1-Family of Me 1.28*
2-RJ Enters the Cave 4.37
3-The Family Awakes 2.33
4-Heist 3.02*
5-Lost in the Supermarket 3.30*
6-Let's Call it Steve 3.40
7-Hammy Time 2.28
8-Still 2.38*
9-Play? 1.49
10-Rockin' the Suburbs
(Over the Hedge version) 4.57**
11-The Inside Heist 7.38
12-RJ Rescues His Family 4.18
13-Still (Reprise) 6.07*

*Ecrit et interprété par Ben Folds
**Interprété par William Shatner et Ben Folds
Ecrit par Ben Folds.

Musique  composée par:

Rupert Gregson-Williams

Editeur:

Sony Classical
828768336922

Producteur exécutif de l'album:
Sunny Park
Music Business Affairs:
Lenny Wohl
Coordinateur du score:
Becky Bentham
Musique additionnelle:
Halli Cauthery
Chansons produites par:
Ben Folds, Ben Grosse
Arrangements des cordes:
Paul Buckmaster,
Rupert Gregson-Williams

Artwork and pictures (c) 2006 Dreamworks SKG. All rights reserved.

Note: ***
OVER THE HEDGE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Rupert Gregson-Williams
En cette période estivale, les films d’animation se multiplient à un rythme effréné. Parmi les nouveaux dessins animés de l’été 2006 se trouve ‘Over the Hedge’ (Nos voisins les hommes), excellente nouvelle production animée des studios Dreamworks. Au printemps, la tortue Verne et ses amis se réveillent après avoir somnolés durant tout l’hiver. A leur sortie, ils découvrent qu’une gigantesque haie a envahi leur territoire. Ils rencontrent alors RJ, un raton laveur malicieux qui s’est endetté auprès d’un ours et qui n’a que quelques jours pour retrouver la nourriture de l’ours qu’il a accidentellement détruit en essayant de la lui voler. Très vite, RJ convainc les animaux de traverser l’immense haie pour aller chercher de l’autre côté de la nourriture chez les humains, à l’intérieur de cet endroit étrange et dangereux nommé ‘la banlieue’. RJ et ses nouveaux amis découvrent un lieu où prolifère la nourriture à volonté, idéal pour se créer de solides provisions pour toute l’année à venir. Mais le très pragmatique Verne se méfie de RJ et n’a de cesse d’alerter les autres sur le côté manipulateur de ce personnage, mais en vain. RJ devient alors le nouvel héros des animaux et gagne rapidement leur confiance et leur respect, au profit d’un Verne jaloux et soudainement délaissé. Mais le raton laveur est très vite rattrapé par sa propre conscience et commence à regretter d’avoir manipulé ses nouveaux amis pour arriver à ses fins.

‘Over the Hedge’ est une adaptation de la bande dessiné américaine créée par Michael Fry et T.Lewis et publiée en 1995, qui racontait déjà les aventures de nos héros à quatre pattes envahissant la banlieue humaine en quête de nourriture. Le film d’animation de Tim Johnson et Karey Kirkpatrick reproduit parfaitement les grandes lignes de la BD en restant fidèle à ce mélange d’humour et de dérision que constitue l’histoire de ‘Over the Hedge’. Le concept même de nous montrer des animaux à la découverte du monde humain était déjà particulièrement amusant en soi, mais rajouter par dessus l’intrigue de la chasse à la nourriture achève de rendre le tout particulièrement jouissif avec une belle morale en toile de fond (les animaux mangent pour vivre alors que les humains vivent pour manger), évoquant au passage le gâchis de nourriture perpétré par les hommes et la surconsommation coutumière de la civilisation humaine (à tel point que certaines scènes finissent par devenir légèrement dérangeantes), le tout accompagné d’un casting comme toujours particulièrement prestigieux – Bruce Willis, Garry Shandling, William Shatner, Nick Nolte, Thomas Haden Church, Eugene Levy, Catherine O’Hara, Avril Lavigne, etc. En VF, le film s’offre les services de Clovis Cornillac, Laurent Gerra, Jenifer, etc. L’animation est quand à elle toujours aussi remarquable et toute à l’honneur des génies de chez Dreamworks, qui ont particulièrement insistés ici sur le rendu réaliste de la fourrure des animaux et des différents éclairages et reliefs possibles sur les personnages. Comme toujours, le résultat est très proche de la perfection, avec des expressions très contrastées et réalistes sur les visages des personnages, ce qui les rend inévitablement très attachants, d’autant que comme toujours dans les productions Dreamworks, chaque personnage possède sa propre personnalité. Reste quelques scènes particulièrement jouissives comme la mission dans la maison, la fouine déguisée en chatte qui drague le chat, l’envol avec la fusée ou l’affrontement final contre l’exterminateur et ses pièges nucléaires. Entre humour, gags, délires, réflexion de fond et moments plus intimes, ‘Over the Hedge’ est une nouvelle belle réussite de la part des désormais très talentueux artisans de chez Dreamworks!

Etant donné son emploi du temps particulièrement chargé, Hans Zimmer – qui est toujours à l’heure actuelle directeur musical à Dreamworks – a confié la musique de ‘Over the Hedge’ à Rupert Gregson-Williams, le frère d’Harry Gregson-Williams, l’un des plus fidèles collaborateurs du compositeur allemand du studio Media Ventures, aujourd’hui rebaptisé ‘Remote Control’. Le compositeur n’a pas vraiment encore eu l’occasion de briller sur un film en particulier, ayant débuté officiellement en 1998 sur la série-B d’épouvante ‘Urban Ghost Story’ avant de poursuivre une carrière ordinaire dans les musiques de téléfilms et les séries en tout genre. ‘Over the Hedge’ est sans aucun doute le film le plus prestigieux que le musicien s’est vu offrir jusqu’à présent. Hélas, son score pour la nouvelle production d’animation Dreamworks ne restera pas dans les annales du genre, Rupert Gregson-Williams signant un score symphonique sympathique mais extrêmement quelconque. Néanmoins, une première écoute dans le film et sur l’album nous permettra d’apprécier le côté ‘fun’ et entraînant de cette musique totalement décomplexée et aussi énergique que le film lui même.

A la première écoute, le score surprend par son côté résolument orchestral et son éloignement très prononcé des conventions musicales de chez Media-Ventures. Ici, point de percussions électroniques ou de synthétiseurs derniers cris, c’est du 100% orchestral à l’ancienne! Dès le début de l’aventure, ‘RJ Enters the Cave’ (scène où RJ s’introduit dans la caverne de l’ours pour lui voler de la nourriture) utilise quelques rythmes sautillants tendance mickey-mousing et une petite rythmique associée à la malice de RJ. Les chœurs traduisent ici le sentiment d’émerveillement à la découverte de la montagne de nourriture entassée dans la caverne de l’ours. On retrouve par moment une fraîcheur orchestrale qui rappelle bon nombre de partitions de film d’animation du frangin du compositeur, Harry Gregson-Williams (on est guère loin par moment du style de ‘Shrek’). L’ambiance devient plus chaleureuse dans ‘The Family Awakes’ où la musique respire la jovialité et l’épanouissement avec des cordes plus majestueuses lorsque Verne et ses amis sortent de leur long sommeil hivernal à l’approche du printemps. On découvre aussi très rapidement le thème principal, plus nostalgique d’esprit, qui sera associé tout au long du film à RJ et ses nouveaux amis, un thème agréable bien que franchement guère mémorable (le genre de mélodie que l’on oublie très vite après avoir vu le film – dommage!). La scène où les animaux découvrent la haie gigantesque est accompagnée par des orchestrations plus mystérieuses et légères avec vents, harpe, cordes et choeurs, et comme toujours des orchestrations très soignées reflétant le style plus classique de Rupert Gregson-Williams. Puis, l’aventure commence enfin avec ‘Hammy Time’ pour la scène de l’opération nourriture dans la maison. Gregson-Williams nous livre ici des rythmes plus jazzy cool pour la scène de l’opération avec piano/sax/basse tendance ‘musique à la James Bond’, un peu comme Jim Dooley l’a fait récemment dans le court-métrage ‘A Christmas Caper’ inspiré de ‘Madagascar’. Après le très fun ‘Hammy Time’, l’action atteint des sommets dans le délirant ‘Play?’ pour la scène de la poursuite avec le chien et l’envol sur la fusée. Les orchestrations sont ici très soutenues, faisant la part belle aux cuivres et aux percussions sur une série de rythmes enjoués et excitants du plus bel effet. Dommage qu’une fois encore la musique ait tendance à être sous mixée dans le film, une très mauvaise habitude qu’Hollywood semble avoir pris depuis pas mal d’années déjà et qui nuit gravement à la qualité d’écoute de la musique dans le film (difficile d’apprécier le score à sa juste valeur en dehors de l’album).

L’aventure touche à sa fin avec deux morceaux d’action particulièrement entraînants là aussi, ‘The Inside Heist’ pour la scène de la poursuite en camion avec l’ours enragé, et ‘RJ Rescues His Family’, pour le sauvetage final de la nouvelle ‘famille’ de RJ, un dernier grand moment de bravoure avant une conclusion plus heureuse et paisible. A noter dans ce dernier morceau une écriture particulièrement rythmique et cuivrée qui rappelle là aussi bon nombre de partitions d’Harry Gregson-Williams (on sent bien à quel point Rupert travaille encore dans l’ombre de son frangin, ce qui expliquerait qu’il n’ait pas encore vraiment réussi à faire décoller sa carrière au cinéma). Au score original s’ajoute aussi les chansons pop originales interprétées par Ben Fold, et qui viennent ponctuer les moments clés du film, comme le titre-clé ‘Family of Me’, ‘Heist’, ‘Lost in the Supermarket’ ou bien encore le nostalgique ‘Still’ pour l’un des grands moments d’émotion du film. Les chansons sont toutes très sympathiques, hélas l’ensemble demeure très prévisible et sans surprise, à l’image du score même de Rupert Gregson-Williams, qui ne laissera pas un très grand souvenir malgré ses qualités d’écriture indéniable et sa bonne ambiance. On est bien loin ici de la folie d’un ‘Antz’ ou de l’imagination d’un ‘Chicken Run’. Néanmoins, Rupert Gregson-Williams remplit parfaitement le cahier des charges et apporte au film son lot de bonne humeur, d’aventure et d’émotion. Reste qu’Over the Hedge’ ne restera certainement pas dans les annales du genre!


---Quentin Billard