1-Papa Elf 1.35
2-Main Title 1.59
3-Buddy's Journey 2.38
4-A Stroll With Buddy 1.32
5-Christmas Medley 2.23
6-Weird Wonderland 1.34
7-The Frozen Battlefield 1.29
8-Buddy's Theme 0.58
9-Santa's In Trouble 2.06
10-A Walk In The Park 1.01
11-Attack of the Little People 1.15
12-Central Park Rangers 2.54
13-Working With Dad 0.36
14-A Snowman's Advice 1.47
15-Showdown In The Park 3.31
16-Buddy and Santa's Flight 1.15
17-Spaghetti and Syrup 1.36

Musique  composée par:

John Debney

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-6525

Produit par:
John Debney
Producteurs exécutifs:
Jon Favreau, Robert Townson
Coordinateur du score:
Aaron Martin
Monteur superviseur:
Jeff Carson
Montage musique:
Tanya Hill
Pour New Line Cinema:
Directeur de la musique:
Paul Broucek
Music Executive:
Bob Bowen
Music Business
Affairs Executive:
Lori Silfen, John F.X. Walsh
Music Clearance Executive:
Mark Kaufman
Soundtrack Executive:
Mitch Rotter
Coordinateur soundtrack:
Lindsay J. Harrington

American Federdation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2003 New Line Productions, Inc. All rights reserved.

Note: ***
ELF
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Debney
A chaque année, Hollywood est là pour nous offrir son traditionnel film de noël et son marketing environnant. Citons pêle-mêle comme exemples ‘Home Alone’, ‘Miracle on the 34th Street’, ‘Jingle All the Ways’, ‘How the Grinch Stole Christmas’, ‘The Nightmare Before Christmas’, etc. Dans la continuité de ces films familiaux plein de bons sentiments, ‘Elf’ ne va certainement pas révolutionner le genre. Réalisé par l’acteur/cinéaste Jon Favreau, ‘Elf’ met en scène un Will Ferrell totalement survolté dans la peau d’un homme qui a été recueilli et élevé par les elfes du Père Noël, au Pôle Nord. Devenu adulte, Buddy comprend qu’il n’a plus sa place parmi les elfes et décide d’entamer un long voyage à la recherche de son véritable père, Walter (James Caan), un obscur éditeur cynique et égocentrique qui vit et travaille à New York. Buddy, encore bien naïf, va découvrir le monde des hommes et se heurter à leur manière de vivre. Malgré son âge, Buddy est encore resté un enfant dans sa tête, et tout ce qu’il souhaite, c’est serrer très fort dans ses bras son père tout en mangeant des sucreries à longueur de journée et s’amuser avec sa nouvelle amie, Jovie (Zooey Deschanel). Mais le Père Noël l’avait prévenu: Walter est inscrit sur la liste des vilains. Ce dernier ignorait jusqu’alors l’existence de son fils et refuse de le reconnaître, jusqu’au jour où un test biologique prouve que Buddy est véritablement le fils de Walter. Ce dernier doit alors aménager une petite place pour son fils dans sa vie et son travail, ce qui ne sera certainement pas de tout repos et obligera Walter a reconsidérer ses priorités. ‘Elf’, c’est donc avant tout une comédie très divertissante menée avec brio par un Will Ferrell qui s’en donne à coeur joie dans le rôle de ce grand enfant dans un corps de géant (l’acteur mesure quand même 1m92!) qui passe la majeure partie du film déguisé en elfe, découvrant New York et le monde des hommes comme un gamin qui inaugurerait un gigantesque parc d’attraction. Jon Favreau nous offre avec ‘Elf’ tous les ingrédients d’un parfait conte de Noël: avalanche de bons sentiments, gags bon enfant, situations cocasses et délirantes, et même quelques effets spéciaux incluant une scène où Buddy discute au Pôle Nord avec un bonhomme de neige animé, et bien entendu, l’inévitable morale de Noël sur l’importance de croire en la magie de cette fête et de ses valeurs, le film critiquant ouvertement le cynisme de la société contemporaine qui ne croit plus en rien. C’est sympathique, divertissant, parfois émouvant et bien joué, et ça ne casse certainement pas trois pattes à un canard!

La musique de John Debney est de loin l’un des atouts majeurs du film de Jon Favreau. Impossible de ne pas sentir à quel point le compositeur s’est fait plaisir en écrivant la musique de ‘Elf’, Debney étant plus que jamais un spécialiste des musiques de comédie familiales (rappelons qu’il a débuté sa carrière en travaillant pour des productions Disney). Le score de ‘Elf’ s’apparente à une joyeuse partition orchestrale incluant les traditionnelles clochettes de Noël, des parties sifflées, une bonne humeur et un enthousiasme quasi enfantin constant. La musique reflète l’aventure de Buddy et son côté grand enfant, tout en évoquant l’innocence de la magie de Noël. Dès l’ouverture, ‘Papa Elf’, Debney annonce la couleur à l’aide des clochettes de noël, de pizzicati sautillants et de voix chantées de façon un peu niaises et joyeuses. Le thème principal est énoncé par les sifflets avec un orchestre enjoué auquel s’ajoute un accordéon, le thème évoquant clairement cette grande aventure de Noël dans le ‘Main Title’, dont le charme particulièrement rétro rappelle les musiques des anciennes comédies de Noël hollywoodiennes des années 50. Particulièrement agréable, colorée et pleine de vie, cette ouverture ne cache pas son jeu et annonce une partition comédie particulièrement vivante et pleine de malice et de bonne humeur. Le thème de Buddy est entendu vers la fin du ‘Main Title’, une mélodie simple elle aussi sifflée, associé au côté naïf et innocent du protagoniste principal incarné par Will Ferrell. Ce thème refait une apparition particulièrement majestueuse et entraînante dans ‘Buddy’s Journey’ lorsque le héros entame son voyage à New York, dans le monde des hommes. Debney accompagne le début de son périple sur des rythmes toujours très entraînants, avec ses traditionnelles touches mickey-mousing et ses orchestrations légères et colorées (on appréciera au passage le charme de l’accordéon superbement incorporé à l’orchestre). A noter la façon dont Debney évoque la découverte de la ville avec un orchestre ample et majestueux évoquant l’émerveillement du personnage, ‘A Stroll with Buddy’ nous permettant quand à lui de retrouver de l’inévitable mickey-mousing sautillant avec une utilisation très stéréotypée du célesta, des bois et des pizzicati sautillants, auxquels s’ajoutent l’accordéon et quelques voix d’hommes discrètes.

John Debney s’autorise même un excellent détour du côté du jazz avec ‘Christmas Medley’ où le compositeur reprend quelques grands airs traditionnels de Noël sur un arrangement swing de type Big Band particulièrement enjoué, rappelant au passage ce côté rétro que l’on retrouve tout au long de la partition. ‘Weird Wonderland’ nous fait quand à lui ressentir l’influence de Tchaïkovski avec cet emploi très typique du célesta qui rappelle inévitablement maint mesures du ‘Lac des cygnes’ du célèbre compositeur russe, pour un nouveau de type mickey-mousing à base de vents légers et de pizz sautillants. Debney continue de se faire plaisir et s’autorise même un bref détour du côté de la musique d’action avec ‘The Frozen Battlefield’ où les rythmes martiaux et les cuivres héroïques accompagnent la scène de la bataille de boules de neige entre un Buddy survolté et des enfants (on retrouve par moment ici l’influence du score de ‘Little Giants’, autre grande réussite de John Debney dans le domaine de la comédie familiale!). A noter une reprise particulièrement belle et tout en douceur du thème de Buddy dans la piste 8, qui évoque la tristesse du héros lorsqu’il comprend qu’il n’a pas sa place dans le monde des hommes. Les choses semblent changer dans ‘Santa’s In Trouble’ où la partition retrouve un nouveau souffle pour un passage aventureux et enjoué alors que Buddy se lance au secours du Père Noël dans le traîneau est tombé en panne en plein milieu de Central Park, ce qui nous permet au passage de retrouver quelques belles variantes du thème de Buddy avant le très amusant ‘A Walk In the Park’ qui évoque par moment le célèbre ‘Apprenti Sorcier’ de Paul Dukas, sans oublier ‘Attack of the Little People’, bref morceau d’action accompagné par des rythmes jazzy et un orchestre déchaîné du plus bel effet. On retrouve des rythmes jazzy dans ‘A Snowman’s Advice’ dont la mélodie jazzy du piano rappelle beaucoup maint partitions comédie de Randy Edelman (une influence inattendue chez John Debney, probablement involontaire?). On découvre un thème de cuivres plus sombre dans ‘Central Park Rangers’ –qui, curieusement, n’est pas sans rappeler le thème de ‘Batman’ de Danny Elfman- associé aux rangers et que l’on retrouve dans ‘Showdown In The Park’ pour la poursuite avec les rangers dans Central Park à la fin du film, Debney nous offrant un dernier bon morceau d’action entrecoupé de rythmes sautillants et enjoués, les dix dernières secondes du morceau ayant un petit air de James Newton Howard (comme toujours, la musique de Debney reste soumise à de nombreuses influences, d’où un côté toujours un peu impersonnel). Le compositeur laisse éclater le joli thème de Buddy dans toute sa splendeur dans ‘Buddy and Santa’s Flight’ lorsque le héros s’envole à la fin du film avec le Père Noël, l’album se concluant sur une ultime touche mickey-mousing amusante dans ‘Spaghetti and Syrup’ avec accordéon, bois et pizzicati.

Vous l’aurez certainement compris, ‘Elf’ est le genre de score qui ne restera certainement pas gravé dans les annales de la musique de film et qui reste un petit score mineur dans la carrière de John Debney. Néanmoins, on ne peut rester insensible à la bonne humeur et au plaisir que semble communiquer la musique de Debney, autant dans le film de Jon Favreau que sur l’album publié par Varèse Sarabande (30 minutes seulement, malheureusement, enregistrement AFM oblige!). Quand on écoute ‘Main Title’ ou ‘Christmas Medley’, impossible de ne pas ressentir à quel point le compositeur s’est fait plaisir en écrivant la musique de cette charmante comédie de Noël sans grande prétention. Mais comme souvent chez Debney, on regrettera ses nombreuses influences bien souvent trop évidentes, preuve que le style musical de Debney manque toujours autant de personnalité, d’originalité et d’audace. Debney applique à merveille dans ‘Elf’ toutes les recettes des musiques de Noël, apportant au film une fraîcheur, une jovialité bon enfant, sans jamais en faire trop. Le style rétro qu’il applique à la partition colle à merveille à cette atmosphère festive emprunte de bons sentiments, mais manque cruellement d’originalité, tant elle rappelle bon nombre de compositeurs différents. Voilà en tout cas un score comédie très sympa signé par l’un des grands spécialistes du genre, un score idéal pour accompagner en gaieté les fêtes de Noël!


---Quentin Billard