1-Back Where You Belong
(Theme from The Water Horse) 4.29*
2-The Water Horse Main Title 1.09
3-Angus Feeds Crusoe 1.59
4-You Didn't Even Get Wet 2.58
5-The Workshop 2.35
6-Ann 1.28
7-Bathtub 2.23
8-Driving To The Loch 2.00
9-Run Angus 1.20
10-The Fishermen 1.37
11-Angus In Training 2.52
12-Swimming 6.34
13-The Children Laugh 2.58
14-The Dinner Party 3.03
15-There's No Monster 2.01
16-Saving Crusoe 2.04
17-The Net 4.22
18-The Jump 1.40
19-End of The Story 3.04
20-The Water Horse Suite 8.08**

*Ecrit et interprété par
Sinéad O'Connor
**Interprété par The Chieftains
Ecrit par James Newton Howard

Musique  composée par:

James Newton Howard

Editeur:

Sony Classical SK 719300

Produit par:
James Newton Howard, Jim Weidman

Artwork and pictures (c) 2007 Columbia Pictures. All rights reserved.

Note: ***1/2
THE WATER HORSE:
LEGEND OF THE DEEP
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Newton Howard
Le mythe du monstre du Loch Ness a la peau dure au cinéma hollywoodien. Nombreux sont les réalisateurs à s’être penchés sur le sujet, avec plus ou moins de succès la plupart du temps. ‘The Water Horse : Legend of the Deep’ (Le dragon des mers) est une énième variante de cette histoire dont on ne sait toujours pas s’il s’agit d’une invention ou d’une réalité. Réalisé par Jay Russell (‘My Dog Skip’, ‘Ladder 49’), ‘The Water Horse’ nous plonge dans les souvenirs d’un vieil écossais qui narre une histoire incroyable à deux touristes américains curieux. Le récit se déroule au temps de la seconde guerre mondiale, en Ecosse. Le jeune Angus MacMorrow espère chaque jour voir son père revenir du front, mais en vain. Un jour, il découvre un étrange objet ressemblant à un oeuf, qu’il ramène chez lui. Mais une étrange créature sort alors de l’oeuf et commence à semer la pagaille dans l’établi du jeune Angus. Le jeune garçon ignore encore qu’il vient de faire la connaissance d’une créature mythique et merveilleuse, un dragon des mers. Angus décide alors de baptiser son nouvel ami ‘Crusoé’, et va tenter de conserver son existence secrète. Mais hélas, Crusoé grandit et finit par devenir particulièrement envahissant. C’est le début d’une longue série d’aventures et de péripéties en tous genres dans le lac le plus célèbre d’Ecosse : le Loch Ness.

‘The Water Horse’ s’affirme donc comme un divertissement hollywoodien sans grande saveur, une production destinée aux enfants mais aussi aux adultes, même s’il est certain que ces derniers risquent fort de s’ennuyer devant un spectacle bien terne et affreusement quelconque. La créature est animée de façon très convaincante – entièrement réalisée en images numériques – et certaines scènes ne manquent pas de punch (poursuite entre Cruosé et le chien dans toute la maison), mais on se lasse très vite du caractère ‘gnan-gnan’ de l’histoire et de l’avalanche de bons sentiments qui plombent le film dans son ensemble. Curieusement, on pouvait déjà formuler les mêmes reproches pour un film similaire réalisé en 1996 et intitulé tout simplement ‘Loch Ness’ (avec Ted Danson), film qui semble d’ailleurs avoir beaucoup inspiré Jay Russell pour ‘The Water Horse’. Au final, on constate qu’une fois encore, le mythe du Loch Ness n’a été que très rarement abordé avec sérieux au cinéma, si l’on excepte ‘The Private Life of Sherlock Holmes’ et le récent et spectaculaire faux documentaire ‘Incident at Loch Ness’ réalisé par Zak Penn en 2004, qui jouait la carte du second degré avec brio.

L’année 2007 aura décidément été très chargée pour James Newton Howard. Hélas, 2007 reste une petite année en terme de qualité pour le compositeur : ‘Michael Clayton’, ‘The Lookout’, ‘The Great Debaters’, ‘Charlie Wilson’s War’, des scores réussis mais très fonctionnels, qui ne laisseront aucun souvenir particulier. Deux exceptions néanmoins : le superbe et poignant ‘I Am Legend’ et ‘The Water Horse’, grande partition symphonique à l’ancienne dans laquelle JNH semble enfin avoir retrouvé une certaine inspiration qui lui faisait défaut sur certains de ses projets les plus récents. Dès le ‘Main Title’, JNH amorce le ton orchestral et frais de sa partition à l’aide d’une instrumentation celtique évoquant les décors écossais du film (fiddle, cornemuse, harpe celtique, flûte, etc.) et d’un orchestre ample et généreux qui pose dès les premières minutes du film le thème principal du score, thème évoquant avec une certaine poésie nostalgique l’amitié entre Angus et Crusoé. Les touches celtiques sont amplifiées dans ‘You Didn’t Even Get Wet’ où JNH développe la facette plus lyrique et intime de sa partition, à l’aide d’une guitare, de quelques cordes et d’une instrumentation « à l’écossaise ». Un morceau comme ‘The Workshop’ est ainsi particulièrement révélateur de la facette plus lyrique de JNH lorsqu’Angus se souvient de son père dans son établi, la guitare apportant une certaine poésie aux images du film. A noter l’utilisation de quelques touches électroniques discrètes qui renforcent le caractère intime et nostalgique de certains passages du score. Le thème principal revient dans le très beau ‘Ann’ tandis que les touches celtiques sont développées sous forme de gigues écossaises/irlandaises dans ‘Bathtub’, apportant un rythme et une énergie rafraîchissantes aux scènes où Crusoé se débat bruyamment dans la baignoire d’Angus. Le thème est enfin développé dans toute son ampleur dans ‘Run Angus’, où les chœurs font leur apparition, apportant une certaine magie aux images du film. ‘The Fishermen’ est en revanche le premier morceau d’action du score, où JNH utilise de nouveau des rythmes de gigues celtiques sur fond d’orchestre agité.

‘Swimming’ demeure de façon incontestable l’un des sommets de la partition de ‘The Water Horse’, long morceau d’action/aventure de plus de 6 minutes accompagnant la scène où Angus nage sur le dos de Crusoé, traversant une bonne partie du Loch Ness. Les choeurs, les voix solistes, les touches celtiques et les orchestrations amples et généreuses apportant une magie particulière à cette scène grandiose. JNH nous livre un morceau grandiose et magnifique pour cette séquence-clé du film, dans un style orchestral qui n’est pas sans rappeler ‘Dinosaur’, avec les touches celtiques en plus. Le thème principal est évidemment repris dans toute sa splendeur pour une variante particulièrement puissante et spectaculaire, illustrant l’immensité majestueuse de Crusoé et le début de l’aventure pour le jeune Angus. Autre sommet de la partition de ‘The Water Horse’ : ‘The Dinner Party’, excellent morceau d’action survitaminé accompagné par une batterie jazzy assez savoureux. Le morceau accompagne la poursuite entre Crusoé et le chien dans la maison, un morceau dans lequel JNH nous prouve une fois encore qu’il maîtrise parfaitement l’orchestre symphonique dans ce morceau qui alterne rythmes jazzy frénétiques et touches de mickey-mousing amusantes (à noter qu’on est très proche ici du style de certaines partitions de James Horner : ‘Casper’, ‘We’re Back !’, etc.). L’action reprend de plus belle dans ‘Saving Crusoe’, ‘The Net’ et ‘The Jump’ pour un triptyque de déchaînement orchestral assez intense lors du sauvetage final de Crusoé. On y retrouve une certaine virtuosité orchestrale propre au compositeur, aboutissant dans ‘The Jump’ à une coda grandiose avec choeur et orchestre pour une reprise triomphante du thème principal, tandis que ‘End of the Story’ marque la fin de l’histoire d’Angus et Crusoé avec une certaine douceur et une nostalgie émouvante. A noter pour finir que JNH a fait appel au groupe de musique traditionnelle irlandaise ‘The Chieftains’ pour ‘The Water Horse Suite’ dans lequel le musicien a écrit une série de danses celtiques énergiques et agréables. Et pour le générique de fin du film, c’est la chanteuse Sinéad O’Connor qui a écrit la chanson du film, ‘Back Where You Belong’, et qui prête aussi sa voix aux passages vocaux du puissant et magnifique ‘Swimming’.

‘The Water Horse’ n’est peut-être pas un pur chef-d’oeuvre du genre, mais le travail effectué par le compositeur sur le film de Jay Russell nous laisse néanmoins une très bonne impression, apportant une énergie et une fraîcheur étonnante aux images de ce long-métrage. James Newton Howard nous offre ainsi une grande partition symphonique généreuse, avec des thèmes amples, un lyrisme et une poésie constante et des touches celtiques de toute beauté, idéales pour se replonger dans cette relecture du mythe de la créature du Loch Ness. Certes, on pense bien évidemment ici à maints partitions du même style (‘Far & Away’ de John Williams, ‘Loch Ness’ de Trevor Jones, ‘The Devil’s Own’ de James Horner, etc.), mais l’ensemble demeure si entraînant et dynamique qu’on se laisse prendre volontiers au jeu, d’autant que cela faisait quand même bien longtemps que James Newton Howard ne nous avait pas offert une musique aussi ample et généreuse pour un film de ce genre. A découvrir, donc !



---Quentin Billard