1-Clone Awake 0.46
2-The Ditch 1.50
3-Alice Ride 0.55
4-Dog Attack 2.17
5-To The Hive 2.35
6-Flysolated 0.55
7-Convoy 0.40
8-Motel Closet 2.26
9-Dexterity 2.01
10-Perimeter Fire 2.53
11-Telepathic Sense 1.39
12-Desert Walk 1.09
13-Birds Attack 4.46
14-Choose Sides 2.12
15-Carlos Hug 2.35
16-Positive ID 2.28
17-For Alaska 2.57
18-New Orders 2.25
19-Vegas Journal 0.42
20-Container 2.29
21-Open Box 1.49
22-Losing Texan 1.35
23-To Tent 2.00
24-Tentacles 1.22
25-Carlos Plan 2.25
26-Tanker Truck 2.48
27-Others Gone 1.06
28-Elevator 1.12
29-Your Blood 2.04
30-Clone Bubble 1.23
31-Alice Pic 0.45
32-Isaacs Dead 2.45
33-Laser Tunnel 0.25
34-New Headquarters 1.54

Musique  composée par:

Charlie Clouser

Editeur:

Lakeshore Records
LKS 33975

Score produit par:
Charlie Clouser


Note: **
RESIDENT EVIL: EXTINCTION
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Charlie Clouser
Troisième volet de la saga inspirée du jeu vidéo éponyme, ‘Resident Evil Extinction’ nous plonge cette fois-ci dans un monde post-apocalyptique livré au chaos, dans lequel le virus expérimental de la toute puissante Umbrella Corporation continue de ravager la terre entière devenue un immense désert aride et dépeuplé de la moindre vie humaine. Fuyant les villes infestées de zombies, quelques survivants se sont regroupés dans des convois armés, espérant retrouver d’autres survivants dans l’espoir de gagner ensemble l’Alaska, seul endroit sur terre qui semble ne pas avoir été atteint par le virus T. Alice (Milla Jovovich), une jeune femme qui fut autrefois victime des expériences d’Umbrella Corporation, continue de mener sa route à la recherche des survivants. Les scientifiques de la Umbrella Corporation ont modifiés son ADN en lui offrant de nouvelles capacités totalement surhumaines. Pendant qu’Alice tente de recherche désespérément le convoi armé des survivants dans le désert, le machiavélique docteur Isaacs continue de mener ses recherches sur le virus T et projette de capturer Alice afin de récupérer son sang qui permettrait alors de fabriquer un remède. Le combat ne fait alors que commencer.

‘Resident Evil Extinction’ suit donc les pas du premier et du second opus, avec une Milla Jovovich toujours aussi impeccable dans son rôle d’héroïne déchaînée qui continue de casser du zombie à la chaîne. La réalisation a cette fois-ci été confiée à l’artisan Russell Mulcahy (‘Highlander’, ‘The Shadow’, Ricochet’, etc.), tandis que Paul W.S. Anderson continue d’écrire le scénario après avoir réalisé le premier opus en 2002. Hélas, ce troisième opus n’apporte guère d’intérêt supplémentaire après un premier opus ridicule et un second catastrophique ! Mulcahy continue de prouver qu’il n’a décidément aucun talent particulier et aucune personnalité de cinéaste même s’il sait filmer de bonnes scènes d’action. Idem pour Paul W.S. Anderson avec un scénario plat au possible et totalement dénué de la moindre surprise, du moindre rebondissement. Tout est ici atrocement prévisible, vu des milliers de fois, le montage tendance clip MTV finit par gonfler plus qu’autre chose, et les personnages demeurent imperturbablement vides et sans personnalité. Du coup, le suspense tombe à plat systématiquement et le film suscite plus l’ennui qu’autre chose. Quelques points cependant : des allusions cinématographiques comme cette scène qui fait référence aux ‘Oiseaux’ d’Hitchcock ou d’autres qui s’inspirent de la saga des ‘Mad Max’, sans oublier quelques effets spéciaux assez réussis et impressionnants. Hélas, malgré tous les efforts déployés (dont une reconstitution assez efficace du quartier de Las Vegas recouvert par le désert), ‘Resident Evil Extinction’ demeure une série-B basique qui tourne rapidement dans le vide. Décidément, la saga ‘Resident Evil’ n’aurait jamais du quitter le monde des jeux vidéos !

Après Marco Beltrami sur le premier opus et Jeff Danna sur le second, c’est au tour de Charlie Clouser d’écrire la musique de ce troisième épisode de la franchise ‘Resident Evil’. Plus connu pour avoir signé récemment les musiques des ‘Saw’, Clouser (ex-membre du groupe Nine Inch Nails) compose pour ‘Resident Evil Extinction’ un score d’action aux rythmes électro 100% fonctionnels. Le résultat à l’écran demeure efficace mais sans réelle personnalité ni aucun plus particulier. Clouser se contente d’appliquer bêtement des recettes toutes faites sans prendre le temps d’apporter le moindre punch particulier aux images. ‘Clone Awake’ amorce rapidement dès le début du film le thème principal, un motif aux notes descendantes reconnaissable à son rythme électro et à ses sonorités électroniques aigues associées à l’héroïne du film. On le retrouve ainsi dans ‘Alice Ride’, ‘Convoy’ et ‘To The Hive’, morceaux dans lesquels Clouser maintient une certaine tension avec ses nappes synthétiques et ses rythmes électro modernes constants. ‘The Ditch’ annonce clairement la tonalité sombre et violente du film de Mulcahy avec un suspense entretenu ici aussi par les nappes de synthétiseur sombres et dissonantes du score. L’action démarre ensuite dans ‘Dog Attack’ pour la scène où Alice affronte les chiens zombies vers le début du film. Les quelques rares samples d’orchestre (qui frôlent d’ailleurs ici le MIDI kitch !) sont mélangés à un magma de sonorités électroniques, de guitare électrique et de percussions agressives que Clouser maîtrise totalement, dans un style qui rappelle inévitablement ses musiques de la franchise sanguinaire ‘Saw’. Dommage que la musique ne parvienne jamais à se hisser au dessus du statut de musique de série-B/téléfilm d’action, démontrant un total manque d’ambition de la part des producteurs du film et de la musique.

‘Flysolated’ apporte quand à lui un très bref sentiment d’espoir lorsqu’Alice découvre qu’il existe encore des survivants sur terre. Idem pour ‘Perimeter Fire’, l’un des rares moments d’émotion du film lorsqu’Alice retrouve le groupe des survivants et les sauve de la catastrophe. Mais c’est l’action qui reprend très vite le dessus avec ‘Motel Closet’ et ses percussions chaotiques ou ‘Birds Attack’ et ses rythmes frénétiques dans la lignée de ‘Dog Attack’, morceau qui apporte une certaine intensité à cette scène d’action-clé du film, même si l’on regrettera l’usage toujours très facile de sonorités électroniques brouillonnes à la limite de la cacophonie. Des morceaux tels que ‘New Orders’, ‘Losing Texan’, ‘Tanker Truck’ ou ‘Container’ apportent une énergie certaine aux scènes d’action du film mais demeurent constamment plombés par leur absence totale de réelle ambition musicale et leur côté très ‘score de téléfilm d’action à bas budget’ plein de facilités. ‘New Headquarters’ marque alors la fin de l’aventure avec un ultime morceau de tension où le thème principal est repris une dernière fois. A noter que ce morceau se finit sur une montée de tension qui semble indiquer que l’histoire est encore loin d’être finie pour Alice et le combat qu’elle mène pour détruire la Umbrella Corporation.

Après la déception des précédentes partitions de la saga, Charlie Clouser ne fait malheureusement que confirmer le manque d’intérêt total des musiques (et des films) de la saga ‘Resident Evil’. Son score pour le troisième opus demeure fonctionnel de bout en bout mais difficilement écoutable en dehors des images du film. Le problème vient surtout de l’absence totale d’ambition d’un compositeur qui demeure figé dans une approche électronique uniforme, sans réelle recherche de textures sonores ou d’idées musicales. La facette ‘musique de série-B d’action à bas budget’ du score de ‘Resident Evil Extinction’ plombe littéralement l’écoute du score de Clouser et rappelle à quel point la musique de film hollywoodienne est plus que jamais en panne de créativité depuis pas mal d’années. Soyons franc : ce n’est certainement pas avec des compositeurs comme Charlie Clouser que la situation s’améliorera du jour au lendemain. Une BO fonctionnelle et passe-partout, qu’on oubliera hélas très vite !


---Quentin Billard