1-Snakes On Crack 2.40
2-Escape 1.35*
3-Snakes Spread 2.23
4-Oxygen Masks 1.35
5-Snake Chaos 5.24
6-Sorting It Out 2.53
7-Going Down 5.37
8-Serpent Situation 4.09
9-Snakes Kill 3.15
10-Snake Kabab 1.56
11-Anti-Venom Hope 1.16
12-Reptile Wrecker 2.33
13-Evacuation 2.01

*Composé par Paul Linford.

Musique  composée par:

Trevor Rabin

Editeur:

Varèse Sarabande
302 066 798 2

Produit par:
Trevor Rabin, Paul Linford
Producteur exécutif:
Robert Townson
Directeur de la musique pour
New Line Cinema:
Erin Scully
Consultant musical:
Dana Sano
Montage musique:
Robbie Boyd

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2006 New Line Cinemas. All rights reserved.

Note: **1/2
SNAKES ON A PLANE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Trevor Rabin
‘Snakes on a Plane’ (Des serpents dans l’avion), thriller horrifique d’action signé David R. Ellis, a la particularité d’avoir connu une campagne promo très spéciale. Plusieurs mois avant la sortie du film, des fans ont crées des blogs et des sites internet pour suivre l’évolution de la réalisation et du scénario. Chose peu commune, le scénario a été modifié en cours de tournage par la pression des fans sur internet qui exigeaient que le studio responsable de ‘Snakes on a Plane’ retourne certaines scènes pour les rendre plus gore (du coup, le film est passé de PG-13 à R). Prévu à l’origine pour Ronny Yu, ‘Snakes on a Plane’ fut finalement confié à David R. Ellis, plus connu pour avoir œuvré sur ‘Final Destination 2’ et ‘Cellular’. Le concept de la création de ‘Snakes on a Plane’ est assez unique en son genre (bien que récemment, certains épisodes de la série ‘24’ ont été écrits grâce aux précieux conseils des fans sur internet), si bien que le film est devenu très rapidement culte bien avant sa sortie en salle. L’agent du FBI Neville Flynn (Samuel L. Jackson) est chargé de protéger Sean Jones (Nathan Phillips), précieux témoin clé dans le procès qui pourrait faire tomber Eddie Kim (Byron Lawson), un important parrain de la mafia. Pour cela, il va escorter le témoin sur un avion de ligne décollant de Hawaï en direction de Los Angeles. Flynn et ses collègues du FBI ont pris toutes les précautions nécessaires. Et pourtant, l’impensable va survenir, une chose totalement insensée que personne n’aurait pu prévoir. Avec l’aide de ses complices, Kim lâche une horde de serpents venimeux complètement drogués et surexcités à bord de l’appareil. Objectif : faire en sorte que le témoin n’arrive jamais vivant jusqu’au tribunal. Désormais, Flynn doit lutter pour protéger Sean et aider les passagers terrifiés qui se font massacrer par des milliers de serpents meurtriers et complètement déchaînés. Vous l’aurez donc compris, ‘Snakes on a Plane’ est une série-B horrifique/action totalement délirante, affichant son second degré de façon totalement décomplexée et assumée. Samuel L. Jackson s’impose comme le traditionnel héros indestructible que rien ne semble arrêter, pas même une horde entière de serpents venimeux surexcités. La réalisation, efficace, ne laisse aucun temps mort, et les serpents sont suffisamment agressifs et déchaînés pour pouvoir susciter quelques frissons, même si l’on regrettera le recours quasi systématique à des effets numériques pas toujours très convaincants.

La musique de Trevor Rabin est cependant très loin d’être l’élément clé du film de David R. Ellis. Premier problème – et il est hélas trop fréquent de nos jours – la musique est complètement sous mixée dans le film. Du coup, difficile de pouvoir l’apprécier à sa juste valeur dans le film. Deuxième point, Rabin semble faire des efforts au fil des années dans sa façon de composer (il n’a pas hésité à apprendre l’orchestration suite à de nombreuses critiques qui lui reprochaient de ne pas savoir écrire correctement pour un orchestre symphonique), mais hélas, son style et ses idées – pour peu qu’il en ait déjà eu de bonnes – ne cessent de s’essouffler, si bien que le Trevor Rabin des excellents ‘Armageddon’ ou ‘Deep Blue Sea’ paraît bien loin maintenant. Le score de ‘Snakes on a Plane’ réserve néanmoins quelques bons moments, mais rien de franchement mémorable pour l’auditeur/spectateur. Ecrit pour orchestre avec une pléiade d’effets synthétiques et autres rythmiques électroniques en tout genre, la musique de ‘Snakes on a Plane’ booste les images de ce long-métrage mouvementé en renforçant le suspense et l’action non-stop. Dès le premier morceau, ‘Snakes on Crack’, Rabin affirme clairement la couleur : cordes frénétiques, rythmique électronique action, motif principal de 3 notes qui reviendra à plusieurs reprises dans le film (et qui rappelle énormément un autre motif entendu dans le score de ‘Enemy of the State’) et passage plus atmosphérique sur la fin du morceau, bref, une ouverture idéale pour se mettre de suite dans le bain. ‘Escape’ est un peu à part, puisqu’il a été écrit par Paul Linford, fidèle complice de Trevor Rabin qui le suit depuis ses débuts. ‘Escape’ s’apparente à une musique d’action aux sonorités rock/électro typique de chez ‘Media-Ventures’, pour la scène où Sean est témoin d’un meurtre au début du film et s’enfuit en moto à toute vitesse. ‘Snakes Spread’ illustre la scène où les serpents sont lâchés à bord de l’avion. Rabin utilise ici une sonorité électronique étrange associé aux serpents, un son qui évoque clairement les scènes en vue subjective des bestioles déchaînées (idée intéressante que Rabin maîtrise efficacement ici), et qui reviendra tout au long du film pour accompagner les méfaits sanguinaires des serpents.

La tension monte alors d’un cran avec ‘Oxygen Masks’ pour les premiers méfaits des serpents et la terreur qui s’installe rapidement parmi les passagers de l’avion. Si les rythmes action apparaissent pour de bon avec ‘Oxygen Masks’, ‘Snake Chaos’ nous offre plus de 5 minutes d’action/terreur pure pour la séquence de l’attaque chaotique des serpents. Rabin met particulièrement l’accent ici sur l’alternance cordes frénétiques/cuivres massifs et percussions électroniques qui dynamisent l’ensemble du morceau. A noter l’écriture du pupitre des cordes qui reste très soutenue, comme souvent chez Trevor Rabin. Dommage cependant que les bois, qui sont présents, ne soient pas davantage mis en avant. La durée assez conséquente du morceau – 5 minutes 23, rare pour un score d’action de ce genre – permet au compositeur de développer longuement son atmosphère d’action et de faire rebondir ses différentes séquences rythmiques, même si l’on sent ici très vite les limites de composition de Rabin (la musique reste quasiment toujours sur la même basse, les développements sont trop peu aboutis sur la fin du morceau, les orchestrations manquent cruellement de subtilité dans le contrepoint, etc.). A noter que la partie finale du morceau nous permet de retrouver les sons électroniques menaçants associés aux serpents ainsi que quelques effets de cordes stridentes plus macabres évoquant les méfaits sanguinaires des créatures. On retrouve ces effets de cordes sinistres dans ‘Sorting It Out’ qui renforcent le suspense du film. L’action atteint un climax avec l’excitant ‘Going Down’ pour la contre-attaque que mène Flynn et les passagers contre les bestioles dans l’avion. ‘Going Down’ est un autre morceau d’action de plus de 5 minutes qui permet là aussi à Trevor Rabin de développer largement ses différents rythmes et son écriture orchestrale (qui reste largement dominée par les cordes et finalement beaucoup moins par les cuivres ou les bois), et ce tandis que la partie électronique reste toujours omniprésente (les sons synthétiques des serpents reviennent ici aussi de façon très menaçante). ‘Serpent Situation’ continue de faire monter la tension avec le sombre ‘Snakes Kill’ (ces deux morceaux reprenant le motif principal du score) et ‘Snake Kabab’, et c’est ‘Anti-Venom Hop’ qui permet de respirer un peu avec un soupçon de mélancolie et de douceur lorsque les passagers attendent désespérément de recevoir un sérum anti-venin. L’action domine une dernière fois dans ‘Reptile Wrecker’ pour la défaite finale des serpents, aboutissant au happy-end, ‘Evacuation’, morceau plus cool et joyeux avec une batterie dynamique de style pop/rock. A noter que ce morceau possède un côté un peu années 80 un brin kitsch, surtout dans son utilisation des trompettes. Le motif principal revient une dernière fois à la fin du film pour clore l’aventure.

Pas de grande nouveauté à l’horizon avec ‘Snakes on a Plane’. Trevor Rabin signe un score d’action/suspense extrêmement ordinaire, trop ordinaire pour être honnête même. Hélas, tous ses efforts pour mieux appréhender l’écriture orchestrale semblent l’éloigner de son propre style. Rabin perd ici son talent pour les mélodies faciles et accrocheuses et se concentre davantage sur des musiques d’action rythmées mais pas toujours très mémorables. ‘Snakes on a Plane’ est le genre de BO qui remplit parfaitement ses fonctions dans le film mais que l’on oublie de suite après l’avoir écouté. Rien de tout ce que nous fait entendre Trevor Rabin sur ce score ne nous permet de captiver notre attention, la faute incombant peut être à un manque d’idée ou de talent d’un compositeur qui s’essouffle considérablement. Son écriture orchestrale demeure toujours très maladroite et pas encore bien maîtrisée, même si l’on sent poindre ici un réel effort honnête pour s’améliorer (c’est déjà ça). Mais toute la bonne volonté du musicien ne pourra rien changer au fait que Trevor Rabin n’est pas un bon compositeur et qu’il continue d’accoucher d’oeuvres souvent faciles, maladroites et peu subtiles, trop souvent ‘tendance’ comme chez la plupart de ses collègues de Media-Ventures. Néanmoins, le score de ‘Snakes on a Plane’ apporte ce qu’il faut d’action, de suspense et d’excitation au film de David R. Ellis. Mais l’on regrettera que le fun et le côté déjanté du film n’aient pas été plus présents dans la musique de Trevor Rabin. Une énième déception de la part du compositeur, donc!


---Quentin Billard