Songs

1-A Rumor In St. Petersburg 3.25
2-Journey to the Past 2.55
3-Once Upon a December 2.48
4-In The Dark of the Night 3.21
5-Learn to Do It 2.36
6-Learn to Do It (Waltz Reprise) 1.45
7-Paris Holds the Key
(to your Heart) 3.02
8-At the Beginning 3.40*
9-Journey to the Past 4.04**
10-Once Upon December 3.34***

Score

11-Prologue 6.23
12-Speaking of Sophie 2.36
13-The Nightmare 3.05
14-Kidnap and Reunion 4.29
15-Reminiscing with Grandma 3.17
16-Finale 2.59

Bonus Track

17-Viaje Tiempo Atras
(Journey to the Past) 3.07+

*Interprété par Richards Marx
et Donna Lewis
**Interprété par Aaliyah
***Interprété par Deana Carter
+Interprété par Thalia.

Musique  composée par:

David Newman/Stephen Flaherty

Editeur:

Atlantic Records 80753-2

Chansons composées par:
Stephen Flaherty
Produites par:
Stephen Flaherty, Lynn Ahrens
Score produit par:
David Newman

Artwork and pictures (c) 1997 Fox Animation Studios. All rights reserved.

Note: ***
ANASTASIA
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by David Newman/Stephen Flaherty
Le duo Don Bluth/Gary Goldman sévit dans le monde de l’animation depuis près d’une décennie déjà. Les deux compères ont déjà crées ensemble quelques grands classiques du film d’animation tel que ‘The Secret of NIMH’, ‘Thumbelina’, ‘An American Tail’ ou bien encore ‘The Land Before Time’. Mais c’est avec ‘Anastasia’ réalisé en 1997 que le duo atteindra des sommets rarement égalés en nous livrant un dessin animé magistral, entre aventure, action, drame et émotion. Le film repose sur l’intrigue vraie de la chute de la famille impériale des Romanov en Russie à Saint-Pétersbourg, en 1917. C’est le cruel sorcier Raspoutine qui jeta un sort sur le Tsar et sa famille et provoqua la destruction des Romanov. Mais l’impératrice Marie et sa petite fille Anastasia sont sauvées in extremis par le jeune Dimitri, un employé de cuisine qui leur ouvre un passage et leur permet de s’enfuir. Tentant de les rattraper, Raspoutine échoue et finit par trouver la mort en se noyant. Anastasia et l’impératrice Marie sont alors séparées l’une de l’autre. Tout ce que conserve la jeune fille est un médaillon lui indiquant qu’elle doit retrouver quelqu’un à Paris. 10 ans plus tard, Anastasia, devenue amnésique, travaille dans un orphelinat sous le nom de Anya. Un jour, elle croise la route de deux hommes, Dimitri et Vladimir, qui recrutent des jeunes femmes en vues de faire d’elles de parfaits sosies d’Anastasia, dans l’espoir de toucher la grosse récompense promise par l’impératrice à qui lui ramènera sa petite fille adorée. Pour Dimitri, pas de doute possible : Anya est belle et bien la copie conforme d’Anastasia. Avec l’aide de Vladimir, qui fut un ancien membre de la cours du Tsar, il va faire d’elle une vraie princesse afin de la présenter à l’impératrice qui se trouve dorénavant en France, à Paris. Mais ce qu’ils ignorent encore, c’est qu’Anya est en réalité la vraie Anastasia (mais elle ne le sait pas encore). Au cours de leur voyage vers Paris, ils devront affronter les pièges en tout genre jetés par Raspoutine, revenu d’entre les morts et bien décidés à tuer Anastasia une bonne fois pour toute. ‘Anastasia’ demeure de bout en bout un film d’animation magistral, avec son lot de chansons comme dans les Disney, ces personnages profonds et attachants et son méchant très méchant - à noter que la séquence de l’affrontement final contre Raspoutine est très intense pour un dessin animé destiné à un jeune public! Certaines scènes dans le repère souterrain de Raspoutine virent même au macabre gentillet par moment. Le graphisme est somptueux et l’émotion est au rendez-vous dans cette histoire de quête d’identité et d’amour sur fond de réalité historique. Un petit chef-d’œuvre à ne surtout pas manquer!

La musique de David Newman a sans aucun doute contribué au succès du film, et plus particulièrement par le biais des chansons originales écrites par Stephen Flaherty. Parmi les chansons-clés du film, signalons la très belle ‘Journey To The Past’, chanson romantique qu’interprète Anastasia dans le film basée sur une mélodie simple mais mémorable et pleine d’espoir et de rêve. Elle représente dans le film les désirs d’Anastasia de découvrir son passé pour avoir un avenir meilleur. Moins mémorable mais plus typique du côté ‘Broadway/comédie musicale’, ‘A Rumor In St. Petersburg’ évoque la rumeur qui se répand dans Saint Petersburg à l’annonce de la venue des Romanov au début du film. La chanson est interprétée ici par un choeur qui s’en donne ici à cœur joie (c’est le cas de le dire). On retrouve Anastasia dans une autre chanson magnifique de la bande originale d’Anastasia, ‘Once Upon A December’, qui s’apparente à une complainte mélancolique sous la forme d’une valse triste, durant la scène où Anastasia danse en plein milieu du palais abandonné, des souvenirs plein la tête mais incapable de se remémorer sa véritable identité. Empreinte d’une certaine sensibilité, la chanson devient particulièrement grandiose lorsque des choeurs majestueux viennent amplifier le refrain dans la dernière partie, la rendant ainsi cette valse mélancolique très prenante à l’écran. A des années lumières du style de ‘Once Upon A December’, ‘In The Dark Of The Night’ se veut au contraire bien plus massif et menaçant. Il s’agit ici de la chanson qu’interprète Raspoutine dans le monde des enfers, pour l’inévitable chanson de méchant comme on en entend bien souvent chez Disney. Rien de particulièrement mémorable à signaler ici, si ce n’est la qualité et l’inventivité des orchestrations qui permettent à la chanson de donner un caractère un peu fou et déjanté au cruel Raspoutine. A noter l’utilisation de sonorités et rythmes jazzy qui achèvent de rendre le tout assez fun et distrayant à l’écran. A noter pour finir un trio joyeux pour ‘Learn To Do It’ et une chanson plus française d’esprit dans ‘Paris Holds The Key (To Your Heart)’ lorsque Anastasia et ses amis se rendent à Paris pour y rencontrer l’impératrice. Enfin, ‘At The Beginning’ est la traditionnelle chanson pop qui rompt un peu avec le style comédie musicale/broadway d’avant et nous renvoie aux inévitables tubes pop qui parcourent la majeure partie des musiques de film animé à la Disney d’aujourd’hui.

Le score symphonique de David Newman s’inspire quand à lui des mélodies des principales chansons du film, tout en accompagnant l’action en apportant diverses émotions à l’histoire. Le ‘Prologue’ nous plonge d’emblée dans une atmosphère cérémoniale et triomphante avec une fanfare majestueuse lorsque le Tsar et sa famille arrivent au palais. Le morceau se poursuit avec une danse orchestrale pour accompagner le bal du Tsar. L’utilisation d’un choeur achève de rendre le morceau véritablement grandiose et royal! Comme d’habitude, on y retrouve le classicisme d’écriture cher à David Newman, toujours enraciné dans la musique symphonique de la fin du 19ème siècle, et proche par moment ici des grands compositeurs russes – Prokofiev, Tchaïkovski, etc. (Cela n’a d’ailleurs rien d’étonnant étant donné le lieu où se situe l’action !). On retrouve les inévitables touches de mickey-mousing dans ‘Speaking of Sophie’ avec ses bois et ses cordes sautillantes, tandis qu’à contrario, la scène du cauchemar (‘The Nightmare’) où Anastasia est ensorcelée sur le pont du bateau se veut plus massive et sombre, faisant la part belle à tous les pupitres de l’orchestre avec une très grande fluidité. A noter ici l’utilisation d’un chœur féminin associé à l’héroïne principale, mais qui évoque aussi la magie noire de Raspoutine. A noter l’utilisation d’une guitare russe dans ‘Kidnap and Reunion’ pour apporter quelques couleurs russes à la musique du film. Ici aussi, le mickey-mousing reste très présent avec quelques moments plus sombres. Mais le climax d’émotion est enfin atteint avec ‘Reminiscing With Grandma’ lors des retrouvailles entre Anastasia et l’impératrice à la fin du film. Le thème de ‘Journey To The Past’ est retranscrit ici à l’orchestre de façon grandiose avec un choeur féminin majestueux et onirique. Le morceau dégage une grande émotion à l’écran : l’impératrice a enfin retrouvé sa petite fille qu’elle recherchait depuis très longtemps, et Anastasia a enfin retrouvé son identité. ‘Finale’ reprend l’ambiance émouvante de ‘Reminiscing With Grandma’ avec des choeurs féminins quasi féeriques pour une coda paisible et optimiste.

A noter que la maigre sélection de score présent sur le CD empêche l’auditeur de pouvoir écouter le travail de David Newman dans son intégralité. Certains passages comme le très spectaculaire morceau d’action massif pour la confrontation finale contre Raspoutine est absente de l’album. D’autres morceaux tout aussi intéressants auraient du être à leur tour sélectionnés pour le CD de la BO, mais comme bien souvent dans ce genre de situation, les producteurs ont préférés tout miser sur les chansons, ne laissant seulement que quelques miettes de la musique originale de David Newman à se mettre sous la dent. C’est peu mais tout de même suffisant pour pouvoir se faire une petite idée de la qualité de la musique d’Anastasia, qui, sans être d’une originalité renversante, a au moins le mérite d’apporter une certaine émotion au film de Don Bluth et Gary Goldman. En bref, ‘Anastasia’ n’a rien d’un chef-d’œuvre mais demeure malgré tout une partition de bonne facture pour un film d’animation de grande qualité!


---Quentin Billard