1-Parade Of Ants 1.01
2-Destroyer 2.05
3-Sad Lucas 0.59
4-Zac Attempts Potion 1.43
5-Head Of Council 1.07
6-Parents Leave On Trip 0.41
7-Zac Makes Potion 0.56
8-Colony Floods 0.47
9-Colony Destroyed 1.27
10-Mommo Awakens 2.05
11-The Queen 2.11
12-Team Competition 2.47
13-Wasp Attack 3.58
14-Honeydew Feast 2.25
15-The Ant Mother 2.25
16-Sneaking Home 1.20
17-Hang Gliding 2.01
18-Jellybeans 1.23
19-Frog Attack 2.15
20-Zac and Lucas 2.17
21-Exterminator Arrives 3.02
22-Asking for Wasp Help 1.37
23-Launching The Attack 1.47
24-Assault On Stan 6.05
25-Lucas Gets Named 2.12
26-Home Coming 1.13
27-Bullies and Sweet Rock 4.58

Musique  composée par:

John Debney

Editeur:

Varèse Sarabande
302 066 748 2

Produit par:
John Debney
Producteur exécutif:
Robert Townson
Coordinatrice du score:
Lola Debney
Superviseur production du score:
Melanie Mullens Hayson

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2006 Warner Bros Entertainment. All rights reserved.

Note: ***1/2
THE ANT BULLY
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Debney
Nouveau film d’animation des studios Warner Bros Animation, ‘The Ant Bully’ (Lucas, fourmi malgré lui) est la nouvelle oeuvre de John A. Davis, créateur du dessin animé à succès ‘Jimmy Neutron’ (2001) qui donna naissance par la suite à une série animée basée sur les aventures du petit génie. On retrouve donc dans ‘The Ant Bully’ un graphisme et une animation tout à fait similaire, avec cette fois-ci l’histoire de Lucas Nickle, un jeune garçon de 10 ans qui est devenu le souffre-douleur de la brute locale, Steve, qui aime bien le malmener de temps en temps avec sa bande de copains. Et comme si cela ne suffisait pas, Lucas déteste le nouvel endroit où sa famille est venue s’installer et s’isole en refusant de communiquer avec sa mère. Pour se défouler, il s’amuse à inonder le terrier des fourmis dans son jardin et à écraser les minuscules petits insectes, et ce jusqu’au jour où Zoc, le sorcier des fourmis, trouve un moyen d’anéantir la menace de celui que ses semblables surnomment ‘le destructeur’ : verser dans son oreille une potion magique qui le réduira à la taille d’une fourmi afin de le ramener dans la fourmilière et de le juger pour tous les crimes qu’il a commis envers les fourmis. Le tribunal des fourmis, dirigé par la grande reine suprême, décide que Lucas devra rester parmi eux et apprendre à devenir une fourmi, tout en recevant l’éducation de sa nouvelle tutrice, Kreela, la fiancée de Zoc. D’abord rebelle et sauvage, Lucas refuse de se plier aux règlement de son nouveau mode de vie chez les fourmis, jusqu’au jour où il comprend qu’il n’a pas d’autre choix que de coopérer et d’apprendre à devenir une vraie fourmi. Mais Zoc le sorcier ne voit pas d’un très bon oeil la présence du ‘destructeur’ dans la fourmilière et continue de haïr le jeune humain pour ce qu’il représentait autrefois. Cette aventure unique sera pour Lucas l’occasion d’avoir enfin de vrais amis sur qui il peut compter et de prouver qu’il sait collaborer avec une équipe et réalisera avec ses nouveaux amis de grandes choses pour le bien de la colonie.

L’histoire est en fait adaptée du livre pour enfant éponyme de John Nickle. C’est le producteur Tom Hanks qui présenta ce livre au réalisateur John A. Davis. Il ne fallut pas beaucoup de temps pour que Davis comprenne que ce roman ferait un superbe film animé. On retrouve donc ici le style visuel habituel de John A. Davis, dans la droite lignée de ‘Jimmy Neutron’, avec toujours le même fun et un souci constant du divertissement, de l’action, de l’humour et de l’émotion, car derrière cette grande aventure dans le monde des fourmis se cache une belle fable sur le pouvoir (le fait d’être grand ne donne pas le droit de malmener des êtres plus petits que nous – quand Lucas comprend qu’il a mal agit lorsqu’il avait encore taille humaine, il va décider de se racheter et de prouver aux fourmis qu’il est un être bienveillant), à tel point qu’il paraît difficile après avoir vu le film d’avoir encore envie de jouer à écraser des fourmis dans son jardin. Le film s’enchaîne à un rythme soutenu, multipliant les scènes d’aventure à grande vitesse comme l’attaque des grenouilles géantes, l’attaque sauvage des énormes guêpes, la traversée de la maison de Lucas en parachute ou la confrontation finale contre l’exterminateur (un peu comme dans le récent ‘Over the Hedge’ des studios Dreamworks), etc. Les personnages principaux sont tous très attachant et le rythme est suffisamment soutenu pour que l’on ne s’ennuie pas un seul instant. Ajoutons à cela une histoire intéressante, de l’humour bien placé, une animation très réussie, des scènes spectaculaires (l’attaque des guêpes géantes), un casting prestigieux en V.O. (Nicolas Cage, Julia Roberts, Meryl Streep, Paul Giamatti, Bruce Campbell, Ricardo Montalban, puis Florence Foresti, Alexandra Lamy, Nathalie Baye et Bruno Salomone pour la V.F.) et quelques moments d’émotion, et vous obtenez l’excellent ‘The Ant Bully’, sans aucun doute l’un des films d’animation les plus funs de cette fin d’été 2006!

Après ‘Jimmy Neutron’, John A. Davis fait à nouveau appel au décidément très prisé John Debney qui nous livre un nouvel opus symphonique pour les aventures du petit Lucas au pays des fourmis. Le score de ‘The Ant Bully’ ne s’éloigne donc guère du style des récentes partitions de John Debney pour les films d’animation ‘Chicken Little’ ou ‘Jimmy Neutron’. On y retrouve cette même énergie orchestrale, des morceaux d’action tonitruants, un thème accrocheur et agréable, etc. Le film débute en grande pompe sur ‘Parade of the Ants’ alors que l’on voit les habitants de la fourmilière s’activer sur fond de rythmes exotiques (associées à la colonie des fourmis), d’un orchestre ample avec cuivres et choeurs à l’appui et un premier thème puissant illustrant la grandeur de la fourmilière. ‘Destroyer’ est quand à lui le premier gros morceau d’action du score de ‘The Ant Bully’, un déchaînement orchestral de près de 2 minutes qui nous permet de retrouver le grand John Debney de l’époque de ‘Cutthroat Island’, maîtrisant l’orchestre et les rythmes martiaux à l’instar de sa partition pour le film de pirate de Renny Harlin. ‘Destroyer’ accompagne avec force la scène où Lucas ‘le destructeur’ écrase les fourmis. Les choeurs achèvent de rendre le morceau quasi épique bien qu’un peu trop bref. Visiblement, Debney prend son rôle très au sérieux et nous promet une aventure agitée, tour à tour massive et épique, puis par moment plus douce et intime comme le confirme le léger ‘Sad Lucas’ qui met l’accent sur les vents et les quelques touches de mickey-mousing chères au compositeur. ‘Zac Attempts Potion’ se veut plus sombre et mystérieux avec l’utilisation d’un choeur pour évoquer la potion magique que prépare Zac pour rétrécir Lucas. ‘Parents Leave On Trip’ permet à Debney de s’amuser un peu en brisant la routine orchestrale habituelle avec une brève touche d’exotisme avec petites percussions d’Amérique du sud, guitares et saxophone alors que les parents de Lucas partent en vacance. La partie finale se veut alors plus proche du mickey-mousing habituel, dans lequel John Debney est passé maître depuis belle lurette (près de 20 ans au service de Disney, ça aide!).

Debney nous propose alors quelques bons morceaux d’action tonitruants à souhait comme le massif ‘Colony Floods’ durant la scène de l’inondation de la fourmilière (morceau d’action qui rappelle les moments les plus enragés de ‘Zathura’), ‘Mommo Awakens’ évoquant le moment où Mommo, l’excentrique grand-mère de Lucas, se réveille après la disparition de son petit-fils miniaturisé qu’elle a vu se faire emporter par des fourmi, sans oublier le déchaîné ‘Wasp Attack’ durant la scène de la très spectaculaire attaque des guêpes, 4 minutes d’action pure et dure que les fans de Debney apprécieront à juste titre, et qui apporte une énergie et une force considérable aux images du film (à noter ici aussi le rôle majeur des choeurs qui renforcent le caractère spectaculaire du morceau tout en évoquant l’immensité menaçante des guêpes). Comme toujours chez Debney, les orchestrations, assez soignées, font la part belle aux cordes/cuivres/choeurs/percussions durant les grands moments d’action tandis que les passages plus calmes se réservent les bois (flûte, clarinette, hautbois, basson, etc.), comme le touchant ‘Zac and Lucas’ ou le mickey-mousing ‘Jellybeans’. A noter un morceau aux effets plus particuliers, ‘The Queen’, scène avec la reine des fourmis, qui, après un début tout à fait banal, utilise par la suite un choeur féminin plus onirique avec des effets de souffle d’une flûte assez étonnant de la part de Debney, créant une ambiance toute particulière pour représenter la reine mère. Evidemment, l’histoire possède aussi ses moments plus doux, sereins et optimistes comme l’entraînant ‘Team Competition’ durant la scène de l’entraînement des deux équipes auquel participe Lucas. Le morceau met l’accent sur un rythme martial soutenu pour évoquer le duel entre les deux équipes, dans un genre qui n’est pas sans rappeler certains passages du fameux ‘Little Giants’ (l’un des scores clé du compositeur). A noter que le très aventureux et héroïque ‘Hang Gliding’ développe l’excellent thème principal associé à Lucas et ses amis durant la scène de l’exploration de sa maison en quête des bonbons dont raffolent les fourmis, thème ample et héroïque soutenu ici par des choeurs majestueux.

Puis, la dernière partie du film nous permet d’entendre une succession de morceaux d’action particulièrement jouissifs, à commencer par l’excitant ‘Frog Attack’ pour la scène de l’attaque des grenouilles, accompagnée par des percussions électroniques du plus bel effet avec cuivres massifs et rythmes syncopés du plus bel effet (on est proche par moment ici du style de certains passages action de ‘My Favorite Martian’). Dommage que dans ces gros passages d’action la musique ait tendance à être sous mixée dans le film, même si elle parvient malgré tout à apporter suffisamment d’excitation et d’énergie à ces scènes d’action. ‘Asking For Wasp Help’ est l’un des rares passages plus atonal et sombre du score, avec des sonorités dissonantes et menaçantes tendance musique de thriller entendues durant la scène où Lucas et ses amis partent demander de l’aide aux guêpes alors que l’exterminateur arrive et menace de tout détruire sur son passage. Debney continue donc de prendre cette histoire très au sérieux et nous offre une série de morceaux d’action jouissifs à souhait tel que ‘Launching the Attack’ (envoi des escadrilles de guêpes contre l’exterminateur à la fin du film), héroïque à souhait et très inspiré du score de ‘Atlantis The Lost Empire’ de James Newton Howard (conséquence probable des temp-tracks du film!), suivi du non moins excitant ‘Assault on Stan’ et ses envolées héroïques à grand renfort de cuivres et de percussions électroniques frénétiques (à 1.11, on pourra même apprécier une brève pause jazzy particulièrement délirante) alors que les guêpes foncent sur l’exterminateur à la recherche d’un point stratégique où utiliser la potion magique de Zac pour le rétrécir et le vaincre définitivement. Après ces 6 minutes d’action quasi non-stop, ‘Lucas Gets Named’ nous permet d’apprécier une atmosphère de triomphe total alors que Lucas retourne à la fourmilière en héros après la défaite de l’exterminateur. Le thème de la colonie revient ici, joué par une flûte exotique avec orchestre et choeurs majestueux pour illustrer la victoire finale. Finalement, ‘Bullies and Sweet Rock’ conclut l’aventure sur une ultime reprise des deux thèmes principaux, le thème de la colonie et le thème de Lucas dans une conclusion épique et héroïque absolument savoureuse, marquée par le retour des percussions exotiques de ‘Parade of Ants’ et une utilisation remarquable des choeurs dans toute leur splendeur pour cette conclusion intense et grandiose, idéal pour finir l’aventure en beauté.

Si vous avez appréciez les récents efforts de John Debney dans le domaine des films d’aventure familiaux comme ‘Zathura’ et des films d’animation comme ‘Chicken Little’, ‘The Ant Bully’ devrait vous séduire amplement par sa puissance orchestrale, ses touches de mickey-mousing fraîches et ses deux thèmes mémorables sans être d’une folle originalité. A vrai dire, comme toujours chez John Debney, l’ensemble demeure totalement dénué de la moindre once d’originalité et sent même par moment le réchauffé (‘Launching the Attack’ inspiré de James Newton Howard) mais le score demeure pourtant suffisamment entraînant et énergique pour pouvoir susciter l’attention du public, même si le mixage de la musique dans le film est comme toujours assez peu flatteur pour l’oeuvre de John Debney, surtout lors des gros passages d’action (une constante à Hollywood, hélas!). La musique apporte donc son lot d’action, d’aventure et d’émotion au film d’animation de John A. Davis, une musique énergique qui à défaut de révolutionner le genre, obtiendra très rapidement l’adhésion des fans de John Debney et de ses partitions pour des films d’animation!


---Quentin Billard