1-Big Dog 3.38*
2-Man's Best Friend 3.06**
3-Atomic Dog 4.43***
4-Every Dog Has Its Day 2.52+
5-Somethin' About You 3.18++
6-Woof! There Is It 3.02+++
7-It's a Dog 2.40#
8-Tibet 2.33
9-First Signs 3.00
10-Transformation 4.04
11-Magic Lab 2.19
12-Breaking Through 2.50
13-Kozak Gets a Tail 2.34
14-Meditation 1.06
15-Escaping the Lab 4.42
16-To The Rescue 4.54
17-Family Time 1.20

*Interprété par Akon
Ecrit par Akon
Produit par Akon et
Shakim Allah
**Interprété par Click Five
Ecrit par Sam Hollander, Mike Mangini
Produit par Mike Denneen
***Interprété par George Clinton
+Interprété par Jaja Biggs
++Interprété par
The Doghouse Biscuit Band
+++Interprété par Kevin Mathurin
#Interprété par Kyle Massey.

Musique  composée par:

Alan Menken

Editeur:

Walt Disney Records 61452-7

Produit par:
Alan Menken

Artwork and pictures (c) 2006 Walt Disney Pictures. All rights reserved.

Note: ***1/2
THE SHAGGY DOG
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Alan Menken
On comprend que les artisans de chez Disney sont en panne d’inspiration lorsqu’on les voit commencer à produire des remakes à tout bout de champ de tous leurs anciens succès. Cette fois, c’est au tour d’un classique de 1959, ‘The Shaggy Dog’ (Raymond, une vie de chien), d’être à nouveau adapté à l’écran sous la caméra d’un obscur tâcheron hollywoodien, Brian Robbins. Dave Douglas (Tim Allen), un procureur adjoint totalement surbooké, commence à s’éloigner petit à petit de sa femme Rebecca (Kristin Davis) et de ses deux enfants Carly (Zena Grey) et Josh (Spencer Breslin). Un jour, il croise la route d’un mystérieux chien qui vit maintenant depuis près de 300 ans au Tibet et qui posséderait le secret de l’immortalité dans ses gênes. Mais une bande de criminels dirigés par l’infâme docteur Kozak (Robert Downey Jr.) se sont mis en tête de capturer l’animal pour le disséquer et découvrir le secret que renferme son corps afin de mettre au point un sérum d’immortalité. Mais le chien très rusé réussit à s’échapper et est recueilli par la famille de Dave. L’animal mord ensuite notre héros qui se retrouve alors infecté par le sérum canin. Infecté par la substance que lui a injecté le chien dans sa morsure, Dave commence à se transformer lui-même en chien et à vivre comme nos compagnons à quatre pattes. Il doit maintenant mener une double vie et va tout faire pour tenter de redevenir définitivement humain. Mais pour cela, il devra déjouer les plans de Kozak et ses sbires et retrouver enfin sa famille. ‘The Shaggy Dog’, c’est donc votre spectacle familial habituel 100% Disney : bons sentiments, gags faciles pour les enfants, personnages caricaturaux, final gnangnan, etc. Ajoutons à cela la performance en mode cabotinage (jeu de mot) de Mr. comédie U.S. en personne Tim Allen, et on obtient ‘The Shaggy Dog’, spectacle familial qui ne laissera aucun souvenir particulier.

Alan Menken reste une fois encore indissociable de l’univers musical Disney. Celui qui a offert un renouveau flamboyant à la musique des grands classiques Disney des années 80/90 (‘The Little Mermaid’, ‘Aladdin’, ‘Beauty and the Beast’, etc.) se retrouve à nouveau impliqué dans une production Disney cette fois-ci tournée en film live, histoire de changer un peu de ses films animés habituels qu’il met régulièrement en musique. Pour ‘The Shaggy Dog’, Menken renoue avec son style symphonique habituel, riche et coloré. A la première écoute : aucun doute possible, on a bel et bien à faire à un Alan Menken en pleine forme! Le film débute sur un ‘Tibet’ orienté action, à grand coup de percussions martiales, l’orchestre se partageant entre cordes, bois et cuivres avec une grande énergie. Les sbires du docteur Kozak atterrissent au Tibet à la recherche du chien immortel. Pour une ouverture, ‘Tibet’ s’avère être particulièrement étonnante de la part de Menken, qui nous livre là un premier morceau dramatique et massif comme il en compose rarement (surtout pour un Disney). Mais que l’on se rassure, la suite s’avère être plus typique de la ‘Disney’s touch’ du musicien aux multiples oscars : ainsi, ‘First Signs’ dévoile le thème principal associé au personnage de Tim Robbins transformé en chien malgré lui. Le thème prend des allures joyeuses et légères avec ses rythmes sautillants et son écriture orchestrale très colorée, traduisant la vivacité du héros devenu chien. On retrouve ici le Alan Menken des musiques de dessin animé avec les inévitables touches de mickey-mousing et toujours cette insouciance, cette naïveté presque enfantine dans la musique du compositeur, mais une naïveté assumée, maîtrisée et jamais vulgaire. A noter que le thème principal du chien fait parfois penser à certaines mélodies western qu’on avait pu entendre dans ‘House on the Range’. ‘First Signs’ représente ainsi parfaitement à la fois l’ambiance musicale ‘comédie familiale’ du film de Brian Robbins et le style du compositeur. ‘Transformation’ se veut quand à lui plus nuancé et sombre lorsque Dave se transforme en chien. Les orchestrations restent très fouillées, Menken laissant s’exprimer les différents pupitres de l’orchestre (cordes, vents, harpe, piano, etc.). On découvre ici un second thème, le thème de la transformation, confié à des choeurs mystérieux et un orchestre ample. Le thème du chien revient à son tour, ballotté d’un groupe d’instruments (les cordes) à un autre (clarinettes, etc.) avec une énergie toujours constante.

‘Magic Lab’ nous permet de découvrir un troisième thème, plus sombre, associé au méchant du film, le Dr. Kozak. Les touches mickey-mousing sont toujours présentes, avec notamment une fausse marche diabolique associée au méchant, et non dénuée d’ironie. On retourne à un style plus léger et joyeux dans ‘Breaking Through’ où la musique se veut plus douce et intime, avec le quatrième thème du score de ‘The Shaggy Dog’, le thème de la famille de Dave Douglas. La dernière partie du morceau, faisant intervenir le piano sur fond de cordes et de vents est plus représentatif quand à lui de la facette intime/romantique d’Alan Menken, avec une mélodie nostalgique et tendre de toute beauté, évoquant les sentiments de Dave pour sa famille qu’il espère tant retrouver. On retrouve le thème familial au début de ‘Kozak Gets A Tail’, l’un des rares morceaux d’action du score, qui évoque la confrontation entre Dave et le Dr. Kozak. Très vite, le rythme du morceau s’emballe, Menken s’amusant avec son orchestre en offrant quelques jolies phrases à ses solistes (dont un passage qui semble faire ironiquement référence au ‘Lac des Cygnes’ de Tchaïkovski). L’inventivité avec laquelle le compositeur manie ses différentes orchestrations reste parfaitement savoureuse de bout en bout, même si l’ensemble demeure très conventionnel et sans surprise. L’apparition d’un harmonica et d’un banjo à la fin de ‘Kozak Gets A Tail’ achève de rendre le morceau assez jouissif et divertissant, autant dans le film (scène où Kozak absorbe une partie du sérum canin et se retrouve avec une queue de chien!) que sur l’album. Le thème de la transformation est repris dans ‘Meditation’ avec une facette plus mystique pour la scène où le chien fait sa méditation pour arriver à ses fins. L’action reprend de plus belle dans ‘Escape To The Lab’ où les différents thèmes se rencontrent et se chevauchent avec une agilité et une certaine fraîcheur. A noter la reprise du thème du chien joué par un saxophone soliste au milieu du morceau, Alan Menken semblant une fois de plus s’en donner à coeur joie pour accompagner les aventures de cet homme chien avec un humour et une vitalité rare de nos jours. Le morceau aboutit au sauvetage final du chien et de ses amis dans ‘To The Rescue’ où Menken nous offre un dernier morceau d’action particulièrement fun, énergique et sautillant, avec comme unique mot d’ordre : conserver les mélodies jusqu’au bout! En ce sens, ‘The Shaggy Dog’ est probablement l’un des scores les plus mélodiques qu’Alan Menken aura pu nous offrir au cours de ces cinq dernières années, et ce pour notre plus grand plaisir! La première partie de ‘To The Rescue’ attire notre attention avec son utilisation amusante d’un mélange piano/banjo aux accents western parfaitement savoureux à l’écran, avec un petit soupçon d’humour et de folie. Le morceau se conclut sur une envolée héroïque avant d’enchaîner au très beau happy-end, ‘Family Time’, lorsque Dave retrouve enfin sa famille sous sa forme humaine, l’occasion pour nous de réentendre une dernière fois le très beau thème familial avec une très belle partie de guitare acoustique, une petite touche de poésie et de lyrisme avant de conclure la partition de ‘The Shaggy Dog’.

Au final, point d’ombre au tableau si ce n’est un certain manque d’originalité de la part d’Alan Menken, qui recycle ici ses formules orchestrales habituelles des musiques Disney. Mais qui pourrait reprocher à Alan Menken de faire du Alan Menken ? Car, ne nous y trompons pas, l’ensemble porte la patte du compositeur de bout en bout, avec une fraîcheur de style parfaitement réjouissante. A une époque où Hollywood semble s’être définitivement amourachée des musiques électroniques et autres effets à la mode, il est tout de même agréable de constater que certains compositeurs continuent d’écrire à l’ancienne comme Alan Menken. Ainsi, sa musique de ‘The Shaggy Dog’ demeure rétro dans le bon sens du terme, à la manière de certaines musiques de comédie familiale des années 80/90. Certes, on pense par moment à John Debney, Randy Edelman, James Newton Howard ou Alan Silvestri, mais l’ensemble est tellement vivant, agréable et charmant que l’on se laisse facilement prendre au jeu, avec une certaine inventivité dans l’écriture orchestrale qui complète parfaitement les images du film de Brian Robbins (à noter au passage un mixage musical de très grande qualité signé Bruce Botnick!). Le charme de la partition de ‘The Shaggy Dog’ opère donc très vite, même si la médiocrité du film empêche à l’auditeur/spectateur d’apprécier la partition de Menken à sa juste valeur. En ce sens, une écoute prolongée sur l’album publié par Disney Records permettra de prendre réellement conscience de toutes les subtilités et nuances de la partition d’Alan Menken, qui s’offre une seconde vie sur galette (même si la maigre portion de score présente sur le CD reste assez frustrante). En clair, si vous avez accroché à son récent ‘Home on the Range’, vous devriez adorer la nouvelle musique d’Alan Menken pour ‘The Shaggy Dog’, qui s’affirme clairement dans la continuité de sa précédente partition. Du charme et beaucoup de fun, tels seront les mots de la fin!


---Quentin Billard