In Like Flint

1-Where the Bad Guys are Gals 2.41
2-The Golf Lesson 1.17
3-Get Flint 3.09
4-Ahh, Your Father's Bop-Up 2.39
5-Uninvited Guest 1.03
6-Mince & Cook Until Tender 2.38
7-Ballet Music 1.14
8-Odin, Dva, Tri, Kick 4.06
9-The Deep Freeze 3.00
10-Ladies Will Kindly
Remove Their Hats 2.22
11-Your Zowie Face 5.34
12-Westward Ho 5.34
13-Lost in Space 2.22
14-Flint is Alive 1.20
15-End Titles (Your Zowie Face) 1.39

Our Man Flint

16-Our Man Flint 1.53
17-The Quest 2.11
18-Man Does Not Live
by Bread Alone 2.21
19-New York Skyline 4.29
20-A Bit of Research 1.40
21-Tell Me More
About the Volcano 2.28
22-Take Some Risks, Mr. Flint 1.26
23-In Like Flint 1.27
24-The Boilerman 1.04
25-Never Mind, You'd Love It 1.30
26-You're a Foolish Man, Mr. Flint 2.06
27-It's Gotta Be
a Worlds's Record 2.32
28-End Titles 1.59

Musique  composée par:

Jerry Goldsmith

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-5935

Album produit par:
Nick Redman

Artwork and pictures (c) 1967 20th Century Fox Film Corp. All rights reserved.

Note: ***1/2
IN LIKE FLINT
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Jerry Goldsmith
Après une première aventure culte signée Daniel Mann, Derek Flint, le plus célèbre agent secret américain du cinéma des « sixties », est de retour dans une deuxième aventure toujours aussi parodique et déjantée. Réalisé cette fois-ci par Gordon Douglas, artisan hollywoodien surtout connu pour son fameux ‘The Detective’ avec Frank Sinatra (1968), ‘In Like Flint’ (F comme Flint).

Tout commence lorsque l’ancien patron de Flint, Lloyd Cramden (Lee J. Cobb) vient rendre visite à l’agent secret (James Coburn) qui continue de se la couler douce en compagnie de ravissantes demoiselles qui composent son harem. Cramden était en pleine partie de golf avec le président des Etats-Unis lorsqu’il constata grâce à sa montre que 90 secondes se sont mystérieusement envolées sans qu’ils comprennent pourquoi. Flint décide de mener l’enquête à la demande de son ancien employeur et découvre que le président a été kidnappé et remplacé par un imposteur qui se fait passer pour lui. Son enquête le mènera droit au coeur du Q.G. d’une organisation exclusivement féminine basée sur une île tropicale, et qui menace de prendre le pouvoir sur le monde entier en lavant le cerveau des femmes par le biais de sèche-cheveux truqués dans des salons de beauté.

Tout aussi déjanté et fantaisiste que le premier opus de Daniel Mann, ‘In Like Flint’ perd cependant en rythme ce qu’il gagne en humour. James Coburn reste très convaincant dans la peau de Derek Flint, mais son côté rentre-dedans et incisif paraît moins prononcé dans ce second opus, où le personnage apparaît nettement plus édulcoré voire trop gentillet. La direction d’acteur de Gordon Douglas s’éloigne donc assez radicalement de celle de Delbert Mann sur le premier opus. Dommage, d’autant que le rythme du film s’avère être ici beaucoup plus lent et un brin décevant, l’histoire mettant beaucoup de temps à démarrer pour rien.

Ceci étant dit, on reste séduit par les nombreuses touches d’humour du film (avec par exemple un karaoké russe en plein milieu du film ou une scène totalement absurde dans laquelle Flint danse à la perfection dans un ballet russe pour pouvoir parler en même temps à l’une des ballerines sur scène). Si les ingrédients sont toujours là – héros invincible toujours aussi play-boy, ultra cultivé, qui a réponse à tout et sait tout faire à la perfection, le tout avec quelques filles bien sexy et quelques méchants bien méchants – ‘In Like Flint’ déçoit par la mollesse de sa réalisation. On préfèrera ainsi se rabattre sur le premier opus, bien plus intéressant.

Jerry Goldsmith signe à nouveau la suite des aventures de Derek Flint, pour une nouvelle partition toujours aussi rafraîchissante, inventive et entraînante. Si le fameux thème charmeur et classe de Flint est de retour, le maestro nous offre un nouveau thème pour la mystérieuse organisation féminine qui cherche à contrôler le monde.

Ce thème, Goldsmith joue avec tout au long du film et nous en propose même une chanson aux accents savoureusement latino intitulée ‘Your Zowie Face’, très belle bossa nova interprétée par un groupe de musiciens au cours d’une scène du film. A noter que l’on retrouve d’ailleurs quelques touches vaguement latino pour évoquer l’île tropicale de l’organisation féminine qui cherche à contrôler le monde, à commencer par le thème introduit dès le générique de début par une guitare électrique très ‘pop 60s’ et une flûte jazzy dans ‘Where The Bad Guys are Gals’, accompagné par une série de percussions brésiliennes/cubaines avec une batterie jazz.

Le thème de l’organisation féminine s’apparente à une sorte de valse kitsch très ‘sixties’ d’esprit, rafraîchissante et un brin charmeuse. Dans ‘The Golf Lesson’, Goldsmith utilise de l’électronique ‘60s’ avec un orchestre jazzy savoureux pour la scène de la partie de golf. Le thème de l’organisation féminine reste toujours très présent, développé ici par des trombones sur un rythme jazzy très entraînant. Aucun doute possible, le maestro s’en donne ici à cœur joie, apportant une fraîcheur et une inventivité séduisante à la musique du film de Gordon Douglas.

Un morceau comme ‘Get Flint’ traduit à merveille la vitalité rafraîchissante de l’approche musicale de Jerry Goldsmith sur la musique de ‘In Like Flint’, avec ici une brève reprise du thème de Flint dans un amusant duo hautbois/basson et une série de flatterzunge amusants de cuivres en sourdine (à noter ici la façon dont le thème principal jazzy cohabite astucieusement avec le thème de Flint). La fraîcheur de la musique de Goldsmith passe essentiellement ici à travers une instrumentation incroyablement riche et étoffée, incluant marimbas, guitare électrique, hautbois, basson, percussions latinos, flûte jazzy, batterie, etc.

Idem pour l’amusant ‘Ahh, Your Father’s Bop-Up’ et sa variante légère du thème de Flint – qui illustre clairement toute la nonchalance et le charme du héros interprété par James Coburn. ‘Uninvited Guest’ reprend le thème de blues de Derek Flint repris du score de ‘Our Man Flint’ – accompagné ici par un ostinato de percussions latinos du plus bel effet. Le thème blues de Flint continue d’illustrer ici aussi les exploits de l’agent secret play-boy. C’est d’ailleurs avec un certain plaisir que l’on retrouve une version orchestrale très énergique et action du thème de Flint dans ‘Mince & Cook Until Tender’.

Goldsmith se fait plaisir et nous offre même une musique de ballet dans ‘Ballet Music’ pour la scène où Flint entame une chorégraphie sur scène pour s’adresser à l’une des ballerines russes. La valse classique de ‘Ballet Music’ évoque par moment le ‘Casse Noisette’ ou le ‘Lac des Cygnes’ de Tchaïkovski, un superbe exercice de style de la part d’un Jerry Goldsmith maintenant toute sa fougue de jeunesse et son talent au service du film – tout en apportant une touche considérable d’humour à cette parodie de film d’agent secret.

Petite surprise dans le très inventif ‘Odin, Dva, Tri, Kick’, morceau de la poursuite sur les toits de Moscou dans lequel Goldsmith cite explicitement l’air de ‘Plaine, ma plaine’, célèbre chant populaire russe qu’il adapte ici à l’orchestre dans un morceau d’action particulièrement fun et jazzy. Goldsmith cite aussi très brièvement le fameux air du ‘Lac des Cygnes’ de Tchaïkovski - à noter ici l’utilisation remarquable d’un accordéon et d’une balalaïka russe qui reprend le thème de Flint avec beaucoup d’humour.

Si le saxophone jazzy de ‘Ladies Will Kindly Remove Their Hat’ illustre à nouveau le côté charmeur mais néanmoins machiavélique de l’organisation féminine qui cherche à contrôler le monde, ‘Westward Ho’ apporte un humour malicieux à la scène où les terroristes féminines s’associent à Flint pour renverser la conspiration militaire – d’où une sympathique reprise du thème de ‘Your Zowie Face’ sur un rythme ironiquement martial – carrément accompagné ici d’un clavinet kitsch et typiquement ‘sixties’. A noter un final plus jazzy et sensuel avec une reprise du thème par un saxophone langoureux et sexy. L’action culmine dans l’affrontement final avec l’inventif ‘Lost in Space’ tandis que ‘Flint is Alive’ reprend une dernière fois le thème de Flint pour le traditionnel happy-end (on retrouve ici le clavinet qui accompagne le thème du héros).

Jerry Goldsmith nous offre donc une nouvelle partition pleine de charme et de fraîcheur pour ‘In Like Flint’, un score toujours aussi entraînant, énergique, inventif et débordant d’humour dans le film. Visiblement, le maestro semble avoir pris un malin plaisir à écrire la musique des deux aventures de Derek Flint au cinéma!



---Quentin Billard