1-Cat and Mouse 2.22
2-Aftermath 3.29
3-Solitude 1.07
4-The Break-In 1.25
5-The Awakening 1.35
6-Turning Tables 3.03
7-Silent Anger 1.34
8-Falling 2.13
9-Taped Evidence 2.25
10-Questioning 2.26
11-Taking Rex In 0.49
12-Realization 1.48
13-End of the Line 3.36
14-Discussion with a Detective 0.53
15-The Telltale Pen 2.31
16-Celebrity Life 2.47
17-Garbage Fetish 1.00
18-Evidence Lost 1.22
19-Laramie Hitches a Ride 3.17
20-Batter Up 2.15
21-Hand in the Air 1.10
22-Telling 0.23
23-Premiere 1.23
24-Scene of the Crime 2.50
25-Blackmail 1.59
26-Camera Chase 0.50
27-Tabloid Exposure 1.49
28-Adrenaline Force 2 0.30
29-Invasion of Privacy 0.34
30-Intruders 1.41
31-Fans and Lights 1.33
32-Resolution 1.57

Musique  composée par:

Brian Tyler

Editeur:

Varèse Sarabande 302 066 606-2

Album produit par:
Brian Tyler
Producteur exécutif:
Robert Townson
Montage musique:
Gary L. Krause

Artwork and pictures (c) 2004 Twentieth Century Fox Film Corporation Inc. All rights reserved.

Note: ***
PAPARAZZI
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Brian Tyler
C’est Mel Gibson lui-même qui est à l’origine du film « Paparazzi », réalisé par Paul Abascal. L’idée germa il y a quelques années dans la tête du célèbre acteur/producteur/réalisateur, qui souhaitait produire un film évoquant l’univers des paparazzis dans lequel ce serait la star qui se mettrait à traquer les photographes. Pour réaliser le film, les scénaristes ont du recueillir pas mal de témoignages de stars du cinéma au sujet de leurs expériences avec les paparazzis, récoltant ainsi quelques anecdotes juteuses qui furent une grande source d’inspiration pour les concepteurs du film. Bo Laramie (Cole Hauser) est une star incontournable du cinéma d’action à Los Angeles. Le succès et la fortune semblent lui sourire, mais la célébrité a un prix : il est traqué nuit et jour par des paparazzis en manque de clichés croustillants, lui et sa famille. Fatigué de voir des photographes de tabloïds salir sa vie, Bo décide un jour d’avoir une explication musclée avec l’un de ces paparazzis, un certain Rex Harper (Tom Sizemore). Mécontent de son altercation violente avec la star de cinéma, Rex décide de surenchérir et piège une nuit Bo et sa famille en voiture, en prenant des clichés d’eux en compagnie de ses collègues. Mais la mauvaise farce tourne à la catastrophe et les paparazzis finissent par provoquer un accident, commettant ainsi l’irréparable : la femme et le fils de Bo se retrouvent ainsi à l’hôpital, et son petit garçon tombe dans un profond coma. Malgré cela, la pression des photographes devient chaque jour grandissante. A bout de nerf et bouillonnant de colère, Bo Laramie décide de se faire vengeance lui-même en traquant à son tour les photographes responsables de l’accident.

Le film de Paul Abascal tient bien la route et se laisse regarder avec un certain plaisir. Certes, le sujet est usé jusqu’à la moelle (un homme décide de se venger de ceux qui s’en sont pris à sa famille) mais l’intrigue de base est assez intéressante : le film s’intéresse à une profession rarement évoquée au cinéma, celle des paparazzis, ces photographes de journaux à scandale, prêts à tout pour vendre leurs clichés à des sommes astronomiques. Cole Hauser campe un Bo Laramie très convaincant face à un Tom Sizemore une fois de plus impeccable dans le rôle du méchant de service, le tout sur fond de chasse à l’homme et d’appareil photo. Seule ombre au tableau : le traitement ultra manichéen de l’histoire, et surtout, la morale plus que douteuse du film. Plutôt que de poser les réelles questions sur le pourquoi du comment au sujet des paparazzis, le film préfère diaboliser cette profession de façon caricaturale en tombant dans le prétexte de l’auto-défense réactionnaire et typiquement américaine. Evidemment, impossible de défendre le parti pris du film produit par Mel Gibson (qui est hélas connu pour être un farouche réactionnaire), qui défend ouvertement la loi du talion : oeil pour oeil, dent pour dent. Avec un scénario aussi simpliste et écœurant, difficile d’avoir une quelconque sympathie pour le film de Paul Abascal. Et pourtant, on se laisse quand même prendre au jeu, tant le film demeure rythmé et prenant de bout en bout. A noter pour finir quelques stars hollywoodiennes qui font une brève apparition dans le film, à commencer par Mel Gibson, Vince Vaughn, Chris Rock, ou bien encore Matthew McConaughey.

A l’origine, c’est le compositeur Mark Isham qui devait écrire la musique de « Paparazzi ». Mais c’est finalement le jeune Brian Tyler qui a été choisi pour composer le score du film de Paul Abascal. La musique de « Paparazzi » mélange orchestre et électronique comme Tyler a l’habitude de le faire traditionnellement. Le score utilise un thème mélancolique et dramatique (« Solitude ») associé au drame familial de Bo Laramie, thème de cordes auquel s’ajoute la voix féminine élégiaque d'Azam Ali (on n’est guère loin par moment du style de certains passages dramatiques de « Children of Dune »). Le compositeur utilise ensuite un deuxième motif associé au héros du film, motif de trois notes (« Tabloid Exposure », « Taking Rex In ») plus positif, qui évoque néanmoins le statut de célébrité de Bo Laramie et sa détermination à aller jusqu’au bout pour venger sa famille.

Le score de « Paparazzi » oscille entre de nombreux morceaux d’action enragés typiques du compositeur, passages à suspense et moments plus dramatiques. « The Break-In » (scène où les deux photographes s’introduisent chez Laramie) est ainsi très représentatif du style action de Tyler : cordes agitées, cuivres massifs et rythmes électro/percussions électroniques permettent ainsi de donner le ton. Le compositeur apporte à sa musique une touche moderne en utilisant les synthétiseurs pour renforcer le caractère « contemporain » de l’histoire. « Cat and Mouse » est aussi représentatif de ce style action cher à Brian Tyler, avec ce mélange cordes/cuivres/percussions électroniques, évoquant la traque entre Bo et les paparazzis. On n’est guère loin par moment ici du style de Hans Zimmer ou de l’écurie Media-Ventures/Remote Control. « Cat and Mouse » s’impose ici par ses rythmes excitants et sa montée de tension progressive. Autre morceau d’action assez explosif et brutal, « End of the Line », pour la confrontation finale contre Rex, puis « Adrenaline Force 2 », censé accompagner une scène de tournage d’un film d’action, 30 secondes durant lesquelles Tyler nous prouve encore une fois à quel point il sait faire « exploser » un orchestre et suggérer l’excitation de l’action. Idem pour des passages plus sombres et violents comme « Falling », « Intruders » ou le tonitruant « Camera Chase » avec ses percussions électroniques et ses cordes qui ne sont pas sans rappeler certains passages du score de « The Hunted » (2003).

On appréciera aussi les passages plus calmes et intimes comme les poignants « Aftermath », « Solitude » ou le très beau et élégiaque « The Awakening » lorsque Bo retrouve son petit garçon à l’hôpital à la fin du film. Mais c’est finalement la partie plus psychologique/tension qui s’impose ici d’elle-même. Sans être particulièrement originale ni même recherchée, la musique de Brian Tyler réussit néanmoins à véhiculer un sentiment de tension constant tout au long du film. On ressent alors plus intensément la colère et la rage du héros qui ne cesse de monter en lui tout au long de l’histoire. Un morceau comme « Silent Anger » et ses rythmes électroniques pressants est ainsi très représentatif de ce climat de tension psychologique constant. « The Telltale Pen » verse davantage dans le suspense et l’atmosphérique pur avec un travail autour de nappes synthétiques sombres et de quelques cordes dissonantes plus efficaces. « Laramie Hitches a Ride » représente plus efficacement la détermination du héros avec le motif de 3 notes de cordes sur fond de rythme pop/électro efficace, alors que le héros décide de traquer l’un des photographes pour lui tendre un piège. A noter pour finir quelques morceaux d’ambiance pop/électro-techno plus fun comme « Celebrity Life » ou « Premiere » avec sa guitare électrique cool, des morceaux dans lesquels Brian Tyler semble curieusement bien plus à l’aise que dans les parties orchestrales (et qui annoncent aussi clairement le style de son score pour « The Fast & the Furious : Tokyo Drift » qu’il composera en 2006). Le score aboutit finalement à une ultime reprise du thème de trois notes de Laramie dans « Resolution ».

Pas de surprise particulière à l’écoute du score de « Paparazzi ». Brian Tyler remplit parfaitement le cahier des charges en offrant action, suspense et émotion au film de Paul Abascal, sans petit plus particulier. Au final, on en reste un peu sur notre faim, car la musique de Tyler demeure assez plate et extrêmement quelconque. Elle représente bien le style du compositeur, un style ancré dans la modernité, la jeunesse (les rythmes techno-électro associé à la vie de célébrité de Bo Laramie dans le film), et des orchestrations monochromes et plates - une constante chez Tyler, hélas - avec cordes/cuivres et très peu de bois (à part quelques morceaux comme « End of the Line » où le compositeur semble enfin s’apercevoir qu’il existe aussi des bois dans un orchestre symphonique !). Force est de constater que le style de Brian Tyler devient de plus en plus impersonnel et finit par ressembler dangereusement à celui de Hans Zimmer et ses sbires. Certes, le compositeur a trouvé le ton juste pour « Paparazzi », mais on aurait pu s’attendre à quelque chose d’un peu plus recherché, d’un peu plus mémorable. Au lieu de cela, Tyler nous livre pour un score fonctionnel mais sans grande saveur. L’ensemble s’écoute néanmoins avec un certain plaisir.



---Quentin Billard