1-Prologue 2.52
2-The Party 6.41
3-Charades 5.50
4-Ripples In The Pool 1.50
5-The Blue World 4.26
6-Giving the Kii 1.49
7-Walkie Talkie 2.08
8-Cereal Boxes 2.33
9-Officer Jimbo 3.31
10-The Healing 4.04
11-The Great Eatlon 4.42
12-End Titles 1.44
13-The Times They Are
A-Changin 6.00*
14-Every Grain of Sand 4.16**
15-It Ain't Me Baby 3.46***
16-Maggie's Farm 3.36+

*Interprété par
A Whisper In The Noise
Ecrit par Bob Dylan
Produit par Tom Herbers
**Interprété par Amanda Ghost
Ecrit par Bob Dylan
Produit par Pete Ibsen,
Amanda Ghost & Ian Dench
***Interprété par Silvertide
Ecrit par Bob Dylan
Produit par Oliver Leiber
+Interprété par Silvertide
Ecrit par Bob Dylan
Produit par Oliver Leiber.

Musique  composée par:

James Newton Howard

Editeur:

Decca Records/Universal
B0007309-02

Score produit par:
James Newton Howard
Producteurs exécutifs de l'album:
M. Night Shyamalan, Susan Jacobs
Directeurs de la musique pour
Warner Bros. Pictures:
Doug Frank, Gary LeMel,
Darren Highman

Artwork and pictures (c) 2006 Warner Bros. Entertainment Inc. All rights reserved.

Note: ****1/2
LADY IN THE WATER
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Newton Howard
Force est de constater qu’à chaque film qu’il sort, M. Night Shyamalan crée systématiquement l’événement, et ce depuis le succès retentissant de ‘The Sixth Sense’ qui révéla en 1999 le jeune réalisateur/scénariste/acteur/producteur au grand public (il avait pourtant déjà tourné deux films auparavant, ‘Praying with Anger’ en 1992 et ‘Wide Awake’ en 1998, qui sont tout deux passés totalement inaperçu). Après un ‘Village’ sympathique sans plus, Shyamalan retrouve enfin tous ses esprits avec ‘Lady in the Water’ (La jeune fille de l’eau), son nouveau film très attendu et qui depuis sa sortie en salle n’a de cesse de provoquer des réactions extrêmes parmi le public cinéphile. Mais intéressons nous tout d’abord à l’histoire: Cleveland Heep (Paul Giamatti) travaille comme concierge dans un vieil immeuble. Il s’occupe de la maintenance des différents appartements et mène une vie solitaire et terne, hanté par un passé douloureux qu’il tient à garder secret. Une nuit, il découvre près de la piscine la mystérieuse Story (Bryce Dallas Howard) et la recueille dans son appartement. Intrigué par la mystérieuse jeune femme, Cleveland tente d’en savoir un peu plus et découvre par le biais d’une jeune locataire de l’immeuble l’existence d’un mystérieux conte de fée dans lequel une mystérieuse ‘narf’ (nymphe) est poursuivie par des créatures maléfiques qui veulent l’empêcher de rejoindre son monde. Cleveland ne veut pas y croire mais à force d’indices et d’obstination, il finit par comprendre que Story n’est autre que la narf échappée de ce conte fantastique et qui attend d’être libérée de ce monde pour rejoindre celui dont elle est originaire, ‘le monde bleu’. Grâce à ses dons de voyance, Story explique à Cleveland que tous les habitants de l’immeuble ont un rôle à jouer dans cette histoire et que leurs destins sont étroitement liés aux siens. Pour accomplir cette mission, Cleveland devra aider Story à déchiffrer une série de codes et de secrets tout en repoussant les attaques des créatures maléfiques qui se cachent dehors, tapies dans l’herbe. Tout se jouera finalement vers la fin de la nuit.

L’histoire de ‘Lady in the Water’ est assez étonnante en soi. On sait que Shyamalan a toujours été très attiré par les histoires mêlant réalité et fantastique, mais jamais encore il n’était allé aussi loin en faisant intervenir une intrigue totalement surréaliste (un conte de fée se jouant à la façon d’un jeu de rôle) dans un environnement réaliste (un vieil immeuble et ses locataires). Outre son goût pour le fantastique, Shyamalan évoque ici un certain goût pour les contes de fée, teintée d’un soupçon de poésie, de drame intime et d’humanité. On raconte même que le réalisateur aurait choisi de faire ce film après avoir raconté l’histoire à ses deux jeunes filles, le récit simple d’un être mystérieux vivant au fond de leur piscine. Le résultat final est tout bonnement remarquable, comme toujours chez Shyamalan: le réalisateur accouche d’un film fantastique et féerique extrêmement radical, qui ne bascule jamais dans la niaiserie et mélange poésie, humour et réflexion dans un cocktail typique du jeune réalisateur, assumant pleinement le parti pris du film (il nous demande de croire à cette histoire irréaliste). Et pourtant, le tournage du film ne s’est guère déroulé sans heurt, puisque le film, qui devait être produit à l’origine par Disney (avec lequel Shyamalan collabore depuis ‘Wide Awake’ en 1998) s’est finalement retrouvé placé sous la houlette de Warner Bros., et ce à la suite d’un important désaccord entre Shyamalan et le studio Disney qui refusa finalement de produire ‘Lady in the Water’ pour cause de différends artistiques. Ce refus plongea le réalisateur dans un profond désarroi et l’obligea à prendre un très gros risque financier en changeant carrément de studio de production, preuve que Shyamalan était prêt à tout pour faire son film comme il le souhaitait réellement. A noter que la mésaventure du jeune réalisateur vient d’être publiée dans l’ouvrage ‘The Man Who Heard Voices : Or, How M. Night Shyamalan Risked His Career on a Fairy Tale’. Evidemment, ce premier point suscita quelques réactions auprès d’une partie du public et des critiques qui se demandèrent pourquoi Shyamalan était prêt à tout risquer pour produire ce que certains considèrent juste comme un simple ‘conte de fée’. Une première vision du film suffit à répondre à cette interrogation: ‘Lady in the Water’ est tout simplement le nouveau chef-d’oeuvre de Shyamalan, dans lequel le réalisateur s’offre un rôle plus conséquent (il ne faisait que quelques apparitions dans ses précédents films) avec un Paul Giamatti touchant de vérité et une Bryce Dallas Howard fragile et brillante à la fois.

On retrouve dans ‘Lady in the Water’ tous les thèmes habituels de Shyamalan: croire en l’impossible, l’idée d’un parcours initiatique humain, que tout homme a un rôle à jouer dans l’univers et que rien n’est jamais du au hasard, qu’il y a un plan global pour chaque être vivant sur cette terre. Evidemment, l’intrigue possède comme toujours chez le jeune réalisateur une résonance religieuse; la nymphe interprétée par Bryce Dallas Howard pourrait ainsi être aisément comparée à un ange descendu sur terre pour aider Cleveland Heap à vaincre ses démons intérieurs et à trouver sa voie, afin d’aider à son tour la nymphe à retrouver la sienne. Le prologue du film explique d’ailleurs l’origine de ce conte, de la rencontre entre les êtres du monde bleu et les humains, une rencontre qui apporta paix, sagesse et prospérité aux hommes jusqu’au jour où ces derniers décidèrent de guerroyer et de ne plus écouter les propos sages des nymphes du monde bleu. Story pourrait donc être une figure christique descendue sur terre pour apporter un nouveau message de paix et d’amour aux hommes dans une société humaine en pleine perdition (elle sait prédire l’avenir des humains, elle souffre et attend d’être délivrée pour rejoindre son monde, etc. Cleveland Heap et les locataires de l’immeuble deviennent en quelque sorte ses apôtres chargés de rapporter aux hommes un message d’espoir et de paix). De l’espoir, le film semble en avoir à revendre. A travers l’accomplissement progressif d’un homme brisé (formidable Paul Giamatti) qui rejoint finalement ‘la lumière’ en découvrant qu’il a un rôle à jouer dans ce monde, Shyamalan nous apporte une bouffée de chaleur et nous réconcilie avec la nature humaine et son avenir. Certes, il nous demande de croire envers et contre tous à cette histoire fantastique et féerique (certains auront beaucoup de mal à rentrer dans l’histoire au début!), mais pour peu que l’on accepte de jouer le jeu, ‘Lady in the Water’ prend une tournure quasi bouleversante et délivre un message fort: la société humaine d’aujourd’hui est devenue tellement cynique et renfermée sur elle même qu’elle en a oublié les messages forts délivrés par ces histoires devenues par la suite des contes de fées pour enfants.

Et qui mieux qu’un critique de cinéma pouvait incarner à l’écran cette idée du cynisme contemporain? Voilà pourquoi Shyamalan a tenu à mettre le personnage de Mr. Farber (Bob Balaban) dans ce film. Seulement voilà, les critiques de cinéma se sont senties violemment visées par la caricature grinçante que dresse le réalisateur de cette profession à travers le personnage de Mr. Farber et ont par conséquent sévèrement reprochés à Shyamalan de régler ses comptes de façon puérile avec la presse de cinéma. Mais ceux qui critiquent le réalisateur de la sorte sont indéniablement passé à côté d’une scène pourtant majeure du film qui résume au final toute l’idée de ‘Lady in the Water’: celle de la discussion entre Cleveland et Mr. Farber près de la piscine, alors que le critique vient de voir un film à l’eau de rose qu’il condamne en une sentence arbitraire (« c’était un navet »). Cleveland soumet alors l’idée d’une métaphore/symbolique dans une scène de ce film qui aurait pu échapper à la vigilance du critique, et ce dernier de répondre: « bien sur que non, ce n’est pas une métaphore, c’est un navet! ». Cette scène est bien loin d’être anodine, elle montre que Cleveland veut croire en la magie des histoires féeriques tandis que le critique incarne l’homme moderne cynique qui a oublié cette magie d’antan, qui ne croit plus en rien, qui vit refermé sur ses petites convictions, sa vision limitée des choses. Dès lors, on comprend mieux pourquoi certaines critiques ont aussi reproché au réalisateur d’avoir fait un film prétentieux (Shyamalan se donne en plus un rôle important dans l’histoire), un jugement là aussi purement arbitraire alors que ‘Lady in the Water’ est un récit somme toute extrêmement inoffensif, jamais niais et plein de bon sens. Mais les critiques de cinéma américains ont bien joué le jeu du réalisateur: ils se sont eux-mêmes caricaturés au moment même où ils ont commencés à s’acharner sur le film de Shyamalan pour les mauvaises raisons. Ils ont à leur tour prouvé leur cynisme intrinsèque (voire leurs frustrations pour la plupart), leurs imperméabilité à la magie de ces histoires féeriques d’antan, et tant pis pour les critiques de la presse qui gardent une profonde rancoeur envers le film de Shyamalan à cause du personnage du critique de cinéma! Certains magasines de cinéma très connus ne se sont d’ailleurs pas gênés pour démonter gratuitement le film sans aucun fond véritable! Paradoxalement, c’est l’un des canards généralement les plus caustiques qui a encensé le film, comme quoi, il ne faut jamais jurer de rien (‘Lady in the Water’, déchaînement extrême de toutes les passions?). Eh oui, Shyamalan ne fait jamais rien au hasard dans ses films, à l’instar de l’histoire de Story et de Cleveland, tout ici a un sens, et certains demeureront trop paresseux ou figés dans leurs convictions pour tenter de voir plus loin que le bout de leur nez, et c’est bien dommage. A noter pour finir que le film regorge de scènes tour à tour drôles, absurdes (la lecture de symbole par un enfant sur un paquet de céréales), effrayantes (les scènes des créatures qui se cachent dans l’herbe), grandioses (le final), humaines et profondément poignantes (scène où Cleveland se réconcilie avec son passé en prenant Story dans ses bras pour la ramener à la vie – moment fort du film!). Que dire de plus, si ce n’est qu’une fois encore, par son montage parfaitement maîtrisé, le traitement radical de son histoire, le jeu remarquable de ses acteurs et le ton à la fois humain, léger, magique et dramatique de son film, M. Night Shyamalan accouche d’un nouveau chef-d’oeuvre avec ‘Lady in the Water’, tout simplement!

James Newton Howard demeure comme toujours le compositeur attitré de Shyamalan puisqu’il signe la musique de ‘Lady in the Water’, concrétisant sa cinquième collaboration avec le jeune réalisateur. Après les claques musicales que représentèrent le monumental ‘Signs’ et le poignant et inoubliable ‘The Village’, James Newton Howard était attendu au tournant avec ‘Lady in the Water’. Le résultat est une fois encore tout bonnement remarquable! Une fois de plus, JNH a su trouver l’inspiration au coeur même du récit du film, nous offrant une partition pleine d’émotion, de magie, de beauté, de mystère, etc. Le score repose essentiellement sur deux thèmes majeurs, un thème féerique et absolument magnifique associé au monde bleu, puis un thème plus mystérieux et intrigant associé aux créatures maléfiques qui empêchent Story de retourner chez elle. Là où JNH fait très fort, c’est dans la façon dont il arrive à communiquer à travers ses deux thèmes toute la dimension magique, poétique et émotionnelle du film de Shyamalan. A l’instar du magnifique thème de violon de ‘The Village’ ou du désormais célèbre motif de 3 notes de ‘Signs’, JNH arrive à véhiculer une émotion particulière dès l’apparition du thème principal pour le prologue du film (‘Prologue’), qui débute avec une très belle partie de choeurs féminins a cappella associées aux nymphes, soutenues par une partie de célesta qui évoque de par son côté aquatique/cristallin le monde bleu (on est guère loin par moment ici du style de ‘Neptune’ des ‘Planètes’ de Holst). Le thème est alors chanté avec une infime douceur par les voix féminines avec le célesta et les cordes, puis l’orchestre devient plus majestueux et toujours aussi apaisé, avec ses traits de flûte, son piano et ses choeurs à la fois mystérieux et éthérés. Le thème du mal est joué vers la fin du morceau aux cordes avec piano, dans un style mystérieux/éthéré qui rappelle ‘Signs’, sans oublier une magnifique reprise finale du thème principal dans toute sa splendeur. Les fans de James Newton Howard vont donc pouvoir se régaler dès le prologue du film avec ce superbe morceau qui permet au compositeur d’asseoir ses principales idées musicales dès le début du film.

Le grand JNH de ‘Signs’ nous revient en pleine forme dans l’intrigant et captivant ‘Charades’ durant la scène où Cleveland cherche à résoudre les différentes énigmes à l’aide du récit du conte de fée. Durant près de 6 minutes, le compositeur maintient une certaine agitation dans l’orchestre, avec des traits de cordes et vents, une écriture contrapuntique rigoureuse et une toile harmonique changeante, que JNH remodèle avec une agilité et un savoir-faire témoignant du talent d’un compositeur plus que jamais au sommet de son art. La musique se veut alors très captivante à l’écran, traduisant le sentiment de l’énigme, du puzzle à reconstituer sur fond d’intrigue, de mystère, de secret. La reprise du thème principal à partir de la troisième minute est tout bonnement savoureuse et emprunte d’une grande émotion toute en finesse et en douceur, accompagnant les découvertes de Cleveland et son avancée dans l’énigme de l’histoire de Story. Incontestablement, de par son excellente écriture contrapuntique et harmonique et son jeu permanent sur les orchestrations, ‘Charades’ fait vraiment partie des morceaux-clés du score de ‘Lady in the Water’. Avec ‘The Party’, JNH opère un changement d’ambiance radical pour la scène de la fête au bord de la piscine, durant laquelle Cleveland et les locataires vont chercher à ramener Story chez elle, mais en vain. A noter ici l’utilisation d’un marimba basse qui renforce la tension, sur fond de cordes et de cuivres. La seconde partie se veut plus apaisée mais toute aussi mystérieuse, avec des couleurs orchestrales quasi impressionnistes par moment.

‘Ripples in the Pool’ évoque la solitude de Cleveland au début du film avec une très belle mélodie de clarinette avec cordes et harpe, plus typique de la facette intime/lyrique de James Newton Howard (le thème est associé au personnage de Paul Giamatti et évoque son isolement et les souffrances de son passé – il sera repris dans le ‘End Titles’ du score sous la forme d’un magnifique ‘Love Theme’). Le ton se veut plus mystérieux dans la seconde partie du morceau lorsque le héros découvre Story près de la piscine (arrivée à ce moment là du piano sur fond de cordes graves). ‘The Blue World’ est quand à lui bien plus sombre avec un début dissonant et menaçant, pour la séquence où Cleveland plonge au fond de la piscine et découvre une partie du monde bleu. Les orchestrations se veulent ici à la fois envoûtantes, cristallines et sombres. JNH crée un sentiment d’inquiétude et de mystère pour la scène où Cleveland se retrouve prisonnier dans la cave d’où vient Story. On retrouve ici le style suspense/thriller habituel de JNH, avec cordes bourdonnantes, trompettes en sourdine et une superbe apparition d’un thème mystérieux et puissant (autre moment fort du score de ‘Lady in the Water’, avec comme toujours une progression harmonique d’une certaine richesse, typique du compositeur!). On retrouve une atmosphère toute aussi sombre et menaçante dans ‘Giving the Kii’ qui, après une introduction reprenant le thème principal tout en douceur, installe une atmosphère quasi suffocante avec des textures électroniques évoquant la présence des créatures maléfiques, une idée que l’on retrouve dans le tendu ‘Walkie Talkie’, lorsque Cleveland tente de sortir à l’extérieur en affrontant la créature, mais en vain.

‘Cereal Boxes’ nous permet de retrouver les traits de cordes/flûtes repris de ‘Charades’ pour une autre scène de ‘décodage’, d’énigmes et de puzzle (fameuse scène très critiquée de la lecture sur une boîte de céréales). A noter une très judicieuse utilisation des harmonies dans ‘Officer Jimbo’ qui reprend un motif secondaire mystérieux déjà entendu dans ‘Charades’ et joué ici par une flûte – associé là aussi à l’idée de l’énigme du conte de fée. On retrouve aussi le motif du mal joué par des cordes. Ceux qui apprécient les atmosphères envoûtantes et mystérieuses héritées de ‘Signs’ ou ‘The Sixth Sense’ devraient se régaler avec le superbe ‘Officer Jumbo’ et ses progressions harmoniques de toute beauté. Autre moment fort du score : ‘The Healing’, pour la scène où Cleveland ramène Story à la vie, morceau de toute beauté bien évidemment, aboutissant au grand climax du score (et du film), ‘The Great Eatlon’ pour le final qui, après un début sombre, agressif et dissonant reprenant le thème du mal dans toute sa splendeur. Le morceau enchaîne avec un superbe tour de force orchestral combinant orchestre massif (près de 90 musiciens) et un choeur grandiose (60 choristes) pour une reprise somptueuse du thème du monde bleu avec un soupçon d’action et de tension, aboutissant à une coda magique et grandiose, et une dernière reprise du thème par le choeur féminin a cappella (et une dernière reprise du très beau Love Theme au piano dans ‘End Titles’ pour le générique de fin du film, concluant la partition sur une ultime touche d’émotion et de lyrisme). Seule ombre au tableau : l’album ne contient qu’à peine 42 minutes de score, alors que le film en contient plus de 70. Dommage, car l’album met inévitablement de côté pas mal d’excellents morceaux qui auraient permis d’enrichir l’écoute s’ils avaient été sélectionnés sur le disque!

Que dire de plus si ce n’est qu’une fois encore, James Newton Howard frappe fort et nous offre un nouveau chef-d’oeuvre dans la lignée de ses précédentes partitions pour les films de Shyamalan : ‘Lady in the Water’ apporte un impact extraordinaire sur les images du film, renforçant chaque émotion, chaque sentiment avec un savoir-faire exemplaire et une maîtrise technique ahurissante, en plus de réussir à créer une ambiance magique, poétique, mystérieuse, sombre et envoûtante à la fois. Force est de constater que plus les années avancent, plus la musique de JNH semble s’enrichir et gagner en maturité. Incontestablement, JNH a trouvé en la personne de M. Night Shyamalan un collaborateur de talent qui n’a de cesse de l’inspirer, et qui, à chaque film, lui permet de donner le meilleur de lui même (d’autant que la musique est pour une fois parfaitement mise en valeur dans le film – une constante dans les longs-métrages de Shyamalan!). C’est donc bien cela qui nous fait dire que ‘Lady in the Water’ est de loin l’une des meilleures partitions hollywoodiennes de cette fin d’été 2006, un nouveau petit bijou signé James Newton Howard d’une grande richesse musicale. 5 films, 5 chef-d’oeuvres musicaux! Conclusion: un parcours sans faute pour le duo JNH/Shyamalan! Vivement leur prochaine collaboration!


---Quentin Billard