1-Prologue/The Car Jacking 4.31
2-Bad Boys/Main Title*/Heist 6.07
3-Funky Brothers To PD 0.34
4-Air Conditioning Inspection* 1.07
5-Jojo, What You Know? 0.39
6-Dead Guy 4.55
7-He's The Person I'd Call* 0.52
8-Killing Max 4.15
9-The Boys Find Max 2.29
10-Into Lois' Apartment 0.49
11-Escape From Julie's 2.46
12-You're Going To
Leave Me Alone? 0.50
13-Don't Honey Me Baby! 1.01
14-My Bologna Has
A First Name?* 4.02
15-Julie's Got A Gun 0.53
16-Escape From Club Hell*/
Ether Chase* 4.33
17-We Don't Want
To Lose You 0.38
18-I Mean Like Funny 2.00
19-Interrogation 0.40
20-Stake Out 0.53
21-Tailing Lab Tech/Blown Cover 1.35
22-Busted* 0.51
23-Footchase 4.23
24-Pouchet Calling* 0.32
25-Hangar Shootout* 9.14
26-Cobra Chase/Pouchet's Death 4.40
27-Bad Boys: Main Title
(Edited Film Version) 3.36

*Composé par Mark Mancina
et Nick Glennie-Smith.

Musique  composée par:

Mark Mancina

Editeur:

La La Land Records
LLLCD 1057

Producteurs exécutifs de l'album:
MV Gerhard, Matt Verboys
Album produit par:
Ford A. Thaxton
Producteurs exécutifs:
Jerry Bruckheimer,
Don Simpson

Montage musique:
Curtis Roush
Assistant montage:
J.J. George
Consultant musical:
Jeffrey Pollack
Superviseurs de la musique:
Michael Dilbeck,
Happy Walters

Musique additionnelle de:
Nick Glennie-Smith

Artwork and pictures (c) 1995/2007 Columbia Tristar Pictures Marketing Group, Inc. All rights reserved.

Note: ****
BAD BOYS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Mark Mancina
1995. Bad Boys marque le début en grandes pompes de la carrière du réalisateur Michael Bay, mais aussi des acteurs Will Smith et Martin Lawrence, jusqu’ici cantonnés à des rôles comiques dans diverses séries télévisées (The Fresh Prince pour le premier, Martin pour le second). Le film relance, conjointement avec Crimson Tide de Tony Scott, les carrières des producteurs Don Simpson et Jerry Bruckheimer, après de longues années d’absence de la scène Hollywoodienne. Avec un budget finalement assez serré, Michael Bay réussit le pari impossible de conférer à son film l’illusion de la grande production Hollywoodienne, chargée en adrénaline et en actes d’héroïsme, même si ce buddy movie s’appuie avant tout sur le ressort comique du tandem que forment les deux flics Marcus Burnett (Lawrence) et Mike Lowrey (Smith) dans la ville de Miami. Dès la scène d’introduction, on découvre deux personnages radicalement opposés, l’un père de famille stressé et grincheux, l’autre, dragueur invétéré, flic par passion. Alors qu’ils enquêtent sur un mystérieux vol d’héroïne dans les locaux de la police, ils sont chargés de défendre la belle Julie (Téa Leoni), témoin du meurtre de sa meilleure amie Max, perpétré par le gang d’un certain Fouchet (Tchéky Karyo). Bay mise sur un style visuel clipesque alors novateur pour l’époque, aux couleurs chaudes et estivales, enchaînant scènes d’actions et situations comiques.

Aux commandes de la musique : Mark Mancina, collègue d’Hans Zimmer, repéré par les producteurs Simpson/Bruckheimer grâce à sa bande originale pour le Speed de Jan de Bont l’année précédente. A la sortie du film en 1995, aucune édition commerciale de la musique de Mancina ne voit le jour, si l’on excepte la présence du générique d’ouverture sur un album Music from the Motion Picture Bad Boys contenant presque uniquement des chansons d’artistes divers. En effet, le film mise avant tout sur l’aspect commercial de sa bande originale en valorisant de nombreux artistes pop 90’s tels que Warren G, Juster, mais surtout Diana King et son tube Shy Guy. Il n’y aura aucune annonce d’une quelconque commercialisation de la bande originale de Mancina pendant des années, forçant les amateurs à se tourner vers le marché secondaire, dans lequel circulait alors diverses versions de ce score, dont une édition promotionnelle, pressée par Mancina, combinant des extraits de la musique de Bad Boys et de Speed 2 : Cruise Control. Il faudra finalement attendre 12 longues années, pour que quelqu’un (en l’occurrence ici le label LalaLand, non content d’avoir édité quelques temps auparavant le Godzilla de David Arnold) s’atèle à une édition officielle de l’un des meilleurs scores de Mancina. Avec plus de 70 minutes de musique originale, Lalaland nous offre ici la bande originale complète de Bad Boys.

On peut dissocier trois styles dominants sur l’ensemble du score de Mancina : la musique d’action, les passages calmes et romantiques, et enfin les sections comiques et funky. Le disque, tout comme le film, s’ouvre sur le très entraînant Prologue / The Car Jacking. Mancina y expose son thème principal sur plus de quatre minutes, un thème dynamique et grandiose, dans la plus pure tradition des débuts du clan Media Ventures fondé par Hans Zimmer. Doublé d’une basse funky et d’une instrumentation reggae / pop, cette mise en bouche se veut très exaltante, et annonce le climat fun et enjoué du score. Le disque se poursuit avec l’efficace Bad Boys – Main Title / Heist au cours duquel Mancina introduit un second thème, celui des Bad Boys en action, héroïque et majestueux, sur fond d’ostinatos rythmiques, avant de déboucher sur une version massive du thème principal lorgnant du côté du Main Titles de Speed, et faisant la part belle aux cordes, à la guitare et aux percussions. Mancina montre son savoir faire dans le développement thématique et exploite au mieux le potentiel de l’orchestre. Le morceau enchaîne sur un passage de suspense/action alors que l’on assiste à un vol d’héroïne dans les locaux de la police. Le morceau, tonitruant, est dominé par les basses et les percussions métalliques.

On peut encore entendre un troisième thème récurrent, plus doux et romantique, joué la plupart du temps à la guitare. On le découvre dans He’s the Person I’d Call mais aussi dans le très délicat The Boys find Max, avec l’utilisation typiquement 90’s de la guitare acoustique, ici accompagnée par des nappes planantes de synthétiseur. Mancina s’appuie régulièrement sur ce thème dans les séquences avec Julie, profondément touchée par la mort de sa meilleure amie Max. Les morceaux comiques et romantiques se veulent plus acoustiques, dominés par les guitares, la basse, les synthétiseurs et la batterie. Pour les scènes comiques, Mancina mise sur un thème ridiculement drôle aux cordes, associé à la basse funky de The Car Jacking et parfois même au thème principal. On retrouve ce style dans des morceaux tels que Dead Guy, alors que Mike et Marcus découvrent un cadavre pourrissant ; Don’t Honey Me Baby, ou encore Jojo, What You Know ? permet à Mancina d’explorer davantage son approche reggae à grand renfort de steel-drums.

L’album regorge de nombreux morceaux d’action déchaînés au cours desquels le compositeur développe tous ses thèmes (Escape From Club Hell / Ether Chase, Hanger Shootout). Mention spéciale pour le très efficace Footchase, un des morceaux les plus attendus des fans depuis ces douze années : une intense musique de poursuite qui s’étend sur plus de 4 longues minutes et reprenant tour à tour l’ensemble des thèmes principaux. Comme le mentionne Mancina lui-même dans le livret de la bande originale, ce morceau a souvent été plagié et on continue encore de nos jours à entendre son influence sur la musique d’action Hollywoodienne. Le morceau Cobra Chase / Pouchet’s Death (on remarquera au passage l’erreur de tracklist sur le nom de « Fouchet », et non « Pouchet »), propose un dernier élan de puissance pour un final magistral. Le morceau se conclut sur une ultime reprise du thème romantique, joué alors au piano, la mélodie y prend son envol, tandis que les « boys » vengent enfin la belle Max.
L’édition de Lalaland nous propose une dernière piste en guise de bonus, le Main Title mixé comme dans le film, rien de bien neuf ici mais le retour du thème principal sous sa forme pop clos à merveille l’album.

Signalons pour finir un point noir de la galette publiée par Lalaland : sa qualité sonore. Une partie des morceaux semble avoir été initialement enregistrée en mono et retraitée numériquement afin de « camoufler » le manque d’ampleur. On déplorera donc ici plusieurs pistes à la dynamique limitée et au son un peu étouffé ; certains d’entre eux (Dead Guy et My Bologna has a First Name ? en priorité) sont malheureusement envahis par le souffle. Les techniciens de Lalaland ont pensé bon de rajouter un peu de réverbération sur certains passages afin d’augmenter la profondeur du son, mais le résultat donne une étrange sensation d’enregistrement studio de piètre qualité. Le rendu est d’autant plus frustrant que la plupart des morceaux d’actions sont absolument irréprochables en terme de qualité sonore et de mixage. On se retrouve ainsi avec un CD à la qualité variable, ne reflétant pas toujours l’excellent travail de composition de Mancina. Autre défaut, moins gênant mais tout aussi curieux : l’étrange absence des deux acteurs principaux des artworks de la pochette, probablement en raison de certains droits à l’image. Le résultat est étonnant : le livret contient des photos de presque tous les acteurs (de Téa Leoni à Tchéky Karyo en passant par Marg Helgenberger - au rôle vraiment minime), mais pas une trace de nos deux héros… En revanche, le livret est extrêmement complet, avec une rétrospective du film, une analyse des principaux thèmes de Mancina, et même une explication sur les raisons du départ prématuré de Mancina de la production de Bad Boys 2.

Lalaland a une fois encore frappé fort avec cette édition de Bad Boys, que les fans attendaient désespérément, voire n’attendaient même plus. La surprise est certes de taille, mais quelque peu gangrenée par une qualité sonore malheureusement variable. Ces défauts entachent l’écoute, mais ne boudons pas pour autant notre plaisir : le score est tout bonnement splendide, bien loin de certaines bouillies électroniques actuelles servies par les nouveaux compositeurs de l’écurie d’Hans Zimmer. Cette édition de Bad Boys est définitivement une jolie pièce de collection, indispensable pour tout amateur de Mark Mancina ou de musique d’action Hollywoodienne des années 90.



---Maxime Marion