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Musique composée par: Marco Beltrami Editeur: Réalisateur: Wes Craven Genre: Horreur/Thriller Avec: Christina Ricci, Jesse Eisenberg, Joshua Jackson, Shannon Elizabeth Artwork and pictures (c) 2005 Dimension Films. All rights reserved. Note: *** |
CURSED
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Marco Beltrami
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Après une conclusion somme toute très décevante pour la trilogie ‘Scream’, Wes Craven continue d’explorer l’univers des films d’épouvante avec ‘Cursed’, dans lequel il évoque le très usé thème du loup-garou en s’associant à nouveau au scénariste de ‘Scream’ Kevin Williamson pour nous pondre ce qui n’est autre qu’une variante du dit ‘Scream’ transposé dans l’univers de la lycanthropie. Ellie (Christina Ricci) est une jeune journaliste qui travaille à Hollywood. Entre son boulot, son fiancé taciturne Jake (Joshua Jackson) et son jeune frère Jimmy (Jesse Eisenberg), Ellie a fort à faire pour gérer au mieux sa vie et sa carrière. Un soir, alors qu’elle ramène chez elle son jeune frère, son véhicule heurte par accident celui d’une autre passagère, Becky (Shannon Elizabeth), que les deux individus tentent de sauver ensemble. Mais au moment où la jeune femme croit être libérée, un terrifiant loup-garou lui saute dessus et la dévore, n’en faisant qu’une bouchée. La bête blesse aussi Ellie et Jimmy. Désormais contaminés, les deux jeunes gens voient leur vie commencer à changer alors qu’ils ressentent de plus en plus des modifications dans leurs corps et leurs esprits. Ils ignorent encore que le loup-garou leur a transmis sa malédiction. Pendant ce temps, le monstre continue de roder dans les parages et de faire des victimes. S’ils espèrent sortir de ce cauchemar, Ellie et Jimmy devront tuer le loup-garou à l’origine de la malédiction, qui se cache quelque part dans leur entourage sous une apparence humaine, attendant la pleine lune pour se manifester et commettre ses méfaits.
Les producteurs de chez Dimenson Films (Harvey et Bob Weinstein) l’avaient pourtant annoncé: ‘Cursed’ allait être un ‘Scream’ version ‘Werewolf’ (loup-garou), rendant un grand hommage à ce mythe poussiéreux du cinéma d’épouvante d’antan. Pourtant, le résultat final est bien en dessous de ce que l’on était en droit d’attendre de la part de Wes Craven. Ce dernier recycle toutes les formules habituelles du slasher-movie (sursauts gratuits, scène à suspense avec des grandes ouvertes dans des maisons, twist final sur l’identité du tueur, etc.) en filant comme toujours quelques piques très ironiques envers le monde du show-biz -comme dans ‘Scream 3’- et plus particulièrement celui d’Hollywood (une scène se déroule dans une sorte de musée des plus célèbres monstres du cinéma d’épouvante américain comme ‘Frankenstein’ ou ‘le loup-garou’). On pense par exemple au moment où Joannie (Judy Greer) explique que pour rentrer dans ce milieu, elle a du ‘pomper’ pas mal de personne. Comme toujours, Wes Craven se plaît à mélanger une intrigue horrifique classique avec des touches d’humour parfois très satiriques, sauf qu’on a franchement l’impression de voir le réalisateur tourner ici en rond, tant il paraît incapable de se renouveler et de sortir du sentier tout tracé par ‘Scream’ (qu’il tente d’imiter ici vulgairement). Si cela fonctionnait parfaitement dans ‘Scream’ (car c’était encore tout frais à l’époque), cela devient vite rasoir ici! Et que dire aussi des effets spéciaux qui ne sont pas toujours à la hauteur – cf. le plan gore où Jake a un énorme trou béant dans le cou durant une scène de cauchemar qui aurait quand même pu être bien mieux fait, et ce même s’il s’agit juste d’une scène de rêve! Il faut dire que la genèse chaotique du film n’a rien aidé à l’affaire. En effet, le tournage initial du film a été carrément interrompu pour cause de remaniement de script de dernière minute. Certains acteurs ont donc fini par quitter le plateau pour cause de différends artistiques, et d’autres ont tout simplement été remplacés par la production – qui a somme toute perdu pas mal d’argent sur ce film. Après la réécriture du script (on imagine non sans mal que le scénario de départ devait être complètement catastrophique pour en arriver là – le plus grave étant que Wes Craven ne s’en soit pas aperçu avant de commencer à tourner le film!), la date de sortie du film a finalement été repoussée d’un an. Du coup, le résultat final ne peut qu’être décevant: avalanche de clichés, d’humour stupide et mal placé (cf. la scène du loup-garou qui fait un bras d’honneur – ridicule à souhait!), personnages inexistants et conventionnels (Christina Ricci pourrait tout aussi bien être Neve Campbell dans ‘Scream’!), etc. Reste quelques bonnes idées comme le coup de l’adolescent qui avoue son homosexualité à Jimmy, mettant en parallèle l’homosexualité et la lycanthropie d’une façon quelque peu audacieuse. Mais cela ne suffit pas à sauver le film du grotesque et de la banalité affligeante dans lequel il semble s’être embourbé, ‘Cursed’ donnant l’impression d’avoir été pondu à la va-vite en copiant ‘Scream’ sans grande imagination. Dommage, car on aurait pu s’attendre à quelque chose de bien plus grandiose de la part d’un Wes Craven décidément en petite forme ces derniers temps – cf. son récent ‘Red Eye’! Collaborateur de Wes Craven depuis la trilogie ‘Scream’, Marco Beltrami signe pour ‘Cursed’ un nouveau score horrifique pour lequel le mot d’ordre semble avoir été – à l’instar du film – faire une musique à la ‘Scream’. Beltrami suit donc les consignes et nous livre un nouveau score massif où les morceaux d’action/terreur côtoient les passages à suspense typiques du compositeur. Le score utilise aussi une bonne dose de rythmiques électroniques en tout genre pour renforcer le côté massif et excitant de la musique dans le film. Beltrami illustre les méfaits du loup-garou à travers de larges déchaînements orchestraux, renouant avec les orchestrations héritées de ‘Scream’: cuivres massifs, vents stridents, cordes dissonantes et agitées, percussions agressives, etc. Toutes les recettes du genre y passe, avec le traditionnel style horrifique de Marco Beltrami. Que ce soit l’attaque du loup-garou dans le parking souterrain, l’attaque du chien ou la confrontation avec Joannie puis avec Jake à la fin du film, rien n’échappe aux conventions fixées par Beltrami dans la trilogie ‘Scream’. Le thème principal de ‘Cursed’ fait figure quand à lui de traditionnel ‘Love Theme’, évoquant la relation entre Ellie et Jake, thème plus mélodique et intime que Beltrami développe tout au long du film, incluant une très sympathique reprise finale avec une batterie et une version avec vocalise. La partition alterne tout au long du film entre action tonitruante et suspense macabre avec une intensité toujours appréciable chez le compositeur. Seule ombre au tableau : rien de neuf à se mettre ici sous la dent! Malgré l’efficacité et l’intensité indéniable de cette musique à l’écran, on est bien loin ici du brio de ‘Scream’, que le score de ‘Cursed’ tente d’imiter sans jamais atteindre les sommets de ce dernier. Comme on dit, on ne change pas une équipe qui gagne, sauf qu’à force de trop vouloir se répéter, on finit par lasser, par ennuyer. C’est le cas avec cette nouvelle partition horrifique de Marco Beltrami qui nous offre néanmoins quelques bons moments sur ce score violent, sombre et agité qui devrait plaire à tous les fans du compositeur, quelque part entre les meilleurs moments de ‘Scream’ et les passages d’action bourrins à souhait de ‘Blade 2’. Pour les fans uniquement! ---Quentin Billard |