1-Collecting the Ballots 3.25
2-Stolen Votes 6.31
3-To The Governor's...
And Then Elena 4.05
4-"This Is Who I Am" 3.05
5-Classroom Justice 1.50
6-The Cortez Ranch 6.35
7-A Proposal With Pearls/
Perilous Time 3.58
8-Joaquin's Capture and
Zorro's Rescue 5.00
9-Jailbreak/Reunited 5.36
10-A Dinner of Pigeon/
Setting the Explosives 5.04
11-Mad Dash/Zorro Unmasked 3.20
12-Just One Drop Of Nitro 2.40
13-The Train 11.11
14-Statehood Proclaimed 5.00
15-"My Family Is My Life" 8.14

Musique  composée par:

James Horner

Editeur:

Sony Classical SK 97751

Produit par:
James Horner, Simon Rhodes
Assistant scoring:
Marc Gebauer, Jay Selvester,
Kristen Smith

Montage musique:
Michael K. Bauer

Artwork and pictures (c) 2005 Columbia Pictures Corporation. All rights reserved.

Note: ***
THE LEGEND OF ZORRO
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Horner
Le cavalier qui surgit de la nuit est de retour pour une seconde aventure toujours aussi vive et colorée, mais nettement moins inspirée que la précédente. Toujours réalisé par Martin Campbell, ‘The Legend of Zorro’ nous permet de retrouver le héros masqué chevauchant son fidèle Tornado dans une seconde aventure où Zorro doit désormais lutter contre un comte et ses sbires qui se sont jurés de détruire l’Amérique. Nous sommes en 1850, au moment où la Californie est sur le point de devenir le 31e Etat de l’Union américaine. Mais un certain Jacob McGivens (Nick Chinlund) met tout en oeuvre pour faire échouer le vote qui décidera du sort de la Californie et en profite pour voler les terres de certains paysans. C’est sans compter sur le courage et la bravoure de Zorro (Antonio Banderas) qui veille toujours sur le peuple et défait continuellement ses plus rigoureux adversaires. Mais un jour, une menace bien plus grande que McGivens surgit brusquement, un comte français connu sous le nom d’Armand (Rufus Sewell), qui se trouve être en réalité membre de la mystérieuse confrérie médiévale des Chevaliers d’Aragon, qui menace le bien-être du pays et de l’Amérique en faisant construire une nouvelle arme extrêmement dangereuse, la nitroglycérine. Mais Zorro va avoir bien du mal à lutter contre Armand et McGivens, alors que sous le masque de Zorro se cache Don Alejandro de la Vega, un homme plus ordinaire qui vient de rompre avec sa femme Elena (Catherine Zeta-Jones), alors que son fils Joaquin a aujourd’hui 10 ans et ignore encore tout de l’identité secrète de son père. Problème : Elena vient d’épouser récemment Armand, ce qui n’est pas sans provoquer la fureur et l’incompréhension d’Alejandro, qui va tout faire pour reconquérir Elena et comprendre ce qui a pu la motiver à se fiancer à un tel homme. Notre héros donc doit revêtir une dernière fois son costume de Zorro pour tenter de déjouer définitivement les plans d’Armand et de ses sbires.

Le scénario est donc minime et n’est qu’un prétexte à un nouveau divertissement hollywoodien classique mais efficace. L’humour est toujours présent, ainsi que les bagarres qui possèdent malheureusement quelques longueurs et ont parfois tendance à s’éterniser. Mais toute la séquence introductive est déjà particulièrement spectaculaire en soi, rappelant les vieux films de héros chevaleresques d’antan. Antonio Banderas et Catherine Zeta-Jones (plus radieuse que jamais) forment à nouveau un couple détonnant à l’écran, rivalisant de charisme et de sensualité, face à un nouveau méchant (français, cette fois-ci!) incarné par Rufus Sewell, qui nous offre un rôle de ‘bad guy’ taillé sur mesure pour l’acteur britannique au regard sombre. Hélas, le film est entrecoupé de touches d’humour qui font parfois involontairement basculer le film dans la parodie (Tornado qui boit de l’alcool ou fume la pipe!) et qui n’apportent rien à l’histoire, qu’on aurait souhaité moins prévisible et surtout moins simplette. Martin Campbell nous offre néanmoins quelques belles scènes d’action comme cet affrontement final dans le train d’Armand avec un très beau plan où l’on voit Zorro et Tornado sur le toit du train, séquence spectaculaire qui rappelle le final du ‘Mission: Impossible’ de Brian De Palma. Mais aussi divertissant qu’il soit, ce ‘The Legend of Zorro’ paraît bien fade comparé à un premier épisode qui, sans être extraordinaire, nous offrait néanmoins une peinture plus juste et moins caricaturale du mythe de Zorro.

James Horner retrouve donc l’univers de Zorro après avoir signé en 1998 une excellente partition symphonique aux touches hispanisantes. C’est donc sans surprise que l’on retrouve une musique tout à fait similaire sur ‘The Legend of Zorro’, Horner ayant malheureusement pris un bon coup de vieux entre les deux films (sept ans d’écart tout de même!). Effectivement, une première écoute globale de la nouvelle partition de James Horner pour ‘The Legend of Zorro’ nous permettra immédiatement de nous rendre compte à quel point le compositeur se repose plus que jamais sur ses lauriers et ses acquis, recyclant continuellement ses recettes et ses formules toutes prêtes de façon parfois vraiment lamentable. Si vous vous attendiez à un peu de neuf sur ‘The Legend of Zorro’, vous risquez fort d’être très déçu, car le compositeur s’est tout simplement contenté de reprendre ses deux principaux thèmes pour son score pour ‘The Mask of Zorro’ sans se donner la peine d’écrire une nouvelle mélodie pour ce second épisode. Du coup, les deux partitions sont tout bonnement interchangeables d’un film à l’autre. Et pourtant, le fun est toujours là même s’il paraît bien consommé. On retrouve donc ici toutes les recettes héritées de la musique du premier opus, à savoir l’utilisation de rythmes flamenco endiablées, alternant castagnettes, claquettes/claquements de main et guitare, et ce dès le début du film, dans ‘Collecting the Ballots’ pour l’introduction du film débouchant sur ‘Stolen Votes’ où le thème très hispanisant de Zorro refait son apparition suivi du thème de trompettes ‘mariachi’ de Tornado, les deux thèmes principaux évoquant toujours autant certains passages du ‘El Cid’ de Miklos Rozsa (influence incontestable d’Horner sur ses deux partitions pour les aventures de Zorro avec certains passages clairement empruntés à un célèbre morceau aux touches hispanisantes du 'Carmen' de Bizet), sans oublier l'utilisation de ses solistes habituels avec la shakhuachi de Kazu Matsui et les rythmiques de flûtes ethniques de Tony Hinnigan (la traditionnelle marque de fabrique de la musique d'Horner!).

‘Stolen Votes’ nous permet d’entendre un premier morceau d’action aux rythmes trépidants, avec ses envolées héroïques et ses rythmes flamenco du plus bel effet. Idem pour ‘The Governor’s...and Then Elena’, qui reprend le joli ‘Love Theme’ aux cordes, associé à Elena et symbolisant plus dramatiquement ici sa rupture avec Alejandro. On appréciera à ce sujet quelques passages plus intimistes comme ‘This Is Who I Am’, tandis que ‘Classroom Justice’ nous fera quand à lui entendre une facette plus légère et enjouée du score pour la scène où Joaquin se rebelle en pleine classe et mène la vie dure à son professeur (à noter ici une reprise de l’éternel et entêtant motif de 4 notes qu’Horner utilise systématiquement dans ses musiques depuis près de 20 ans déjà!). ‘The Cortez Ranch’ s’avère être quand à lui bien plus sombre et dramatique avec cette écriture de cordes denses typiques du style plus dramatique du compositeur, pour la scène où McGivens se rend chez les Cortez et abat le paysan.

Plus on avance dans le film, et plus la musique devient plus massive, plus agitée. ‘Joaquin’s Capture & Zorro’s Rescue’ nous offre ainsi un beau morceau d’action pour la scène où Zorro fonce délivrer son fils kidnappé, à grand renfort de rythmes syncopés et de cuivres omniprésents, comme dans la scène de l’évasion de la prison dans ‘Jailbreak/Reunited’ où l’action domine là aussi sans grande surprise, Horner suivant un chemin routinier sans la moindre crevasse et autre nid de poule. Idem pour ‘A Dinner of Pigeon/Setting the Explosives’ lorsque Zorro place les charges explosives sous le train d’Armand, avec un bref passage de tension où l’on retrouve les formules d’ostinati rythmiques chères au compositeur, avec au passage quelques brefs rappels du thème principal (aux hautbois, principalement), comme dans ‘Mad Dash/Zorro Unmasked’ avec ses quelques envolées héroïques sur fond de rythmes flamenco. La partition atteint son climax dans l’énorme ‘The Train’ pour la longue confrontation finale dans le train d’Armand, 11 minutes d’action non-stop où Horner récapitule toutes les formules orchestrales et hispaniques indissociables de sa partition pour ‘The Legend of Zorro’ avant de déboucher sur le solennel ‘Statehood Proclaimed’ lorsque la Californie devient officiellement le 31e état de l’union, ‘My Family Is My Life’ servant de conclusion à cette partition sans grande surprise.

Il ne fait donc nul doute que le nouveau score de James Horner pour ‘The Legend of Zorro’ séduira les inconditionnels du compositeur, tandis que les autres en resteront sur leur faim, toujours déçu d’entendre le compositeur se répéter constamment et ne plus savoir quoi inventer sur tous les films pour lesquels il compose aujourd’hui. Il faut dire que depuis son oscar pour ‘Titanic’ en 1997, le compositeur a considérablement chuté dans l’opinion de ceux qui croyaient encore en lui malgré ses nombreuses et fameuses touches de malhonnêteté, et ce ne sont hélas pas des scores sans grand relief comme ‘Beyond Borders’, ‘The Forgotten’ ou ‘Troy’ qui viendront inverser la tendance (d’autant que pour le dernier film nommé, Horner signait – certes, dans la précipitation des délais qui lui ont été imparti) une partition symphonique lourde, médiocre et honteuse, totalement indigne de son talent. Si ‘The Legend of Zorro’ nous réserve malgré tout quelques bons moments, la magie n’opère plus, le compositeur n’est plus que l’ombre de lui-même. Où est donc passé le James Horner qui savait autrefois nous émerveiller avec des partitions fabuleuses comme ‘Legends of the Fall’ ou ‘Braveheart’? Cette période semble aujourd’hui bien loin. Sentiment de lassitude, compositeur vieillissant ou attentes trop élevées de la part des auditeurs? Chacun aura sans aucun doute sa réponse à ce sujet, mais force est de constater que la musique de ‘The Legend of Zorro’, somme toute très sympathique, n’a rien d’un nouveau grand Horner et ne peut que décevoir tant le compositeur, visiblement à court d’idée, s’est juste contenté de refaire un ‘The Mask of Zorro’ N°2 sans aucune once d’originalité ou d’inventivité, pas même avec un nouveau thème. Du coup, la partition s’avère être redondante par rapport à celle du premier opus, n’ajoutant absolument rien de nouveau aux aventures du cavalier masqué qui signe son nom d’un Z.


---Quentin Billard