Towering Inferno’, accompagnant ici la scène où Doug descend dans les conduits de canalisation pour rejoindre la pièce où se trouvent les personnes retenues prisonnières dans la salle des festivités. A noter ici l’utilisation des cordes et des flûtes qui viennent apporter une couleur instrumentale intéressante à cette séquence, qui dévoile même une brève touche d’espoir dans ‘The Door Opens’ (scène où les pompiers font sauter la porte bloquée donnant accès à l’escalier sud), avec, comme toujours, de brefs rappels du thème principal, qui semble ressurgir passé le milieu du film. Mais la partition conserve cette noirceur, ce côté sombre et menaçant, que ce soit dans l’évacuation difficile par tirage au sort dans ‘Couples’ ou le chaotique ‘Helicopter Rescue’ pour la scène de la tentative de sauvetage par hélicoptère. On notera ici une série énergie de développements autour du motif principal de 4 notes, le ‘rescue theme’, qui passe ici des cordes aux cuivres avec une certaine agressivité dans le jeu de l’orchestre, comme pour évoquer que cette nouvelle tentative de sauvetage est indubitablement vouée à l’échec. La partition atteint finalement son climax dans le superbe ‘Planting the Charges’ lorsque Doug et Michael plantent ensemble les explosifs près des réservoirs d’eau vers la fin du film. Véritable tour-de-force orchestral de plus de 9 minutes, le morceau fait inexorablement monter la tension à la façon d’un compte à rebours mortel au sein d’une ambiance action de type ‘musique de préparation au combat final’ excitant et typiquement hollywoodien. Williams condense ici toutes les idées de sa partition pour un morceau qui récapitule l’essentiel de la partition de ‘The Towering Inferno’: action, orchestre agressif et massif, musique atonale, dissonante et menaçante, suspense à couper le souffle, fanfares héroïques, cuivres massifs, etc. Les dernières minutes du morceau renforcent l’impression du compte à rebours avant la série d’explosion qui permettront de noyer l’immeuble en flamme sous une tonne d’eau. Avec ‘Planting the Charges’, John Williams nous prouvait déjà dès 1974 qu’il avait décidément l’étoffe d’un grand musicien, particulièrement à l’aise dans ce type de musique d’action/suspense massive et intense, écrite avec maestria, en adéquation parfaite ici avec cette séquence-clé de la fin du film. Avec ‘Finale’ et ‘An Architect’s Dream’, Williams relâche finalement la tension avec une fanfare finale à la fois héroïque et optimiste et un rappel final du thème principal de façon plus victorieuse, avec cependant une pointe d’amertume rappelant que l’incendie a tout de même causé la perte de près de 200 vies humaines. On notera une belle reprise finale du ‘Love Theme’ dans ‘An Architect’s Dream’ et son final cuivré triomphant et majestueux.

Sans être l’un des incontournables de John Williams, ‘The Towering Inferno’ a néanmoins de quoi ravir tous les fans du maestro américain. En 1974, Williams n’avait pas encore écrit ‘Star Wars’, ‘Jaws’ ou ‘Close Encounters of the Third Kind’. C’était l’année où il débutait sa toute première collaboration à un film de Steven Spielberg sur ‘Sugarland Express’. On retrouvait pourtant déjà ici toutes les recettes qui feront le succès de ses futures grandes partitions symphoniques pour Spielberg ou Lucas, mais sans le génie de ses futures grandes compositions. Effectivement, on pourra reprocher à la musique de ‘The Towering Inferno’ son manque d’originalité et d’idée forte, la musique passant souvent tout au long du film de l’action à la simple musique atmosphérique sans parfois trop se faire remarquer, sauf dans les passages les plus spectaculaires. Certes, la musique colle à merveille à l’ambiance du film de John Guillermin et Irwin Allen, apportant son lot d’action, de terreur et de suspense au film. Mais on est néanmoins très loin ici de la qualité du John Williams ‘seventies’ des premiers Spielberg. Qu’à cela ne tienne, John Williams remplit néanmoins le cahier des charges et nous offre une solide partition symphonique qui, si elle ne laissera pas un souvenir impérissable dans les mémoires, n’en demeure pas moins une BO majeure du Williams de la première moitié des années 70, une période de la carrière du compositeur généralement moins connue du public béophile et qui mériterait sincèrement d’être redécouverte et appréciée à sa juste valeur, même si c’est loin d’être la période majeure dans la carrière du légendaire compositeur de ‘Star Wars’ et de la trilogie des ‘Indiana Jones’!


---Quentin Billard