1-Woody's Roundup 1.53*
2-When She Loved Me 3.05**
3-You've Got a Friend in Me
(Wheezy's Version) 2.56***
4-Zurg's Planet 3.39
5-Wheezy and the Yard Sale 3.11
6-Woody's Been Stolen 1.28
7-Chicken Man 1.17
8-Woody's Dream 3.55
9-Jessie and the Roundup Gang 1.24
10-Woody's a Star 1.28
11-Let's Save Woody 2.07
12-Off to the Museum 1.29
13-Talk to Jessie 0.43
14-The Cleaner 1.50
15-Al's Toy Barn 4.00
16-Emperor Zurg vs Buzz 2.41
17-Use Your Head 4.18
18-Jessie's in Trouble 2.14
19-Ride Like the Wind 1.29
20-You've Got a Friend in Me
(Instrumental) 2.59

*Ecrit par Randy Newman
Interprété par
Riders in the Sky
**Ecrit par Randy Newman
Interprété par Sarah McLachlan
***Ecrit par Randy Newman
Interprété par Robert Goulet.

Musique  composée par:

Randy Newman

Editeur:

Disney Records 60647-7

Album produit par:
Randy Newman, Frank Wolf
Montage musique:
Bruno Coon

(c) 1999 Walt Disney Music Company. All rights reserved.

Note: ***
TOY STORY 2
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Randy Newman
Après un formidable ‘Toy Story’ délirant, John Lasseter rempile pour un second épisode encore plus remarquable, toujours produit par le tandem Pixar/Disney, et épaulé ici de Lee Unkrich et de Ash Brannon. Le shérif Woody continue de rester le jouet préféré du jeune Andy, avec Buzz l’éclair. La bande des jouets de la chambre d’Andy continuent de mener leur train-train quotidien, jusqu’au jour où la mère d’Andy organise un vide-grenier dans lequel elle se débarrasse de quelques vieux jouets de son fils. L’un d’eux, le pingouin Siffli, réclame de l’aide à ses amis jouets et se voit secouru par Woody, qui se fait alors malheureusement embarquer à sa place par un collectionneur de jouet sans scrupules. Ce dernier possède une importante collection de jouet qu’il s’apprête à revendre au prix fort à des acheteurs japonais. C’est là que Woody fait la connaissance de trois nouveaux amis: Stinky Pete le prospecteur, Jessie la jolie cow-girl et Pile Poil le cheval. Il va alors découvrir qu’il est une véritable star adorée par des milliers d’enfants. Mais ses amis sont à sa recherche afin de le sauver des griffes du collectionneur déjanté.

‘Toy Story 2’ est la preuve incontestable que toutes les suites ne sont pas forcément mauvaises au cinéma, et qu’il existe quelques exceptions spectaculaires comme c’est le cas pour ce nouveau chef-d’oeuvre d’animation des studios Pixar, un vrai trésor d’inventivité, d’humour et même d’émotion. Chaque scène semble avoir été conçu pour aller visuellement et scénaristiquement encore plus loin que l’opus d’origine. Les personnages sont davantage développés, le rythme semble avoir été encore accentué, l’émotion est bien plus présente (avec au passage une scène chantée dans le plus pur style mélo Disney), l’humour est toujours à son zénith est l’aventure est au rendez-vous avec quelques brillantes séquences comme la traversée du magasin de jouets en voiture avec une poupée Barbie ou celle du sauvetage final à l’aéroport. John Lasseter, Ash Brannon et Lee Unkrich se sont véritablement déchaînés sur cette suite haute en couleur, où chaque spectateur pourra retrouver son âme d’enfant tout en vibrant pour les spectaculaires aventures déjantées de ses jouets farfelus mais tellement attachants. A noter au passage quelques traditionnelles clins d’œil cinématographiques comme ‘Jurassic Park’ (scène où l’on aperçoit Rex le dinosaure dans le rétroviseur d’une voiture), ‘A Bug’s Life’ (que l’on aperçoit furtivement sur le poster du film au cours d’une scène), ‘Star Wars The Empire Strikes Back’ (pour l’affrontement entre Buzz l’éclair et Zorg au début du film), ‘2001 A Space Odyssey’, ‘Goldfinger’, ‘Superman’, ‘Tron’, ‘Raiders of the Lost Ark’, etc. On sent à quel point le trio de réalisateur s’est éclaté sur ce film d’animation exemplaire, qui représente quand même des millions d’heures de travail pour obtenir une image et une animation nettement plus évoluée que celle du premier opus (déjà fort réussie au demeurant). Le résultat est indiscutablement spectaculaire: en plus d’être un film drôle, rafraîchissant, divertissant et touchant, ‘Toy Story 2’ est déjà considéré par beaucoup comme un grand chef-d’œuvre du film d’animation contemporain. En tout cas, le public ne s’y est pas trompé, puisque avec son budget initial d’environ 90 millions de dollars, le film a remporté plus de 245 millions, soit 150% le budget d’origine. En clair : voilà un excellent film d’animation à ne rater sous aucun prétexte!

Randy Newman signe à nouveau la musique de ce second opus après nous avoir offert une partition vivante et colorée pour le premier épisode. Seule ombre au tableau : le score de ‘Toy Story 2’ n’apporte rien de neuf par rapport au film précédent et se contente de recycler les formules musicales de ‘Toy Story’. Néanmoins, on retrouve aussi cette même fraîcheur et ce même fun qui faisait déjà tout le charme de la partition du premier opus. Avec l’introduction du score, ‘Zurg’s Planet’, Newman place son score sous le signe de l’aventure avec une introduction héroïque à l’ancienne, fanfare et percussions martiales en avant. Le compositeur semble même pasticher le style de scores héroïques hollywoodiens tendance ‘Krull’ de James Horner ou ‘Superman’ de John Williams, pour accompagner la scène introductive de l’affrontement entre Buzz l’éclair et Zorg. Comme d’habitude, Randy Newman soigne particulièrement ses orchestrations et apporte une fraîcheur et une énergie considérable aux images du film. ‘Wheezy and the Yard Sale’ confirme l’orientation aventureuse de la partition de ‘Toy Story 2’ pour un nouveau morceau débordant de rythme et d’énergie. Même chose pour la scène du vol de Woody par le collectionneur déjanté dans ‘Woody’s Been Stolen’, vents, cordes et cuivres s’en donnant ici à coeur joie avec des orchestrations toujours très colorées et particulièrement soignées. Newman évoque le collectionneur dans ‘Chicken Man’ où l’on retrouve les traditionnels effets mickey-mousing chers au compositeur, le morceau oscillant entre humour et malice avec une certaine habileté. A noter l’utilisation très réussie d’éléments jazzy dans ‘Woody’s Dream’, cohabitant avec quelques effets mickey-mousing indissociables de la musique du film. ‘Jessie and the Roundup Gang’ illustre quand à lui la rencontre entre Woody et la bande à Jessie. C’est l’occasion pour Randy Newman d’évoquer la jolie cow-boy jouet et le shérif intrépide par des accents western à la Aaron Copland, tendance ‘Appalachian Spring’ ou ‘Billy the Kid’, un peu comme il l’avait déjà fait dans son score pour le western parodique ‘Maverick’ avec Mel Gibson et Jodie Foster. Randy Newman apporte énergie et humour au film de John Lasseter, comme le confirme par exemple ‘Woody’s A Star’ et son atmosphère enjouée et agréable, dominé par un orchestre qui s’en donne ici à coeur joie pour évoquer l’émerveillement de Woody lorsqu’il découvre qu’il est une véritable star adoré par des milliers d’enfants et de collectionneurs du monde entier.

Les morceaux d’action/aventure comme ‘Let’s Save Woody’ (Buzz et ses amis partent à la rescousse de Woody) sont quand à eux dans la continuité directe des morceaux d’action du premier opus, entre mickey-mousing, élans orchestraux, rythmiques et orchestrations denses. ‘Talk to Jessie’ paraît quand à lui plus apaisé avec ses cordes chaleureuses qui suggèrent une certaine tristesse, illustrant les sentiments de déception de Jessie lorsqu’elle comprend que Woody est prêt à les abandonner pour retrouver son propriétaire. A noter l’utilisation d’une mélodie qui rappelle beaucoup certaines mélodies du ‘Lac des cygnes’ ou du ‘Casse Noisette’ de Tchaïkovski dans le très sympathique ‘The Cleaner’, pour la scène où un réparateur de jouet s’occupe de redonner une seconde vie à Woody. Newman met ici l’accent sur des vents légers, des cordes enjouées, des pizz sautillants et quelques touches de célesta, avec cette légèreté et cette vivacité qui sied à merveille à la scène en question, avec, au passage, un classicisme d’écriture particulièrement agréable. ‘Al’s Toy Barn’ repart quand à lui dans un cocktail détonnant d’action/aventure débouchant sur l’excitant ‘Emperor Zurg Vs. Buzz’ qui rappelle beaucoup le style de certains scores action/comédie de John Debney, cuivres, cordes, vents et percussions à l’appui (pour l’affrontement entre Buzz l’éclair et Zorg vers la fin du film). Les trois derniers morceaux du score, ‘Use your Head’, ‘Jessie’s in Trouble’ et ‘Ride Like the Wind’ accompagnent le sauvetage final de Woody avec une énergie sans cesse renouvelée. Newman réutilise le style western joyeux à la Copland dans ‘Use your Head’ pour évoquer la bravoure de Woody, comme dans le très entraînant ‘Jessie’s In Trouble’ et ses touches mickey-mousing, sans oublier le grand morceau d’action final, ‘Ride Like The Wind’, entre envolées héroïques et passages action du plus bel effet!

On sent quand même à quel point Randy Newman s’est fait ici plaisir en écrivant la musique de ‘Toy Story 2’, même si l’on ne pourra pas se mettre grand chose de neuf sous la dent, d’autant que le compositeur ne nous a pas particulièrement gâté d’un point de vue thématique (qui reste relativement inexistante dans le film, ce qui paraît quand même curieux pour un film de ce genre!). On appréciera ici les accents western un peu parodiques que Newman s’amuse à glisser de temps à autre dans sa partition, entre deux morceaux de mickey-mousing et quelques passages d’action efficaces et colorés. La musique apporte son lot d’énergie et de fun au film de John Lasseter mais sans vraiment réussir à se détacher du côté purement fonctionnel de la musique. Néanmoins, sur l’album, le score s’écoute avec une grande facilité, Newman nous offrant même en guise de bonus une version instrumentale de la chanson ‘You’ve Got a Friend In Me’, chanson jazzy emblématique du score de ‘Toy Story’, sans oublier la très belle chanson ‘When She Loved Me’ (interprétée par Sarah McLachlan), accompagnant la scène où Jessie se remémore ses moments heureux avec son ancienne propriétaire, une chanson un peu mélo typique des productions musicales de chez Disney, toutes les chansons du film ayant été écrites par Randy Newman lui-même (qui est un chansonnier à succès avant d’être un compositeur de musique de film). En clair, si vous avez adoré la musique du premier épisode, vous vous régalerez avec celle du second épisode, même si l’ensemble demeure moins inspiré et un peu trop similaire à la musique de ‘Toy Story’.


---Quentin Billard