1-Isla Damas 2.46
2-Komodo 2.26
3-Main Title 1.35
4-Casino Heist 3.33
5-The Legend 1.32
6-The Trek 1.28
7-The Waterfall 4.03
8-Run Like Hell 4.30
9-Rebecca 1.16
10-Lying in Wait 3.54
11-Reese's Pieces 3.35
12-Wrong Turn 2.05
13-Bad Move 2.13
14-Love Shack 1.45
15-Hansen Drops In 1.02
16-Back on the Trail 1.37
17-The Trek Continues 1.25
18-Airstrike 2.10
19-Bombing Run 3.25
20-Requiem 1.27
21-End Credits 3.59
22-Bonus Track -
Rebecca's Theme 2.18

Musique  composée par:

Neal Acree

Editeur:

Edition promotionnelle

Produit par:
Neal Acree
Album promotionnel
interdit à la vente.

(c) 2004 Royal Oaks Entertainment. All rights reserved.

Note: ***
CURSE OF THE KOMODO
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Neal Acree
A chaque fois que vous pensiez avoir vu le pire, Hollywood vient vous rappeler que le pire est un terme à relativiser à chaque instant, en nous offrant toujours plus de médiocrité dans un environnement cinématographique de plus en plus inconsistant ces temps-ci. Le spécialiste des séries-B Jim Wynorski nous le confirme une fois encore avec ‘The Curse of the Komodo’ (L’île des Komodos géants), modeste nanar horrifique totalement ridicule. Cet ersatz du ‘Komodo’ de Michael Lantieri s’inspire de films tels que ‘The Lost World’ de Spielberg ou ‘The Island of Dinosaurs’ pour évoquer le récit d’un petit groupe de scientifiques et de pilleurs de banque échoués sur une île où l’armée a procédé à des expériences génétiques sur des dragons Komodo. Comme d’habitude, l’expérience tourne mal et les Komodos deviennent incontrôlables, grandissant à une vitesse alarmante. Désormais retranchés dans une maison protégée par une barrière électrique, le docteur Porter (Gail Harris) et ses compères vont devoir rejoindre l’hélicoptère de Jack (Tim Abell), le pilote des trois pilleurs de banque qui ont du effectuer un atterrissage en catastrophe sur l’île après avoir essuyé une tempête. Voilà pour le scénario qui, comme vous l’aurez compris, ne vole pas très haut et semble avoir été écrit à la va-vite en moins de 10 secondes. Aucune imagination, aucun talent, c’est tout juste si l’on se demande ce que le réalisateur voulait faire avec un scénario aussi prévisible et fade. Mais la palme revient à la réalisation du film, qui atteint ici des sommets de médiocrité: acteurs nullissimes qui ne croient pas une seule seconde au film, effets spéciaux sans plus, manque total d’action (pour un film de ce genre, c’est le comble!), bla-bla inutile, scènes téléphonées, invraisemblances à la pelle (les gars tirent avec des armes qui apparemment ont des balles à l’infini. Curieusement, on ne voit aussi aucun impact de balle sur le Komodo!), etc. Ah oui, et comme si cela ne suffisait pas, les Komodos ont aussi un venin qui transforme tout ceux qui le touchent en zombie. Bizarre!

Le réalisateur essaie donc de nous inspirer de la terreur à la vue des Komodos géants, mais on a bien du mal à le croire, d’abord parce qu’il essaie de nous faire qu’ils sont une multitude sur l’île alors qu’on voit qu’un seul tout au long du film, ensuite parce que ses apparitions se limitent à des grognements ridicules tout en se postant devant les acteurs en ouvrant rageusement la gueule pour montrer les crocs, en attendant que le réalisateur se décide enfin à le faire bouger. Pour un gros lézard affamé, le Komodo semble bien mou, car même devant une dizaine d’humains, il trouve encore le moyen de ne rien faire à part grogner et ouvrir la gueule pour faire sembler d’avoir l’air affamé – ridicule, tout simplement! Et que dire de Melissa Brasselle et Glori-Anne Gilbert (l’actrice fétiche de Jim Wynorski), qui, en plus de jouer comme des débutantes, semblent n’avoir été retenues au casting que pour leur immense poitrine (difficile de ne pas remarquer Melissa Brasselle se baladant tout au long du film avec un débardeur moulant qui fait ressortir exagérément ses tétons), et comme si cela ne suffisait pas, le réalisateur en rajoute une couche en nous offrant une scène de nudité totalement gratuite dans laquelle Glori-Anne Gilbert se baigne dans une rivière torse nue en slip, exposant quasiment volontairement des seins blanchâtres démesurés (on croirait que le film a été produit par le magasine ‘Playboy’). Lamentable! Vous l’aurez donc compris, ‘The Curse of the Komodo’ est un nanar absolu, une véritable perte de temps absolument pathétique, dont on ne retiendra finalement pas grand chose, même pas les gros lézards qui n’ont aucune utilité dans le film tant le réalisateur n’a pas su les exploiter correctement.

Finalement, de toute cette misère, on ne retiendra qu’un seul véritable bon élément, la musique synthétique de Neal Acree. Ce jeune compositeur d’une trentaine d’années s’est lancé à ses débuts avec Jay Wynorski (crédité ici sous son pseudonyme Jay Andrews) pour lequel il signa en 2000 son tout premier score sur la série-B alpine ‘Crash Point Zero’. Suivirent par la suite ‘Militia’, ‘Ablaze’, ‘Gale Force’, ‘Project Viper’ et ‘Lost Treasure’. ‘The Curse of the Komodo’ représente ainsi la septième collaboration entre Jim Wynorski et Neal Acree, qui signe pour ce film un score orchestral banal mais soigné, entièrement joué par des synthétiseurs. Acree utilise ici des samples d’orchestre assez réalistes pour émuler le son d’un vrai orchestre, le budget du film ayant probablement obligé le compositeur à opter pour cette solution économique. Le score de ‘The Curse of the Komodo’ s’articule autour d’un solide thème principal associé à l’île, thème d’aventure annoncé dès le ‘Main Title’ sur fond de rythmes martelés, de percussions exotiques/ethniques et de cuivres majestueux agrémentés de choeurs. C’est d’ailleurs ici la présence des choeurs qui apportent un côté vaguement épique à cette musique qui annonce ici une grande aventure (que le film ne nous offrira jamais hélas). On appréciera au passage la qualité des samples d’orchestre qu’utilise ici le compositeur, même si l’on pourra regrettera au passage la qualité plutôt quelconque des sons de cordes (on est très loin ici de la qualité des ‘Garritan Strings’). ‘Isla Daumas’ et ‘Komodo’ sont de bonnes introductions pour le film, nous plongeant d’entrée dans une atmosphère sombre avec des percussions omniprésentes. Après un ‘Casino Heist’ anecdotique (scène où les trois cambrioleurs quittent le casino avec leur butin) sur fond de rythmiques électroniques, ‘The Legend’ développe une atmosphère inquiétante associée ici à l’évocation de l’expérience des Komodos devenus incontrôlables. Neal Acree mélange ici sons d’orchestre (cordes, harpe, etc.) et sons électroniques pour aboutir à une pièce atmosphérique sans grand relief, mais qui nous plonge néanmoins dans une bonne ambiance de menace et de mystère.

L’aventure débute enfin avec ‘The Trek’, où Acree utilise des sonorités ethniques pour un nouveau retour du thème principal majestueux avec ses choeurs, ses cuivres et ses percussions exotiques, évoquant une fois encore la beauté de l’île et ses immenses étendues de jungles, de rivières et de cascades. Dans ‘The Waterfall’ (scène du strip-tease totalement gratuit au pied de la cascade vers le début du film), la musique se veut plus rassurante, plus chaleureuse et sereine alors que le compositeur annonce ici son second thème, mélodie plus romantique d’esprit et associé tout au long du film à Rebecca (Glori-Anne Gilbert), une sorte d’inévitable ‘Love Theme’ joué par les cordes avec des harmonies plus lumineuses et apaisées, apportant un peu de relief à un score d’action/suspense somme toute très sombre. Mais le calme apparent de ‘The Waterfall’ ne tarde pas à être interrompue par des sonorités ethniques et orchestrales plus menaçantes, symbolisant l’omniprésence du danger. De l’action, Neal Acree nous en offre dans ‘Run Like Hell’, sans aucun doute l’un des meilleurs morceaux d’action de tout le score de ‘The Curse of The Komodo’. Le compositeur accompagne ici la poursuite en voiture avec le Komodo (filmée de façon étonnamment ennuyeuse, comme si rien ne se passait à l’écran!) sur fond de percussions exotiques à la Alan Silvestri et d’un orchestre déchaîné (on sent d’ailleurs ici les limites des samples dans certains sons de cordes qui sonnent très synthétiques). Très rythmé, le morceau apporte une certaine excitation à une scène qui en manque justement, la musique étant d’ailleurs bien plus rythmée que ne l’est la scène elle-même. Grâce à cela, cette séquence médiocre échappe de justesse au zéro pointé, comme quoi, une musique peut parfois aider à corriger ou à estomper les gros défauts de certains films. Un morceau d’action comme ‘Reese’s Pieces’ (scène de l’attaque de Reese devenu un zombie) trahit quand à lui les influences du compositeur, manifestement inspiré ici de Christopher Young et Marco Beltrami. La seconde partie du morceau repart dans les excitantes rythmiques exotiques/action et les déchaînements orchestraux massifs de ‘Run Like Hell’. On appréciera au passage un peu de calme avec le retour du très joli thème romantique dans ‘Rebecca’ ou ‘Love Shack’.

Les morceaux d’action se multiplient dans la seconde partie du film, évoquant les méfaits des Komodos et le combat des héros pour tenter de quitter l’île. On regrettera au passage le côté extrêmement quelconque de certains passages atmosphériques tels que ‘Lying in Wait’ ou ‘Wrong Turn’, où il n’est pas rare d’entendre quelques sursauts orchestraux, mais écrit sans grande conviction, sans grand talent. Heureusement, Acree se rattrape sur les passages d’action percussifs aux rythmes endiablés, comme ‘Bad Move’ avec ses choeurs massifs, ‘Hansen Drop In’ et son introduction chaotique (scène où Hansen se transforme à son tour en zombie et attaque ses compagnons), le morceau se concluant sur un motif de synthé de 4 notes associé au danger. On retrouve une certaine ambiance d’aventure à grand renfort de percussions exotiques et de chœurs dans ‘Back on the Trail’ ou la traversée de la jungle dans ‘The Trek Continues’, marquant ici le retour du ‘Rebecca’s Theme’. L’action s’intensifie dans ‘Airstrike’ pour l’attaque finale des avions au napalm (à noter ici l’utilisation prévisible des percussions martiales et des choeurs d’hommes), le morceau se concluant sur le climax explosif ‘Bombing Run’ avant un ‘Requiem’ plus dramatique avec ses samples de choeurs chantant des Agnus Dei empruntés ici à la banque de son ‘Symphony of Voices’ pour un final élégiaque et sombre lorsque le militaire responsable des opérations se suicide à la fin du film. On appréciera pour finir un bon ‘End Credits’ qui récapitule l’essentiel de la partition de ‘The Curse of the Komodo’.

Tout en restant une musique éminemment fonctionnelle qui semble avoir été écrite pour un téléfilm à petit budget, le score de Neal Acree pour ‘The Curse of the Komodo’ possède néanmoins un certain charme et apporte un plus indéniable au film de Jim Wynorski, avec ses thèmes sympathiques et ses morceaux d’action entraînants. Seule ombre au tableau, l’ensemble semble stagner sous les influences de Christopher Young, Marco Beltrami ou bien encore Elia Cmiral, Acree signant là un score sans grande personnalité et somme toute très fonctionnel. Il est clair que ce n’est pas avec cette partition que le jeune compositeur parviendra à se faire un nom auprès des grands musiciens d’Hollywood. Néanmoins, avec cet album promotionnel et les autres promos édités par le compositeur lui-même, Neal Acree devrait réussir à se faire remarquer par certains béophiles s’il sait dénicher de bien meilleurs projets à l’avenir. Espérons qu’un jour un producteur hollywoodien aura la bonne idée de lui confier enfin un grand projet qui l’inspirera vraiment!


---Quentin Billard