Musique  composée par:

Jerry Goldsmith

Editeur:


Réalisé par:
Buzz Kulik
Genre:
Policier/Thriller
Avec:
David Janssen, Ed Begley,
Keenan Wynn, Stefanie Powers

Artwork and pictures (c) 1967 Paramount Pictures. All rights reserved.

Note: ***
WARNING SHOT
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Jerry Goldsmith
Adapté du roman ‘711—Officer Needs Help’ de Whit Masterson, ‘Warning Shot’ narre la sombre histoire de Tom Vallens (David Janssen), sergent de police qui, au cours d’une filature nocturne, abat en légitime défense le très réputé docteur James B. Ruston (Donald Curtis) alors que ce dernier venait de sortir un pistolet et s’apprêtait à tirer sur le policier. Malheureusement, quelques secondes plus tard, le pistolet du docteur reste introuvable. Tout s’enchaîne alors très vite. Vallens est accusé d’homicide et devient la bête noire en ville, car il se trouve que le docteur Ruston jouissait malheureusement d’une solide réputation aux yeux de son entourage. Vallens persiste malgré tout et mène sa propre enquête pour tenter de retrouver le pistolet manquant qui lui permettra de s’innocenter et de prouver à tous qu’il a agit dans un état de légitime défense.

Réalisé par Buzz Kulik, modeste artisan des téléfilms et des séries TV, ‘Warning Shot’ est un polar ‘sixties’ dans la plus pure tradition du genre, un jeu de piste intéressant bien que manquant parfois un peu de rythme et de conviction. David Janssen, plus connu pour avoir campé le docteur Kimble dans la série ‘The Fugivite’ (1963), campe avec efficacité un policier accusé de meurtre et qui doit tout mettre en oeuvre pour retrouver ce maudit pistolet qui lui permettra de s’innocenter pour de bon, un rôle qui, somme toute, n’est guère éloigné de celui du fugitif traqué injustement par la police dans la série de 1963 adaptée trois décennies plus tard au cinéma avec Tommy Lee Jones et Harrison Ford. La mise en scène, souvent feutrée, joue efficacement sur le mystère et la tension bien qu’une fois encore, on regrette le côté parfois lent de certaines scènes. A noter une scène aux effets psychédéliques intéressants bien qu’un peu kitsch, pour la séquence où Vallens se fait bastonner par le fils Ruston et ses amis. Reste que la révélation finale est amenée de façon très maladroite et peu crédible, une faiblesse scénaristique qui gâche un polar ‘sixties’ de bonne facture!

Jerry Goldsmith nous offre pour ‘Warning Shot’ une partition jazzy typique de ses musiques de polar jazzy que l’on entendait fréquemment dans les films noirs de cette époque. Le score de ‘Warning Shot’ s’articule autour d’un très sympathique thème principal jazzy à la fois entraînant et très vaguement mélancolique, associé au sergent Vallens, et qui évoque son côté solitaire et déterminé. Goldsmith utilise une formation jazz traditionnelle incluant section de cuivres, section rythmique et quelques instruments supplémentaires (guitare, orgue hammond B-3, piano, etc.) afin d’étoffer sa formation instrumentale et donner une couleur plus particulière à sa musique dans le film. Le thème principal, véritable attraction majeure de la partition de ‘Warning Shot’, apparaît avec brio dès le générique de début du film et annonce clairement cet univers de polar hollywoodien rétro typique de cette époque (on est guère loin par moment du style des futurs ‘The Detective’ et ‘Chinatown’ dans un genre tout à fait similaire).

Quelques rythmes groovy, des cuivres parfois utilisés de façon dissonantes dans les passages à suspense, des percussions diverses toujours utilisées de façon pertinente dans les scènes de poursuite (comme celle du début du film) ou de suspense, sans oublier une très jolie série de variations autour du thème principal, que Goldsmith transforme parfois en thème plus intimiste par le biais d’une guitare ou d’un piano dans les moments où Vallens se retrouve seul ou commet une erreur de jugement lors de son enquête difficile. Tels sont les ingrédients de cette modeste partition jazzy qui s’avère être bien mineure dans la carrière du maestro californien, mais qui contient un thème principal suffisamment intéressant pour nous donner envie de voir cette petite BO éditée en CD, le seul enregistrement existant de cette musique contenant simplement une série de réarrangements jazzy des principaux morceaux composés par Goldsmith pour le film de Buzz Kulik.


---Quentin Billard