1-Virus 0.26
2-Blockade 1.29
3-Infiltration 1.40
4-The Living Dead 2.23
5-Breakthrough 1.46
6-Battle to Death 2.43
7-Curtis - Status Report 2.12
8-Leon and Claire 1.22
9-Time Limit 1.50
10-The Fire 1.29
11-Paradise 3.00
12-Past 1.46
13-Curtis and Angela 1.48
14-Transformation 0.39
15-Battle Against Earch Other 3.16
16-Degeneration 2.12
17-Countdown 3.11
18-Someone to Protect 2.23
19-Relief 1.19
20-The Real Culprit 1.51
21-Respective Ways 2.37
22-End of the Road 1.10
23-Guilty (FILM EDIT VERSION) 2.51*

*Interprété par Anna Tsuchiya
Musique de LUCA
Paroles de Michiko Motohashi
Arrangement de CHOKUbich

Musique  composée par:

Tetsuya Takahashi

Editeur:

AVCD-23725

Musique produite par:
Tetsuya Takahashi
Guitare et co-arrangement:
Shogo Ohnishi
Co-arrangement de:
Naoya Kurosawa

(c) 2008 Sony Pictures Entertainment/Capcom Company/Resident Evil CG Film Partners.

Note: **
BIOHAZARD : DEGENERATION
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Tetsuya Takahashi
Après la déception des trois précédents opus cinématographiques de la saga « Resident Evil » (« Biohazard » au Japon), les producteurs de chez Capcom - célèbre société japonaise de jeux vidéo à succès - ont décidé de reprendre eux-mêmes le processus d’adaptation cinématographique de leurs propres jeux en réalisant un nouveau film inspiré de la série des « Resident Evil ». Réalisé par Makoto Kamiya, « Biohazard : Degeneration » nous ramène en 2005, soit un an après l’histoire du jeu « Resident Evil 4 » et trois ans avant celle de « Resident Evil 5 », dernier opus de la saga sorti tout récemment sur Playstation 3 et Xbox 360. Exit les adaptations foireuses de Paul W.S. Anderson, Alexander Witt ou Russel Mulcahy : « Biohazard : Degeneration » revient aux sources du jeu et assure la continuité avec les scénarios des précédents opus de la série, un procédé qui n’est pas sans rappeler le « Final Fantasy VII : Advent Children » sorti en 2005, et qui fonctionnait déjà sur le même principe. Le film nous amène donc sept ans après la catastrophe de Racoon City. Claire Redfield a abandonné les armes et s’occupe désormais de la petite Rani et de sa tante. La jeune femme se trouve à l’aéroport d’Harvardville lorsque tout à coup, une catastrophe survient, provoquant une nouvelle vague de panique : le virus-T est toujours dans la nature et une horde de zombies s’abat violemment sur l’aéroport. Prise au piège, Claire sera finalement secourue par Leon S. Kennedy, son ancien allié, envoyé par le gouvernement pour mettre fin au fléau, avec les agents Angela Miller et Greg Glenn. Après l’attaque sur l’aéroport, Claire et Leon décident de mener leur enquête et suivent alors les traces d’un mystérieux individu nommé Curtis Miller, un ancien activiste fanatique qui serait impliqué dans l’attentat bioterroriste de l’aéroport. Les deux héros vont aussi découvrir l’implication d’un nouveau conglomérat pharmaceutique ayant pris la succession de la Umbrella Corporation, la WilPharma. Au final, « Biohazard : Degenaration » fait donc la part belle aux scènes d’action démesurées et sanguinolentes (attaque des zombies dans l’aéroport, confrontation finale contre le monstre-G), aux rebondissements scénaristiques et aux monstres hideux et difformes. L’animation des images de synthèse est plutôt réussie même si la qualité des textures reste encore perfectible, notamment pour les yeux ou les visages des personnages - on est loin de la qualité technique d’un « Final Fantasy The Spirits Within » ! Voilà en tout cas une adaptation réussie de la saga « Resident Evil », destinée essentiellement aux fans des jeux vidéos !

Le compositeur japonais Tetsuya Takahashi signe la musique de « Biohazard : Degeneration », après avoir écrit récemment celle de l’anime « Appleseed » en 2007. Le score de « Biohazard Degeneration » se rapproche pas mal des musiques des jeux « Resident Evil ». Takahashi a opté pour une approche entièrement synthétique, utilisant ici les traditionnels samples orchestraux très à la mode en ce moment. Ainsi, « Virus » annonce la couleur avec une ouverture sombre, glauque et menaçante à base de sonorités dissonantes tandis que « Blockade » accompagne l’attaque dans l’aéroport à grand renfort de cordes agitées et percussions martiales. Idem pour « Infiltration », qui développe un thème d’action aux cordes assez standard et sans grande surprise. A noter, en plus du mélange cordes/percussions/cuivres, l’utilisation du piano « thriller » qui renforce la tension et le suspense de la musique à l’écran. Takahashi sombre à fond dans un style hollywoodien totalement dénué du moindre élément nippon. « The Living Dead » bascule quand à lui dans un style plus horrifique conventionnelle, à grand renfort d’effets de cordes dissonantes/stridentes et de clusters grinçants pour accompagner l’attaque des zombies au début du film, le tout ponctué par quelques percussions agressives - à noter que Takahashi utilise des banques de sons orchestrales du commerce, qui sont donc à la portée de tous et malheureusement trop facilement reconnaissable ! La musique apporte bien un sentiment de frénésie et d’horreur à l’écran, même si l’on regrettera le côté froid et synthétique de la musique.

« Breakthrough » fait intervenir quand à lui quelques touches plus hard rock/metal à grand renfort de batterie et guitares électriques trash saturées pour une scène où Leon affronte les zombies dans l’aéroport. L’apport rock permet au score de respirer un peu et de sortir du style synthétique/samplé pas toujours très inspiré. Certains morceaux plus atmosphériques tels que « Curtis - Status Report » paraissent plus intéressants, avec une utilisation plus marquée des sonorités électroniques, tels qu’un piano distant en chorus ou des voix synthétiques mystérieuses. Takahashi libère un peu la tension dans « Leon and Claire » où il nous offre une sorte de Love Theme un brin mélancolique pour rappeler la complicité entre Leon et Claire, anciens combattants de Racoon City qui affrontèrent ensemble il y a plus de sept ans la menace des zombies. Le mélange cordes/piano opère parfaitement, même si l’on regrettera le fait que le thème lancé ici ne sera pas plus développé par la suite dans le film. Un morceau comme « Paradise » possède un caractère plus paisible, pour la séquence où Claire arrive aux bureaux de WilPharma et découvre l’immensité et la beauté stupéfiante des installations pharmaceutiques. Le compositeur développe ici une ambiance quasi onirique entre cordes, nappes synthétique et harpe pour une petite respiration musicale, peu de temps avant que la tension et l’action ne reprennent le dessus par la suite. Entre temps, Takahashi nous offre un autre morceau plus intime et émouvant avec « Past » et son piano nostalgique (scène où Angela se souvient de son frère Curtis).

« Transformation » ouvre la longue séquence de la bataille finale contre le monstre-G à grand renfort de dissonances et de clusters agressifs. Idem pour « Battle Against Each Other » et ses percussions ‘action’ agressives, le morceau étant sans aucun doute l’une des pièces action les plus agressives et frénétiques du score de « Biohazard : Degeneration » (dommage cependant que les percussions électroniques apportent un côté un peu « musique de série-B d’action à petit budget » !). « Battle Against Each Other » se conclut finalement avec le retour fracassant des sonorités trash/metal à grand renfort de batterie et guitares électriques frénétiques et fun. La tension continue de monter dans « Countdown » pour illustrer de façon intense et agressive l’affrontement contre l’impérissable monstre-G : à noter un final plus grandiose à base de choeurs et d’un crescendo orchestral puissant. « Someone To Protect » dévie l’action vers quelque chose de vaguement plus héroïque, comme pour évoquer les exploits de Leon et Angela (et les sentiments naissants entre la jeune femme et le héros guerrier). « Relief » apporte alors un peu de calme avec des cordes apaisées et touchantes, marquant la fin de l’aventure et la victoire des héros. « Respective Ways » nous permet quant à lui de respirer pleinement pour un morceau nostalgique et retenu, entre cordes et piano, qui illustre le traditionnel happy-end du film de façon paisible - et marquant par la même occasion la séparation des trois héros : Leon, Claire et Angela.

Au final, on ne retiendra hélas pas grand chose de la BO de « Biohazard : Degeneration ». Tetsuya Takahashi manipule parfaitement les conventions hollywoodiennes et signe un score d’action synthétique pas très inspiré mais respectant pleinement les codes du genre. Le problème, c’est que le compositeur ne dévoile ici aucune idée particulière, et n’essaie même pas d’écrire un thème mémorable. Du coup, on ressort de l’écoute de la musique sans un seul souvenir particulier. Le score de Takahashi demeure fonctionnel à 100% et totalement dénué de la moindre once d’idée, le genre de musique alimentaire qu’on oublie aussi tôt après écoute. Dommage, car la musique apporte pourtant son lot d’action et de tension au film de Makoto Kamiya, mais sans jamais réussir à se distinguer réellement d’une façon ou d’une autre !


---Quentin Billard