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1-Largo Winch 3.07
2-Lea's Theme 1.47 3-Dimna Yudda 2.01* 4-Chosen One 5.48 5-Nerio's Theme 2.38 6-Chase Latino 1.28 7-Two Brothers 1.41 8-The W Building 2.47 9-Mato Grosso Escape 1.55 10-Meyer's Ear 1.42 11-Croatian Sorrow 4.14 12-The Orphanage 2.26 13-Hidden Souvenirs 2.51 14-Dugi Otuk 1.26 15-Vision In The Waves 1.08 16-Largo Jumps 1.34 17-Anna's Death 3.48 18-Melina 3.13 19-The Deal 2.16 20-Korsky 3.12 21-Freddy's Betrayal 1.43 22-Ferguson 1.30 23-Hong Kong Chase 1.24 24-On The Run 3.18 25-Roof Fight 2.27 26-Epilogue 2.01 *Interprété par Chet Nuneta. Musique composée par: Alexandre Desplat Editeur: Varèse Sarabande 302 066 943-2 Producteur exécutif: Robert Townson Note: *** |
LARGO WINCH
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Alexandre Desplat
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« Largo Winch » est l’adaptation ciné très attendue de la célèbre BD de Philippe Francq et Jean Van Hamme, réalisé par Jérôme Salle, un projet qui traînait depuis un certain temps dans les tiroirs de certains producteurs français mais qui n’avait jamais pu aboutir, jusqu’à ce que Jérôme Salle réussisse à concrétiser le projet en 2008, avec l’acteur/humoriste Tomer Sisley dans le rôle clé du film, un acteur assez inattendu dans le rôle de l’aventurier Largo Winch. Le principal défi sur ce film a été de recréer l’ambiance si particulière de la bande dessinée d’origine, un mélange détonnant entre aventure, action et intrigues à suspense. L’histoire, quand à elle, reprend les grandes lignes de la BD : le milliardaire Nerio Winch est retrouvé noyé près de son yacht. Fondateur et principal actionnaire du puissant conglomérat W, Nerio laisse derrière lui une fortune colossale dont héritera Largo, son fils adoptif qu’il a recueilli en secret dans un orphelinat bosniaque il y a quelques années déjà. Seule ombre au tableau : Largo vient d’être jeté en prison, accusé à tort d’avoir participé à un trafic de drogue. Après avoir réussi à s’évader grâce à la complicité d’un vieil ami de son père, Largo revient ainsi réclamer sa part et reprendre la tête du Groupe W. Il découvre alors que son père Nerio a été assassiné et qu’un complot a été mis en place pour tenter de prendre le contrôle de l’empire de Nerio Winch. Désormais, Largo doit agir avant qu’il ne soit trop tard et démasquer les conspirateurs.
Avec un casting solide (Tomer Sisley, Kristin Scott Thomas, Gilbert Melki, Mélanie Thierry, Anne Consigny) et une mise en scène solide du réalisateur de “Anthony Zimmer”, “Largo Winch” est un divertissement français de haute facture, alternant entre action et suspense avec une maestria rare pour une grosse production frenchy de ce genre. Certes, on ressent une fois de plus ici l’influence des recettes hollywoodiennes, mais l’ensemble parvient néanmoins à conserver une certaine identité, probablement grâce au jeu des acteurs et à la multiplicité des décors du film - de Malte à Hong Kong en passant par Macao ou la Bosnie. Tomer Sisley s’impose littéralement dans le rôle de Largo Winch, mélangeant charisme et séduction avec la maestria d’un James Bond, dans une aventure mélangeant parcours initiatique et intrigue financière. Le film doit beaucoup à l’investissement de ses créateurs et à l’engouement général qu’a suscité le tournage du film : ainsi, Tomer Sisley a interprété la plupart de ses cascades au cours des scènes d’action, et la motivation de l’équipe du film était au beau fixe, malgré les nombreuses difficultés liées au tournage (notamment pour certaines scènes d’action à Hong Kong). Le film apporte son lot d’action, de scènes sexy, de suspense et de rebondissements à une intrigue somme toute particulièrement complexe et sophistiquée pour un blockbuster « frenchy » de cette envergure. Au final, les fans de la BD de Francq et Van Hamme pourront maintenant se délecter de cette adaptation cinématographique très réussie, après la série TV « Largo Winch » tournée en 2001 avec Paolo Seganti dans le rôle clé. La musique a été confiée à Alexandre Desplat, un compositeur décidément très prisé ces jours-ci au cinéma français et à Hollywood. Interprétée par le London Symphony Orchestra, la musique de « Largo Winch » apporte un souffle symphonique puissant aux images du film de Jérôme Salle, preuve que certains compositeurs français actuels sont aussi capables de rivaliser avec les américains sur le terrain des grosses partitions hollywoodiennes. On retrouve à travers la musique de « Largo Winch » le style habituel d’Alexandre Desplat, que ce soit dans l’écriture des thèmes (toujours assez peu mémorable chez le compositeur - son plus gros point noir !), des harmonies ou des orchestrations. Dès l’ouverture du film (« Largo Winch »), Desplat dévoile un thème ample qui sera associé tout au long du film au héros interprété par Tomer Sisley, thème accompagné par l’orchestre et des percussions aux sonorités plus modernes, nous permettant d’ancrer l’histoire dans l’époque contemporaine. Deuxième thème, le « Lea’s Theme », thème romantique à l’ancienne associé au personnage de Mélanie Thierry et dominé par des cordes lyriques et amples. Dommage cependant qu’ici aussi, on ne retienne pas grand chose du dit thème en question ! Enfin, le troisième thème est entendu dans « Nerio’s Theme », associé au personnage de Nerio Winch. Il s’agit d’un motif plus sombre et mystérieux évoquant les secrets du père adoptif de Largo, confié à un piano dialoguant avec les bois et les cordes. A noter l’utilisation de loop électronique renforçant ici aussi le caractère moderne de la musique de Desplat dans le film. « Chosen One » est assez représentatif du style de Desplat : magnifiquement orchestré, avec la présence de quelques instruments solistes dont un piano, un violon, une flûte à bec (instrument déjà utilisé dans « Hostage ») et un cymbalum pour les scènes se déroulant à l’orphelinat bosniaque au début du film. L’action ne tarde pas à s’emparer du reste de la musique comme le confirme « Chase Latino » pour la scène de la poursuite avec la police au début du film, morceau de type « latino » avec orchestre et percussions sud-américaines énergiques, sans oublier les traditionnelles rythmiques électroniques - un morceau qui rappelle le talent du compositeur pour les musiques d’action très orchestrales. Desplat rempile dans l’action avec « Mato Grosso Escape » pour la scène de l’évasion de la prison avec un orchestre toujours aussi énergique et coloré, et une pléiade de percussions électroniques modernes. L’ambiance devient plus calme et nuancée dans « Croation Sorrow » où Desplat reprend un thème mélancolique slave déjà entendu dans « Chosen One », thème associé à l’intrigue du décès de Nerio Winch et de l’adoption de Largo. Le compositeur évoque aussi les scènes du passé à l’aide d’un thème plus intime entendu au piano dans « Hidden Souvenirs » où il reprend un chant slave traditionnel, « Dimna Yudda », pour les scènes de l’orphelinat bosniaque. Le thème est ensuite repris au violon dans « Dugi Otuk », toujours accompagné par quelques notes de cymbalum. L’action reprend de plus belle pour la scène de la poursuite avec l’hélicoptère dans « Largo Jumps » et ses rythmes orchestraux déchaînés, témoignant de tout le savoir-faire du compositeur. A noter ici aussi le soin tout particulier apporté aux orchestrations, une marque de fabrique du compositeur. La tension monte d’un cran avec « Anna’s Death », personnifiant le danger et le drame de la mort d’Anna (Anne Consigny). « The Deal » renforce ce sentiment de tension et d’intrigue alors que Largo est déterminé à découvrir la vérité et à reprendre le contrôle du Groupe W, tandis que « Korsky » reprend les percussions de l’ouverture pour un morceau agité qui n’est pas sans rappeler certains passages des scores de David Arnold pour la saga « James Bond ». Enfin, le compositeur nous gratifie de trois morceaux d’action conclusifs particulièrement énergiques et tonitruants pour l’affrontement final : le trépidant « Hong Kong Chase » qui renforce la frénésie de la poursuite à Hong Kong vers la fin du film, avec quelques reprises plus héroïques du thème de Largo, le tout soutenu par une batterie à la « James Bond », sans oublier le frénétique « On The Run » et le climax « Roof Fight » avec ses rebondissements rythmiques excitants durant l’affrontement sur le toit à la fin du film (à noter que l’écriture virtuose des cuivres n’est pas sans rappeler par moments certains passages de la saga « Matrix » de Don Davis). Enfin, « Epilogue » reprend sans grande surprise le thème de Largo Winch aux cordes de façon ample et quasi triomphante pour la conclusion de l’aventure. Alexandre Desplat signe donc une partition symphonique correcte mais sans grande surprise pour « Largo Winch », un score servi par une thématique soignée mais toujours aussi peu mémorable, et des orchestrations particulièrement riches et inventives. Comme toujours, on regrettera le côté parfois impersonnel de la composition de Desplat, qui lorgne ici de plus en plus vers le style hollywoodien de ses collègues d’outre-manche. On connaît la passion du compositeur pour la musique de film hollywoodienne. Il est simplement dommage de constater qu’avec un succès grandissant, Desplat a toujours autant de mal à sortir de ce carcan hollywoodien dans lequel il semble s’être laissé lui-même embarqué (ce qui explique probablement sa participation de plus en plus fréquente à la musique de grosses productions U.S.). Comme toujours chez Desplat, sa partition pour « Largo Winch » demeure réussie de bout en bout et pourtant totalement dénuée de la moindre audace ou d’une seule idée originale qui puisse un tant soi peu sortir des sentiers battus. Sa musique est toujours élégamment construite, magnifiquement orchestrée mais au final, sans grande idée musicale (et ne parlons pas de la déception des thèmes !). Alexandre Desplat manipule donc les recettes du genre avec un professionnalisme qui n’est plus à démontrer, apportant son lot d’action et d’énergie au film de Jérôme Salle. Il n’empêche que l’on en reste pourtant sur notre faim, avec la sensation - pas toujours agréable - d’un énorme potentiel pas complètement exploité ! ---Quentin Billard |