Disc 1

1-20th Century Fox Fanfare
(Alfred Newman, 1954) 0.22
2-Main Title/
Approaching The Death Star/
Tatooine Rendezvous 9.21
3-The Droids Are Captured 1.17
4-Bounty For A Wookie 2.50
5-Han Solo Returns 4.01
6-Luke Confronts Jabba/
Den Of The Rancor/
Sarlacc Sentence 8.51
7-The Pit Of Carkoon/
Sail Barge Assault 6.02
8-The Emperor Arrives/
The Death Of Yoda/
Obi-Wan's Revelation 10.58
9-Alliance Assembly 2.13
10-Shuttle Tydirium
Approaches Endor 4.09
11-Speeder Bike Chase/
Land Of the Ewoks 9.38
12-The Levitation/
Threepio's Bedtime Story 2.16
13-Jabba's Baroque Recital
(Source Music) 3.09
14-Jedi Rocks 2.42*
15-Sail Barge Assault (Alternate) 5.04

Disc 2

1-Parade Of The Ewoks 3.28
2-Luke and Leia 4.46
3-Brother and Sister/
Father and Son/
The Fleet Enters Hyperspace/
Heroic Ewok 10.40
4-Emperor's Throne Room 3.26
5-The Battle Of Endor I
(Into The Trap/Forest Ambush/
Scout Walker Scramble/
Prime Weapon Fires) 11.50
6-The Lightsaber/The Ewok Battle 4.31
7-The Battle Of Endor II
(Leia is Wounded/The Duel Begins/
Overtaking the Bunker/
The Dark Side Beckons/
The Emperor's Death) 10.03
8-The Battle Of Endor III
(Superstructure Chase/
Darth Vader's Death/
The Main Reactor) 6.04
9-Leia's News/Light Of The Force 3.24
10-Victory Celebration/End Title 8.34
11-Ewok Feast/Part of the Tribe
(Source Music) 4.02
12-The Forest Battle
(Concert Suite) 4.05

*Composé par Jerry Hey

Musique  composée par:

John Williams

Editeur:

RCA Victor
090226-68748-2

Produit par:
John Williams
Superviseur de l'enregistrement:
Lionel Newman
Superviseur montage:
Kenneth Wannberg
Album produit par:
Nick Redman
Album édité et assemblé par:
Michael Matessino
Coordinateur du projet pour la
20th Century Fox:
Tom Cavanaugh
A&R Direction pour RCA Victor:
Bill Rosenfield, Joe Mozian

Artwork and pictures (c) 1983 20th Century Fox Film Corp. All rights reserved.

Note: ****
STAR WARS EPISODE VI:
RETURN OF THE JEDI
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Williams
Ultime chapitre de la trilogie ‘Star Wars’, ‘Return of the Jedi’ clôt définitivement la saga imaginée par George Lucas depuis 1977. Pour ce dernier volet de la célèbre saga spatiale, Lucas décide de confier la réalisation au britannique Richard Marquand après s’être adjoint les services d’Irvin Kershner sur l’épisode précédent (‘The Empire Strikes Back’). L’Empire galactique tente désormais de reprendre des forces en construisant une nouvelle arme surpuissante, l’Etoile de la Mort, après que la précédente station spatiale ait été anéantie par les rebelles de l’Alliance. Arrêté par les troupes de Dark Vador, Han Solo a été transformé en statue de carbone et livré au sinistre contrebandier Jabba Le Hutt par le chasseur de primes Boba Fett. La princesse Leia tente de faire évader Han Solo une première fois, mais sans succès. Elle est capturée et devient à son tour l’esclave de Jabba Le Hutt. Surgissent alors Luke Skywalker et Lando Clarissian qui parviennent au cours de nombreux exploits héroïques à libérer leurs amis et à défaire Jabba Le Hutt et ses sbires. Luke, devenu Jedi, s’envole ensuite avec ses compagnons en direction de la lune forestière d’Endor, afin d’accomplir une mission capitale pour le compte de l’Alliance rebelle. Il s’agit de trouver et de détruire le gigantesque générateur du bouclier de l’Etoile de la Mort pour permettre ensuite aux vaisseaux de l’Alliance de détruire définitivement la station spatiale de l’Empire. Peu de temps avant, Luke a appris par un Yoda agonisant qu’il existait un autre Skywalker : la princesse Leia, qui se trouve être en réalité sa propre soeur. Frappé par cette révélation surprenante, Luke sait que Dark Vador va tout faire pour le retrouver lui et sa soeur. Conscient qu’il risque de freiner le bon déroulement des opérations, Luke décide de quitter ses amis et de se rendre aux mains de Dark Vador, son propre père, un ancien Jedi qui a sombré autrefois dans le côté obscur de la Force. L’Empereur compte bien utiliser Luke pour faire de lui son nouvel apprenti et l’inciter à rejoindre le côté obscur de la Force. L’affrontement final est désormais inévitable.

Hélas, si ‘The Empire Strikes Back’ brillait par sa noirceur, son ton résolument plus dramatique et ses personnages plus complexes, il n’en est pas de même avec ‘Return of the Jedi’. Curieusement, le film donne l’impression que les choix de production entrepris avec audace par Lucas sur ‘The Empire Strikes Back’ lui ont fait très peur et l’ont incité à faire marche arrière sur ‘Return of the Jedi’. Comment expliquer par exemple que ce tout dernier opus tombe dans une puérilité mercantile ahurissante, avec l’apparition des Ewoks, ces sortes de petits oursons qui ont fait le bonheur des jeunes lors de la sortie du film en salle en 1983 et qui ont permis à Lucas de remporter encore plus de dollars grâce aux produits dérivés qui se sont vendus comme des petits pains? ‘Return of the Jedi’ affichait alors dès le début ses ambitions : reconquérir un public plus jeune, qui pouvait avoir boudé le précédent épisode, plus sombre et adulte. Une faute de goût impardonnable de la part de George Lucas ? Sans aucun doute, car ‘Return of the Jedi’ aurait du être la grande conclusion grandiose et inoubliable de cette aventure mais n’est qu’au final un bon film d’aventure/science-fiction qui ne rayonne pas et qui ne laisse aucun souvenir. Même la réalisation de Richard Marquand paraît beaucoup plus terne par rapport à celle d’Irvin Kershner sur ‘The Empire Strikes Back’. Et pourtant, le film possède ses bons moments, avec toute une première partie assez sombre dans l’antre de Jabba Le Hutt, à grand renfort de monstres et de créatures extra-terrestres en tout genre. Puis, les choses se corsent dans la seconde partie se déroulant dans la forêt d’Endor. Si l’on pourra apprécier l’ahurissante poursuite en landspeeder dans les bois, la séquence de l’apparition des Ewoks et du village forestier de ces petites créatures gentillettes achève de faire sombrer le film dans une niaiserie enfantine absolue. Impossible de ne pas se demander si nous sommes toujours en train de regarder le même film, tant le changement de ton semble trop brutal pour être honnête. Même la bataille finale contre Dark Vador et l’Empereur semble s’éterniser avec mollesse. Ici aussi, on était en droit de s’attendre à quelque chose de bien plus grandiose et magistral, un peu comme l’était l’affrontement contre Dark Vador à la fin de ‘The Empire Strikes Back’. A noter néanmoins un grand moment d’émotion à la fin du film, lorsque Dark Vador retrouve ses esprits et redevient Anakin Skywalker après avoir sauvé Luke in extremis, une scène généralement saluée unanimement par les fans grâce à l’émotion qu’elle entraîne systématiquement chez ces derniers. Hélas, pour le film censé clore la saga en beauté, ‘Return of the Jedi’ s’avère être une déception massive, et ce même si le succès du film dès sa sortie en salle en 1983 fut quand même au rendez-vous.

John Williams ne signe certainement pas la meilleure musique de la saga ‘Star Wars’ avec ‘Return of the Jedi’. Le film lui permet néanmoins d’approfondir des thèmes déjà abordés dans ‘A New Hope’ et ‘The Empire Strikes Back’ pour les porter ici à leur apogée, à commencer par le puissant et célèbre thème martial de Dark Vador, le thème principal de la saga, le thème romantique de Leia et Han Solo ou le thème de la Force. Du côté des nouveautés, on trouvera trois nouveaux leitmotive, le thème de l’Empereur, mélodie maléfique et sournoise à souhait qui semble ramper de façon inquiétante dans l’obscurité et qui se caractérise par un élément musical nouveau dans la trilogie: l’utilisation d’un choeur d’homme qui fredonne à bouche fermée pour renforcer la noirceur maléfique du thème de l’Empereur. Autre nouveau leitmotiv, un thème plus sautillant et léger associé aux Ewoks, et que Williams utilisera essentiellement durant toute la seconde partie du film. Et pour finir, le compositeur nous offre un tout nouveau thème particulièrement magnifique et lyrique pour Luke et Leia, évoquant le lien familial qui unit les deux personnages. L’aventure débute comme d’habitude avec la célèbre fanfare héroïque du ‘Main Title’, tandis que la seconde partie, plus sombre, marque le retour en grande pompe du thème de Dark Vador dans ‘Approaching The Death Star’. La première partie à l’intérieur du repère de Jabba le Hutt permet à Williams de développer une atmosphère sombre et tendue qui rappelle beaucoup le début de ‘The Empire Strikes Back’. A noter par exemple les effets orchestraux et la tension de ‘Bounty For A Wookie’ lorsque Leia, déguisé en chasseur de prime, débarque dans le repère de Jabba avec Chewbacca. Idem pour le très atonal ‘Han Solo Returns’ où Williams développe une tension omniprésente à travers une instrumentation très étoffée traversé de quelques effets orchestraux modernes (glissendi de cordes, sourdines des cuivres, flatterzunge de trombones, etc.), qui ne sont pas sans rappeler certains passages plus avant-gardistes et dissonants de ‘Close Encounters of The Third Kind’ (1977). A noter dans ‘Bounty For A Wookie’ un motif de tuba plus grotesque associé au sinistre Jabba Le Hutt. On retrouve même l’utilisation de synthétiseurs durant une scène dans le repère de Jabba, au tout début de ‘Luke Confronts Jabba’ – il s’agit de l’unique utilisation de synthétiseur dans le score de ‘Return of the Jedi’. L’action démarre enfin lors de l’affrontement contre Jabba et ses sbires avec le déchaîné ‘Luke Confronts Jabba/Den Of The Rancor/Sarlacc Sentence’ (scène où Luke affronte le monstrueux Rancor dans la cave de Jabba) et le fameux ‘Sail Barge Assault’ traversé de superbes reprises héroïques du thème principal – l’un des premiers grands morceaux de bravoure du score et aussi l’un des passages d’action les plus virtuoses de la partition de ‘Return of the Jedi’, qui nous permet enfin de sortir de la noirceur et du suspense lié à toute la première partie chez Jabba Le Hutt.

‘The Emperor Arrives/The Death of Yoda/Obi-Wan’s Revelation’ nous permet d’entendre le thème choral de l’Empereur, le thème de Yoda alors que le vieux maître Jedi agonise et le thème de la Force, associé à Obi-Wan Kenobi. On retrouve le thème maléfique et menaçant de l’Empereur dans ‘The Lightsaber’, ‘Emperor’s Throne Room’, puis une reprise puissante et quasi apocalyptique du thème de l’Empereur lors de la confrontation finale dans la partie 2 de ‘The Battle of Endor’ (The Dark Side Beckons/The Emperor’s Death’). Les choeurs d’hommes ajoutent réellement une dimension grandiose supplémentaire à la musique de Williams en soulignant la noirceur totale du maléfique Empereur. La partie sur Endor se veut quand à elle plus accessible avec ses morceaux d’action virtuoses - le fameux ‘The Battle of Endor I’ avec l’affrontement contre les quadripodes impériaux dans la forêt et l’attaque des Ewoks. Williams dévoile le thème des petits oursons dans ‘Parade of the Ewoks’, autre célèbre morceau du score de ‘Return of the Jedi’, où le compositeur s’en donne à coeur joie en écrivant une petite marche légère et espiègle pour les Ewoks, la détermination et l’ingéniosité dont ils font preuve au combat. C’est aussi l’occasion pour le compositeur d’utiliser une instrumentation plus exotique avec des flûtes et des petites percussions qui évoquent les sonorités du peuple Ewok. Le thème un brin fantaisiste de ‘Parade of the Ewoks’ – qui nous permet de respirer entre deux moments plus sombres et agités – est repris avec beaucoup d’effervescence dans ‘Heroic Ewok’ et ‘The Ewok Battle’ dans lesquels Williams semble s’amuser particulièrement avec son thème, incorporé au sein de gros morceaux d’action particulièrement fun et excitants, lors de la bataille sur Endor. A noter un morceau d’action très prenant dans ‘Intro The Trap’, pour le début de la bataille. ‘Intro The Trap’ développe un motif d’action de cuivres très efficace à l’écran, lorsque Han Solo et ses compagnons tombent dans le piège tendu par l’Empereur. Le thème de Luke et Leia est développé dans toute sa splendeur aux cordes dans le magnifique ‘Luke and Leia’ et ‘Brother and Sister’ lors du briefing des troupes rebelles avant l’attaque. On retrouve par la même occasion le thème romantique de Leia et Han Solo repris du précédent opus. Mais c’est assurément le thème de Luke et Leia qui attire ici notre attention, avec son lyrisme et sa poésie qui apportent un très grand espoir dans la musique de John Williams. On retrouve aussi le thème de la Force repris par des cuivres amples et majestueux dans ‘Leia’s News/Light Of The Force’ lorsque Luke révèle à Leia qu’elle est sa soeur, puis lors de la défaite finale de Dark Vador dans ‘Darth Vader’s Death’. L’aventure touche à sa fin avec ‘Victory Celebration/End Title’ qui possède la particularité d’être un morceau extrêmement festif chanté par un choeur et accompagné par des percussions sur un rythme dansant lors de la célébration finale de la victoire à la fin du film. Ce morceau festif a en fait été composé en 1996 à l’occasion de la ressortie du film pour l’édition spéciale, remplaçant ainsi le précédent morceau qui possédait un impact moindre sur les images. Le nouveau ‘Victory Celebration’ prend des allures quasi universelles avec son chant qui exprime la joie de tous les peuples de la galaxie qui fêtent ensemble au même moment la défaite de l’Empire et le retour de la paix dans la galaxie. On enchaîne ensuite avec le traditionnel ‘End Title’ qui reprend la célèbre fanfare de ‘Star Wars’ et récapitule les principales idées thématiques de la partition de ‘Return of the Jedi’.

Si la partition de John Williams pour ‘Return of the Jedi’ ne possède en aucun cas l’impact dramatique et la profondeur de ‘The Empire Strikes Back’, elle n’en demeure pas moins un opus musical de qualité qui clôt la trilogie en beauté. Avec une petite poignée de nouveaux thèmes certes bien moins mémorables mais toujours très soignés et des morceaux tous plus réussis les uns que les autres (l’affrontement contre Jabba, la confrontation dans la forêt, le duel final contre Dark Vador et l’Empereur, etc.), ‘Return of the Jedi’ synthétise parfaitement tout l’art de John Williams qui, en 1983, venait déjà de triompher à plusieurs reprises avec le succès colossal de ‘The Empire Strikes Back’ en 1980, ‘Raiders of the Lost Ark’ en 1981 et ‘E.T.’ en 1982. Décidément, les années 80 auront été particulièrement propices à l’imagination et l’inspiration de John Williams qui, plus que jamais, s’imposait comme l’un des nouveaux grands maîtres de la musique de film hollywoodienne, rendu à jamais célèbre par sa participation à la saga ‘Star Wars’ et à ses musiques des films de Steven Spielberg. John Williams a véritablement redéfinit la musique symphonique hollywoodienne avec sa propre patte orchestrale et ses influences de la musique classique, et même si l’on est loin ici du génie de ‘The Empire Strikes Back’, le score de ‘Return of the Jedi’ fait désormais partie des grands classiques du compositeur, à écouter et réécouter sans hésiter!


---Quentin Billard