1-Out of Bullets 1.08
2-Shootout 3.41
3-Leaving the Appartment 2.08
4-Dead Hackers 1.31
5-Traffic Jam 4.13
6-It's a Fire Sale 2.57
7-The Break-In 2.28
8-Farrell To D.C. 4.36
9-Copter Chase 4.41
10-Blackout 2.03
11-Illegal Broadcast 3.48
12-Hurry Up! 1.23
13-The Power Plant 2.01
14-Landing 2.28
15-Cold Cuts 2.00
16-Yippee Ki Yay 4.43
17-Break a Neck 2.47
18-Farrel Is In 4.22
19-The F-35 4.13
20-Aftermath 3.12
21-Live Free or Die Hard 2.56

Musique  composée par:

Marco Beltrami

Editeur:

Varèse Sarabande
302 066 824 2

Produit par:
Marco Beltrami
Producteur exécutif:
Robert Townson
Musique additionnelle:
Marcus Trumpp
Score électronique produit par:
Buck Sanders
Directeur de la musique pour
20th Century Fox:
Robert Kraft
Musique supervisée pour
la 20th Century Fox:
Mike Knobloch
Fox Music Business Affairs:
Tom Cavanaugh
Coordination de production musicale:
Rebecca Morellato

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2007 20th Century Fox Film Corp. All rights reserved.

Note: **1/2
LIVE FREE OR DIE HARD
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Marco Beltrami
« John McLane is back ! ». Depuis le temps qu’on en parlait, voici enfin la quatrième aventure du flic le plus malchanceux et le plus fun de toute la planète. Avec deux opus mythiques réalisés par John McTiernan et un épisode central signé Renny Harlin, la saga ‘Die Hard’ pouvait aisément s’enorgueillir d’offrir au public une série de divertissements d’action mâtinés d’humour, de suspense et de grosses montées d’adrénaline – du film d’action virtuose et maîtrisé, surtout dans ‘Die Hard’ premier de nom (chef-d’œuvre immortel du cinéma d’action U.S.) et ‘Die Hard with a Vengeance’, autre très grande réussite en la matière. A l’origine, John McClane devait revenir dans un quatrième épisode intitulé ‘Tears of the Sun’, qui est finalement devenu un film de guerre à part mais avec Bruce Willis. C’est finalement en 2007 que ‘Die Hard 4’ voit officiellement le jour, grâce au script de Mark Bomback et à l’arrivée du réalisateur Len Wiseman, qui a finalement décidé Bruce Willis à reprendre une dernière fois son rôle de John McClane sur ce nouveau film. Entièrement réalisé à l’ancienne sans images de synthèse, ‘Live Free or Die Hard’ est un vrai film d’action « old school » où la folie furieuse des scènes d’action côtoie le spectaculaire comme au bon vieux temps des années 80.

Le film de Len Wiseman nous offre ainsi des scènes d’action totalement déjantées et démesurées, gouvernées par une folie nihiliste purement jouissive : il faut voir par exemple comment McClane détruit un hélicoptère en jetant une voiture de police sur l’appareil ou comment il se mesure à un F-35 à bord d’un camion 12 tonnes sous un pont en train de s’écrouler, sans oublier une impressionnante bagarre dans une carcasse de voiture suspendue dans le vide à l’intérieur d’une cage d’ascenseur. Bref, le public voulait de l’action, il va être servi! Bruce Willis, malgré son âge, confirme qu’il est toujours au sommet dans la peau de John McClane, renouant avec l’humour et la dérision du personnage qui l’a rendu célèbre au cinéma (on retrouve aussi quelques petits clins d’oeil aux précédents épisodes tout au long du film). Niveau casting, c’est Timothy ‘Deadwood’ Olyphant qui endosse le rôle du méchant de service, tandis que Justin Long fait office de nouveau camarade de ‘jeu’ pour Bruce Willis. Petite surprise du casting : la présence du français Cyril Raffaelli parmi les bad guys du film, l’acteur/cascadeur étant un habitué des productions Luc Besson. Cette fois-ci, John McClane (Bruce Willis) doit affronter une toute nouvelle forme de menace : du cyber terrorisme. Alors que ses supérieurs l’envoient chercher un jeune hacker dénommé Matt Farrell (Justin Long) pour être interrogé par le FBI, McClane et le jeune homme sont attaqués par des terroristes qui cherchent à abattre le jeune hacker. Ce dernier a participé sans le savoir à un vaste complot de terrorisme informatique visant à contrôler toutes les communications, les transports et l’énergie des Etats-Unis. Il a crée un programme que les terroristes utilisent maintenant pour mener à bien leur plan diabolique. Mais McClane, en bon flic de la vieille école, n’a pas l’intention de se laisser faire et compte bien tout mettre en oeuvre pour déjouer les plans des terroristes et mettre un terme au chaos qui est en train de secouer l’ensemble du pays.

Alors que les trois opus se sont vu offrir les services du regretté Michael Kamen, qui a littéralement immortalisé la saga ‘Die Hard’ avec trois partitions formidables, le quatrième opus a finalement été mis en musique par Marco Beltrami. Deux raisons à ce choix : tout d’abord hélas, Michael Kamen n’est plus de ce monde depuis quelques années déjà. Deuxièmement, le réalisateur Len Wiseman a déjà collaboré avec Marco Beltrami sur ‘Underworld 2’ et tenait à ce que le compositeur rempile sur son nouveau film, ‘Live Free or Die Hard’. Hélas, si l’on peut être tenté de comparer le travail de Beltrami avec celui de Kamen, il nous faudra très vite conclure que la comparaison ne joue pas en la faveur de ce nouveau score. Beltrami nous livre un score d’action fonctionnel et passe-partout, reprenant toutes ses formules de ses précédents scores d’action, à commencer par ‘Underworld 2’ mais aussi ‘Terminator 3’ et ‘I, Robot’, dont ‘Live Free or Die Hard’ s’inspire beaucoup dans le style. Qu’à cela ne tienne, Marco Beltrami offre une bonne dose d’énergie et d’action aux images de Len Wiseman, avec un certain professionnalisme tout à son honneur.

Afin de rester dans la continuité musicale de la saga ‘Die Hard’, Beltrami reprend le célèbre thème de 4 notes de Michael Kamen et le distille tout au long de sa partition, même si ses apparitions sont au final assez rares. L’ouverture du film (absente du CD) nous permet d’entendre le thème de Kamen brièvement suggéré par les cordes, tandis que le compositeur maintient une certaine tension évoquant la menace terroriste. Avec ‘Out of Bullets’, premier morceau d’action du score, les choses se gâtent immédiatement : Beltrami fait ici référence au style action des précédents opus de Michael Kamen avec cuivres, cordes et percussions à l’appui. A noter que le compositeur utilise ici des percussions électroniques clairement héritées de ‘I, Robot’ et ‘Underworld 2’. On retrouve un travail de percussion assez similaire lors de la scène de la fusillade dans l’appartement de Farrell au début du film (‘Shootout’). Les fans de Beltrami pourront constater avec joie que le style du compositeur est toujours très présent, notamment dans la façon dont il utilise les cordes staccatos répétées dans le registre aigu (une marque de fabrique du compositeur). Seul problème : on perd quasiment tous les repères musicaux posés dans les 3 précédents opus de Michael Kamen : certes, ‘Live Free or Die Hard’ est bien mis en musique par Beltrami, mais le style du compositeur est radicalement trop différent et plus facile que celui de Kamen pour que l’on se sente encore dans l’univers musical de la saga ‘Die Hard’. Certes, ‘Out of Bullets’ est une brillante introduction qui nous laisse croire pendant un temps que Beltrami a fait un compromis entre son style et celui de Michael Kamen sur ‘Live Free or Die Hard’, alors que ‘Shootout’ nous plonge directement dans du 100% Beltrami sans concession. Idem pour ‘Leaving the Apartment’ et ses rythmiques électroniques sur fond d’orchestre agité (l’utilisation de l’électronique évoquant ici l’atmosphère de haute technologie informatique du film).

L’action est au rendez-vous dès le début du score et ne nous lâchera pas jusqu’à la fin. A noter que ‘Traffic Jam’ nous permet de découvrir le motif menaçant associé aux terroristes, et qui reviendra à plusieurs reprises tout au long du score. On retrouve le thème des bad guys dans ‘It’s A Fire Sale’, soulignant au passage l’ampleur du chaos instauré par le piratage de tous les réseaux informatiques des Etats-Unis dans le film. L’action est immédiatement au rendez-vous dès le début du score, car après ‘Out of Bullets’, la musique prend son envol et offre aux images une bonne dose d’énergie et de montées d’adrénaline : rythmes syncopés et cuivres musclés dans ‘The Break-In’ et ‘Hurry Up’, percussions endiablées et orchestre tonitruant dans l’excitant ‘Copter Chase’ – l’un des morceaux d’action clé du score de Beltrami, entendu durant l’hallucinante séquence où McClane détruit un hélicoptère avec une voiture. L’action se prolonge à travers de purs moments de déchaînements orchestraux massifs tels que l’excitant ‘Cold Cuts’ et ses percussions brutales ou ‘Yippie Ki Yay’ et son alternance entre passages musclés et suspense atmosphérique. A noter l’agressivité de certains passages comme ‘Break a Neck’ et son orchestre agité accompagnant l’une des séquences où McClane tue l’un des sbires de Thomas Gabriel vers la dernière partie du film. Mais le climax de la partition est véritablement atteint avec ‘The F-35’, morceau de bravoure ultime du score de ‘Live Free or Die Hard’ dans la continuité directe du non moins excellent ‘Copter Chase’. ‘The F-35’ évoque donc l’hallucinante séquence où McClane affronte un avion de l’armée à bord d’un semi-remorque dérobé aux terroristes. ‘The F-35’ nous offre ainsi plus de 4 minutes d’action non-stop avec une série de rebondissements rythmiques tous plus frénétiques et excitants les uns que les autres. Dommage que l’on ait parfois l’impression de perdre ici le style de Beltrami, qui nous offre là un morceau d’action brillant mais hélas très passe-partout, quelconque et prévisible. Les choses se calment enfin avec ‘Aftermath’ qui nous permet de respirer à la fin du film.

Si vous êtes un fan de la première heure de Marco Beltrami, il ne fait nul doute que vous serez certainement convaincu par sa nouvelle partition orchestrale tonitruante pour ‘Live Free or Die Hard’. Comme dit précédemment, Beltrami reprend ici ses formules orchestrales héritées de ses précédents opus d’action, que ce soit ‘Terminator 3’, ‘I, Robot’, ‘XXX 2’ ou bien encore ‘Underworld 2’. En y ajoutant quelques rythmiques électroniques plus discrètes, Beltrami emporte les nouvelles aventures de John McClane dans une toute nouvelle génération : finit le symphonique « old school » très écrit à la Michael Kamen, place au style moderne (et hélas beaucoup plus facile et fade) de Marco Beltrami. Cela fait maintenant depuis quelques années que le compositeur semble patiner, incapable de se renouveler ou de tenter la moindre audace sous quelque forme que ce soit. Son score pour ‘Live Free or Die Hard’ témoigne une fois encore du manque d’imagination du compositeur qui, s’il nous offre un score fonctionnel qui colle parfaitement au film de Len Wiseman, échoue à rendre son travail particulièrement mémorable, comme avait pourtant su le faire Michael Kamen dans ses 3 partitions. Les musiques des précédents ‘Die Hard’ possédaient un second degré puissant que Kamen avait su mixer avec sa propre patte orchestrale dotée d’une grande richesse musicale (que ce soit dans l’écriture ou les orchestrations). Dans ‘Live Free or Die Hard’, Beltrami nous offre au contraire une partition d’action trop sérieuse et rigide, sans brio, avec des orchestrations conventionnelles et des facilités en veux-tu en voilà (l’utilisation métronomique un peu monotone de rythmiques électroniques qui n’apportent pas grand chose aux morceaux d’action du score). Dommage, car pour ce quatrième ‘Die Hard’, on aurait pu s’attendre à quelque chose de nettement plus mémorable. Toujours est-il que Marco Beltrami remplit parfaitement le cahier des charges et offre au film de Len Wiseman action et tension, ce qui ne nous empêche pas d’en rester sur notre faim!



---Quentin Billard