1-Another Believer 4.39*
2-Little Wonders 3.45**
3-The Future Has Arrived 3.05***
4-Where Is Your Heart At ? 2.23+
5-The Motion Waltz
(Emotional Connection) 2.35++
6-Give Me the Simple Life 2.04+++
7-The Prologue 1.24
8-To The Future! 1.16
9-Meeting the Robinsons 1.56
10-The Science Fair 2.47
11-Goob's Story 1.01
12-A Family United 1.37
13-Pop Quiz and
The Time Machine 3.45
14-The Evil Plan 4.13
15-Doris Has Her Day 4.57
16-Setting Things Right 6.00
17-There's a Great Big
Beautiful Tomorrow 2.00#
18-Kids of the Future 3.18##

*Interprété par Rufus Wainwright
**Interprété par Rob Thomas
***Interprété par
The All-American Rejects
+Interprété par Jamie Cullum
++Interprété par Rufus Wainwright
+++Interprété par Jamie Cullum
#Interprété par
They Might Be Giants
##Interprété par Jonas Brothers

Musique  composée par:

Danny Elfman

Editeur:

Walt Disney Records
D0094638572527

Produit par:
Danny Elfman

Artwork and pictures (c) 2007 Disney Enterprises. All rights reserved.

Note: ***1/2
MEET THE ROBINSONS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Danny Elfman
Nouvelle production animée de chez Disney, « Meet The Robinsons » (Bienvenue chez les Robinson) est une petite réussite drôle et totalement déjantée, un film doté d’un univers totalement farfelu - frôlant à plus d’une reprise l’humour absurde - et bourré de références artistiques diverses. « Meet the Robinsons » nous raconte l’histoire du petit Lewis, un jeune garçon de 12 ans particulièrement brillant, et inventeur de génie. Hélas, la plupart de ses inventions tournent très vite à la catastrophe et finissent par commettre des dégâts. Lewis a été abandonné par sa mère lorsqu’il n’était encore qu’un bébé. Il cherche aujourd’hui désespérément une famille d’accueil qui pourrait l’élever et le protéger, mais en vain. Décidé à se souvenir de sa mère, Lewis met au point un Scanner de Mémoire, dans le but de retrouver sa famille. Hélas, son invention est volée par le sinistre Homme au Chapeau melon. Tout serait perdu pour Lewis si un mystérieux garçon nommé Wilbur Robinson n’était pas intervenu pour lui proposer d’aller dans le futur à bord de sa machine à explorer le temps. Lewis découvre alors un monde futuriste totalement déjanté, dominé par l’excentrique famille Robinson. Wilbur offre alors une mission à Lewis : sauver leur avenir à tous. Pour cela, le jeune héros va devoir retrouver l’Homme au Chapeau melon et déjouer son complot maléfique. Ce sera l’occasion pour le jeune Lewis de vivre sa plus grande aventure et de découvrir les secrets de la famille Robinson.

Le film de Stephen J. Anderson est soutenu par un rythme d’enfer, des personnages très attachants, et une intrigue totalement déjantée et extrêmement sophistiquée pour un dessin animé Disney. Il y a fort à parier qu’une partie du jeune public aura bien du mal à comprendre certaines allusions farfelues ou certaines subtilités du scénario. On y parle beaucoup de voyages dans le temps, de paradoxes temporels, un peu comme le fit Robert Zemeckis dans les années 80 avec sa trilogie « Back to the Future » (on retrouve d’ailleurs ici pas mal de point commun avec les films de Zemeckis !). Visuellement, le film est particulièrement grandiose, et l’animation d’une très grande fluidité. Les idées et autres trouvailles visuelles sont nombreuses, tout particulièrement durant la séquence chez les Robinson : le look totalement absurde et déjanté des personnages pourraient presque faire penser par moment à la folie des Monty Python. Ceux qui critiquent parfois les films Disney pour leur côté trop gentillet et leur manque de folie en auront ici pour leur argent : certes, le film ne nous épargne pas la traditionnelle morale familiale (« il faut prendre confiance en soi, aller toujours de l’avant ! »), mais l’ensemble demeure particulièrement inventif et saugrenu, avec un zest de fantaisie. Du coup, les personnages en deviennent encore plus attachants. Au final, « Meet the Robinsons » demeure une bien belle réussite, fraîche, déjantée et inventive, mais qui vise surtout un public plus à même de comprendre toutes les subtilités du film et de son histoire un brin alambiquée pour une production Disney !

On ne sera guère étonné d’apprendre que c’est Danny Elfman qui a été choisi par les producteurs de chez Disney pour écrire la musique de « Meet the Robinsons ». Elfman était le choix parfait pour un film aussi drôle et déjanté, sa musique trouvant écho dans l’univers fantaisiste et surréaliste du long-métrage animé de Stephen J. Anderson. La partition d’Elfman utilise l’orchestre symphonique habituel auquel le compositeur a ajouté ses traditionnelles chœurs féminins fantaisistes - une marque de fabrique d’Elfman. « The Prologue » nous permet d’entendre le thème principal du score, mélodie à trois temps, intime et touchante, associée à Lewis et son rêve de retrouver sa mère. On est ici en plein Elfman familial tendance « Family Man » ou « Charlotte’s Web ». « The Future » illustre la séquence de la découverte de la cité du futur avec fantaisie : on y retrouve ainsi les chœurs féminins en « la-la-la » typiques du compositeur, avec son lot d’orchestrations fantaisistes (utilisation d’un petit orgue électrique). Le morceau apporte un certain humour un peu kitsch à la scène, typique du Danny Elfman version films de Tim Burton (on pense aussi ici à sa musique pour la série TV « Desperate Housewives »). Le compositeur se fait plaisir et lorgne ensuite du côté du jazz pour la scène de la rencontre avec la famille Robinson. Elfman souligne le caractère totalement saugrenu et excentrique des Robinson en passant d’un instrument à un autre avec son lot de rythmes jazzy (incluant saxophones, trompettes en sourdine, batterie, basse, etc.), de choeurs féminins, de cordes agitées, d’orgue électrique et de marimba. Une guitare électrique fait même très brièvement son apparition, « Meeting the Robinsons » apportant à la partition d’Elfman une certaine folie musicale et une inventivité typique du compositeur. On y découvre aussi le motif sautillant et espiègle associé à la famille Robinson dans le film.

« The Science Fair » revient à un style plus mickey-mousing traditionnel, avec son lot de pizzicati, de cordes légères et de bois sautillants. Dommage que ces passages plus ordinaires soient finalement les moins intéressants de la partition, Elfman rentrant dans le moule du mickey-mousing le plus banal possible pour le reste du film. Néanmoins, le compositeur fait preuve comme d’habitude d’un très grand savoir-faire dans le maniement des orchestrations et de ses trouvailles sonores. « The Science Fair » se conclut de façon plus sombre avec une allusion au méchant de l’histoire, l’homme au chapeau melon. Plus intime, « Goob’s Story » accompagne la scène où Goob, l’ancien camarade de chambre de Lewis, raconte son histoire tragique et comment il en est venu à faire du mal aujourd’hui, par pur esprit de vengeance. La musique se veut temporairement plus sombre et légèrement dramatique, les choeurs étant toujours présents. Quant à « A Family United », il nous permet de retrouver le thème principal « familial » joué ici à la façon d’une berceuse un peu enfantine, avec flûtes, cordes, harpe et célesta. Les amateurs du Elfman jazzy pourront à nouveau se régaler avec le fantaisiste « Pop Quiz and the Time Machine », où l’on retrouve les choeurs féminins kitsch chantant des « la la la » un brin niais, les rythmes jazzy rétro de « Meeting the Robinsons » et l’orgue électrique soliste. Aucun doute possible, c’est bel et bien du Danny Elfman 100% inventif et totalement fantaisiste ! Le méchant a droit lui aussi à son propre morceau avec « The Evil Plan » et ses cuivres plus agités. L’action pointe le bout de son nez dans « Doris Has Her Day », où l’on retrouve les traditionnels rythmes survoltés et les cuivres massifs plus typiques de la facette « action » d’Elfman : on pense ici à certains passages du récent « Hellboy II » ou de « Planet of the Apes ». On notera une reprise héroïque assez savoureuse du thème de Lewis vers la fin du morceau, illustrant les exploits de notre héros surdoué prêt à tout pour stopper les agissements du méchant et retourner dans le passé pour revoir sa mère. L’aventure touche à sa fin avec « Setting Things Right » qui développe le thème principal sur plus de 6 minutes dans une conclusion plus intime et émouvante.

Au final, le score de « Meet the Robinsons » demeure typique de la facette fantaisiste et inventive de Danny Elfman, celle des films de Tim Burton, mais transposée ici dans l’univers Disney. La musique se montre à la fois fraîche, légère, drôle et agitée suivant les différentes situations du film. Certes, rien de bien neuf à l’horizon : Danny Elfman reprend ainsi ses formules musicales habituelles et s’amuse avec en apportant au film de Stephen J. Anderson une énergie considérable. Dommage cependant que le compositeur verse par moment dans le mickey-mousing facile et sans grande imagination, alors que certaines mesures du score sont d’une inventivité rare. Mais au final, « Meet the Robinsons » reste une BO agréable et pleine de fraîcheur, qui devrait ravir tous les fans de Danny Elfman et même les autres !


---Quentin Billard