1-Coming Down 1.13
2-Booze on the Grind 0.52
3-The Jungle 1.18
4-The Compound 1.44
5-Jeep Rental 0.51
6-Kontiki 2.04
7-No Breaks 0.40
8-Bar Fight 1.37
9-Journey Ends 0.39
10-Monkeys & Rebels 3.24
11-Massacre 1.40
12-The Deal 1.16
13-Mutizone Attack 1.08
14-Long Walk 1.03
15-Little Swim 1.36
16-The Gato 3.18
17-Kolabos/Marianna Escapes 3.32
18-Lock Down The Town 1.49
19-Get It On 2.39
20-The Bus 1.53
21-Guns 2.32
22-Whip Fight 1.36
23-Hatcher's End 3.59
24-It's On 1.58

Musique  composée par:

Harry Gregson-Williams

Editeur:

Varèse Sarabande
302 066 516 2

Produit par:
Harry Gregson-Williams
Producteurs exécutifs album:
Marc Abraham, Peter Berg,
Kevin Misher

Producteur exécutif:
Robert Townson
Chargés de la musique pour
Universal Pictures:
Kathy Nelson, Harry Garfield
Superviseurs de la musique:
Amanda Scheer-Demme,
Buck Damon

Montage de la musique:
Mark Jan Wlodarkiewicz
Musique additionnelle de:
Heitor Pereira

Artwork and pictures (c) 2003 Universal Pictures. All rights reserved.

Note: ***
THE RUNDOWN
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Harry Gregson-Williams
Fort du succès de ‘The Scorpion King’, l’ex-catcheur The Rock alias Dwayne Douglas Johnson se laissa entraîner dans un nouveau projet produit par Kevin Misher, déjà producteur de ‘The Scorpion King’. ‘The Rundown’ (Bienvenue dans la jungle) est une comédie d’action menée tambour battant par le réalisateur Peter Berg et son équipe, sur fond de jungle amazonienne, de malfrats sans scrupules et d’un duo de comique caricaturant le traditionnel schéma des buddy movies hollywoodiens. Beck (The Rock) est un chasseur de prime qui compte se retirer afin de réaliser son rêve d’ouvrir un restaurant à Los Angeles. Mais il doit d’abord accomplir une dernière mission pour son patron Billy Walker afin de régler définitivement sa dette envers son patron. Walker l’envoie en pleine jungle amazonienne afin de trouver son fils Travis (Sean William Scott) et de le ramener chez lui, aux Etats-Unis. Mais le jeune étudiant archéologue semble être particulièrement réticent et ne cesse de poser des problèmes à Beck, obligé d’utiliser la manière forte alors qu’il est au contraire totalement opposé à la violence. Travis recherche depuis longtemps un légendaire artefact surnommé ‘El Gato do Diablo’, qui se trouve sur l’immense terrain de la mine d’or du cruel Hatcher (Christopher Walken), un bandit qui règne sur un gigantesque empire minier en plein cœur de la jungle. Après une série de mésaventures, Beck et Travis vont se retrouver dans le camp d’esclaves rebelles menés par la jolie Mariana (Rosario Dawson), qui préparent une révolte contre Hatcher et ses troupes. Beck décide de leur venir en aide, même s’il est farouchement opposé à la violence et aux armes à feu. Si ‘The Rundown’ n’a rien de particulier en soi, il se dégage néanmoins un enthousiasme et une énergie communicative tout au long du film, l’atout majeur du long-métrage de Peter Berg venant avant tout de son humour et de son mélange comédie/action qui dévoile une facette plus comique et méconnue du talent de The Rock. L’acteur s’auto caricature ici dans le rôle de ce chasseur de prime épousant un registre musclé à la Arnold Schwarzenegger, qui fait lui-même une brève apparition humoristique au début du film dans la peau d’un patron de bar qui croise Beck en lui sortant sa célèbre devise, ‘Hasta la vista baby’. Cette petite touche d’humour n’a rien d’anecdotique: Schwarzy passe le flambeau à un nouveau ‘mr. muscle’ monolithique, The Rock, qui semble définitivement prêt à assurer la relève. Pour le reste, ‘The Rundown’ nous propose quelques scènes d’action efficaces, quelques bonnes touches d’humour et un The Rock en pleine forme, hilarant en héros musclé qui colle des baffes à tous les méchants mais qui nourrit une aversion certaine pour les armes à feu. A noter une introduction assez inventive présentant les principaux personnages du film lors d’une scène où Beck décide à contrecoeur de faire usage de la violence dans l’amusante scène introductive en boîte de nuit, preuve que le film ne se prend jamais trop au sérieux. A noter pour finir un Christopher Walken toujours aussi inspiré lorsqu’il s’agit de joueur les grands méchants de service, même si l’acteur cède parfois au cabotinage.

Le score d’Harry Gregson-Williams apporte à ‘The Rundown’ son lot d’énergie, d’action et d’humour, rappelant au passage le talent éclectique d’un compositeur touche à tout qui a véritablement affirmé en l’espace de quelques années une personnalité musicale qui le détache radicalement de certains tacherons « zimmerisés » de chez Media-Ventures. Etant donné le fait que le film se déroule en Amérique du sud, dans la jungle amazonienne, Harry Gregson-Williams a eu l’occasion d’injecter une bonne dose de rythmes brésiliens/exotiques dans sa musique, faisant intervenir les musiciens du ‘School of Samba Unidos de Vila Isabel’ de Rio de Janeiro et ceux du ‘Bloco lle Alye’ de Bahia. A ces interprètes brésiliens s’ajoutent l’orchestre traditionnel et les sempiternels rythmiques électro/techno indissociables du style Media-Ventures. Gregson-Williams pose le ton du score avec ‘Coming Down’ soutenu par les rythmiques électroniques, les cordes, les synthés et les percussions. ‘Booze on the Grind’ nous permet quand à lui de découvrir les rythmiques brésiliennes à l’aide des percussionnistes entamant une samba endiablée pour le départ de Beck vers la jungle amazonienne, jungle évoquée quand à elle dans ‘The Jungle’ où le compositeur utilise la guitare d’Heitor Pereira et des percussions exotiques illustrant les décors du film. Les percussions et les sonorités/rythmes exotiques occupent ici une place majeure dans la partition d’Harry Gregson-Williams, apportant un certain charme à sa musique, agrémentée de quelques beaux solos de guitare agréables. ‘Jeep Rental’ (scène où Beck loue une jeep pour partir à la recherche de Travis) confirme cette orientation exotique de qualité dans la musique de Gregson-Williams, qui apporte une certaine énergie aux images du film de Peter Berg et nous donne véritablement l’impression de voyager à travers les paysages d’Amérique du sud et de l’Amazonie. ‘Kontiki’ ferait d’ailleurs presque à ce sujet office d’underscore tant le morceau se rapproche étonnamment de la musique folklorique traditionnelle brésilienne à l’aide d’une batucada entamant une nouvelle samba aux rythmes endiablés. A noter une utilisation très réussie de rythmes chantés en onomatopées dans ‘No Breaks’ qui continue d’accompagner le parcours de Beck pour retrouver Travis, tandis que la scène de la bagarre dans le bar (‘Bar Fight’) continue de mettre l’accent sur les percussions renforcés cette fois-ci ici de quelques sonorités électroniques.

L’action devient enfin plus perceptible avec ‘Journey Ends’ qui évoque le début de la course poursuite entre Travis/Beck et les hommes de main d’Hatcher. Les cordes sont ici utilisées avec les percussions, les rythmiques électroniques et la guitare. Idem pour le morceau d’action ‘Massacre’ durant la scène où les sbires d’Hatcher massacrent les rebelles alors que Travis et Beck réussissent à s’enfuir avec Marianna. On retrouve un morceau d’action similaire dans ‘Mutizone Attack’ toujours dominé par la guitare et les percussions exotiques auxquelles s’ajoutent les percussions électroniques qui renforcent le côté ‘action’ de la musique d’Harry Gregson-Williams. Le compositeur maintient ainsi un rythme constant tout au long du film, avec un certain enthousiasme qui apporte un peu de relief à la musique dans le film. C’est tout au long de la seconde partie du film que la musique va s’intensifier, délaissant progressivement le côté agréable et emballant du début pour se concentrer autour d’une série d’ambiances de poursuites et de musiques d’action avec la couleur ‘exotique/brésilienne’ constante. ‘Kolabos/Marianna Escapes’ apporte même un peu de romantisme et quelques touches intimistes pour évoquer le personnage de Marianna tandis qu’un morceau comme ‘The Gato’ (scène où Travis et Beck recherchent le précieux artefact dans la rivière) s’avère être bien plus proche du style action habituel de Media-Ventures avec son style synthético-orchestral usé jusqu’à la moelle. L’action s’intensifie dans ‘Lock Down The Town’ avec ses rythmiques électro/techno, ses cordes et ses percussions massives, renforçant l’idée de la confrontation entre Beck et les sbires d’Hatcher à la fin du film. Dès lors, les derniers morceaux du score vont s’attacher à retranscrire l’action qui culmine jusqu’à la fin du film, que ce soit l’entraînant ‘Get It On’ avec son motif de cordes déterminées associées au côté implacable de Beck ou l’excitant ‘Guns’ pour la scène où Beck décide finalement d’utiliser des armes à feu pour vaincre ses ennemis à la fin du film. A noter une excellente envolée de riffs de guitares électriques sur fond de rythmiques rock du plus bel effet pour souligner la soudaine détermination de Beck qui se décide finalement à faire une exception à la règle (excellente scène au passage), aboutissant après un passage dramatique du plus bel effet à une brève envolée héroïque faisant atteindre à la scène son climax musical, ‘Whip Fight’ ne faisant qu’amplifier cette ambiance d’action avec un nouveau morceau synthético-orchestral pour la scène de l’affrontement avec le fouet, ‘It’s On’ concluant le film sur un ultime mélange percussions exotiques/électroniques.

‘The Rundown’ s’avère être une relative bonne surprise de la part d’Harry Gregson-Williams qui signe là un sympathique score d’action teintée de rythmes brésiliens du plus bel effet. Si le côté Amérique du sud de la musique de Gregson-Williams est ici réalisé avec une certaine authenticité, on regrettera le côté parfois plus quelconques de certains morceaux d’action et de quelques passages atmosphériques un peu fonctionnel et pas toujours très recherché. La partition fourmille de bonnes idées que le compositeur n’exploite jamais suffisamment pour en faire quelque chose de vraiment intéressant. Sans tomber pour autant dans le piège du fourre-tout, Harry Gregson-Williams nous propose néanmoins quelques pistes bien souvent avortées dans leur développement, comme ces rythmes vocaux en onomatopées dans ‘No Breaks’ qui auraient mérité à être d’avantage amplifié et travaillé tout au long de la musique (et ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autre). Néanmoins, malgré la banalité de certains passages et l’absence d’un thème principal clairement identifiable (pourquoi ne pas avoir écrit par exemple un thème associé à Beck?), le score de ‘The Rundown’ possède un certain charme qui lui permet de se distinguer légèrement des autres récents scores d’action made in Media-Ventures, en particulier grâce à ses rythmes brésiliens et ses sambas jouissives qui apportent une énergie considérable au film (tout en accentuant au passage son humour). Voilà en tout cas un sympathique score d’action M-V sans prétention, à réserver en priorité aux fans d’Harry Gregson-Williams!


---Quentin Billard