1-Main Titles 2.11
2-Chinatown 2.27
3-Drive To The Field 1.34
4-Just Another Day 2.20
5-Meeting Karen 2.46
6-Looking for Arthur 1.41
7-U North 1.49
8-Arthur & Henry 2.11
9-Times Square 3.38
10-Mr. Verne 2.28
11-I'm Not The Guy You Kill 6.57
12-Horses 2.13
13-25 Dollars Worth 6.26

Musique  composée par:

James Newton Howard

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-6850

Album produit par:
James Newton Howard, Stuart Michael Thomas
Montage musique:
Nic Ratner
Producteur exécutif:
Robert Townson
Superviseur musical:
Brian Ross
Directeurs de la musique
pour Warner Bros. Pictures:
Doug Frank, Gary LeMel

Artwork and pictures (c) 2007 Warner Bros. Pictures. All rights reserved.

Note: **
MICHAEL CLAYTON
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Newton Howard
George Clooney poursuit son cycle de films engagés après ‘Syriana’ et ‘Good Night and Good Luck’. L’acteur alterne depuis quelques années les blockbusters hollywoodiens et les films plus sérieux avec une certaine régularité. Avec ‘Michael Clayton’, Clooney retrouve un genre plus sérieux dans lequel il évoque le monde des avocats dans le New York contemporain. A la caméra, on retrouve Tony Gilroy, qui signe là son premier long-métrage après avoir écrit les scripts de films tels que ‘The Bourne Ultimatum’, ‘Devil’s Advocate’ ou bien encore ‘Armageddon’. A noter que ‘Michael Clayton’ a été produit par Steven Soderbergh, George Clooney, Anthony Minghella et Sydney Pollack, que du beau monde en somme !

Michael Clayton (Clooney) est avocat dans l’un des plus prestigieux cabinets juridiques new-yorkais. Son rôle consiste à arranger discrètement les affaires embarrassantes de ses clients et à étouffer les scandales. C’est à lui qu’échouent la plupart des dossiers sensibles, sur lesquels il doit oeuvrer dans l’ombre afin de trouver un arrangement qui satisfasse tout le monde. Mais un jour, l’un de ses collègues, Arthur Edens (Tom Wilkinson), se retrouve avec un dossier difficile sur les bras : celui d’une puissante multinationale agrochimique nommée la U/North, accusée d’avoir commercialisé un défoliant hautement toxique qui aurait déjà provoqué de très graves maladies chez la plupart des consommateurs qui l’ont acheté. Arthur décide de se retourner contre ses clients. Il est prêt à aller jusqu’au bout. Michael Clayton est chargé de le ramener à la raison, et après l’assassinat d’Arthur, camouflé en suicide, Michael décide de reprendre le dossier en main et d’en savoir un peu plus sur ce qui a poussé son ami à faire ce qu’il a fait. Pour la première fois de sa vie, Michael Clayton va devoir prendre une décision capitale qui pourrait bien bouleverser sa vie à tout jamais. Le film de Tonly Gilroy s’avère être assez captivant, bien que le rythme demeure lent de bout en bout. ‘Michael Clayton’ mise essentiellement sur son intrigue alambiquée et ses nombreux dialogues. Dommage cependant que l’ensemble paraisse un peu confus durant toute la première demi heure du film. Quand à l’interprétation de George Clooney, elle demeure impeccable de bout en bout, l’acteur campant ici un avocat au bout du rouleau, le regard vide et désabusé, qui se retrouve face à l’affaire la plus difficile de toute sa carrière.

James Newton Howard alterne ces derniers temps grosses productions et films plus sérieux, à l’instar de George Clooney lui-même. Le compositeur attitré de Night M. Shyamalan signe pour ‘Michael Clayton’ un score sombre, lent et atmosphérique qui ne marquera hélas guère les esprits. Le principal mot d’ordre de JNH sur ‘Michael Clayton’ semble avoir été : « faire le plus minimaliste possible ». Ainsi donc, le compositeur pose d’emblée le ton du score dès le ‘Main Titles’, à l’aide de nappes de synthétiseur sombres, de loops électro entêtants et de quelques notes de cordes. La musique demeure sombre sans être pourtant particulièrement inquiétante. Elle crée dès le début du film un climat froid et intriguant qui nous amène de façon sobre et efficace vers l’intrigue principale du film. Elle renforce aussi le côté perdu et désabusé du personnage de George Clooney dans le film. James Newton Howard prolonge ce travail d’atmosphère synthétique sur ‘Chinatown’, où les percussions deviennent plus présentes, le tout sur fond de loops et de nappes de synthétiseur typiquement électro qui rappelle certaines mesures du récent ‘Freedomland’. Les loops électro deviennent plus inquiétants dans ‘Drive to the Field’ lorsque Michael Clayton s’arrête en voiture près du champ aux chevaux vers le début du film, scène intrigante qui reviendra à la fin du film pour la conclusion du récit. ‘Drive to the Field’ renforce le côté sombre et atmosphérique de la musique de ‘Michael Clayton’ tout en conservant ce côté froid et désabusé que l’on pouvait entendre dès les premières secondes du film. A noter ici l’absence totale d’orchestre dans la partition de ‘Michael Clayton’, James Newton Howard ayant préféré éviter l’approche orchestrale hollywoodienne habituelle qui n’aurait de toute évidence pas pu coller au côté intime et lent du film de Tony Gilroy.

‘Meeting Karen’ amorce alors un changement d’atmosphère plus subtile dans la musique de JNH. L’atmosphère devient ici plus lente, mélancolique et planante. Il règne dans la musique une certaine tristesse sous-jacente qui renvoie parfaitement ici au personnage de Michael Clayton, alors que ce dernier doit prendre une décision importante qui pourrait bousculer sa carrière d’avocat à tout jamais. Si ‘Looking for Arthur’ et ‘U North’ maintiennent dans le film une certaine tension afin de renforcer la sensation de danger qui entoure maintenant cette sombre affaire des défoliants toxiques de la firme U/North, ‘Arthur & Henry’ apporte quand à lui une touche d’émotion avec la première apparition du thème principal de la partition de JNH, thème qui aura décidément mis un certain temps à apparaître, le compositeur ayant là aussi préféré privilégier une approche quasi athématique par rapport aux images du film. Le thème refait son apparition dans ‘Times Square’, où les loops électro du ‘Main Titles’ refont leur apparition et continuent de faire monter la tension dans le film. La mélodie revient de façon plus discrète dans ‘Mr. Verne’ et accompagne les actions de Michael Clayton, bien décidé à faire éclater la vérité au sujet de la mort de son ami Arthur et de l’affaire sensible de U/North. Le suspense atteint alors son climax dans ‘I’m Not The Guy You Kill’ pour la scène de la poursuite en voiture vers la fin du film, JNH maintenant la tension pendant quasiment près de 7 minutes non-stop, à grand renfort de rythmes électro, de pads, de cordes et de nappes synthétiques sombres et inquiétantes. ’25 Dollars Worth’ relâche finalement la tension pour la coda du film, JNH utilisant quelques accords de piano solitaire et des cordes pour accompagner le générique de fin du film sur un ton plus émouvant et intime. A noter que ’25 Dollars Worth’ est l’unique morceau quasiment entièrement acoustique du score de ‘Michael Clayton’, dans lequel le compositeur délaisse pendant quelques minutes les synthétiseurs pour apporter une touche plus humaine au final de sa partition, reprenant une dernière fois son thème principal dans une très belle version pour cordes seules, et ce même si les synthétiseurs reviennent une dernière fois pour conclure le morceau de façon plus atmosphérique et sombre.

‘Michael Clayton’ s’avère finalement être un score totalement anecdotique dans la carrière de James Newton Howard, bien que non dénué d’intérêt pour autant. Le côté sombre, atmosphérique et désespérément lent de la partition du film de Tony Gilroy rend l’écoute difficile hors des images, si bien que le score demeure constamment fonctionnel d’un bout à l’autre du film. James Newton Howard semble avoir fait le minimum pour ‘Michael Clayton’ en misant sur une approche totalement minimaliste et quasiment athématique. Fort heureusement, une mélodie finit par faire tardivement son apparition dans la seconde moitié du film, apportant un peu d’émotion aux images et à une musique somme toute très froide et peu enthousiasmante. ‘Michael Clayton’ reste donc un score mineur à réserver en priorité aux fans d’ambiances électro planantes et aux inconditionnels de James Newton Howard !



---Quentin Billard