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1-The Clearing Main Theme
(Solo Violin) 1.20 2-Arnold Gets Dressed 1.23 3-Arnold On His Way 1.47 4-Wayne, Please Don't Be Late 1.00 5-Arnold Kidnapps Wayne 1.27 6-The Clearing Main Theme (Solo Piano) 2.45 7-The Journey Into The Forest 2.09 8-A Cigarette Break 1.50 9-Do You Know Louise Miller? 1.32 10-Have Always Had That Mustache 2.24 11-I Love My Wife 2.33 12-Tim Yells At Fuller 2.22 13-Wayne's Cell Phone Rings 1.36 14-I Love Him and She Admires Him 1.28 15-At The Stream 5.43 16-It's Blood 1.48 17-Wayne Makes A Run For It 2.09 18-She's On The Move 2.53 19-Stop Here Please 0.53 20-You Need A Sign of Life 5.38 21-Don't Forget The Trash 1.43 22-The Interrogation 1.45 23-Wayne's Murder 0.45 24-I Have Everything I Need 3.14 25-The Clearing Main Theme (Orchestral Version) 3.08 Musique composée par: Craig Armstrong Editeur: Varèse Sarabande VSD-6585 Album produit par: Craig Armstrong, David Donaldson Producteur exécutif: Robert Townson Directeur en charge de la musique pour 20th Century Fox: Robert Kraft Musique supervisée pour la 20th Century Fox: Michael Knobloch Fox Music Business Affairs: Tom Cavanaugh Searchlight Business Affairs: Christine Bergren Artwork and pictures (c) 2004 Fox Searchlight Pictures. All rights reserved. Note: *** |
THE CLEARING
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Craig Armstrong
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Le producteur néerlandais Pieter Jan Brugge est passé pour la première fois derrière la caméra avec ‘The Clearing’ (L’enlèvement), thriller hollywoodien banal et conventionnel relatant le kidnapping d’un homme d’affaire par un ancien employé tourmenté. Wayne Hayes (Robert Redford) mène une vie confortable avec sa femme Eileen (Helen Mirren), jusqu’au jour où il est kidnappé alors qu’il s’apprêtait à partir au travail. Son ravisseur, Arnold Mack (Willem Dafoe), semble en savoir beaucoup sur lui. Il était autrefois employé dans une ancienne entreprise de Wayne. Avec son otage, il se met alors en route à travers les bois en direction des véritables commanditaires de cet enlèvement. Pendant ce temps, sa femme, effondrée, collabore avec le FBI pour préparer sa libération. Mais les nouvelles tardent à venir jusqu’au jour où une demande de rançon bien tardive atterrit chez les Hayes. Le kidnappeur exige que ce soit Eileen en personne qui lui remette la rançon.
‘The Clearing’ reprend donc le concept usé jusqu’à la moelle du film de kidnapping comme on en a vu à la pelle ces derniers temps au cinéma américain (‘The Ransom’, ‘Proof of Life’, etc.). Mais cette fois-ci, le parti pris du film est de montrer l’enlèvement sous un angle psychologique et finalement peu policier. L’ensemble du film est porté par le face à face tendu entre Robert Redford et Willem Dafoe dans une longue randonnée à travers les bois, deux monstres sacrés du cinéma américain qui nouent ici une relation ambiguë, entre tension, violence et compassion. L’un est un riche industriel qui n’aspire qu’à une vie paisible avec la femme qu’il aime mais qu’il a trompé une fois, l’autre est un chômeur au bout du rouleau prêt à tout pour aider son couple à s’en sortir. Le ton lent et diablement monotone du film accentue l’inexorable sensation du temps qui passe, la tension montant progressivement tout au long du film jusqu’à un forcément climax tragique. Hélas, à force de trop vouloir jouer sur l’affrontement psychologique et les échanges verbaux entre le ravisseur et son otage (ils parlent de leurs valeurs, de leurs vies, de leurs problèmes, etc.), le réalisateur Pieter Jan Brugge plombe son film dans un statisme agaçant, d’autant que la structure narrative des flash-backs n’est pas toujours très nette et prête parfois à confusion (comment expliquer par exemple dès la première vision qu’Eileen reçoive le sang et les lunettes de son mari alors que Wayne et Arnold sont toujours en train de grimper dans les bois?), preuve que le réalisateur manque encore de savoir-faire et filme son histoire de façon extrêmement morose et quelconque, sans grande conviction. Reste un affrontement réussi entre les deux stars et une fin poignante. Au final, on ne retiendra pas grand chose de ce thriller dramatique ennuyeux et totalement dénué d’imagination! La musique de Craig Armstrong accentue à son tour cette sensation du temps qui passe, du drame qui se joue à chaque instant, la sensation de perdre un être cher et d’être incapable de faire la moindre chose pour empêcher cette tragédie. Pour se faire, Armstrong utilise une pléiade de synthétiseurs et autres rythmiques électroniques agrémentées d’un piano solitaire et de quelques cordes. La musique demeure atmosphérique, sombre, lente et mélancolique du début jusqu’à la fin, rappelant par moment les ambiances moroses de ‘The Bone Collector’ ou celles, plus humaines, de ‘The Quiet American’. Le score de ‘The Clearing’ s’articule autour d’un thème principal sombre et mélancolique, joué dans ‘The Clearing Main Theme’ par un violon soliste de qualité – entendu vers le milieu du film dans le très beau ‘It’s Blood’, lorsque la famille Hayes reçoit du sang appartenant à Wayne. La mélodie du ‘The Clearing Main Theme’ possède une certaine fragilité, une tristesse sous-jacente empreinte de fatalisme, transcendée par la beauté du violon solitaire sur fond de cordes/synthé sombres. A noter qu’Armstrong reprend aussi ce thème à la piste 6 dans une très belle version pour piano solo. Le reste du score est bien moins mélodique et conserve au contraire un ton atmosphérique et morose très pertinent sur les images du film. L’ouverture du film débute avec le sombre ‘Arnold Gets Dressed’ qui nous permet de découvrir le thème associé à Arnold, motif de piano sombre illustrant les tourments du kidnappeur et le drame à venir. Les nappes de synthétiseur renforcent cette sensation de tension, de danger. Plus rythmé, ‘Arnold on His Way’ suit le moment où Arnold prend le métro et est sur le chemin, décidé à kidnapper Wayne. On notera ici l’utilisation de rythmiques électro/techno de qualité avec la présence du tandem piano/synthé comme Craig Armstrong les affectionne tant. Les rythmiques techno renforcent ici la détermination du personnage avec habileté. Le piano reste continuellement tout au long du score l’instrument de l’intimité et des sentiments des personnages, comme le confirme ‘Wayne, Please Don’t Be Late’ lorsque Wayne part au travail au début du film, ou dans le sombre ‘At The Stream’ lorsque Wayne et Arnold font une pause près d’un ruisseau, Armstrong accentuant ici la tension et le suspense. Ces deux éléments sont d’ailleurs le point fort du score de ‘The Clearing’, des morceaux comme le kidnapping (‘Arnold Kidnaps Wayne’) ou le début de la randonnée en forêt (‘The Journey Into The Forest’) permettant au compositeur de développer ses différentes textures sonores électroniques en mélangeant différentes nappes synthétiques, des sonorités brumeuses et glauques à la fois. A ce sujet, ‘The Journey Into The Forest’ est assez impressionnant, entre suspense, tension et morosité sous-jacente, toujours annonciatrice du drame à venir. Le reste du score évolue sans surprise entre ces moments plus mélancoliques et ces nombreux passages à suspense atmosphérique, comme le confirme ‘A Cigarette Break’ avec son mélange cordes/synthé ou ‘I Love My Wife’ et ces sonorités inquiétantes et dissonantes typiques de toute bonne musique de thriller conventionnel (on pourrait aussi citer ‘Wayne’s Murder’ et ses sonorités électroniques macabres particulièrement inquiétantes et suffocantes). La tension atteint même un certain climax dans ‘Wayne Makes a Run For It’ où Armstrong utilise des percussions électroniques plus agressives lorsque Wayne tente de s’échapper à travers les bois. Idem pour ‘She’s On The Move’ lorsqu’Eileen part remettre l’argent de la rançon en suivant les instructions du ravisseur. Evidemment, Armstrong n’en oublie pas pour autant l’émotion lié à ce drame humain comme le confirme le poignant et sombre ‘It’s Blood’ pour la très belle reprise du thème principal au violon lors de la scène du sang, sans oublier le magnifique ‘I Have Everything I Need’ pour la scène finale pour laquelle Armstrong nous propose une très belle partie de piano/cordes placée sous le signe de l’émotion, du souvenir et de l’amour, Eileen se remémorant son mari comme un être qui l’a aimé et qui, après avoir connu son amour, a considéré que la vie lui avait tout donné. Evidemment, un passage aussi poignant ne pouvait que permettre à Craig Armstrong de nous offrir un passage magnifique et vibrant qui conclut le score sur une ultime touche d’émotion. L’album du score se termine sur une ultime reprise du ‘The Clearing Main Theme’ dans une version orchestrale de toute beauté. ‘The Clearing’ est le genre de score atmosphérique et lent qui devrait plaire aux fans de Craig Armstrong, les autres risquant fort d’être déçu par son manque d’énergie et son côté somme toute très répétitif et monotone. La musique colle parfaitement à l’atmosphère du film de Pieter Jan Brugge mais parvient difficilement à capter notre attention, même si l’on appréciera le mélange entre noirceur et émotion qui se dégage de certains morceaux du score, Armstrong nous rappelant avec intérêt qu’il a décidément un sérieux penchant pour les atmosphères tristes, sombres et moroses, un fait que pourraient venir confirmer bon nombre de ses partitions pour le cinéma U.S. Evidemment, ‘The Clearing’ n’échappe pas à la règle. Reste que la musique est assez difficile à écouter en dehors des images mais possède néanmoins une ambiance suffisamment prenante et réussie pour nous permettre d’adhérer à ce score atmosphérique de qualité, à réserver essentiellement aux inconditionnels de Craig Armstrong! ---Quentin Billard |