1-Eragon 4.12
2-Roran Leaves 3.22
3-Saphira's First Flight 2.12
4-Ra'Zac 2.48
5-Burning Farm 3.08
6-Fortune Teller 3.55
7-If You Were Flying 2.55
8-Brom's Story 2.53
9-Durza 2.20
10-Passing the Flame 3.05
11-Battle for Varden 9.59
12-Together 2.18
13-Saphira Returns 1.49
14-Legend of Eragon 2.08
15-Keep Holding On 4.03*
16-Once In Every Lifetime 4.17**

*Interprété par Avril Lavigne
Ecrit par Avril Lavigne et
Lukasz Gottwald
**Interprété par Jem
Ecrit par Patrick Doyle,
Jemma Griffiths et Lester Mendez.

Musique  composée par:

Patrick Doyle

Editeur:

RCA Records 88697 04850 2

Produit par:
Patrick Doyle, Maggie Rodford
Montage musique:
Joe E. Rand,
Graham Sutton, Christopher Benstead

Artwork and pictures (c) 2006 20th Century Fox Film Corp. All rights reserved.

Note: ****
ERAGON
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Patrick Doyle
Avec le succès de la trilogie ‘Lord of the Rings’, le cinéma hollywoodien des années 2000 fait à nouveau les yeux doux à un genre renaissant : l’héroic-fantasy, pourtant tombé en désuétude au milieu des années 80. ‘Eragon’ marque la toute première adaptation cinématographique d’un best-seller du jeune écrivain américain Christopher Paolini, à peine âgé de 23 ans lorsqu’il écrit ce livre qui deviendra l’un des plus gros succès littéraires dans le domaine de l’héroic-fantasy. Il était donc évident qu’Hollywood finisse par s’intéresser à son cas. C’est maintenant chose faite grâce au film de Stefen Fangmeier, qui signe ici sa première réalisation derrière la caméra, après avoir oeuvré pendant plusieurs années dans l’industrie des effets spéciaux. L’histoire nous transporte dans la terre imaginaire d’Alagaësia. La paix y règne depuis des siècles grâce aux Dragonniers et à leurs immenses Dragons aux pouvoirs magiques. Mais un jour, l’un d’entre eux décide de les trahir. Il s’appelle Galbatorix (John Malkovich). Ce dernier n’a qu’une idée en tête : s’emparer du pouvoir des Dragons et détruire tous les Dragonniers pour devenir le maître absolu d’Alagaësia. Mais une prophétie annonce qu’un jour, un nouveau Dragonnier sera choisi par le destin pour faire renaître à nouveau l’âge d’or des Dragons. Et cet élu, c’est le jeune Eragon (Ed Speelers), modeste fils de paysan à peine âgé de 17 ans et qui découvre un jour un mystérieux oeuf bleu qui donne naissance à un Dragon femelle baptisée Saphira. Devenu Dragonnier malgré lui, Eragon n’a plus d’autre choix que d’accomplir sa destinée : avec l’aide de son mentor, Brom (Jeremy Irons), Eragon va apprendre à manier ses nouveaux pouvoirs et à se battre pour que triomphe à nouveau l’âge d’or des Dragonniers. Le jeune élu devient pour tout le peuple d’Alagaësia l’ultime espoir pour lutter contre les troupes de Galbatorix et ramener la paix sur terre. Spectaculaire, énergique et divertissant, ‘Eragon’ réunit tous les ingrédients du genre sans grande imagination mais avec une certaine force de conviction, même si l’ensemble demeure ultra prévisible de bout en bout et bourré de références faciles (‘Lord of the Rings’, ‘Star Wars,’ ‘Harry Potter’, etc.). A noter que c’est le jeune Ed Speelers qui a été choisi pour camper le rôle d’Eragon, qui interprète ici son tout premier rôle au cinéma. Face à lui, quelques grandes pointures du genre comme John Malkovich, Robert Carlyle ou bien encore Jeremy Irons (un habitué des rôles d’héroic-fantasy – cf. ‘Dungeons & Dragons’). Alternant entre quête initiatique, batailles à coup d’épée, combats de magie et séquences spectaculaires sur le dos du dragon, ‘Eragon’ a tout pour être un honnête divertissement qui, sans être d’une folle originalité, ne mérite pas l’avalanche de mauvaises critiques qu’il a reçu dès sa sortie en salle.

La musique de ‘Eragon’ reste sans aucun doute l’atout majeur du film de Stefen Fangmeier, une nouvelle grande BO signée Patrick Doyle. ‘Eragon’ marque ainsi le retour du compositeur d’origine écossaise sur une grosse production d’aventure, un an après sa somptueuse partition massive et tonitruante pour ‘Harry Potter & the Goblet of Fire’ (2005). La musique de ‘Eragon’ apporte un véritable souffle épique aux images du film de Stefan Fangmeier, avec ses thèmes mémorables, ses envolées héroïques et ses grands morceaux de bravoure. Le score s’articule autour du puissant thème majestueux et héroïque associé à Eragon et introduit fièrement en ouverture de l’album. Cordes, cuivres, bois, percussions, tous s’unissent pour offrir au héros du film un véritable hymne au courage et à l’héroïsme, et qui sera très présent tout au long du film. On retrouve immédiatement le thème d’Eragon dans une version plus intime et touchante dans ‘Roran Leaves’, lorsque le frère d’Eragon quitte la demeure familiale pour rejoindre l’armée. Doyle nous rappelle avec ‘Roran Leaves’ son goût pour les ambiances intimes, lyriques et mélancoliques comme il les affectionne tant. Le thème est repris de façon plus majestueuse lors de l’envol de Saphira dans ‘Saphira’s First Flight’, Doyle développant ce thème à la façon d’un hymne grandiose interprété fièrement par l’orchestre. Il apporte un véritable sentiment d’union et de grandeur à Eragon et sa fidèle dragonne Saphira. A noter la façon dont Patrick Doyle conserve continuellement une partie mélodique dans sa partition, même durant des gros morceaux d’action massifs comme ‘Ra’zag’ qui illustre une scène de bataille du film contre les sinistres Razac de Galbatorix. Idem pour l’excellent ‘Burning Farm’, qui en l’espace de 3 minutes, nous fait passer de la tragédie (la mort du père d’Eragon), de l’action à l’héroïsme avec la scène où Eragon et Brom partent s’entraîner en pleine montagne. Notons ici l’utilisation très énergique des percussions martiales et guerrières qui affichent clairement la détermination du héros et de son mentor. Les 30 dernières secondes du morceau nous permettent d’entendre une nouvelle partie mélodique héroïque et épique sur fond d’ostinato rythmique guerrier de qualité, accompagnant la chevauchée d’Eragon et Brom. On retrouve clairement dans ces passages le style des morceaux d’action de ‘Harry Potter & The Goblet of Fire’, score qui semble décidément avoir pas mal influencé le compositeur sur ‘Eragon’.

De l’action, la partition d’Eragon nous offre jusqu’à plus soif. ‘Fortune Teller’ nous permet de réentendre un passager guerrier et déchaîné saupoudré d’un bon zest de percussions et de chœurs héroïques qui nous renverraient presque par moment à l’époque du ‘13th Warrior’ de Jerry Goldsmith. Le thème d’Eragon reste quand à lui très présent, repris avec bravoure dans le grandiose ‘If You Were Flying’ pour une nouvelle scène d’envol d’Eragon et Saphira. On sent à quel point le compositeur s’en donne à coeur joie dans ces passages épiques et héroïques dans un esprit hollywoodien complètement rétro, un sentiment qui perdure avec bonheur tout au long de la partition (on est clairement en plein cœur d’une musique d’heroic-fantasy à l’ancienne!). La partition d’Eragon compte aussi quelques thèmes secondaires avec, pour commencer, un thème plus sombre et menaçant pour le sinistre sbire de Galbatorix, le sorcier Durza (Robert Carlyle), un motif de 6 notes sombre et mystérieux qui évoque clairement la menace du sorcier maléfique (‘Durza’). A noter ici la qualité des orchestrations qui suggèrent un climat de mystère et de tension assez intense, avec notamment une utilisation très réussie de vagues de piano dans l’aigu sur fond de cordes sombres et ambiguës. Un autre thème fait son apparition dans ‘Passing The Flame’, morceau écrit lui aussi sous la forme d’un hymne plus solennel et entendu durant la scène de la mort de Brom, lorsque ce dernier charge Eragon d’accomplir sa destinée et de sauver le royaume des griffes de Galbatorix. ‘Passing The Flame’ possède une certaine émotion largement véhiculée par la solennité des cuivres et des cordes et un thème mélodique plein d’espoir, symbolisant le courage, la détermination, la loyauté, la grandeur d’âme. A ce sujet, impossible de passer à côté du grand morceau de bravoure ultime de la partition de Patrick Doyle : ‘Battle for Varden’, 10 minutes de pur bonheur pour tous les fans d’ambiances guerrières épiques, accompagnant la scène de la bataille finale des Varden. L’orchestre et les percussions s’associent aux choeurs pour apporter un souffle épique saisissant aux images. L’action est entendue ici en non-stop, sans aucun doute l’un des morceaux d’action les plus déchaînés et les plus puissants que Patrick Doyle ait eu à écrire depuis longtemps pour une grosse production hollywoodienne. ‘Together’ conclut cette bataille sur une grande touche d’émotion avec une reprise poignante du thème de Saphira joué ici par des cordes plaintives et une voix féminine éthérée (on est guère loin du ‘Death of Cedric’ de ‘Harry Potter & The Goblet of Fire’). Le morceau illustre ici la mort de Saphira à la fin de la bataille des Varden. ‘Saphira Returns’ et ‘Legend of Eragon’ ramènent le calme avec le retour du thème héroïque d’Eragon qui conclut parfaitement cette grande aventure.

Pour finir, le compositeur nous offre une magnifique reprise de son thème principal dans la chanson ‘Once in Every Lifetime’ qui accompagne le générique de fin, interprétée par Jem, jeune chanteuse galloise de 32 ans spécialisée dans la pop U.S., et qui participe pour la première fois ici à la musique d’une grosse production hollywoodienne. Au final, la partition d‘Eragon nous permet clairement de ressentir le plaisir qu’a pris Patrick Doyle a écrire la musique du film de Stefan Fangmeier. Sans être d’une folle originalité, le score d’Eragon apporte son lot d’action, d’héroïsme et d’émotion au film, retranscrivant avec ses grands thèmes et son orchestre ample et massif toute la dimension épique et guerrière de ce nouvel opus d’heroic-fantasy. En ce sens, la BO d‘Eragon est une parfaite réussite tant Patrick Doyle a su utiliser tous les ingrédients de ce type de musique typiquement hollywoodien qu’est l’heroic-fantasy. Le score de ‘Eragon’ rejoint au final le rang des grandes partitions du genre comme ‘Krull’, ‘Conan The Barbarian’ ou bien encore ‘The Sword and the Sorcerer’. Voilà en tout cas un nouveau grand opus symphonique de qualité signé Patrick Doyle, à ne manquer sous aucun prétexte!


---Quentin Billard