1-Life Goes On/Dance of the Cells 3.46
2-Escape with Ollie/Basement 3.30
3-All Aboard 2.15
4-Mid-Transformation 3.49
5-Subway/Blending In 4.04
6-Census Taker/
Search on a Whim 2.32
7-Carol and Ben Plot 3.36
8-Warning Wendy/Taster's Choice 1.45
9-Hit and Sit/Dropping Off Ollie 2.04
10-Under the Microscope/
Call for Help 1.50
11-Trick of Treat/Bad Boy 1.51
12-Family Bliss/It's a Pickle 2.33
13-Carol's Wild Ride 3.24
14-I Need You/I Already Slept 2.40
15-Falling Asleep/We Touched It 3.49
16-Wake Up!/A Better World? 3.31
17-Final Escape 1.57

Musique  composée par:

John Ottman

Editeur:

Varèse Sarabande
302 066 837 2

Produit par:
John Ottman
Producteur exécutif:
Robert Townson
Programmation synthétiseur:
John Ottman
Musique additionnelle
et programmation de:
Lior Rosner
Montage musique:
Amanda Goospaster
Assistant montage:
Joseph Bonn
Assistant scoring:
Janice Lester

Artwork and pictures (c) 2007 Warner Bros. Pictures. All rights reserved.

Note: **
THE INVASION
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Ottman
Remake de l’un des grands classiques du film d’épouvante américain, ‘The Invasion’ est la version 2007 de ‘Invasion of the Body Snatchers’, célèbre film d’épouvante de Don Siegel réalisé en 1956 et réadapté en 1978 dans une excellente version signée Philip Kaufman, suivi d’un autre remake tourné en 1993 par Abel Ferrara. Cette nouvelle version réalisée par l’allemand Oliver Hirschbiegel (réalisateur du très remarqué ‘La chute’) qui signe là son premier film hollywoodien, se propose d’évoquer l’invasion extra-terrestre du roman d’origine de Jack Finney sous un angle bien plus psychologique que réellement gore ou sanguinolent. Carol Bennell (Nicole Kidman), psychiatre à Washington, découvre un jour que quelque chose ne tourne pas rond autour d’elle : son ex mari commence à se comporter de façon étrange, ses voisins et ses proches deviennent soudainement plus distants, dépourvus d’émotion humaine. Le jour d’Halloween, Oliver, le jeune fils de Carol, ramène à la maison une matière vivante étrange qui n’est autre qu’un tissu extra-terrestre. Carol va très vite découvrir qu’une mystérieuse épidémie d’origine extra-terrestre a commencé à envahir la ville entière en prenant le contrôle des êtres humains. La psychiatre va devoir lutter contre la terrifiante épidémie avec l’aide de son jeune fils et d’un groupe d’amis qui ont réussis à échapper à la contamination. Cette version 2007 reste donc sans surprise, l’accent étant mis ici sur le caractère plus psychologique de la tension et du suspense. On ressent parfaitement un très fort sentiment d’oppression tout au long du film, même si l’on regrettera le côté trop propre, trop lisse de ce remake qui est bien loin d’égaler la noirceur de la version 1978 réalisée par Philip Kaufman. Reste la performance comme toujours remarquable de Nicole Kidman, apportant un charme et une conviction profonde à son personnage.

La musique de John Ottman pour ‘The Invasion’ apporte une certaine noirceur au film d’Oliver Hirschbiegel et renforce la tension omniprésente du début jusqu’à la fin. Ottman se prête au jeu de l’expérimentation électronique pour les besoins du film en mélangeant ses textures synthétiques étranges avec une partie symphonique plus conventionnelle. Dès le générique de début (‘Life Goes On/Dance of the Cells’), le compositeur accompagne les plans numériques des cellules vivantes avec le thème principal, un motif de 4 notes plutôt mystérieux et inquiétant soutenu par des chœurs d’enfants (typique de John Ottman), des cordes, un piano, des percussions et tout un attirail de synthétiseurs et de samples électroniques étranges. La partie électronique/techno attire plus particulièrement ici notre attention, apportant un côté résolument moderne au film. Le compositeur semble s’être fait plaisir en manipulant ses sons synthétiques étranges qui évoquent à merveille tout au long du film l’idée de l’invasion extra-terrestre, de la présence d’un parasite dans un environnement de plus en plus déshumanisé. L’action prend très vite le dessus avec le frénétique ‘Escape with Ollie/Basement’ qui évoque la terreur liée à l’invasion extra-terrestre et le combat de Carol pour lutter contre cette terrifiante épidémie. Ottman utilise ici des textures sonores plus dissonantes et agressives, avec des effets de cordes dissonantes et des atmosphères électroniques plus noires et menaçantes. Idem pour ‘Mid-Transformation’ avec ses clusters de cordes macabres et ses sursauts orchestraux de terreur pure. La partie électronique demeure très présente, avec un son étrange et particulier entendu à 1.38 dans ‘Mid-Transformation’ et qui revient à plusieurs reprises tout au long du film pour illustrer la menace de l’invasion.

‘Subway/Blending In’ prolonge cette atmosphère de traque et de danger avec une nouvelle utilisation d’éléments électroniques mélangés à un orchestre ample. Un morceau comme ‘Census Taker/Search on a Whim’ frôle l’expérimentation électronique pure avec ses textures sonores étranges et incongrues, qui rappellent la présence d’organismes extra-terrestres parmi la population humaine. Dommage cependant que John Ottman perde en cours de route toute notion de thématique qu’il avait pourtant mis en place dès le générique de début. A noter dans ‘Search on a Whim’ un recours à des sons traités électroniquement par le biais de filtres, un trucage musical déjà brillamment exploité par John Frizzell dans sa partition pour le film ‘Stay Alive’. Dommage que certains morceaux tels que ‘Carol and Ben Plot’ plongent dans de l’atmosphérique pure en demeurant fonctionnel de bout en bout et finalement peu inspiré. Idem pour ‘Warning Wendy/Taster’s Choice’. La tension continue de monter avec ‘Trick or Treat/Bad Boy’ et son atmosphère de suspense pure, ou ‘Family Bliss/It’s a Pickle’ et ses nappes de synthé glauques. Ottman nous offre un morceau d’action plus intense dans ‘Carol’s Wild Ride’ pour évoquer la folle poursuite de Carol vers le milieu du film, morceau déchaîné et agressif mélangeant orchestre et percussions électroniques dans un style qui rappelle beaucoup le score de ‘Trapped’ du même John Ottman. Le score se conclut finalement sur un ultime morceau d’action frénétique, ‘Final Escape’, assez spectaculaire et percutant dans le film mais sans grande surprise.

John Ottman signe donc pour ‘The Invasion’ un score de suspense/action sans grande surprise, dont l’unique bonne idée provient essentiellement d’un travail remarquable mené autour des synthétiseurs. Ottman expérimente de façon assez inventive avec ses différents samples électro/techno qu’il malmène dans tous les sens pour obtenir un résultat sonore toujours assez étrange et oppressant. Dommage cependant que cette approche expérimentale demeure encore un peu trop timide, tandis que la partie orchestrale semble à contrario beaucoup plus fonctionnelle et traitée de façon moins inventive. Dans un registre assez similaire, on préfèrera davantage le travail mené par John Frizzell sur le récent ‘Stay Alive’, qui montrait une utilisation beaucoup plus audacieuse de l’électronique incorporée à l’orchestre. ‘The Invasion’ demeure au final une partition fonctionnelle parfaite pour le film mais qui ne laissera aucun souvenir particulier après écoute.



---Quentin Billard