1-Main Title 2.20
2-Follow Dino 0.18
3-Welcome Home Dino 1.15
4-Dino Bites the Dust 0.26
5-Praying for a Flashback 1.05
6-Perfectly Frank 0.25
7-Harbor Shoot-em-up 4.24
8-Punisher M.D. 0.48
9-Tanaka Meets Franco 1.13
10-Tanaka and the Punisher 1.07
11-Suffer the Children 1.25
12-Path to Tanaka 0.34
13-Chopin 1.12
14-Party Pooping Punisher 1.52
15-The Pier 1.40
16-The Funhouse 0.51
17-Pretty Poison 1.53
18-Harbor Aftermath 1.42
19-The Mission 1.03
20-Armored Car 0.41
21-Choose Your Weapon 0.56
22-Bulletproof Bus 4.51
23-Mini Nightmare 0.32
24-Class Dismissed 2.21
25-Wake Up 1.47
26-Pain in the Neck
(Tanaka's Last Stand) 3.53
27-Goodbye Castle 3.51
28-Punisher Signature 0.36
29-End Title 4.24
30-"Planet of Love" 4.37*

Bonus Interview

31-Getting the Job 6.48
32-Spotting 1.09
33-Scoring Scenes 4.31
34-Orchestration 1.49
35-Editing Musically 3.00
36-Soundtrack/Distribution 2.40
37-Sign Off 0.16

*Ecrit par Harry Garfield
et Simon Stokes
Interprété par Simon Stokes.

Musique  composée par:

Dennis Dreith

Editeur:

Perseverance Records
PRD006

Album produit par:
Dennis Dreith,
Robin Esterhammer

Artwork and pictures (c) 1989 New World Pictures. All rights reserved.

Note: ***1/2
THE PUNISHER
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Dennis Dreith
Première adaptation cinématographique des aventures de Frank Castle alias ‘The Punisher’, fameux héros assassin inspiré d’un comics book américain de la Marvel, ‘The Punisher’ de Mark Goldblatt (plus connu en tant que monteur sur des films tels que ‘Rambo 2’, ‘Predator 2’, ‘Terminator 2’, ‘Armageddon’, ‘True Lies’ ou bien encore ‘Starship Troopers’) offrait à Dolph Lundgren l’un de ses premiers rôle majeurs au cinéma en 1989, alors que l’acteur d’origine suédoise se destinait à l’origine à une brillante carrière de scientifique. Quelques années auparavant, Lundgren avait fait une brève apparition dans ‘A View to A Kill’ (1985) puis en méchant russe opposé à Sylvester Stallone dans ‘Rocky IV’ sans oublier sa participation à deux productions d’action eighties navrantes, ‘Masters of the Universe’ et ‘Red Scorpion’. Dans ‘The Punisher’, l’acteur campe un véritable anti-héros hanté par le meurtre de sa famille, et qui vit aujourd’hui pour mener à bien un seul et même objectif: combattre le mal sous toutes ses formes en usant à son tour de la violence. Son credo: si la société n’est plus en mesure de punir les coupables, il s’en chargera à sa place. Ce postulat archi classique et typiquement U.S. a tellement été usé au cinéma hollywoodien qu’on est en droit de douter de la réelle utilité d’une énième variante du film de héros adepte de la violence et de l’auto justice. Néanmoins, ‘The Punisher’ s’avère être un bon divertissement hollywoodien sans grand relief mais très distrayant, mené par un Dolph Lundrgen impeccable dans le rôle de ce héros sombre et brutal qui aurait assassiné plus de 125 personnes en l’espace de cinq ans, et qui est aujourd’hui recherché par la police. Cet ancien policier devenu justicier et bourreau à la fois s’en prend aux bandits de tout poil et plus particulièrement aux mafieux, jusqu’à ce que le puissant Gianni Franco (Jeroen Krabbé), leader d’une importante famille de mafieux, décide de prendre le contrôle total de la mafia locale jusqu’à ce que Lady Tanaka (Kim Miyori), chef d’une bande de dangereux yakuzas japonais, s’en mêle à son tour et décide de concurrencer Franco en faisant kidnapper les enfants des mafieux pour les obliger à se soumettre à son pouvoir. Le Punisher décide alors de secourir les enfants aux côtés de ceux qui ont tués sa famille afin de vaincre Lady Tanaka et ses sbires, avant de régler définitivement son compte à Franco et ses hommes. Le scénario, sans surprise, n’est qu’un prétexte à une série de scènes d’action bien ficelées, menées par un Dolph Lundgren monolithique et convaincant, le reste n’étant qu’un mélange de bagarres, fusillades et autres affrontements spectaculaires. Filmé sans grand relief, ‘The Punisher’ s’avère être une bonne série-B d’action brutale, divertissante mais extrêmement banale, qui reste néanmoins bien plus convaincante que la récente version réalisée par Jonathan Hensleigh en 2004.

La musique de Dennis Dreith pour ‘The Punisher’, restée longtemps inédite jusqu’à ce jour en CD, reste sans aucun doute l’un des plus beaux efforts d’un compositeur méconnu qui travaille aujourd’hui en tant qu’administrateur pour l’AFM (American Federation of Musicians) et l’AFTRA (American Federation of Television and Radio Artists) et en tant que directeur du ‘Film Musicians Secondary Markets Fund’ après avoir été pendant 15 ans président international de la RMA (Recording Musicians’ Association), et qui occupa autrefois plusieurs postes dont celui d’orchestrateur/conducteur pour des compositeurs tels que Elliot Goldenthal, Cliff Eidelman, Hans Zimmer, Marc Shaiman, Dominick Frontiere, John Williams, Lalo Schifrin, Mark Isham, etc. Malgré un emploi du temps continuellement chargé, Dennis Dreith a néanmoins réussi à s’aménager une petite place pour la composition pour le cinéma, ayant écrit des scores pour des films tels que ‘Party Camp’, ‘Purple People Earter’ ou des téléfilms tels que ‘Goddess of Love’ ou bien encore ‘Christmas’. Le compositeur a aussi écrit de la musique additionnelle sur ‘Howard the Duck’, ‘The Shadow’ ou bien encore le téléfilm ‘Trapped’ (1989). C’est au cours de la même année que Dreith compose le score de ‘The Punisher’, qui reste à ce jour son oeuvre la plus connue et la plus appréciée du public. Les amateurs de subtilité peuvent déjà passer leur chemin, car ‘The Punisher’ est véritablement loin de faire dans la dentelle. Confié à un orchestre avec pas mal de percussions et de synthétiseurs ‘cheap’ aux sonorités ‘eighties’, le score de ‘The Punisher’ illustre les exploits du Punisher et de son combat contre les mafieux et les yakuzas avec une énergie constante. La partition s’articule autour d’un thème principal que le compositeur a baptisé ‘Punisher Signature’, véritable signature musicale s’apparentant à un motif de 4 notes sombres qui évoquent le côté violent et revanchard du personnage, la musique étant évidemment totalement dénuée ici de toute forme d’héroïsme, représentant au contraire le personnage de Dolph Lundgren comme un véritable anti-héros. Le ‘Main Title’ pose d’emblée les bases du score: sonorités graves, cordes tendues et dissonantes, sons métalliques, percussions, synthé ‘cheap’ et première apparition du thème principal de 4 notes, bientôt suivi d’un morceau d’action faisant office de générique de début, avec ostinato rythmique martelé sauvagement, cordes rythmées, pupitre de cuivres mis en avant, etc. On ressent dans ce ‘Main Title’ toute la violence du film avec ce rythme efficace et excitant qui annonce un film d’action mouvementé, alors que l’on voit à l’écran un véritable kaléidoscope multicolore sur fond de fusillades, une ouverture brève mais très réussie, qui nous plonge directement au cœur de l’atmosphère sombre et excitante de la musique de Dennis Dreith.

‘Welcome Home Dino’ développe quand à la partie plus suspense de la musique de ‘The Punisher’ à l’aide d’un mélange entre sonorités électroniques/métalliques et sons étranges en tout genre, débouchant sur ‘Dino Bites the Dust’ où le motif du Punisher est toujours présent comme pour rappeler le côté insaisissable et dangereux du personnage. Dans ‘Praying for a Flashback’, Dreith illustre le souvenir de l’assassinat de la famille de Frank Castle à l’aide de cuivres sombres empruntés au ‘Main Title’ (qui, décidément, sert véritablement de base/réservoir musical pour tout l’ensemble de la partition puisque le compositeur piochera dedans pour élaborer le reste de sa partition tout au long du film). C’est avec ‘Harbor Shoot-em-up’ que l’action commence enfin pour la scène de la fusillade sur le port entre le Punisher et les hommes de Franco. Ici aussi, Dreith réutilise des éléments empruntés au ‘Main Title’ et nous livre un premier gros morceau d’action entraînant et frénétique avec cuivres, cordes et percussions mis en avant. Le motif d’action fait ici son apparition, soutenu par un ostinato de cordes et une pulsation électronique excitante qui fait parfois penser à maintes partitions d’action ‘eighties’ de Jerry Goldsmith. Dennis Dreith confie alors au personnage de Tanaka un petit motif de 6 notes annoncé dans ‘Tanaka Meets Franco’ aux cordes et qui évoque le côté dangereux de cette femme avide de pouvoir, thème qu’il développe dans ‘Tanaka and The Punisher’ en en faisant une sorte de petit ostinato mélodique de cordes. Idem dans ‘Suffer the Children’ lorsque Tanaka décide de faire kidnapper les enfants des mafieux. Quand à ‘Path to Tanaka’, il s’agit du premier morceau nous dévoilant un autre aspect du score de ‘The Punisher’, où le compositeur utilise des sonorités asiatiques à l’aide d’instruments japonais traditionnels pour évoquer Lady Tanaka et ses sbires. Dès lors, le compositeur fait monter la tension tout au long du film, passant d’un morceau d’action soutenu comme ‘Party Pooping Punisher’ avec sa nouvelle reprise du passage action du ‘Main Title’ et ses variations sur le thème du Punisher, sans oublier des passages plus atmosphériques (et souvent bien moins intéressants) comme le sombre ‘The Pier’ qui débute au son de synthé un peu daté, ou le frénétique ‘Funhouse Shootout’ qui n’est rien de plus qu’une variante de ‘Harbor Shoot-em-up’ avec le passage action ici aussi emprunté au ‘Main Title’ pour une autre scène de fusillade vers le milieu du film. On regrettera le côté cheap très musique de téléfilm à petit budget des synthés dans un morceau comme ‘Pretty Poison’ ou le très daté ‘Armored Car', l'utilisation des synthétiseurs faisant par moment penser à certaines partitions de Richard Band, autre spécialiste à l'époque des synthés 'cheap' pour des scores de séries-B en tout genre.

‘The Mission’ annonce à son tour un tempo d’action très soutenu avec caisse claire quasi martiale lorsque le Punisher s’en va sauver les enfants des mafieux, suivi d’un excitant ‘Choose Your Weapon’ ou d’un frénétique ‘Bulletproof Bus’ pour la séquence où Frank Castle s’enfuit avec les enfants à l’aide d’un autobus à l’épreuve des balles, ‘Bulletproof Bus’ récapitulant à son tour les éléments déjà mis en avant dans ‘Main Title’, ‘Harbor Shoot-em-up’ ou bien encore ‘Funhouse Shootout’, sans oublier le massif ‘Class Dismissed’ avec son tempo effréné à la Jerry Goldsmith (certains passages feraient presque penser au ‘Rambo II’ de Goldsmith). A noter la reprise des sonorités asiatiques dans ‘Wake Up’ pour l’affrontement contre les sbires de Tanaka à la fin du film avec, au passage, un nouveau morceau d’action au rythme effréné, aboutissant à ‘Pain in the Neck (Tanaka’s Last Stand)’ pour la confrontation contre Tanaka, oscillant entre synthés kitsch (qui ne font guère honneur à la scène avec leurs sonorités molles et affreusement datées, alors que Dreith avait les moyens de faire intervenir un vrai orchestre dans ce passage!) et sonorités asiatiques et reprises du motif du Punisher que le compositeur s’amuse à varier sous de multiples formes, avant d’aboutir à ‘Goodbye Castle’ atmosphérique essentiellement écrit pour synthétiseur et qui sonne bizarrement très MIDI, comme si, le jour où le compositeur a écrit la musique de cette scène, il n’avait plus eu l’orchestre symphonique à sa disposition. Curieux...quand au ‘End Title’, c’est l’occasion pour nous de retrouver tous les principaux éléments du score de ‘The Punisher’ avec les rythmiques action du début pour un générique de fin très clairement orienté vers l’action, à l’instar du ‘Main Title’, la boucle étant bouclée.

Grâce à la récente édition du score de ‘The Punisher’ chez Perseverance Records, les béophiles pourront enfin redécouvrir cette excellente partition action de la fin des années 80, un score oublié qui devrait aujourd’hui revoir la lumière du jour grâce à cette édition CD salutaire, qui se conclut sur une interview très instructive de Mark Goldblatt et Dennis Dreith (23 minutes) concernant son travail sur ‘The Punisher’ avec les thèmes, les orchestrations, les sessions d’enregistrement, le montage, etc. Avec cette édition CD très attendue par les fans du film de Mark Goldblatt (et, parallèlement, des fans du comics book de chez Marvel), la musique de ‘The Punisher’ s’offre un bon bain de jouvence et s’affirme clairement comme l’une des grandes partitions action de la fin des années 80, avec son obsédant thème de 4 notes qui fait du Punisher un être dangereux et violent plus qu’un simple héros de comics book traditionnel. Parsemé de nombreux morceaux d’action d’une efficacité redoutable autant à l’écran que sur l’album, le score de ‘The Punisher’ devrait sans aucun doute séduire les amateurs du genre et tout ceux qui s’intéressent aux aventures du sinistre justicier symbolisé par une tête de mort. Sans être un grand chef-d’oeuvre du genre, la musique de ‘The Punisher’ contient suffisamment de bons points pour rejoindre les rangs de votre discothèque personnelle, mais attention au côté plus ‘cheap’ et daté des synthétiseurs années 80, qui n’apportent généralement pas grand chose ici et font plus souvent office de bouche trou, même si le compositeur arrive parfois à les incorporer de façon satisfaisante à l’orchestre. En tout cas, si vous aimez les scores d’action années 80 tendance Jerry Goldsmith, vous devriez incontestablement jeter une oreille attentive sur ‘The Punisher’ version Dennis Dreith!


---Quentin Billard