CD 1

1-Titles 0.06
2-Mirror 1.10
3-Puppet Video 1.06
4-Eye Panic 0.39
5-Bail Out 0.51
6-Murder Scene 0.28
7-Puzzle Piece 0.41
8-Look Closer 0.28
9-Hands Full 0.38
10-Can't Sleep 0.11
11-Wilson Steel 1.27
12-Approach 0.32
13-Stair Cage 0.56
14-Jigsaw's Lair 1.22
15-The Problem 1.05
16-There Will Be Blood 1.08
17-Give Me A Phone 0.19
18-Jigsaw's Message 0.25
19-Wake Up 0.23
20-Mandy 0.55
21-Greetings 1.18
22-Eye Shot 0.58
23-I've Played Before 1.54
24-Open Door 0.44
25-Game Plan 1.06
26-Sit Down 0.33
27-Macho Bullshit 1.40
28-Dummy 0.59
29-Hello, Obi 0.57
30-Bullshit 1.47
31-Oven 2.37
32-The Cure 0.06
33-Your Son 0.40
34-Doctor's Office 0.30
35-Car Crash 0.40
36-You Survived 0.40
37-It's A Trap 1.34
38-Hello, Xavier 0.30
39-Needle Pit 1.46
40-That's Enough 1.15
41-His Work 1.36
42-Third Drawer 1.29
43-Understand 0.32
44-Jonas 1.21
45-Father Photo 1.14
46-Can't Trust You 1.14
47-Xavier Photo 1.06
48-I'll Take You 1.39
49-Fucking Door 2.23
50-Shit Hole 0.42
51-Cut Necks 1.47
52-Eric Approaches 0.07
53-Not Live 0.46
54-Stabbed 0.21
55-Conscious 0.31
56-Hello, Eric 3.03

CD 2

1-Oh Yes, There
Will Be Blood
(Sieben) 3.50
2-The Gift of Life
(Spiritual Front) 3.58
3-Lethali (Rosa Crux) 4.00
4-Shred Your Skin
(Golgotha) 4.40
5-Lux Occulta II
(The Garden of Delight) 5.01
6-The Game (Introspection)
(Mind In A Box) 4.04
7-Ecrasez l'infâme
(Muller of Death) 3.10
8-Sequence 26 (Saw II Edit)
(Samsas Traum) 5.32
9-Sawtooth
(Punto Omega) 5.15
10-The Saw (Die Form) 4.04
11-New Intruder
(Kirlian Camera) 4.17
12-See Saw Seen (XPQ-21) 6.06
13-Smaller and Smaller
(The Deadfly Ensemble) 6.39
14-If The Dead Could See
(Ostara) 3.44

Musique  composée par:

Charlie Clouser

Editeur:

Trisol TRI 271 CD

Score produit par:
Charlie Clouser

Artwork and pictures (c) 2005 Twisted Pictures/Got Films. All rights reserved.

Note: ***
SAW II
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Charlie Clouser
Jigsaw, le diabolique serial-killer et ses puzzles mortels aux milles énigmes est de retour dans un nouvel opus tout aussi cauchemardesque et sanglant. La réalisation de ‘Saw II’ a cette fois-ci été confiée au jeune Darren Lynn Bousman, énième transfuge du clip et de la pub qui signe là sa première réalisation hollywoodienne. Après la mort sanglante de l’un de ses indic’, l’inspecteur Eric Matthews (Donnie Wahlberg) mène l’enquête et découvre un message inscrit au plafond de la pièce où a été retrouvé le corps de l’indic’. Le message en question s’adresse à l’inspecteur lui-même et sert à attirer son attention. Avec sa coéquipière Kerry (Dina Meyer), Matthews comprend que ce meurtre est l’oeuvre du maléfique Jigsaw (Tobin Bell), le serial-killer qui avait déjà frappé il y a peu de temps auparavant. Il réussit alors à découvrir le lieu où se cache le tueur et le découvre affaibli par son cancer près d’une table. Dans une pièce voisine, l’inspecteur Matthews découvre des écrans d’ordinateur reliés à des caméras de surveillance placées dans un lieu où son propre fils et sept autres individus sont retenus prisonniers. Le jeu est simple et c’est Jigsaw qui tire les ficelles: Matthews a trois heures pour trouver où se cache son fils et les sept autres personnes kidnappées. Le lieu dans lequel ils sont enfermés a été envahi par un gaz mortel qui les tuera dans trois heures, à moins qu’ils réussissent entre temps à trouver un antidote, que Jigsaw a caché un peu partout dans la maison bourrée de pièges mortels. Tout ce que l’inspecteur a à faire pour retrouver son fils, c’est d’écouter Jigsaw, qui demande à discuter avec l’inspecteur seul à seul. Mais ce dernier, furieux et désespéré, n’a qu’une envie: supprimer le tueur et retrouver son fils. Hélas, il ne peut rien faire tandis qu’il assiste impuissant à la descente aux enfers des 8 personnes kidnappées qui tentent dorénavant de lutter ensemble pour trouver un moyen de sortir de cette maison piégée.

Le scénario reste donc toujours le même: Jigsaw a organisé un nouveau puzzle diabolique dans lequel un groupe de personnes se retrouvent prises au piège avec une série d’énigmes à résoudre pour survivre. On retrouve aussi le côté moralisateur du premier opus avec un serial-killer qui place ses victimes face à des choix terribles auxquels personne n’aimerait être un jour confronté, les victimes ayant toutes en commun d’avoir commis des fautes dans leur vie. Le but pour le réalisateur était donc d’élaborer un puzzle encore plus complexe dans lequel tous les éléments se mettent progressivement en place jusqu’à la révélation finale, amenant le spectateur à se laisser prendre au jeu du tueur, à l’instar des victimes du film. Techniquement, ‘Saw II’ n’apporte pas grand chose par rapport au premier opus : on y retrouve cette même esthétique clip vidéo avec ces plans rapides, ces effets de caméra à l’épaule, ce montage épileptique durant certaines horrifiques, etc. Rien de bien neuf à l’horizon, si ce n’est qu’au lieu de deux personnes piégées ce sont maintenant 8 personnes qui doivent lutter ensemble pour survivre, avec une intrigue qui n’est pas sans rappeler curieusement l’histoire de ‘Cube’ de Vincenzo Natali. Au final, le film évolue donc sans surprise, entre suspense, terreur, tension psychologique, scènes sanglantes et l’inévitable twist final, le tout sur une mise en scène une fois encore inspiré des clips vidéos tendance MTV (une mode qui paraîtra très certainement bien ringarde et complètement dépassée dans 30/40 ans!). Les amateurs du premier film ne seront donc pas déçu même si ce second opus n’apporte rien de particulier et s’oubliera certainement très vite!

Charlie Clouser, ancien claviériste de Nine Inch Nails déjà auteur de la musique de ‘Saw’ signe le score de ce second épisode, avec toujours cette envie intacte d’expérimenter à partir de sonorités électro/industrielles qui se marient à merveille aux images et à l’ambiance macabre et glauque du film. Si ‘Titles’ introduit le film au son de ces sonorités électroniques sombres et étranges, ‘Mirror’ nous permet de basculer immédiatement dans un univers musical proche de la terreur de la folie avec un magma sonore macabre et quelques sonorités de cordes dissonantes effrayantes. La folie pointe ici le personnage pris dans le piège diabolique dans le prologue du film, obligé de se crever un oeil avec un scalpel s’il veut espérer trouver la clé qui lui permettra d’ouvrir le piège dans lequel sa tête se trouve. ‘Puppet Video’ accompagne l’apparition de la poupée diabolique de Jigsaw avec des sonorités électroniques toujours aussi étranges et oppressantes, plus proches cette fois-ci du son de voix humaines. A noter l’utilisation des percussions électroniques et des effets de cordes à la Penderecki dans ‘Eye Panic’ pour la dite scène de l’oeil, débouchant sur le chaotique et extrêmement brutal ‘Bail Out’. ‘Murder Scene’ nous plonge quand à lui dans une ambiance plus mystérieuse et calme mais toujours aussi oppressante avec ses nappes de synthétiseur lugubres et toujours proche de la musique électro/indus. L’enquête démarre dans le macabre ‘Puzzle Piece’ qui évoque les énigmes diaboliques laissées par Jigsaw sur le corps de sa victime (des blessures en forme de pièce de puzzle). On retrouve là aussi les sonorités étranges et sinistres proches de la voix humaine et associées dans le film au tueur diabolique, sonorités reprises de ‘Puppet Video’. Charlie Clouser construit donc un nouvel univers sonore parfaitement abstrait et cohérent de bout en bout, expérimentant à l’aide d’un véritable magma sonore qu’il développe à profusion tout au long du film afin de renforcer l’atmosphère oppressante de ce thriller très noir.

‘Hands Full’ se veut plus calme et atmosphérique, associé à l’inspecteur Matthews alors qu’il se retrouve avec beaucoup de problèmes à gérer en même temps avec le début de cette enquête difficile. A noter l’utilisation d’un clavier avec une rythmique pop/électro plus soutenue dans ‘Wilson Steel’ (on sent clairement ici la formation de claviériste du compositeur). Puis, la terreur explose à nouveau dans le sursaut de ‘Stair Cage’ (scène du piège dans l’escalier), soutenu par des percussions et des sonorités industrielles chaotiques typiques du compositeur. Alors, la découverte du Q.G. de Jigsaw (‘Jigsaw’s Lair’) permet au compositeur de retrouver les sonorités électroniques sombres et oppressantes du début, créant une ambiance de mystère et d’inquiétude très envoûtante dans le film (même si dans ces passages atmosphériques la musique a souvent tendance à être mixée comme un banal effet sonore – dommage!). La tension monte alors d’un cran dans ‘The Problem’ et le sombre ‘There Will Be Blood’ qui semble n’annoncer rien de bon. Idem pour ‘Wake Up’ qui évoque le destin des 8 personnes piégées par le tueur maléfique, avec notamment le cacophonique et percussif ‘Eye Shot’ (scène de la mort d’un des personnages recevant une balle dans l’oeil en tentant d’ouvrir la porte) ou l’atmosphérique ‘I’ve Played Before’ où les prisonniers cherchent le rapport qui existe entre eux afin de résoudre l’énigme diabolique que leur a lancé par Jigsaw. Clouser utilise ici une loop électro avec des sonorités synthétiques toujours étranges et judicieusement choisies sur les images du film (les différentes sonorités électro traduisent ici les sentiments confus et angoissés des personnages). Le reste du score se poursuit ainsi de la même façon: de l’atmosphérique mystérieux et sinistre avec ‘Dummy’ ou ‘Hello, Obi’, des passages plus agressifs et oppressants comme les chaotiques ‘Oven’, ‘Needle Pit’ ou ‘Jonas’ (dommage que dans ce morceau, on retrouve des samples électro déjà entendus dans d’autres scores hollywoodiens du même genre – par exemple, on pourra retrouver ici des sons déjà entendus dans le score de Mark Isham pour le film ‘Fire in the Sky’ - 1993), sans oublier quelques passages aux rythmes plus cool comme le sombre ‘His Work’. La musique traduit parfaitement la sensation de l’isolement, de la terreur, de l’angoisse et de la folie, ne relâchant à aucun moment la tension pour maintenir l’angoisse non-stop pendant plus de 60 minutes de score (ce qui rend l’écoute finalement assez pénible et lassante à la longue – un peu de relief au sein même du score aurait été la bienvenue!). A noter que le puzzle musical de Charlie Clouser aboutit enfin au final tant attendu, ‘Hello, Eric’, dans lequel le compositeur reprend le thème principal de son premier score en guise de coda musicale. A noter que l'album contient un deuxième CD incluant la musique inspirée du film et réalisée par des groupes de musiques indus/électro jusqu'ici relativement peu connus.

On retrouve donc ici un défaut qui était déjà lié au score du premier ‘Saw’, à savoir que la musique de Charlie Clouser a tendance à devenir affreusement répétitive au bout d’une demi heure, l’écoute sur CD se transformant en véritable parcours du combattant, fastidieux et pénible pour qui n’a pas l’habitude d’entendre ce genre de partition expérimentale/industrielle oppressante pendant plus d’une heure. A l’instar du film, la musique de ‘Saw II’ n’apporte pas grand chose de neuf au film. Clouser se contente de reprendre en partie ses expériences sonores du premier opus pour les rendre ici encore plus intenses et angoissantes, et qui continuent de sied à merveille à l’ambiance du film mais qui s’avèrent toujours aussi pénible à écouter en dehors des images du film (il faut dire que dans le film, le mixage peu généreux de la musique l’empêche d’être appréciée à sa juste valeur). Néanmoins, l’écoute de la musique sur CD s’avère être une véritable expérience musicale à part entière, une oeuvre totalement abstraite, moderne et expérimentale, qui risque fort d’en déboussoler plus d’un (dommage cependant que le compositeur ait parfois recours à des samples déjà entendu mille fois auparavant dans d’anciennes partitions hollywoodiennes des années 90). A réserver néanmoins aux fans de la musique de ‘Saw’ et à tous les amateurs de musique atmosphérique industrielle/électro!


---Quentin Billard