1-Main Title/
The Van Helsing Prologue 7.20
2-Scary German Guy 0.19
3-Bat in the Hold 1.35
4-Let it Begin 0.39
5-Lock Me Up!/
Wolfman Wakes Up 1.32
6-At Phil's 1.11
7-Monster Music 0.51
8-Class Reunion 3.24
9-Mr. Alucard/Making Plans 3.25
10-Mummy's Gone 0.13
11-Phoebe Meets Frank 0.43
12-Van Helsing's Diary/Monsters 1.57
13-Walking Dead Guy 1.12
14-Scary Mask/Phil's #1 2.59
15-The Old Wolfman Russe/
Not Clark Kent/Twinkie Creature 2.21
16-At The Mansion/On All Sides 3.08
17-Phil's #2 1.06
18-Recovering the Amulet 2.10
19-Goodbye Bandaid Breath 1.42
20-At Sean's House/
The Vampire Killed/
Kill a Wolfman 7.28
21-Creature Carnage 1.29
22-Phoebe and the Count/
The Final Vortex & Finale 9.35

Musique  composée par:

Bruce Broughton

Editeur:

Intrada Special Collection Vol.50

Album produit par:
Douglass Fake

Artwork and pictures (c) 1987 TriStar Pictures. All rights reserved.

Note: ****
THE MONSTER SQUAD
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Bruce Broughton
Réalisé par Fred Dekker, grand fan des films d’épouvante d’antan, ‘The Monster Squad’ met en scène Dracula, le célèbre vampire de Transylvanie, qui est en quête d’une amulette magique qui pourrait lui permettre de gouverner le monde pendant près de 100 ans. Pour atteindre son objectif, Dracula (Duncan Regehr) ramène à la vie quelques uns des monstres les plus célèbres : Frankenstein, la créature du lagon noir, la momie et le loup-garou. Mais face à ces créatures infernales se dresse un groupe de jeunes adolescents américains passionnés de monstres et qui ont fondés un club. Leur chef, le jeune Sean (Andre Gower), a mis la main sur le précieux livre de Van Helsing, le célèbre chasseur de vampire qui lutta autrefois contre Dracula et réussit à le faire disparaître dans un vortex temporel. Dans son ouvrage, Van Helsing explique comment vaincre les forces du mal grâce à l’amulette magique. S’engage alors un grand combat entre le « club des monstres » de Sean et les troupes maléfiques de Dracula. ‘The Monster Squad’ s’avère donc être un brillant hommage aux films d’épouvante d’antan, avec les grands mythes du cinéma horrifique de la Hammer : Frankenstein, la momie, la créature du lagon noir, le loup-garou, Dracula, etc. Tous sont réunis pour nous offrir un superbe cocktail entre frisson, action et comédie, car, ne nous y trompons pas, ‘The Monster Squad’ se destine avant tout à un jeune public. Avec son groupe d’enfants qui montent un club et partent à l’aventure, le film de Fred Dekker s’inspire sans vergogne du ‘The Goonies’ de Richard Donner (1985) et surfe sur la vague des films d’aventure avec des enfants héros. A cela s’ajoute une trame plus horrifique dans laquelle les gamins combattent des monstres légendaires. A ce sujet, le film de Fred Dekker n’est pas si innocent que cela: on y voit quand même un enfant fumer, un autre tirer au fusil à pompe, un loup-garou être réduit en mille morceaux (seul plan gore du film) ou encore un autre planter un pieu dans le coeur d’une femelle vampire de Dracula, etc. Et malgré cela, le film s’autorise même quelques petites touches de niaiserie gentillette comme cette scène où la fillette se lie d’amitié avec un Frankenstein gentil. Aucun doute possible: on est bel et bien ici en plein coeur des années 80, avec un pur spectacle hollywoodien déjanté mais néanmoins essentiellement destiné à un jeune public. A noter pour finir que les effets spéciaux – qui varient entre le kitsch et le correct – sont assurés en partie par Stan Winston pour les maquillages et Richard Edlund pour les effets optiques. Le script est quand à lui signé Shane Black (scénariste de la saga ‘Lethal Weapon’) et le film est produit par Peter Hyams et Rob Cohen – rien que cela ! En bref, que du beau monde sur cette sympathique série B qui rend un bien bel hommage aux grands classiques de la Hammer.

Bruce Broughton signe pour ‘The Monster Squad’ une partition symphonique un brin rétro, qui s’inspire du Golden Age hollywoodien pour arriver à ses fins. La musique de Broughton apporte frisson, action et même un brin d’émotion au film de Fred Dekker, par le biais d’un orchestre ample et massif et d’une série de thèmes mémorables. Ainsi donc, le thème principal est exposé aux cuivres dès l’ouverture du film et évoque clairement l’univers des monstres du comte Dracula : dès ‘Main Title/The Van Helsing Prologue’, Broughton démontre toute l’étendue de son classicisme d’écriture que l’on pourrait quasiment rapprocher du ‘Bride of Frankenstein’ de Franz Waxman : à ses orchestrations riches et étoffées, Broughton ajoute aussi une chorale d’enfants accentuant le caractère grandiose et quasi apocalyptique du prologue du film avec le personnage de Van Helsing, le célèbre chasseur de vampire. En l’espace de plus de 7 minutes, Bruce Broughton pose parfaitement les bases de sa partition pour ‘The Monster Squad’ et développe amplement son thème principal jusqu’à un final massif où l’on découvre un second thème interprété par les choeurs, thème associé dans le film à l’amulette de Van Helsing, la seule capable de vaincre Dracula et ses sbires. ‘Main Title/The Van Helsing Prologue’ s’avère être incontestablement l’un des premiers sommets de la partition de ‘The Monster Squad’, montrant un Bruce Broughton au sommet de sa forme. La musique possède ici une certaine intensité et une noirceur qui demeurera constante tout au long du film. ‘Bat in the Hold’ ou ‘Let it Begin’ ne font ainsi que développer le thème principal initial associé à Dracula et sa facette indéniablement maléfique. ‘Lock Me Up! Wolfman Wakes Up’ fait encore plus monter la tension pour un nouveau morceau sombre et intense aux accents horrifiques.

Broughton associe ainsi au monde des monstres une musique agitée, colorée et horrifique comme le confirme ‘Monster Music’ qui évoque ici aussi une illustration musicale plus proche des partitions des productions Hammer d’antan. Certains morceaux tels que le massif ‘Class Reunion’ se rapprochent même de Bernard Herrmann avec des orchestrations sombres et graves associées aux méfaits de Dracula et ses créatures maléfiques. La tension demeure présente dans ‘Mr. Alucard/Making Plans’ où Broughton illustre en parallèle les préparatifs de Dracula et ses monstres pour retrouver l’amulette de Van Helsing et les plans de contre attaque du « club des monstres ». Dans ‘Walking Dead Guy’, Broughton introduit une nouvelle idée sous la forme d’une mélodie plus naïve et légère associée à Frankenstein et son amitié avec la petite Phoebe. Après un début plutôt sombre qui évoque la surprise de cette étrange découverte, la musique devient subitement plus touchante et légère avec son nouveau thème de piano et flûte typique de la veine mélodique du compositeur. Le thème de Frankenstein apporte une poésie certaine à cette séquence gentillette, Broughton s’étant incontestablement fait plaisir en écrivant ce petit thème agréable et sans prétention. Dans ‘Scary Mask’, on retrouve enfin le thème mystérieux de choeur de l’amulette de Van Helsing avec une pointe de synthétiseur « eighties » permettant au compositeur de suggérer pleinement le caractère fantastique associé au précieux ouvrage. Un morceau comme ‘The Old Wolfman Ruse’ s’affiche clairement dans un registre suspense typique du style plus atonal et dissonant de Bruce Broughton : à noter ici l’utilisation de percussions et de clusters stridents suggérant efficacement les attaques du loup-garou. On retrouve ces percussions étranges dans ‘At The Mansion/On All Sides’ lorsque les jeunes héros du club des monstres pénètrent dans le manoir où se cachent Dracula et ses créatures, Broughton nous offrant un nouveau déchaînement orchestral virtuose pour cette nouvelle scène d’attaque des monstres.

L’action explose dans ‘Recovering the Amulet’ et toute la confrontation finale contre Dracula et ses monstres à partir de ‘Goodbye Bandaid Breath’. Broughton utilise divers effets orchestraux et multiplie les trouvailles sonores (clusters stridents, contrepoint cordes/cuivres très soutenu, vagues de bois, petites percussions diverses, etc.) pour renforcer le caractère fantastique de ces scènes où les jeunes héros anéantissent les créatures maléfiques du vampire. At Sean’s House/The Vampire Killed/Kill a Wolfman’ nous plonge dans le chaos total alors que les affrontements sévissent entre les jeunes héros et les monstres – ici, le vampire et le loup-garou. A noter que l’écriture rythmique et très contrapuntique de Bruce Broughton rappelle par moment le style de Jerry Goldsmith, un compositeur qui a toujours eu une certaine influence sur Broughton, et plus particulièrement dans ses musiques d’action tonitruantes. Les amateurs de déchaînements orchestraux riches et virtuoses devraient en avoir ici pour leur argent, avec ces morceaux finaux d’une très grande intensité, autant dans le film que sur CD. ‘Creature Carnage’ et ‘Phoebe & the Count/The Final Vortex & Finale’ permettent à la partition de ‘The Monster Squad’ d’atteindre des sommets pour deux morceaux d’action conclusifs et frénétiques à souhait! Le thème de Dracula revient en grande pompe lors de la bataille finale, apportant dans le film un sentiment de terreur et de danger au cours de cet ultime affrontement. L’orchestre et les choeurs atteignent ici un sommet de puissance lors de la séquence du vortex, Broughton nous offrant assurément ici l’un des morceaux d’action les plus puissants de ‘The Monster Squad’, 9 minutes 30 de bonheur pur pour tous les fans du compositeur! A noter que le magnifique thème de Frankenstein revient dans un tutti orchestral de toute beauté à la fin du film, pour les adieux entre la petite Phoebe et son ami mort vivant. Broughton se fait alors plaisir et nous offre pour le final une suite qui résume parfaitement les principales idées de sa partition pour le film de Fred Dekker.

‘The Monster Squad’ s’avère être l’une des partitions majeures du Bruce Broughton de la fin des années 80. A la noirceur et au fun totalement décomplexé du film de Fred Dekker, le compositeur répond par une musique au classicisme symphonique éprouvé, riche, colorée, virtuose. Ses accents dissonants, son atonalité menaçante et ses morceaux d’action féroces illustrent parfaitement l’univers des grands monstres du cinéma américain, et rappelle à quel point Bruce Broughton, aujourd’hui injustement tombé dans l’oubli, était autrefois l’un des compositeurs majeurs officiant à Hollywood. Sa musique pour ‘The Monster Squad’, longtemps réclamée par tous ses fans, a enfin été officiellement éditée grâce aux efforts d’Intrada, l’infatigable label de Douglass Fake. Sans être un chef-d’œuvre absolu du genre, la musique de ‘The Monster Squad’ apporte action et frisson au film de Fred Dekker et s’inscrit dans la continuité des grandes partitions symphoniques de Bruce Broughton à la fin des années 80 : recommandé, tout simplement!



---Quentin Billard