1-Stir It Up 3.43*
2-One Little Slip 2.53**
3-Shake A Tail Feather 3.05***
4-All I Know 3.25#
5-Ain't No Mountain
High Enough 3.28##
6-It's The End of the World
As We Know It
(And I Feel Fine) 4.05###
7-We Are The Champions 0.38+
8-Wannabe 0.50++
9-Don't Go Breaking
My Heart 1.53+++
10-Sky Is Falling 2.49
11-The Big Game 4.05
12-Dad Apologizes 3.15
13-Chase To Cornfield 2.00
14-Dodgeball 1.15
15-Driving With Dad 1.45

*Interprété par Patti LaBelle
et Joss Stone
Ecrit par Danny Sembello et
Alta Sherral Willis
Produit par Mark Hammond
**Interprété par Barenaked Ladies
Ecrit par Ed Robertson
et Steven Page
Produit par Jim Scott
et Barenaked Ladies
***Interprété par The Cheetah Girls
Ecrit par Otha Hayes,
Verlie Rice et Andre Williams
Produit par Robbie Buchanan
#Interprété par Five for Fighting
Ecrit par Jimmy Webb
Produit par John Ondrasik
##Interprété par Diana Ross
Ecrit par Nick Ashford
et Valerie Simpson
###Interprété par R.E.M.
Ecrit par William Berry,
Peter Buck, Michael Mills
et Michael Stipe
+Interprété par Chicken Little
Ecrit par Freddie Mercury
++Interprété par Abby Mallard
et Runt of the Litter
Ecrit par Victoria Beckham,
Melanie Brown,
Emma Bunton et Melanie Chisholm,
Geraldine Halliwell, Matthew Rowbottom
et Richard Stannard
+++Interprété par
The Chicken Little Cast
(Abby Mallard, Buck Cluck,
Chicken Little, Fish Out of Water,
Foxy Loxy, Mayor Turkey Lurkey,
Mr. Woolensworth & Runt of the Litter)
Ecrit par Ann Orson et
Carte Blanche.

Musique  composée par:

John Debney

Editeur:

Walt Disney Records 61372-7

Producteur exécutif de la musique:
Chris Montan
Superviseur de la musique:
Tom MacDougall
Producteur associé de la musique:
Jay Landers
Monteur chanson:
Earl Ghaffari
Monteur score:
Jim Harrison, Jeff Carson
Manager de production musicale:
Andrew Page
Coordinateur de production:
Lydia Paweski
Assistant exécutif de la musique:
Jill Iverson
Coordinateur du score:
Lola Debney
Superviseur production score:
Melanie Mullens Hoyson
Assistant de production:
Siobhan Sullivan
Coordinateur de pre-production:
Deniece Hall

Artwork and pictures (c) 2005 Disney Enterprises, Inc. All rights reserved.

Note: ***1/2
CHICKEN LITTLE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Debney
Poursuivant sur une pente dangereusement glissante depuis quelques temps, les studios Disney se remettent à peine de l’échec commercial de ‘Home on the Range’, leur dernier film 2D, que les voilà à nouveau parti pour un autre film d’animation, réalisé cette fois-ci en 3D, une première pour une production Disney. Les artisans de chez Disney l’avaient pourtant annoncé: ‘Home on the Range’ serait leur dernier film en 2D. Place donc à la 3D d’aujourd’hui avec ‘Chicken Little’, réalisé par Mark Dindal, auteur du délirant ‘Kuzco, l’empereur mégalo’. ‘Chicken Little’ permet donc à Disney de pénétrer pour la première fois l’univers de la 3D sans l’appui de leurs partenaires habituels les studios Pixar (jusqu’à présent, les producteurs de chez Disney avaient refusé pendant longtemps d’avoir recours à la 3D afin de conserver une approche visuelle traditionnelle, mais comme on dit, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis!). L’histoire se déroule dans la petite ville de Oakey Oaks peuplée d’animaux. Chicken Little est un petit poulet qui rêve de reconnaissance. Un jour, après qu’un gland lui soit tombé sur la tête, notre jeune héros s’empresse d’aller sonner les cloches de la ville pour alerter la population d’un danger imminent en hurlant ‘le ciel s’écroule!’ à tue-tête, persuadé qu’il a reçu un morceau du ciel sur la tête. Un mouvement de panique généralisé s’empresse alors de semer le chaos le plus total dans la ville. Lorsque Chicken Little est interrogé par les médias, tout le monde comprend rapidement qu’il ne s’agissait que d’un gland. Humilié, le petit poulet devient alors très vite la risée de tous. Deux ans ont passés, et Chicken Little continue de souffrir de sa mauvaise réputation dans la ville. Il espère plus que jamais être enfin reconnu à sa juste valeur, et plus particulièrement par son père, ancienne star du base-ball qu’il adore mais qui ne l’a jamais encouragé. Heureusement, le petit poulet peut compter sur ses fidèles amis, Abby la canne laide mais dotée d’une grande sagesse et Boulard le cochon disproportionné, sans cesse angoissé et craintif. A force de détermination et de courage, Chicken Little finit par intégrer l’équipe de base-ball de la ville et saisit sa chance de gagner un match. Pour la première fois de sa vie, le petit poulet est enfin reconnu à sa juste valeur, capable de se dépasser dans l’exploit. Les gens qui considéraient notre jeune poulet comme un loser le prennent aujourd’hui pour un héros. Et surtout, ce qu’il espérait plus que tout, il sait que son père croit enfin en lui. Peu de temps après avoir fêté sa victoire, Chicken Little reçoit à nouveau un étrange objet de forme octogonale tombée du ciel, exactement comme il y a 2 ans. Cette fois-ci, il le montre à ses amis, bien obligés de le croire. L’objet provient d’un OVNI qui a atterrit dans le stade de Oakey Oaks. Nos quatre amis décident de s’en approcher alors que l’un d’entre eux est capturé par un rayon lumineux. N’écoutant que leur courage, ils décident de s’introduire dans l’OVNI et croisent la route d’une étrange petite créature velue dotée de trois yeux. Cette créature s’échappe par mégarde de l’appareil et erre dans la ville. Nos quatre amis se retrouvent alors poursuivi par des robots enragés. Peu de temps après, les extra-terrestres envahissent la ville de Oakey Oaks, à la recherche de la petite créature velue. Chicken Little va donc tout faire pour tenter de sauver le monde de l’invasion alien.

Le film de Mark Dindal se veut comme un gigantesque foutoir dans lequel passent diverses parodies de gros succès du cinéma (on appelle cela le syndrome ‘Scary Movie’) tels que ‘Raiders of the Lost Ark’, ‘War of the Worlds’, ‘Independence Day’, ‘Signs’, ‘Men In Black’, etc. Pour le réalisateur de ‘The Emperor’s New Groove’, ‘Chicken Little’ se devait de conserver le ton humoristique et ‘groovy’ de son précédent film d’animation, utilisant la technique d’animation du ‘squash and stretch’, permettant de réaliser des mouvements extrêmement fluides et rapides qui ne pourraient pas se faire sans cette technique d’animation très moderne. Energique, dynamique et bourrés de clins d’oeils cinématographiques et autres références à la culture populaire actuelle, ‘Chicken Little’ se veut comme une sorte de grosse farce, du grand n’importe quoi, une caricature de films d’invasion extra-terrestre des années 50 avec des animaux en guise de héros (le petit poulet, la canne laide, le gros cochon, le poisson dont la tête est enfermée dans un bocal, etc.), le tout mâtiné de tubes des années 70/80 (‘I Will Survive’ durant la scène de la poursuite en camion de pompier, ‘Don’t Go Breaking My Heart’, ‘We are The Champions’, ‘Stayin’ Alive’, ‘Wannabe’ des Spice Girls, etc.). Les références culturelles populaires sont malheureusement un peu trop appuyées tout au long du film et indéniablement ‘faciles’. Elles visent un public qui ne se reconnaîtra plus dans 30/40 ans lorsque le film paraîtra résolument ringard et démodé à cause de sa tendance agaçante à trop vouloir surfer sur la vague de la culture populaire actuelle pour séduire les nouvelles générations (et ainsi vendre le film et sa BO comme des petits pains – logique commerciale oblige!). Quant à la traditionnelle morale de l’histoire (l’importance de communiquer avec ses proches pour résoudre des conflits, se dépasser pour prouver sa propre valeur, croire en soi pour accomplir le meilleur de ce que l’on a à offrir, etc.), elle ne permet pas de sauver le film de son côté commercial, fade et ‘beauf’, d’autant que le manque de magie et de poésie n’arrange pas les affaires. Où est donc passée l’âme des Disney d’antan? Décidément, malgré une animation de qualité, de bons gags divertissants et quelques bonnes idées (les parodies de films célèbres, dans un Disney, c’est du jamais vu!), ‘Chicken Little’ trahit l’esprit Disney et s’affirme en véritable outsider de la célèbre firme de la souris aux grandes oreilles, traduisant une certaine volonté pernicieuse pour les nouveaux producteurs du légendaire studio d’animation U.S. de tourner la page sur le glorieux passé de Disney pour nous offrir ce bête produit de consommation en 3D indigne du talent des artisans du studio américain, celui là même qui nous a pourtant tant fait rêver autrefois durant notre enfance. Comme on dit: «les temps changent!».

John Debney continue quand à lui de rester fidèle aux producteurs de chez Disney puisqu’il signe à nouveau la musique de ce nouveau film d’animation réalisé par Mark Dindal, avec lequel il avait déjà collaboré sur ‘The Emperor’s New Groove’ en 2000. Ne vous attendez pas à un score très révolutionnaire sur ‘Chicken Little’. Comme d’habitude, la musique de John Debney rejette toute forme d’originalité et plonge à bras ouverts dans les conventions habituelles des musiques de dessin animé: touches de mickey-mousing, passages d’action cuivrées et rythmées, thème agréable, etc. Cependant, la bonne idée vient ici de l’utilisation d’un chœur épique, en particulier dans deux passages clé du score. Dès ‘The Sky Is Falling’ pour le début du film, la musique, introduite aux traditionnels effets de mickey-mousing, devient brusquement épique avec une utilisation massive des choeurs quasi apocalyptique durant la scène de la panique dans la ville alors que petit poulet tente d’alerter la population du ciel qui leur tombe sur la tête. Voilà un premier morceau massif, épique et cuivré tout à fait étonnant pour un Disney, et qui n’est pas sans rappeler le récent travail de John Debney sur ‘The Scorpion King’. A noter que la partie finale nous permet d’entendre des sonorités électroniques un peu kitsch tendance ‘musique de film d’extra-terrestre’ des années 50, associées ici aux mystérieux envahisseurs et leurs machines menaçantes. La partie finale débouche même sur un nouveau morceau d’action dominé par orchestre, rythmique électronique et choeur pour la poursuite avec les robots aliens. La dite poursuite se prolonge avec l’excitant ‘Chase To Cornfield’ pour la poursuite dans le champ de maïs qui pastiche ‘Signs’, à grand renfort de percussions électroniques modernes (associées aux machineries infernales des extra-terrestres) et de choeurs grandioses. A noter que l’orchestre est toujours dominé dans ces gros passages d’action par les cuivres (plus particulièrement le pupitre de trompettes, que Debney semble affectionner particulièrement) et les percussions. L’utilisation des choeurs est ici tout à fait remarquable et assez différente de ce que l’on entend habituellement sur un film Disney. En revanche, musicalement, cela se rapproche très clairement du style de ‘The Scorpion King’.

Debney n’en oublie pas pour autant le côté plus humoristique et délirant du film comme le prouve le très amusant ‘Dodgeball’ pour la scène dans le gymnase au début du film avec les ballons qui fusent de partout et que Chicken Little et Abby tentent d’éviter durant leur discussion. Le début commence avec petites percussions légères, guitares jazzy, basson et clarinette basse, avant de se terminer sur un passage orchestral au rythme entraînant, sautillant et divertissant, traduisant clairement l’humour de la situation (Debney semble s’être ici particulièrement bien amusé). ‘The Big Game’ accompagne quand à lui la scène du grand match de base-ball durant la première partie du film, durant lequel Chicken Little saisit sa chance et gagne le match. Le morceau débute sur des rythmes martiaux soutenus, faisant toujours la part belle aux cuivres et aux cordes. A noter à 0.27 un petit clin d’oeil au score de ‘Independence Day’ de David Arnold alors que l’on voit à l’écran les deux hommes en noir parodiant les ‘Men In Black’ (à noter que le film parodie justement un peu plus loin ‘Independence Day’ lorsque les OVNI commencent à se positionner au dessus de la ville). La seconde moitié du score se veut résolument fun et entraînante, à grand renfort de trompettes, de percussions martiales et de rythmes enjouées. Le thème héroïque fait ici son apparition, superbe mélodie entraînante associée aux exploits de Chicken Little et qui apporte une énergie toute particulière à cette scène de match base-ball dans lequel le petit poulet se dépasse pour gagner (on retrouve ici le style de l’excellent ‘Little Giants’, autre production Disney pour lequel Debney avait écrit l’un de ses meilleurs scores comédie en 1994). Le morceau se conclut alors justement de façon victorieuse à l’image de l’exploit du petit poulet qui prouve enfin à tout le monde qu’il est capable d’accomplir de grandes choses malgré sa petite taille et son ancienne humiliation. A noter deux morceaux pour finir, ‘Dad Apologizes’ lorsque le père de petit poulet s’excuse auprès de tous après l’incident du gland au début du film, avec guitares country associées à la ville de Oakey Oaks, rythmes légers et entraînants plus quelques touches de mickey-mousing. La partie plus douce et intime de la fin du morceau renvoie à la déception amère de petit poulet qui après avoir été humilié perd la confiance de son père, idée que l’on retrouve dans le très joli ‘Driving With Dad’ pour un autre passage tendre et intime avec piano, cordes, vents et guitare, durant la scène où petit poulet parle avec son père en voiture (sans aucun doute l’un des plus beaux morceaux du score, hélas bien souvent trop court), développant au passage le thème intime associé à Chicken Little et la relation distante qu’il entretient avec son père, qui ne croit pas en lui.

Comme toujours, la sélection musicale sur l’album publié par Walt Disney Records délaisse complètement le score de John Debney, réduit à 6 malheureuses petites pistes alors que l’on aurait vraiment aimé entendre au moins une bonne demie heure de musique (il manque donc beaucoup de morceaux du score sur l’album). Résultat des courses, le score est réussi et très plaisant à écouter mais l’album est très décevant et s’inscrit à son tour dans une logique commerciale, privilégiant les chansons au détriment de la musique originale de John Debney. Ceci étant dit, malgré le manque total d’originalité, la musique apporte son lot de fun et d’émotion au film de Mark Dindal, entre choeurs épiques, rythmiques électroniques et passages de style mickey-mousing plus sautillants. Le score se veut donc rafraîchissant, par moment drôle et à d’autres moments plus énergique et massif, à l’instar même du film. Hélas, une fois encore, le mixage de la musique dans le film n’est franchement guère réussi et ce sont les chansons qui ressortent le plus une fois encore. Du coup, entre un mixage raté du score dans le film et une sélection décevante des morceaux sur l’album, difficile d’apprécier le score de ‘Chicken Little’ à sa juste valeur. On peut toujours espérer la sortie d’un album promotionnel qui réunirait le score dans son intégralité! En attendant, il faudra se contenter du peu que l’on a. Un bon score très divertissant en somme, sans être ce que Debney a fait de meilleur dans le registre de la musique de dessin animé!


---Quentin Billard