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Patton
1-Main Title 3.08 2-The Battle Ground 2.14 3-The Cemetery 2.42 4-First Battle 2.49 5-The Funeral 1.53 6-The Hospital 3.36 7-The Prayer 1.09 8-No Assignement 2.21 9-Entr'Acte 1.52 10-Attack 3.14 11-German Advance 2.31 12-An Eloquent Man 1.42 13-The Pay-Off 2.24 14-A Change In The Weather 1.24 15-Pensive Patton/End Titles 2.33 Flight of The Phoenix 16-Airborne 0.55 17-Main Title 4.58 18-Windy/Heartbreak 2.41 19-Brave Sergeant 1.43 20-Harris Leaves 2.19 21-Senza Fine 2.14 22-Gabriele's Death 1.34 23-Water 1.38 24-Let's Get Back To Work 1.38 25-Caravan 2.55 26-Naughty Boy 2.29 27-Model Planes 2.54 28-The Difference 1.54 29-The Propeller 2.44 30-The Big Pull 1.36 31-Rest Stop/ The Ground Run 3.12 32-Going Up 1.41 33-Swimming Hole/Finale 1.11 Musique composée par: Jerry Goldsmith Editeur: Film Score Monthly Vol. 2 No. 2 PATTON Musique composée et conduite par: Jerry Goldsmith THE FLIGHT OF THE PHOENIX Musique composée et conduite par: Frank De Vol. Score produit par: Frank De Vol Album produit par: Nick Redman, Lukas Kendall, et Jeff Bond. Artwork and pictures (c) 1970 20th Century Fox. All rights reserved. Note: **** |
PATTON
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Jerry Goldsmith
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Superbe reconstitution de la carrière du général Georges S. Patton durant la seconde guerre mondiale réalisée par le talentueux Franklin J.Schaffner, 'Patton' permet d'offrir le rôle du passionnant général grande gueule à Georges C.Scott, absolument monumental dans l'un de ses plus grands numéros d'acteur. Durant près de 2h48, Schaffner évoque la vie de ce grand général rebelle de l'armée américaine qui resta un génie inspiré de la stratégie militaire. En 1943, Patton est envoyé en Tunisie afin de contrer les troupes de l'Afrika Korps du maréchal Rommel qui viennent de mettre en échec les régiments de chars U.S. postés dans la région. Dirigeant une importante division blindée, le charismatique Patton combat les Allemands avec acharnement et défait les troupes de Rommel, avec une telle force que les nazis craignent et respectent ce puissant adversaire. Satisfait de ses résultats, l'état-major américain envoie le général victorieux en Sicile et en France où il continue de multiplier les succès et de contre les nazis. Mais plus ses opérations réussissent, plus le général se sent devenir un grand combattant mégalomane avide de guerre. Les ennuis commencent pour lui le jour où il gifle un soldat devant plusieurs témoins. Ses supérieurs, qui ne voient pas d'un très bon oeil son esprit mégalomane et indépendant, décident de lui infliger une sévère leçon et de le sanctionner. Déshonoré, Patton se retire à la fin de la guerre, frustré dans ses ambitions alors qu'il se sentait pourtant être la réincarnation de grands guerriers de l'Antiquité. Passionnant, le film de Schaffner dresse donc le portrait de ce génie de la stratégie militaire, le seul que les nazis aient jamais craint durant tout le conflit de 39/45. Transporté par son sujet, Schaffner nous livre un film de guerre exceptionnel, où l'étude psychologique du protagoniste principal prend le dessus sur les traditionnelles séquences de guerre (qui ne sont finalement pas si nombreuses que cela tout au long du film). Courronné par 8 oscars, le chef-d'oeuvre de Schaffner rendit un hommage vibrant à ce grand homme, tout en évoquant en même temps la face plus noire du personnage et sa déchéance. Un film incontournable, en somme!
Autre sérieux atout du film de Schaffner: l'excellente musique de Jerry Goldsmith. Le maestro a toujours adoré travailler sur les films de Franklin J. Shaffner. Que ce soit sur 'Papillon', 'Planet of the Apes' ou 'Patton', Shaffner a toujours été pour lui une source d'inspiration dans sa musique, un modèle d'art dans le cinéma et dans la musique. C'est grâce à cette superbe collaboration entre les deux hommes que l'on a put découvrir les plus grands chef-d'oeuvres de Jerry Goldsmith restés inégalés à ce jour. 'Patton' est une partition symphonique d'une qualité rare. Elle évoque beaucoup plus le personnage du général Patton que le contexte de la guerre elle-même, à l'instar du film. La musique de 'Patton' n'a donc rien à voir avec celles de Ron Goodwin, de Sir William Walton ou d'Elmer Bernstein. 'Patton reste' une BO profonde, psychologique, à la fois puissante et introvertie. A travers le célèbre thème de 'Patton', une marche héroïque déterminée, c'est tout le personnage du général américain qui apparaît ici: un homme toujours fonceur, qui vouait une passion sans borne pour son métier, qui ne vit que pour se battre et mener ses hommes à la victoire, un homme déterminé, toujours prêt à foncer tête baissée dans le tas. Le générique de début est souligné ici par trois aspects majeurs: le célèbre triolets de trompettes généré par l'effet d'echoplex, procédé innovant à l'époque et déjà utilisé dans des oeuvres comme 'Planet of the Apes', 'Tora! Tora! Tora!' et plus tard dans 'Alien' (1979), et qui permet d'obtenir un écho sonore du jeu instrumental. Ces fameux triolets sont particulièrement intrigants et énigmatiques, à l'instar des quatre premières notes du début du premier mouvement de la cinquième Symphonie de Beethoven. L'anecdote probablement légendaire raconte que Beethoven, à qui l'on aurait demandé à l'époque la signification de ce motif, aurait répondu: "le destin frappe à la porte". Sans aller jusqu'à faire un rapprochement un peu simpliste et anachronique, on pourrait penser que ce motif énigmatique est le pendant de celui de Beethoven dans sa célèbre Symphonie. L'écho donne ici l'impression d'une idée d'intemporalité, comme une sorte de flash qui traverserait les profondeurs du temps pour remonter du passé (ou peut être y descendre vu qu'il s'agit d'un écho décroissant, comme tous les échos). De plus, le motif de triolets est en "contre-utilisation" durant le thème de Patton puisqu'il n'est pas en accord avec les harmonies du thème et qu'il dissone étrangement. On pourrait donc penser qu'il s'agit ici de la double face du général: l'homme militaire/stratège pour la marche et l'homme mythique/spirituel pour le triolet en écho. Ce motif évoque probablement aussi l'idée spirituelle du personnage et ses allusions aux combats Carthaginois, Patton croyant à l'idée de la réincarnation, affirmant qu'il était un poète à cette époque, d'où l'idée intemporelle de ce motif qui survit au passé. Quelque part, il s'agirait alors d'une astuce permettant au compositeur d'exprimer le lien quasi mythologique entre le général et ses idées sur la réincarnation de grands guerriers du passé, autant d'éléments qui ont certainement servis de source d'inspiration pour un maestro totalement emporté par son sujet. Quoiqu'il en soit, on pourrait encore discuter pendant des heures sur la signification et le symbolisme de ce motif énigmatique, qui continue encore aujourd'hui à susciter la passion et l'intérêt de la plupart des béophiles du monde entier. Le thème de Patton, la marche à proprement parler, est un motif entraînant qui se superpose à un second motif en contrepoint, exposé par un orgue dès le générique de début, plus lent et solennel. Ce motif d'orgue évoque l'aspect plus spirituel et introspectif du personnage de Patton, la musique se plaçant très clairement tout au long du film du point de vue du général. Pour cela, le compositeur fait régulièrement appel aux motifs de triolets de trompettes en écho au sein d'une écriture atonale, sombre et mystérieuse. Goldsmith évoque ainsi l'âme du général mais aussi sa haine contre le vingtième siècle dans lequel il se sent mal à l'aise, ce qu'il finit même par avouer à l'un de ses commandants à qui il se confie (l'utilisation de cette musique dans la scène où Patton admire les ruines de Carthage est splendide!). On retrouve aussi une écriture plutôt tendue et psychologique pour la plupart des scènes où Patton évoque 'les fantômes' historiques du passé (Carthage, Napoléon, Jules César, etc.), prouvant une fois encore toute la complexité spirituelle du personnage et ses tourments rendus à travers une grande partition orchestrale en double couche, à la fois physique (l'orchestre, la musique martiale) et spirituelle (les triolets de trompettes en écho, l'orgue). Dans les scènes de bataille, Jerry Goldsmith s'attache à décrire les victoires héroïques du général avec le rappel de son thème sous la forme d'une marche militaire excitante et très entraînante. Goldsmith évoque aussi de temps à autre les avancées Allemandes à travers un thème martial plus sombre ('The German March'), mais la majeure partie de la partition (environ 33 minutes de musique sur 2h48, ce qui est très peu vous en conviendrez!) s'articule essentiellement autour de la description du personnage et de ses différentes facettes, la musique rejoignant ainsi l'objectif premier du réalisateur en offrant un complément émotionnel/psychologique particulier à la mise en scène inspirée du réalisateur. Avec 'Patton', musique et images sont dans une symbiose totale. Ici, pas de musique superflue ni d'effets de redondance! La musique arrive dans le film quand il faut, aux moments adéquats sans jamais en faire de trop, ce qui explique probablement le peu de musique présente dans le film. Tour à tour sombre, tourmentée, héroïque et tragique, la partition de 'Patton' est de loin l'un des plus grands chef-d'oeuvres de Jerry Goldsmith, une oeuvre d'une profondeur rare, écrite à une époque où les musiciens pouvaient encore exprimer tout leur art sans avoir à se plier aux exigences mercantiles contraignantes des producteurs hollywoodiens. Partition symphonique sans concession, 'Patton' se veut l'écho (à l'image de l'entêtant motif de triolets) des convictions, de la foi inébranlable et des idéaux philosophiques/humains/spirituels du célèbre général américain, une partition passionnante de bout en bout qui mériterait même d'être étudiée et approfondie par tous les musicologues du monde entier. Preuve en est qu'il n'y avait décidément qu'à cette époque où les compositeurs pouvaient encore exprimer à Hollywood leur potentiel artistique avec une telle imagination débridée! ---Quentin Billard |