1-Touge 0.46
2-The Fast and the Furious:
Tokyo Drift 7.05
3-Saucin' 4.28
4-Neela Drifts 3.27
5-Preparation 1.10
6-N20 0.49
7-Mustang Nismo 2.21
8-Underground 1.33
9-Hot Fuji 1.55
10-This is My Mexico 1.23
11-Welcome to Tokyo 1.54*
12-DK vs. Han 3.32
13-Downtown Tokyo Chase 2.23
14-Aftermath 1.22
15-Empty Garage 1.01
16-DK's Revenge 1.09
17-Journey Backwards 0.58
18-Sumo 1.37
19-Shaun's Crazy Idea 2.44
20-Dejection 1.12
21-Kamata 1.32
22-Two Guns 1.29
23-I Gotta Do This 1.14
24-Megaton 2.16
25-Neela Confronts DK 1.47
26-Winner...Gets...Me 1.21
27-War Theory 1.54
28-I Don't Need You
To Save Me 0.57
29-Neela 1.44
30-Symphonic Touge 6.50

Musique  composée par:

Brian Tyler

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-6745

Album produit par:
Brian Tyler
Producteur exécutif de
Varèse Sarabande:
Robert Townson
Producteurs exécutifs de l'album:
Kathy Nelson, Justin Lin,
Neal H. Moritz

Directeur de la musique pour
Universal Pictures:
Kathy Nelson, Harry Garfield

Artwork and pictures (c) 2006 Universal Studios. All rights reserved.

Note: ***1/2
THE FAST AND THE FURIOUS:
TOKYO DRIFT
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Brian Tyler
Troisième volet d’une série de films d’action se déroulant dans l’univers des voitures de course tunées (technique consistant à booster les moteurs des voitures pour leur permettre d’atteindre des vitesses vertigineuses), ‘The Fast and the Furious: Tokyo Drift’ nous plonge cette fois-ci dans le monde du drift en plein coeur de Tokyo, au Japon. Tête brûlée rebelle et casse-cou, le jeune Sean Boswell (Lucas Black) voue une admiration sans borne pour les voitures de sport équipées de tuning. Après avoir provoqué un accident, Sean est condamné par la police californienne. Son père, un militaire de carrière qui vit à Tokyo, accepte alors de le prendre sous sa tutelle pour lui permettre d’échapper à la prison. L’adolescent part donc s’installer à Tokyo dans la maison de son père, l’obligeant à respecter une règle stricte: ne plus toucher un seul volant de voiture. Mais le Gaijin (étranger) qui débarque dans cette ville bruyante et surpeuplée va très vite faire la connaissance de Twinkie (Bow Wow), un ami qui va lui faire découvrir l’univers du drift. Il s’agit d’un sport clandestin audacieux et dangereux consistant à conduire des voitures de sport en exécutant des manoeuvres de glissements à grande vitesse (généralement, entre 130 et 170km/h, et parfois plus) d’un côté vers l’autre en utilisant le frein à main. Le drift nécessite de maîtriser parfaitement le freinage et l’angle du virage. Il se trouve que ce sport automobile de l’extrême est justement né au Japon dans le milieu des années 60. Il était à l’origine pratiqué dans les montagnes (on l’appelait le ‘Touge’) et s’est très vite transformé en ‘drift’, encore couramment pratiqué à Tokyo et dans d’autres pays.

Un soir alors qu’il vient faire un tour dans un parking souterrain où l’on pratique intensivement le drift, Sean provoque Takeshi DK (Brian Tee), le jeune cousin d’un dangereux yakuza pour lequel il s’occupe de gérer les comptes avec son collègue Han (Sung Kang). DK lance alors un défi à Sean, une course de drift que le jeune américain perd très rapidement, abîmant la voiture que lui a prêté Han. Afin de rembourser la voiture qu’il a endommagée, Sean travaille alors pour Han et lui rend plusieurs services. Puis, très vite, Han se lie d’amitié avec le jeune adolescent et l’initie à la technique du drift. Il est désormais prêt à se mesurer aux plus grands et à défier le dangereux DK, le roi du drift. Voilà un film d’action 100% speed parfait pour les jeunes en manque de sensation forte, les autres risquant fort de s’ennuyer devant cette succession d’images surexcitées et de montages épileptiques tendance ‘clip MTV’. Les cascades, toutes impressionnantes, sont réalisées avec maestria mais l’histoire s’avère être très pauvre et n’est qu’un prétexte à une succession de scènes de course et de défis de drift. Lucas Black, interprète du jeune héros, est aussi inexpressif que dénué de charisme. Seul bon point: une peinture assez juste du monde de la nuit à Tokyo et des courses de drift. Pour le reste, c’est une avalanche abrutissante d’action et de courses automobiles, pour les fans du genre uniquement!

La musique de Brian Tyler accompagne avec fun et énergie les images du film de Justin Lin, pour lequel Tyler avait déjà écrit la musique de son précédent film, ‘Annapolis’. Le score de ‘The Fast and the Furious: Tokyo Drift’ permet au compositeur d’explorer cette fois-ci un autre registre, celui du rock/électro/techno moderne, louant au passage les services du guitariste Slash, célébrité du monde du rock extrêmement productif qui fonda les groupes ‘Gun N’Roses’, ‘Slash’s Snakepit’, ‘Slash’s Blues Ball’ et ‘Velvet Revolver’. Le score de Brian Tyler évolue ainsi entre pistes atmosphériques et morceaux d’action survitaminés dominés par les percussions, les synthétiseurs et la guitare électrique de Slash. Tyler y ajoute la traditionnelle partie orchestrale qui est ici bien moins présente que dans ses précédentes oeuvres, mais qui intervient surtout dans les morceaux d’action surexcités de la dernière partie du film. Le premier morceau de score entendu dans le film intervient dans ‘Winner…Gets…Me’ lorsque Sean défie un type au début du film. Le morceau fait intervenir différentes guitares électriques pour des sonorités rock moderne qui pourraient presque faire penser à la musique d’un western urbain contemporain. A noter ici l’apparition d’un riff de guitare cool associé au personnage de Sean dans le film. Le morceau se conclut sur une rythmique tendance hip hop/électro brève mais dynamique. Et ce n’est qu’un bref aperçu de ce qui nous attend dans le reste du score de Brian Tyler.

L’arrivée à Tokyo se fait au son de l’excitant ‘Welcome to Tokyo’, morceau écrit par Tyler et Slash mettant en avant les guitares électriques rock avec rythmique hip hop/urbaine et sonorités électro modernes pour créer un univers musical en adéquation avec l’immense ville surpeuplée de Tokyo et son univers de jeunes où se déroulent principalement les courses de drift. Le riff de Sean revient dans le cool et plus tranquille ‘Sumo’ lorsque Han envoie Sean réclamer de l’argent à un Sumo et que ce dernier lui fiche une bonne correction. Une pièce comme ‘Megaton’ est plus représentative quand à elle de la facette techno/électro du score. Tyler base son morceau sur un rythmique techno complètement déchaînée sur fond de samples en tout genre (des ‘yeah’ notamment) et de guitares électriques, idéal pour accompagner les scènes de drift. Les amateurs de rock/électro devraient prendre leur pied en écoutant ce morceau purement jouissif! D’autres morceaux comme ‘Empty Garage’ (scène où Sean et ses amis retournent au garage après la mort de Han) utilisent une rythmique pop/électro plus calme avec l’orchestre, la basse et les synthétiseurs (cf. dans un registre similaire ‘N20’). Tyler varie ainsi les ambiances et nous offre quelques moments d’une classe ultime comme l’incontournable ‘Mustang Nismo’ pour la scène où Sean et ses mais construisent ensemble la voiture pour l’ultime course contre DK à la fin du film. Le riff principal associé à Sean revient ici à travers la guitare électrique ultra rock de Slash, sur fond de batterie tendance rock/metal du plus bel effet. ‘Mustang Nismo’ apporte un fun incroyable à cette scène de préparatif de la course ultime, l’excitant riff de guitare parcourant tout le morceau avec un ‘style’ absolu, le genre de morceau que l’on n’aurait jamais espéré entendre chez du Brian Tyler mais qu’il a eu l’occasion de concrétiser grâce au film de Justin Lin!

On trouvera aussi certains morceaux aux tendances plus électro/techno comme ‘Hot Fuji’ ou ‘Saucin’, des morceaux qui évoquent le score de ‘Gone in 60 Seconds’ de Trevor Rabin, autre BO écrite pour un film d’action avec des courses de voiture qui semble avoir servi ici de modèle pour la musique de Brian Tyler. Mais ce sont surtout les musiques accompagnant les séquences de course de voiture et d’affrontements automobiles qui attirent ici toute notre attention. Un morceau comme les excitants ‘The Fast and the Furious: Tokyo Drift’, ‘DK vs. Han’ ou ‘Downtown Tokyo Chase’ se caractérisent par leurs rythmes excitants et leurs tempi effrénés. ‘The Fast and the Furious: Tokyo Drift’ est d’ailleurs sans aucun doute l’un des meilleurs morceaux d’action de tout le score de Tyler, mélangeant partie orchestrale massive et sonorités rock/électro/techno du plus bel effet. Le morceau accompagne ici la séquence de la course finale opposant Sean à DK avec une férocité orchestrale qui rappelle incontestablement certains passages de ‘The Hunted’ de Brian Tyler. Le compositeur maintient une tension et une excitation permanente pendant près de 7 minutes d’action non-stop durant lesquelles orchestre et partie rock/électro cohabitent avec une efficacité redoutable, du quasi jamais entendu chez Brian Tyler qui explore ici de nouveaux horizons sans révolutionner pour autant le genre du rock et de la musique électronique moderne. En tout cas, l’impact sur l’image est très réussi même si l’on regrettera une fois encore cette sale tendance à noyer la musique sous des tonnes de bruitages et autres effets sonores. Idem pour la course entre Han et DK dans les rues de Tokyo avec ‘Downtown Tokyo Chase’ et ‘DK vs. Han’ qui évoquent tout le frisson, la violence et la fureur de cet affrontement automobile sans limite dans les rues de la ville. A noter que le morceau ‘Symphonic Touge’ nous est ici offert en guise de bonus, Tyler reprenant tout simplement la partie orchestrale de la piste 2 seule, sans la partie rock/électro.

Brian Tyler n’en oublie pas pour autant la partie plus humaine et émotionnelle du film avec des morceaux plus intimes comme ‘Neela Drifts’ avec ses guitares apaisées avec sa rythmique hip hop (scène où Neela – Nathalie Kelley – montre ses talents de drifteuse à Sean) offrant l’occasion à Tyler de nous offrir un nouveau thème qui fait office ici de ‘Love Theme’ joué par une très belle guitare acoustique sur fond de rythmes hip-hop, sans oublier une très belle reprise du thème romantique dans ‘Neela’, toujours joué par une guitare acoustique sur un rythme cool et apaisé. Le reste du score est essentiellement dominé par quelques morceaux atmosphériques plus sombres qui évoquent les ennuis de Sean comme ‘I Don’t Need You to Save Me’ ou le menaçant ‘Two Guns’ évoquant la fureur de DK à grand renfort de percussions empruntées au début de ‘The Fast and the Furious: Tokyo Drift’.

Vous l’aurez certainement compris, la nouvelle partition de Brian Tyler pour ‘The Fast and the Furious : Tokyo Drift’ est bourrée de fun et d’énergie, parfaite pour se replonger dans l’ambiance surchauffée du film et des courses de voiture japonaises en drift. Si Tyler ne révolutionne pas la musique de film avec cette nouvelle partition, il nous offre néanmoins un score frénétique, moderne et excitant, retranscrivant tout le frisson des courses automobiles avec un fun toujours constant. En ce sens, ‘Downtown Tokyo Chase’, ‘The Fast and the Furious: Tokyo Drift’ ou ‘Mustang Nismo’ sont autant de morceaux jouissifs que de moments où Brian Tyler nous prouve un talent qu’on ne lui connaissait pas vraiment pour les musiques rock/électronique modernes qui collent à merveille à l’ambiance du film de Justin Lin (malheureusement envahi durant toute la première partie par des chansons souvent abrutissantes et sans grand intérêt musicalement). Si vous voulez découvrir une autre facette musicale de Brian Tyler, vous devriez vous pencher sérieusement sur ‘The Fast and the Furious: Tokyo Drift’, qui, sans être un grand chef-d’oeuvre du genre, n’en demeure pas moins un score de qualité excitant à souhait et bourré de fun!


---Quentin Billard